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29/08/2015

29 août : Le martyre de Saint Jean Baptiste

Martirio_di_San_Giovanni_Battista_BQ.jpgJean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.

Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.

Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : « Que dois-je demander ? dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste » répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur.

Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.



Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

Source : L'Evangile au quotidien

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28/08/2015

27-28 août : l'Eglise fête Sainte Monique et Saint Augustin

Sainte Monique - Mère de saint Augustin (332-388)

Saint_Monique_and_Saint_Augustin.jpgÀ l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétienne, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.

Monique naît à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix. À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.

Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère. Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand saint Augustin.

Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! » Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.

Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour l'Afrique, et meurt à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme.

Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des mères chrétiennes.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

Source : l’Évangile au quotidien
 

SAINT AUGUSTIN Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église (354-430)

COELLO_Claudio_The_Triumph_Of_St_Augustine.jpg        Saint Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands saints dont Dieu ait orné son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! » 

        Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes. 

        C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques. 

        Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.

Source : Per Ipsum

Pour approfondir, lire le Catéchèses du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Augustin (1)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (2)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (3)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
 >>> Saint Augustin (4)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (5)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]

Et plus encore >>> Œuvres complètes de Saint Augustin  

 

25/08/2015

« Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferai la conquête du monde » (Saint Pie X)

Face à tous les maux corporels et spirituels de notre monde, sachons que Notre-Dame est là pour nous secourir pourvu que nous le lui demandions.

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La fête de Notre-Dame du Rosaire fut instituée au lendemain de la victoire de Lépante (Grèce) en 1571, comme la Transfiguration au lendemain de Belgrade (1456) et le Saint Nom de Marie au lendemain de Vienne (1683). Elle fut étendue à l’Église universelle au lendemain de Peterwardein (1716). Tous ces noms nous disent que, de la chute de Constantinople (1453) à la fin du 18e siècle, l’Église a toujours vécu sous la menace du Croissant musulman ; elle a toujours regardé avec angoisse vers l'Orient, mais toujours aussi elle a senti aux heures où tout semblait perdu, la maternelle protection de Marie.

source : Missel biblique de tous les jours. Vespéral et rituel. Tardy et Action Catholique Rurale. 1965. p.1419.

 

« La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d'insistance la récitation du chapelet. Et comme le chapelet est, après la sainte liturgie eucharistique, la prière la plus propre à conserver la foi dans les âmes, le démon a déchaîné sa lutte contre lui. Malheureusement, nous voyons les désastres qu'il a causés. (…) Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous arrêter ni laisser, comme dit Notre Seigneur, les fils des ténèbres être plus avisés que les fils de la Lumière. Le rosaire est l'arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille ». Soeur Lucie de Fatima (1907-2005)

source : En ce mois d'octobre, la Très Sainte Vierge est venue nous apporter l'arme la plus puissante contre le démon après le Saint-Sacrifice de la Messe : le Rosaire !

15/08/2015

L'Assomption de Notre Dame

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« Après avoir très souvent adressé à Dieu nos supplications, invoqué la Lumière de l’Esprit de vérité, pour la gloire de Dieu tout puissant qui a répandu sur la Vierge Marie les largesses d’une bienveuillance toute particulière, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour une plus grande gloire de son auguste mère et pour la joie et l’exultation de toute l’Eglise, par l’autorité de NSJC, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par notre propre autorité, Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que : l’immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste.

Par conséquent, si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, osait volontairement mettre en doute ce qui a été défini par Nous, qu’il sache qu’il a totalement abandonné la foi divine et catholique ».

Constitution apostolique "Munificentissimus Deus" - Pie XII - 1e novembre 1950

11/08/2015

Remèdes contre les tentations

 

Temptation-of-Jesus.jpg« Ces remèdes nous sont indiqués par les Saints et en particulier par Sainte Thérèse (Vie par elle-même, ch. 30-31).

1.  Le premier est une prière humble et confiante, pour mettre de notre côté Dieu et ses anges. Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? Qui donc en effet peut être comparé à Dieu ?

