Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/04/2015

Les Fraternités monastiques de Jérusalem fêterons leurs 40 ans le 1er novembre 2015

fraternités monastiques de Jérusalem

Le 1er novembre 2015, les Fraternités monastiques de Jérusalem fêtent les quarante ans de leur fondation par le Père Delfieux. Alors que paraît l’ouvrage Prier 15 jours avec Pierre-Marie Delfieux, rencontre avec son auteur, Françoise Vintrou.

En quoi Pierre-Marie Delfieux a-t-il été un précurseur ?

Pour moi, il a un itinéraire singulier qu’il est intéressant de connaître pour replacer la naissance des Fraternités de Jérusalem dans le contexte chrétien.

Après avoir été sept ans aumônier des étudiants de la Sorbonne, et marqué par les bouleversements de mai 1968, le Père Pierre-Marie Delfieux prend une année sabbatique. Il ne résiste pas l’appel du désert, qu’il connaît pour avoir emmené des étudiants à Tamanrasset. À l’Assekrem, sur ce plateau rocailleux où le frère Charles de Foucauld s’est fait construire un ermitage, le Père Delfieux construit un autre ermitage.

Il passe deux années dans ce désert, avec pour seule compagnie « les pierres et les étoiles ». Avec ce qui suffit, dit-il, « la Bible et le Saint Sacrement ». C’est là que Frère Jean-Marie, Petit Frère de Foucauld, lui apporte une coupure de journal dans laquelle Mgr Marty, archevêque de Paris, fait part de son souhait de voir naître à Paris « des moines de l’an 2000 ». Une conviction s’impose au Père Delfieux : aujourd’hui, le vrai désert se trouve dans la ville. C’est là qu’il faut creuser des oasis de prière !

Il rencontre alors le cardinal pour lui dire qu’il « aimerait être moine dans Paris ». La complicité née de leur origine commune – l’Aveyron – et le souffle de l’Esprit Saint permettent au Père Delfieux de valider ce projet auprès du cardinal. La fondation va avoir lieu le 1er novembre 1975 à l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, proche de l’Hôtel de Ville de Paris, avec tout d’abord les premiers Frères, puis des Sœurs.

Ainsi, moines et moniales font jaillir cette oasis de prière, de paix et de silence, « au cœur de la ville, au cœur de Dieu » aimait dire Frère Pierre-Marie. Oser imaginer une oasis au cœur de la ville bruyante, agitée, sans Dieu… Quelle audace ! N’est-ce pas celle d’un prophète, ce messager qui allume une lampe sur notre route et invite à marcher à la suite du Seigneur ?

Des laïcs qui s’inspirent des moines… Quel est le sens de ce paradoxe ?

« Soyez des éveilleurs sur les remparts de la cité ! » lance le cardinal Marty en 1975 aux premiers frères. Ils n’oublieront jamais. Si, dans l’Église, certains sont appelés à la vie monastique, le Seigneur appelle tous les fidèles à marcher à sa suite. Cette complémentarité est un témoignage fort donné au monde urbain alentour, dans l’esprit qui animait les premières communautés. Ainsi, dès l’origine, les laïcs font partie de la Famille de Jérusalem avec les moines et moniales. « Que la Famille de Jérusalem permette à des laïcs, hommes et femmes, célibataires ou mariés, de tous âges, de toutes conditions, de tous milieux, de vivre dans le respect de leurs engagements familiaux, professionnels, économiques, sociaux, culturels, civiques ou politiques, quelques-unes des exigences essentielles de Jérusalem et de son esprit évangélique. » N’est-ce pas cette exigence essentielle à laquelle nous invite notre baptême ? Le Seigneur nous a donné le souffle de son Esprit, des frères à aimer, un monde à transformer.

Quand j’ai rencontré Frère Pierre-Marie, j’étais assise au bord du puits, assoiffée par la sécheresse de ma vie. Il m’a proposé de rejoindre une Fraternité évangélique avec mon mari, en « assumant parmi mes frères croyants et incroyants les exigences de ma vie familiale, professionnelle, associative ».