Cette prière doit être humble ; car il n’est rien qui mette plus rapidement en fuite l’Ange rebelle qui, s’étant révolté par orgueil, n’a jamais su pratiquer cette vertu : s’humilier devant Dieu, reconnaître notre impuissance à triompher sans son secours, déconcerte les plans de l’Ange superbe. Elle doit être confiante : car la gloire de Dieu étant intéressée à notre triomphe, nous pouvons avoir pleine confiance en l’efficacité de sa grâce.

Il est bon aussi d’invoquer Saint Michel, qui, ayant infligé au démon une éclatante défaite, sera heureux de compléter sa victoire en nous et par nous. Notre Ange gardien le secondera volontiers, si nous nous confions en lui. Mais surtout nous n’oublierons pas de prier la Vierge immaculée qui de son pied virginal ne cesse d’écraser la tête du serpent, et est plus terrible au démon qu’une armée rangée en bataille.

2.  Le second moyen, c’est l’usage confiant des sacrements et des sacramentaux. La confession, étant un acte d’humilité, met en fuite le démon ; l’absolution qui la suit, nous applique les mérites de Jésus-Christ et nous rend invulnérables à ses traits ; la sainte communion, en mettant dans notre cœur Celui qui a vaincu Satan, lui inspire une véritable terreur.

Les sacramentaux eux-mêmes, le signe de la croix, ou les prières liturgiques faites avec esprit de foi, en union avec l’Église, sont aussi d’un précieux secours. Sainte Thérèse recommande particulièrement l’eau bénite, peut-être parce que c’est humiliant pour le démon de se voir ainsi déjoué par un moyen aussi simple que celui-là.

3.   Aussi le dernier moyen est un mépris souverain du démon. C’est encore Sainte Thérèse qui nous le dit :

« C’est très fréquemment que ces maudits me tourmentent ; mais ils m’inspirent fort peu de crainte ; car, je le vois très bien, ils ne peuvent bouger sans la permission de Dieu… Qu’on le sache bien, toutes les fois que nous les méprisons, ils perdent de leurs forces, et l’âme acquiert sur eux d’autant plus d’empire… Ils n’ont de force que contre les âmes lâches, qui leur rendent les armes ; mais contre celles-là, ils font montre de leur pouvoir. » (p. 405-406). Se voir mépriser par des êtres plus faibles est en effet une rude humiliation pour ces esprits superbes. Or, comme nous l’avons dit, appuyés humblement sur Dieu, nous avons le droit et le devoir de les mépriser : « Si Deus pro nobis, quis contra nos ? » Ils peuvent aboyer, ils ne peuvent nous mordre que si par imprudence ou par orgueil nous nous mettons en leur pouvoir.

Ainsi donc, la lutte que nous avons à soutenir contre le démon, aussi bien que contre le monde et la concupiscence, nous affermit dans la vie surnaturelle et nous permet même d’y progresser. »

 

Adolphe Tanquerey, Précis de théologie Ascétique et Mystique

 

Source: Les hommes adorateurs

10/08/2015

Le 10 août, l'Eglise fête Saint Laurent, diacre et martyr

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Saint Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre.

        L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? » Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils ; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées ; vous me suivrez dans trois jours. » Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs: mission que Laurent accomplit avec joie.

        Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer. » Le préfet accorda trois jours de délai.

        Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église ; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses. - Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet ; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ? » Puis il le fit déchirer à coups de fouets.

        Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement ; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices. » Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant ; faites-moi rôtir de l'autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

 

Le drame du 6 août 258 au Cimetière de Calliste (le martyre de Saint Xyste (Sixte) II et de ses compagnons) devait avoir son épilogue quatre jours plus tard dans le martyre du diacre Laurent : chargé de l'administration des intérêts temporels de l’Église romaine, celui-ci fut soumis à la torture pour être amené à livrer les trésors de l’Église et peut-être ses archives. On le condamna au supplice de la chaise rougie par le feu, mais, dit saint Léon le Grand "la flamme n'a pu triompher de l'amour du Christ, et le feu qui consumait au dehors s'est trouvé moins ardent que celui qui brûlait au cœur du martyr."

La cruauté exceptionnelle du supplice devait assurer à Saint Laurent une place de choix parmi les martyrs de Rome : dans la piété du peuple, dans la splendeur qui a entouré son tombeau, dans le culte liturgique il vient immédiatement après les apôtres Pierre et Paul. Par sa charité à l'égard des pauvres autant que par son courage devant la mort, il a "rendu un beau témoignage devant la face de Dieu".

Les textes de la Messe rappellent que :

- avant de donner sa propre vie, saint Laurent a su distribuer largement aux pauvres le trésor de l'Eglise (l'épitre);

- le serviteur (sens du mot : diacre ) doit être prêt à suivre son maître, le Christ, jusque dans la mort (évangile et chant de la communion) ;

- le sacrifice du martyre porte des fruits abondants dans l'ordre de la rédemption (épitre et évangile).

source : Missel biblique de tous les jours. Vespéral et rituel. Tardy et Action Catholique Rurale. 1965. p.1313

08:27 Publié dans Saints | Tags : diacre, pauvres, martyr | Lien permanent | Commentaires (0)

21/07/2015

"Comprendre que le vrai trésor de notre vie est d'être dans l'amour du Seigneur et ne jamais perdre cet amour"

VISITE AU GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN
EN LA FÊTE DE LA MADONE DE LA CONFIANCE

RENCONTRE DU PAPE BENOÎT XVI
AVEC LES SÉMINARISTES

Samedi 17 février 2007

 

[...]

4. Très Saint-Père, en commentant la Via Crucis de 2005, vous avez parlé de la souillure qu'il y a dans l’Église, et dans l'homélie pour l'ordination des prêtres romains de l'année dernière, vous nous avez mis en garde contre le risque du "carriérisme, de la tentative d'arriver "en-haut", de se procurer une position grâce à l'Eglise". Comment nous situer par rapport à ces problématiques de la manière la plus sereine et la plus responsable possible?

"C'est une question qui n'est pas facile, mais il me semble avoir déjà dit, et c'est un point important, que le Seigneur sait, il savait dès le commencement que, dans l'Eglise, le péché existe aussi et pour notre humilité, il est important de le reconnaître et de ne pas seulement voir le péché chez les autres, dans les structures, dans les hautes responsabilités hiérarchiques, mais également en nous-mêmes pour être ainsi plus  humbles et apprendre que ne compte pas, devant le Seigneur, la position ecclésiale, mais que ce qui compte est d'être dans son amour et de faire briller son amour. Personnellement, j'estime que, sur ce point, la prière de saint Ignace est d'une grande importance, lorsqu'il dit:  

"Suscipe, Domine, universam meam libertatem; accipe memoriam, intellectum atque voluntatem omnem; quidquid habeo vel possideo mihi largitus est; id tibi totum restitoì ac tuae prorsus voluntati traoi gubernandum; amorem tuum cum gratia tua mihi dones et dives sum satis, nec aliud quidquam ultra posco".

(NdEspN : en français : Prends, Seigneur et reçois, toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté; tout ce que j'ai et possède, c'est Toi qui me l'as donné: A Toi, Seigneur, je le rends Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté. Donne-moi, ton amour et ta grâce : c'est assez pour moi. )

Cette dernière partie justement me semble très importante:  comprendre que le vrai trésor de notre vie est d'être dans l'amour du Seigneur et ne jamais perdre cet amour. Alors, nous sommes véritablement riches. Un homme qui a trouvé un grand amour se sent véritablement riche et sait que cela est la véritable perle, que cela est le trésor de sa vie et non toutes les autres choses qu'il peut posséder.