Cette phrase je la prononce une fois par an, lors de mon engagement avec les autres membres laïcs des Fraternités évangéliques de Jérusalem. C’est ce que je vis dans la rencontre hebdomadaire avec les membres de ma fraternité, après la messe de 18 h 30, « en lisant l’Écriture, en chantant les psaumes, en méditant les prophètes, en suivant la trace du Christ dans l’Évangile ». Ainsi, engagée depuis vingt-deux ans dans une Fraternité de laïcs, je vis la présence vivifiante des moines et moniales qui fait germer en chacun un désir infini de Dieu. Sœur Violaine, prieure générale des Fraternités, précise dans un numéro de la revue Sources Vives (revue de la Famille de Jérusalem) : « Nous n’en sommes qu’au début d’une spiritualité citadine d’inspiration monastique, qui s’adresse à tous, consacrés ou laïcs ».

En quoi cette spiritualité peut-elle soutenir aujourd’hui des familles ?

Depuis quarante ans, les Fraternités monastiques de Jérusalem ont pour vocation spécifique de creuser dans « le désert des villes » des oasis de prière, de silence et de paix, « d’étendre un tapis de prière sur le macadam de la ville », notamment au travers d’offices chantés admirablement. Nombreuses sont les personnes qui viennent s’y ressourcer. Bien sûr, les familles s’y retrouvent avec des enfants de tous âges.

Dans le Livre de Vie de Jérusalem, rédigé par Frère Pierre-Marie en 1975 pour la Famille de Jérusalem, je retiens, pour les familles, trois mots :

« Aime. Accueille de tout ton être l’amour que Dieu te porte en premier ». C’est la première phrase de ce Livre de Vie. Quel parent chrétien ne saurait entendre cette invitation ? Depuis la fondation des Fraternités monastiques, des parents se retrouvent avec de jeunes enfants pour partager leur vie de foi.

« Prie. Comme Jésus priait, prie toi aussi. Toi donc, frère ou sœur, qui es ainsi le fils ou la fille du même Père, si tu veux savoir comment, pourquoi, où et quand prier, regarde Jésus et, inlassablement, fais comme lui, car lui seul peut t’apprendre à prier. » Quel parent chrétien touché par la grâce des chants des offices au cœur de la ville n’aurait envie de la partager avec ses frères les plus proches, c’est-à-dire sa famille ? C’est aussi ce qui se vit le dimanche quand, pendant la messe, les enfants sont invités à s’asseoir sur le tapis de prière devant les moines, à aller partager la Parole de Dieu et à suivre la procession des offrandes. « Quelle grâce quand cela est vécu avec nos familles, nos communautés, de marcher joyeusement au coude à coude, sur cette route qui monte au Royaume de la vie éternelle », se réjouissait Frère Pierre-Marie dans une homélie.

« Dieu est joie. Étant fils de Dieu, nous sommes donc fils de la joie. Ne contriste pas l’Esprit Saint en t’adonnant à la tristesse du monde. Sois donc vivant de la joie de Dieu. » Quel parent chrétien ne saurait entendre au plus profond de son cœur ces mots qui disent la tendresse première du Père pour chacun d’entre nous ? Tout parent ne souhaite-t-il pas faire vivre de cette joie de Dieu, manifestée par la vie donnée à ses enfants ?

Frère Pierre-Marie insistait : « Ici et maintenant, au cœur de la ville où nous vivons, il ne peut être question de conviction mais de pratique…»

Un chemin que tout chrétien est appelé à suivre « au cœur des villes, au cœur de Dieu » !