Nous avons trouvé, mieux encore, nous avons été trouvés par l'amour du Seigneur et plus nous nous laissons toucher par son amour dans la vie sacramentelle, dans la vie de prière, dans la vie du travail, du temps libre, plus nous pouvons comprendre que oui, j'ai trouvé la perle véritable, tout le reste ne compte pas, tout le reste n'est important que dans la mesure où l'amour du Seigneur m'attribue ces choses. Je ne suis riche, je ne suis réellement riche et élevé que si je suis dans cet amour. Trouver ici le centre de la vie, la richesse. Puis laissons-nous guider, laissons la Providence décider ce qu'elle fera de nous.

Il me vient à l'esprit une petite histoire de sainte Bakhita, cette belle sainte africaine, qui était esclave au Soudan, puis a trouvé la foi en Italie, s'est faite sœur, et alors qu'elle était déjà âgée, l’Évêque effectua une visite dans son monastère, dans sa maison religieuse et il ne la connaissait pas; il vit cette petite sœur africaine, déjà courbée, et il dit à Bakhita:  "Mais vous, que faites-vous ma sœur?"; Bakhita répondit:  "Je fais la même chose que vous, Excellence". L’Évêque surpris demanda:  "Mais quoi donc?" et Bakhita répondit:  "Mais Excellence, nous voulons tout deux faire la même chose, faire la volonté de Dieu".

Cela me semble une très belle réponse, l’Évêque et la petite sœur, qui ne pouvait pratiquement plus travailler, faisaient, dans des situations différentes, la même chose, essayaient d'accomplir la volonté de Dieu et ils étaient ainsi à leur juste place.

Il me vient aussi à l'esprit une parole de saint Augustin qui dit:  Nous sommes tous toujours uniquement des disciples du Christ et sa chaire est la plus élevée, parce que sa chaire est la croix et seule cette hauteur est la véritable hauteur, la communion avec le Seigneur, même dans sa passion. Il me semble que si nous commençons à comprendre  cela, dans une vie de dévouement, pour le service du Seigneur, nous pouvons nous libérer de ces tentations très humaines".

[...]

Source : Site officiel du Vatican

14/07/2015

Saint Bonaventure - Itinéraire de l'âme à Dieu

 

Saint Bonaventure

Ordre des Frères Mineurs--Cardinal-Évêque d'Albane--Docteur de l’Église

Itinéraire de l’Âme à Dieu

 

PROLOGUE.

CHAPITRE PREMIER. Des degrés d'élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

CHAPITRE II.De la contemplation de Dieu dans les traces de sa présence imprimées en ce monde sensible.

CHAPITRE III. De la contemplation de Dieu par son image gravée dans les facultés naturelles de notre âme.

CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

CHAPITRE V. De la contemplation de l'unité divine par son nom principal, qui est l’ETRE.

CHAPITRE VI. De la contemplation de la Trinité bienheureuse en son nom, qui est SOUVERAINEMENT BON.

CHAPITRE VII. Du ravissement spirituel et mystique, dans lequel le repos est donné à notre intelligence et notre affection passe tout entière en Dieu.

 

Cliquez sur les titres pour accéder aux différents chapitres du livre.

 

 

Source: Itinéraire de l'Âme à Dieu - Saint Bonaventure - Œuvres spirituelles

 

05/07/2015

Homélie de Saint Jean Chrysostome: le péché de Saint Pierre

Saint Jean Chrysostome

Docteur de l’Église

Pierre devait recevoir les clés de l'Église, plus encore les clés des cieux, et le gouvernement d'un peuple nombreux devait lui être confié. Le Seigneur lui avait dit : « Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16,19). Si Pierre, avec sa tendance à la sévérité, était resté sans péché, comment aurait-il pu faire preuve de miséricorde pour ses disciples? Or, par une disposition de la grâce divine, il est tombé dans le péché, si bien qu'après avoir fait lui-même l'expérience de sa misère, il a pu se montrer bon envers les autres.

     Rends-toi compte : celui qui a cédé au péché, c'est bien Pierre, le coryphée des Apôtres, le fondement solide, le rocher indestructible, le guide de l'Église, le port imprenable, la tour inébranlable, lui qui avait dit au Christ : « Même si je dois mourir avec vous, je ne vous renierai pas » (Mt 26,35); lui qui, par une divine révélation, avait confessé la vérité : « Vous êtes le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16).