Samuel Pruvot

Famille chrétienne

09/04/2015

Entretien avec le père Mohan Sawhney: "Venez au Christ, la porte de sa miséricorde est ouverte"

Le père Mohan Sawhney, religieux norbertin de l'abbaye de Grimbergen et vicaire à la paroisse Notre-Dame de Laeken, a accepté de répondre aux questions d'Espérance Nouvelle.

père Mohan Sawhney, norbertin, prémontré, grimbergen, abbaye de Grimbergen

Que retenez-vous de l’année de la vie consacrée, d’une part au niveau de l’Église, et d’autre part sur le plan personnel, puisque vous êtes vous-même religieux ?

Ce que je retiens de l'année de la vie consacrée c’est essentiellement un rappel à ce que je suis et ce que je dois être. Quand le Saint Père nous fait la grâce de cette année, lui qui est lui-même religieux, c’est une invitation à redécouvrir la beauté de cette vie, sa fraîcheur, sa radicalité. Tout autour de nous au fond, nous voyons que les religieux meurent, on voit que les couvents ferment, qu’il n’y a pas de vocation, etc. Et quelque part c’est un coup de fouet, je pense, que le Saint Père fait à toute l’Église, en disant « écoutez, il y a une forme de vie qui est splendide, qui est merveilleuse, qui a rendu des services extraordinaires à l’Église et il ne faut pas l’oublier ».

 

Quel est selon vous le sens de l’année sainte de la miséricorde annoncée par le Pape et qu’en attendez-vous ? Que va-t-elle apporter à l’Église ?

Moi personnellement, comme tout le monde j’ai besoin de miséricorde, je pense. J’espère que ça va peut-être un petit peu réveiller les gens à redécouvrir le sacrement de la confession. Parce qu'il ne s’agit pas uniquement de dire « ah ben voilà j’obtiens miséricorde, Alléluia, et voilà. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Il s’agit de redécouvrir le sacrement par excellence que le Christ a institué pour obtenir cette miséricorde. Je pense que le Pape a à l’esprit de vouloir ramener des gens qui sont très loin de l’Église et de cette manière-là il veut dire d’une façon très très claire,  comme en sens inverse à l’égard de la mafia, que finalement ne croyez pas que vous êtes loin de Dieu. Dieu est plus proche de vous que vous ne l’imaginez. Profitez-en, la porte est ouverte, venez. Je crois que c’est ça.

 

Justement à propos du sacrement de la confession, que diriez-vous pour encourager les gens à se confesser, et en particulier à ceux que cela effraie ?

Ce que je dirais c’est: n’ayez pas peur, nous ne sommes pas là, nous prêtres, pour vous passer un savon. Nous sommes là plutôt pour vous donner le savon et vous allez voir qu’en vous savonnant ça sent bon, ça fait du bien. Je crois qu’il y a eu aussi une époque quand on parle avec des gens d’une certaine génération, où c’est vrai, la confession faisait peur et parfois on attrapait des remarques ou autre du prêtre ; ce n’était pas toujours amusant, il fallait y aller, qu'on le veuille ou non. Je crois que la Confession a beaucoup évolué aussi dans la façon de se confesser et dans la façon dont les confesseurs entendent les confessions. C’est essentiellement découvrir combien on peut se nettoyer l’âme. Nous nous nettoyons le corps, nous passons un temps extraordinaire au soin de notre corps avec des produits de beauté, etc., mais pour l’âme on ne fait rien. Et dans le sacrement de la confession, eh bien, c’est ça ce que l’on fait, on se soulage de beaucoup de choses. Ce n’est pas quelque chose de psychologique mais c’est quelque chose qui a trait à notre vie surnaturelle que nous avons oubliée en grande partie. Je crois que ça c’est quelque chose à vraiment redécouvrir.

 

Quel est pour vous le fondement de la vie chrétienne ?