     Comme je l'ai déjà dit, Dieu en a disposé ainsi et a permis que Pierre commette un péché, parce qu'un peuple nombreux allait lui être confié : car il ne fallait pas que, sévère parce que sans péché, il soit incapable de pardonner à ses frères. Il a été soumis au péché pour que la conscience de sa faute et du pardon reçu du Seigneur, le conduise à pardonner aux autres par amour. Il accomplissait ainsi une disposition providentielle conforme à la manière d'agir de Dieu.

     Il a fallu que Pierre, lui à qui l'Église devait être confiée, la colonne des Églises, le port de la foi, le docteur du monde, se montre faible et pécheur. C'était, en vérité, pour qu'il puisse trouver dans sa faiblesse une raison d'exercer sa bonté envers les autres hommes.

 

Source: Saint Jean Chrysostome, docteur de l'Église, Homélie sur saint Pierre et saint Élie, 1; PG 50, 727-728. (Catena Aurea)

 

22/06/2015

Le 22 juin, l'Eglise fête Saint Thomas More

LETTRE APOSTOLIQUE
EN FORME DE MOTU PROPRIO
POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS MORE
COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
ET DES HOMMES POLITIQUES

 

JEAN-PAUL II
EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE

 

 

1. De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n. 16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine.

 

Certains Chefs d’État et de gouvernement, de nombreux responsables politiques, quelques Conférences épiscopales et des évêques individuellement m’ont récemment adressé des pétitions en faveur de la proclamation de saint Thomas More comme Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques. Parmi les signataires de la demande, on trouve des personnalités de diverses provenances politiques, culturelles et religieuses, ce qui témoigne d’un intérêt à la fois vif et très répandu pour la pensée et le comportement de cet insigne homme de gouvernement.

 

2. Thomas More a connu une carrière politique extraordinaire dans son pays. Né à Londres en 1478 dans une famille respectable, il fut placé dès sa jeunesse au service de l’Archevêque de Cantorbéry, John Morton, Chancelier du Royaume. Il étudia ensuite le droit à Oxford et à Londres, élargissant ses centres d’intérêts à de vastes secteurs de la culture, de la théologie et de la littérature classique. Il apprit à fond le grec et il établit des rapports d’échanges et d’amitié avec d’importants protagonistes de la culture de la Renaissance, notamment Didier Érasme de Rotterdam.

 

Sa sensibilité religieuse le conduisit à rechercher la vie vertueuse à travers une pratique ascétique assidue: il cultiva l’amitié avec les Frères mineurs de la stricte observance du couvent de Greenwich, et pendant un certain temps il logea à la Chartreuse de Londres, deux des principaux centres de ferveur religieuse dans le Royaume. Se sentant appelé au mariage, à la vie familiale et à l’engagement laïc, il épousa en 1505 Jane Colt, dont il eut quatre enfants. Jane mourut en 1511 et Thomas épousa en secondes noces Alice Middleton, qui était veuve et avait une fille. Durant toute sa vie, il fut un mari et un père affectueux et fidèle, veillant avec soin à l’éducation religieuse, morale et intellectuelle de ses enfants. Dans sa maison, il accueillait ses gendres, ses belles-filles et ses petits-enfants, et sa porte était ouverte à beaucoup de jeunes amis à la recherche de la vérité ou de leur vocation. D’autre part, la vie familiale faisait une large place à la prière commune et à la lectio divina, comme aussi à de saines formes de récréation. Thomas participait chaque jour à la messe dans l’église paroissiale, mais les pénitences austères auxquelles il se livrait n’étaient connues que de ses proches les plus intimes.