Le fondement de la vie chrétienne c’est de vivre avec le Christ. Il n’y a pas de valeurs chrétiennes, il n’y a pas une civilisation chrétienne à défendre, il n’y a pas de slogan du parti à défendre comme si le christianisme était un parti comme le Parti socialiste ou le Parti libéral. Être chrétien c’est vivre avec Jésus. Nous voyons que ceux qui se disent chrétiens et qui ne vivent pas avec Jésus, finalement abandonnent le christianisme. C’est essentiellement cela, c’est être un disciple du Christ. C’est de là que vient le christianisme. « Christ », c’est le premier mot dans le christianisme. Si je ne vis pas avec Jésus, si je n’ai pas de relation avec lui, si je ne reçois jamais son précieux Corps, si je ne me confesse jamais, est-ce que je suis encore chrétien ? Ça c’est la question essentielle devant laquelle nous sommes placés aujourd’hui plus qu’hier il me semble.

 

C'est une bonne transition pour la question suivante : aujourd’hui en Belgique, beaucoup n’ont pas la foi ou ne pratiquent pas leur foi. En quoi s’approcher de la foi, de la prière et de la vie d’Église pourrait améliorer la vie de ces gens ? Quels motifs, quelles raisons pourrait avoir un athée, un agnostique ou un chrétien non pratiquant de s’intéresser à la foi catholique et d'entrer dans la vie de l’Église?

Je dirais à ces gens-là « ça change tout, ça change tout ». Cela me fait penser à ce que disait la reine Fabiola, c’est une façon de répondre qu’elle avait : « ça change tout vous savez ». C’est vrai qu’une fois qu’on a le Christ, tout devient clair. C’est un peu comme dans cette pièce où nous sommes, elle est sombre si j’éteins la lumière. Et si j’allume l’interrupteur, tout s’éclaire, tout devient lumineux, tout est distinguable. Avec le Christ, tout change, notre façon de voir les choses, notre façon de voir les gens, de parler, et sans le Christ, tout est terne, tout est sombre. Le Cardinal Sarah qui est responsable dans la Curie romaine de la liturgie, a publié un livre au titre très évocateur : Dieu ou rien. Je ne dirais pas que ceux qui n’ont pas Dieu n’ont rien dans leur vie, c’est peut-être un peu fort, mais il y a de la vérité là-dedans. Qu’a produit cette société libérée par la révolution française deux cent ans plus tard ? Est ce qu’elle est aussi libre, est-ce qu’elle est aussi heureuse, est ce qu’elle est aussi libérée qu’elle le prétend ? Moi je ne pense pas. Eh bien j’oserais dire « venez au Christ ». Je sais bien que l’on a pu faire beaucoup de choses sur le Christ, mais ces choses ne sont pas toujours liées à lui. Le Christ est toujours vrai, le Christ est toujours présent. Il suffit de le redécouvrir et de venir chez lui. C’est ça l’essentiel.

 

Selon vous, de quoi les gens ont-ils le plus besoin dans notre pays ? Ou qu’est-ce qui leur manque le plus ? Et la même question pour les chrétiens en particulier, de quoi ont-ils le plus besoin dans notre pays ?

Ce qui frappe le plus en Belgique et dans les pays avoisinants quand on revient de l'étranger, c’est le manque de joie. Dans tous ces autres pays, il y a mille et un problèmes tellement criants. Et finalement, bien souvent, les personnes qui n’ont pas grand-chose, sont des gens qui sont joyeux. Et je pense que la joie c’est aussi le dérivé de la foi. La foi procure une joie immense. Le Pape Paul VI de bienheureuse mémoire, a publié il y a x années, une exhortation apostolique sur la joie. Je crois que c’est quelque chose à redécouvrir. Je peux avoir beaucoup d’argent, c’est ce que la majorité des Belges ont, ils ont une vie confortable, et d’ailleurs le sondage qui a paru dans la presse la semaine dernière disait que la majorité des Belges sont heureux, mais est-ce qu’ils sont joyeux ?  Est-ce qu’ils ont vraiment cette étincelle au cœur ? Et je crois que c’est ça ce qui manque à notre société, c’est cette joie ! Et ça se voit. Quand on voit les gens dans les pays pauvres, souvent les gens sont joyeux et témoignent aussi d’une affection que l’on ne rencontre plus ici. Et ça je souhaiterais à notre continent de redécouvrir.