 

3. En 1504, sous le roi Henri VII, il accéda pour la première fois au parlement. Henri VIII renouvela son mandat en 1510 et il l’établit également représentant de la Couronne dans la capitale, lui ouvrant une carrière remarquable dans l’administration publique. Dans la décennie qui suivit, le roi l’envoya à diverses reprises, pour des missions diplomatiques et commerciales, dans les Flandres et dans le territoire de la France actuelle. Nommé membre du Conseil de la Couronne, juge président d’un tribunal important, vice-trésorier et chevalier, il devint en 1523 porte-parole, c’est-à-dire président, de la Chambre des Communes.

 

Universellement estimé pour son indéfectible intégrité morale, pour la finesse de son intelligence, pour son caractère ouvert et enjoué, pour son érudition extraordinaire, en 1529, à une époque de crise politique et économique dans le pays, il fut nommé par le roi Chancelier du Royaume. Premier laïc à occuper cette charge, Thomas fit face à une période extrêmement difficile, s’efforçant de servir le roi et le pays. Fidèle à ses principes, il s’employa à promouvoir la justice et à endiguer l’influence délétère de ceux qui poursuivaient leur propre intérêt au détriment des plus faibles. En 1532, ne voulant pas donner son appui au projet d’Henri VIII qui voulait prendre le contrôle de l’Église en Angleterre, il présenta sa démission. Il se retira de la vie publique, acceptant de supporter avec sa famille la pauvreté et l’abandon de beaucoup de personnes qui, dans l’épreuve, se révélèrent de faux amis.

 

Constatant la fermeté inébranlable avec laquelle il refusait tout compromis avec sa conscience, le roi le fit emprisonner en 1534 dans la Tour de Londres, où il fut soumis à diverses formes de pression psychologique. Thomas More ne se laissa pas impressionner et refusa de prêter le serment qu’on lui demandait parce qu’il comportait l’acceptation d’une plate-forme politique et ecclésiastique qui préparait le terrain à un despotisme sans contrôle. Au cours du procès intenté contre lui, il prononça une apologie passionnée de ses convictions sur l’indissolubilité du mariage, le respect du patrimoine juridique inspiré par les valeurs chrétiennes, la liberté de l’Église face à l’État. Condamné par le Tribunal, il fut décapité.

 

Au cours des siècles qui suivirent, la discrimination à l’égard de l’Église s’atténua. En 1850, la hiérarchie catholique fut rétablie en Angleterre. Il fut alors possible d’engager les causes de canonisation de nombreux martyrs. Thomas More fut béatifié par le Pape Léon XIII en 1886, en même temps que cinquante-trois autres martyrs, dont l’évêque John Fischer. Avec ce dernier, il fut canonisé par Pie XI en 1935, à l’occasion du quatrième centenaire de son martyre.

 

4. De nombreuses raisons militent en faveur de la proclamation de saint Thomas More comme Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques. Entre autres, le besoin ressenti par le monde politique et administratif d’avoir des modèles crédibles qui indiquent le chemin de la vérité en une période historique où se multiplient de lourds défis et de graves responsabilités. Aujourd’hui, en effet, des phénomènes économiques fortement innovateurs sont en train de modifier les structures sociales; d’autre part, les conquêtes scientifiques dans le secteur des biotechnologies renforcent la nécessité de défendre la vie humaine sous toutes ses formes, tandis que les promesses d’une société nouvelle, proposées avec succès à une opinion publique déconcertée, requièrent d’urgence des choix politiques clairs en faveur de la famille, des jeunes, des personnes âgées et des marginaux.

 

Dans ce contexte, il est bon de revenir à l’exemple de saint Thomas More, qui se distingua par sa constante fidélité à l’autorité et aux institutions légitimes, précisément parce qu’il entendait servir en elles non le pouvoir mais l’idéal suprême de la justice. Sa vie nous enseigne que le gouvernement est avant tout un exercice de vertus. Fort de cette rigoureuse assise morale, cet homme d’État anglais mit son activité publique au service de la personne, surtout quand elle est faible ou pauvre; il géra les controverses sociales avec un grand sens de l’équité; il protégea la famille et la défendit avec une détermination inlassable; il promut l’éducation intégrale de la jeunesse. Son profond détachement des honneurs et des richesses, son humilité sereine et joviale, sa connaissance équilibrée de la nature humaine et de la vanité du succès, sa sûreté de jugement enracinée dans la foi, lui donnèrent la force intérieure pleine de confiance qui le soutint dans l’adversité et face à la mort. Sa sainteté resplendit dans le martyre, mais elle fut préparée par une vie entière de travail dans le dévouement à Dieu et au prochain.