 

Quel est le dernier pays étranger dans lequel vous avez séjourné ?

J’ai pris des vacances il y a deux ans donc il y a un petit temps. C’était en Italie à Florence où j’étais allé voir toutes les merveilles de la Toscane. Mais sinon un pays où je me rends depuis mon enfance, c’est l’Inde. Un pays de mille et un problèmes qui ne seront pas résolus avec le développement économique que l’on nous promet. Mais un pays qui a une âme, un pays qui a des valeurs propres et une civilisation et une culture extraordinaire à découvrir. Ça vaut le voyage.

 

Encore une petite question personnelle : vous avez des origines indiennes alors ?

Oui, je suis indien. Donc mon nom un peu sauvage, « Mohan », est un nom typiquement indien. C’est-à-dire que c’est mon père qui est indien. C’est mon père qui est indien et qui a immigré ici dans les années soixante. Ma mère est belge et je suis né et j'ai grandi ici. Donc finalement je n’ai de l’Inde que des attaches familiales de par mon père. Ce sont mes origines.

 

Vous êtes religieux norbertin, vous appartenez donc à l’Ordre des Prémontrés fondé par saint Norbert de Xanten. En quoi consistent essentiellement la règle et la vie des norbertins et quelles sont les principales spécificités de cet ordre religieux ?

C’est une question qui pourrait m’entraîner pendant des heures mais je vais essayer d’être bref. Les prémontrés donc, ont cette caractéristique qu’ils vivent en communauté. Ce ne sont pas des moines, ce sont des chanoines réguliers, grande différence. C’est-à-dire que nous ne sommes pas contemplatifs : à côté d'une vie presque monastique, à Grimbergen en ce qui me concerne, donc une vie centrée sur l’office qui est solennellement chanté comme dans une abbaye, en même temps nous avons un apostolat à l’extérieur, en général dans les paroisses. Nous suivons la règle de saint Augustin qui est une règle très ancienne, si pas la plus ancienne encore en vigueur, puisqu’elle remonte au IVème siècle. C’est ce que nous vivons à Grimbergen depuis l’année 1128. Donc nous ne sommes pas des derniers venus dans l’Église, surtout pas en Belgique, où nous avons eu énormément de rayonnement, énormément de paroisses, et nous avons fondé et fait beaucoup de choses.

 

Pouvez-vous dire un mot sur la vie de saint Norbert ?

C’est une vie un peu étrange dans le sens où c’est un noble qui n’a absolument pas envie d’être prêtre et religieux, puisqu'on l’envoie dans un monastère comme on le fait au Moyen-Age avec le cadet d’une famille noble. Et voilà qu’il rencontre le Christ, et voilà qu’en une fois il se convertit d’une manière phénoménale et cela va l’amener à fonder notre ordre, à tout quitter, à vivre dans la pauvreté, lui qui était riche, et à redécouvrir finalement ce pourquoi il était entré dans la vie religieuse. Alors il a beaucoup de péripéties...C’est une figure qui est pleine de feu. Saint Bernard, qui était son ami, un autre grand réformateur de l’Église, disait : « Norbert se distingue par sa foi. » Il a une foi extraordinaire dans le Saint-Sacrement et dans la messe, qu’il célébrait tous les jours, ce qui apparemment à l’époque était rare, ça commençait à peine à se faire, et il célébrait avec une grande foi. Et je pense que ça c’est une des grandes spécificités de saint Norbert, c’est cette foi, c’est cette vigueur, c’est cet amour de feu pour le Christ.

 

En Belgique il y a sept abbayes occupées par des communautés de chanoines prémontrés dont une en province de Namur, une à Bruxelles et cinq en région flamande, donc l’Ordre Prémontré semble s’en tirer assez bien face à la crise des vocations qui a touché notre pays. A quoi attribuez-vous cette bonne santé des abbayes prémontrées en Belgique ?

Je crois que c’est un cocktail de beaucoup de choses, c’est-à-dire que le fait que nous vivons ensemble, cela attire des jeunes qui ont envie de devenir prêtre mais n’ont pas envie de se retrouver seul dans un presbytère. Nous ne sommes pas des communautés coincées, c'est-à-dire où il faut presque demander la permission pour remuer le gros orteil, dans certaines communautés c’est un peu comme ça. Chez nous, il n’y a pas cela. Il y a cette sagesse des siècles et il y a aussi cette souplesse qui permet de vivre dans ce monde, mais en même temps d’avoir la beauté de la liturgie, la chaleur de la vie fraternelle et une certaine tradition. Voilà, je crois que c’est ce petit cocktail-là qui attire les jeunes.

 

Comment décririez-vous une journée typique d’un chanoine prémontré à l’abbaye de Grimbergen où vous vivez ?

Alors d’abord c’est une journée qui commence tôt, puisque nous nous levons tous pour l’office du matin, qui chez nous commence à sept heures du matin. C’est une vie qui est rythmée sur la liturgie. Nous avons les laudes, nous avons la messe conventuelle tous les jours, qui est chantée, nous avons l’office du milieu du jour, l’office des vêpres, et entre tout cela nous avons nos paroisses. Par exemple, si moi j’ai un enterrement dans ma paroisse à Notre-Dame de Laeken, eh bien après la messe conventuelle, je me dépêche pour aller célébrer cet enterrement. Il y a tout le reste aussi, recevoir les gens, visiter les gens, préparer les baptêmes, les mariages, écouter les confessions, recevoir en direction spirituelle, écrire des sermons, écrire éventuellement une retraite, tout cela, ça remplit mes journées. Et le soir il y a les réunions, ça on n’y coupe pas dans les paroisses aujourd’hui (rires).

 

L'abbaye de Grimbergen et les autres abbayes prémontrées accueillent-elles des visiteurs, ou des hôtes, des groupes, ou certaines activités ouvertes à des personnes de l’extérieur ?

Bien sûr, comme toute abbaye qui se respecte, nous avons des hôtes, des gens qui viennent pour visiter les lieux, certaines abbayes plus que d’autres, la nôtre un peu moins, mais il y a des abbayes qui ne font pratiquement que cela, accueillir des gens du matin jusqu’au soir. C’est un charisme qui est propre aux communautés religieuses et cela attire parfois des gens qui ne vont pas aller spécifiquement dans une paroisse, parce qu’il y a toujours dans chaque abbaye quelque chose d’un peu magique qui attire les gens.

 

On peut faire un séjour à Grimbergen ?

Oui, on peut faire un séjour à Grimbergen, mais évidemment ce sera un séjour en néerlandais puisque la communauté est néerlandophone, et vous savez que quand on est sur la frontière linguistique, les gens sont toujours un peu plus tranchés sur leurs positions. Mais bon, nous sommes ouverts à tout le monde bien entendu.

 

Vous servez également en paroisse à Notre-Dame de Laeken. Quelles sont vos activités et responsabilités dans le cadre de cette charge pastorale ? Parmi les différents aspects de cette charge, lequel préférez-vous ? Ou bien qu’est-ce qui vous touche le plus dans l’exercice de cette charge ?

Cela fait presque vingt ans que je suis vicaire dans cette paroisse. Je vois les choses évoluer aussi. Ce qui me touche le plus, ce que j’aime le plus dans le travail paroissial, c’est le fait que j’ai contact avec monsieur tout le monde, et surtout monsieur qui ne va jamais à l’église. C’est vraiment monsieur tout le monde, et on voit dans une grande paroisse de ville, la population changer et évoluer. Ce que j’aime beaucoup c’est prêcher. Prêcher le dimanche à ce public qui est intéressé mais qui n’est pas toujours des plus convaincus. J’aime aussi les baptêmes, c’est moi qui ai la pastorale des baptêmes, et il y a quelque chose de très beau dans le rituel du baptême. C’est le début : sans le baptême, on ne devient pas chrétien. Ça ce sont les choses, essentiellement, que j’aime beaucoup dans ma charge de vicaire paroissial.