 

Mentionnant des exemples semblables de parfaite harmonie entre la foi et les œuvres, j’ai écrit dans l’exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici que «l’unité de la vie des fidèles laïcs est d’une importance extrême : ils doivent en effet se sanctifier dans la vie ordinaire, professionnelle et sociale. Afin qu’ils puissent répondre à leur vocation, les fidèles laïcs doivent donc considérer les activités de la vie quotidienne comme une occasion d’union à Dieu et d’accomplissement de sa volonté, comme aussi de service envers les autres hommes» (n. 17).

 

Cette harmonie entre le naturel et le surnaturel est l’élément qui décrit peut-être plus que tout autre la personnalité du grand homme d’État anglais : il vécut son intense vie publique avec une humilité toute simple, marquée par son humour bien connu, même aux portes de la mort.

 

Tel est le but où le conduisit sa passion pour la vérité. On ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale; telle est la lumière qui éclaira sa conscience. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, «l’homme est une créature de Dieu, et c’est pourquoi les droits de l’homme ont en Dieu leur origine, ils reposent dans le dessein de la création et ils entrent dans le plan de la rédemption. On pourrait presque dire, d’une façon audacieuse, que les droits de l’homme sont aussi les droits de Dieu» (Discours du 7 avril 1998 aux participants à la Rencontre universitaire internationale UNIV’98).

 

Et c’est précisément dans la défense des droits de la conscience que l’exemple de Thomas More brilla d’une lumière intense. On peut dire qu’il vécut d’une manière singulière la valeur d’une conscience morale qui est «témoignage de Dieu lui-même, dont la voix et le jugement pénètrent l'intime de l'homme jusqu'aux racines de son âme» (Encyclique Veritatis splendor, n. 58), même si, en ce qui concerne l’action contre les hérétiques, il fut tributaire des limites de la culture de son temps.

 

Le Concile œcuménique Vatican II, dans la constitution Gaudium et spes, remarque que, dans le monde contemporain, grandit «la conscience de l’éminente dignité qui revient à la personne humaine, du fait qu’elle l’emporte sur toute chose et que ses droits et devoirs sont universels et inviolables» (n. 26). L’histoire de saint Thomas More illustre clairement une vérité fondamentale de l’éthique politique. En effet, la défense de la liberté de l’Église contre des ingérences indues de l’État est en même temps défense, au nom de la primauté de la conscience, de la liberté de la personne par rapport au pouvoir politique. C’est là le principe fondamental de tout ordre civil, conforme à la nature de l’homme.

 

5 Je suis donc certain que l’élévation de l’éminente figure de saint Thomas More au rang de Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques pourvoira au bien de la société. C’est là d’ailleurs une initiative qui est en pleine syntonie avec l’esprit du grand Jubilé, qui conduit au troisième millénaire chrétien.

 

En conséquence, après mûre considération, accueillant volontiers les demandes qui m’ont été adressées, j’établis et je déclare Patron céleste des Responsables de gouvernement et des hommes politiques saint Thomas More, et je décide que doivent lui être attribués tous les honneurs et les privilèges liturgiques qui reviennent, selon le droit, aux Patrons de catégories de personnes.

 

Béni et glorifié soit Jésus Christ, Rédempteur de l’homme, hier, aujourd’hui, à jamais.

 

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 31 octobre 2000, en la vingt-troisième année de mon Pontificat.

IOANNES PAULUS PP. II

 

Source : Site officiel du Vatican

> La passion de Saint Thomas More

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