 

Pouvez-vous dire un mot sur vos travaux ou autres activités ?

Les travaux que j’ai fait c’est essentiellement être fidèle à ma vie religieuse. Mon travail essentiellement c’est de prêcher, c’est de vivre la vie religieuse. Je suis aussi relié à une radio flamande qui s’appelle « Radio Spes » qui émet depuis la basilique de Koekelberg. Tous les soirs depuis vingt ans, j’ai la prière du soir à 21h, qu’on peut également suivre sur internet, c'est sur 105FM pour ceux qui habitent Bruxelles. On peut m’entendre à cette heure-là, en néerlandais, faire les prières du soir. Ce sont là essentiellement mes travaux, si je puis dire ainsi.

 

Quelles sont selon vous les clés de l’évangélisation, ou de la réenvangélisation, au XXIème siècle ?

 Je crois que c’est être authentique, être vrai, c’est ça qui attire. Quand on voit toutes les choses nouvelles qui fleurissent dans l’Église, alors que l’on dit que l’Église va mourir, on voit que ce sont des choses qui sont vraies, qui sont authentiques, qui sont fidèles à l’Évangile, c’est ça la clé de l’évangélisation, le reste finalement, on le voit, ça meurt.

 

Quel conseil général donneriez-vous aux jeunes qui voudraient découvrir la foi et l’Église ?

D’abord venez voir. Venez à l’église. Ça ne sert à rien de rester derrière son ordinateur, ce n’est pas comme ça que l’on découvre l’Église. Et allez dans des communautés qui rayonnent. C’est vrai qu’il y a des paroisses qui meurent, où il n’y a plus que dix personnes. Je dirais que ce n'est pas là que vous allez découvrir la vie de l’Église. Venez dans les communautés où il y a des jeunes, où il y a une belle liturgie, et où il y a de belles choses qui se font en dehors.

 

On parle parfois aujourd’hui de crise au niveau des vocations, pas seulement les vocations religieuses et sacerdotales, mais aussi les vocations au mariage et à la vie de famille. Qu’est-ce qui est indispensable, qu’est-ce qui est recommandable, pour qu’un jeune chrétien, une jeune chrétienne réponde à la vocation qui est la sienne ?

Vous avez très bien dit, à propos des vocations religieuses, que ce n’est pas seulement un problème lié aux vocations religieuses, c’est un problème général dans l’Église, il y a un manque de foi dans l’Église. Et donc, les vocations religieuses et sacerdotales viennent de la foi des fidèles, et s’il y a moins de foi chez les fidèles, il y aura moins de vocations religieuses et sacerdotales. C’est toujours la même chose. Mais je dirais que ce qu’il faudrait pour rallumer la flamme, c’est essentiellement plus de conviction, plus de foi, plus de prière. S’il n’y a pas ça dans un peuple chrétien, et bien il n’y a plus de peuple chrétien. Toutes ces grandes familles catholiques où on voit qu’il n’y a plus rien finalement, ils ont des beaux noms et de beaux passés, avec de beaux arbres généalogiques et des grandes familles qui ont donné des évêques, des prêtres et des religieuses, mais aujourd’hui elles ne donnent plus rien parce que très souvent elles ne prient plus, très souvent il n’y a plus de vie de foi et c’est ça qu’il faut redécouvrir. C’est la foi, c’est la prière, c’est la fidélité à l’enseignement de Jésus.

 

Qu’attendez-vous de la seconde assemblée du Synode des évêques convoqués par le Pape sur le thème de la famille en octobre 2015 ?

Ce que j’en attends, c’est que la famille soit encouragée, voilà ce que j’en attends. Le reste c’est de la spéculation et du blabla de journalistes, qui nourrit parfois de grandes attentes chez certains. Moi ce que j’en attends c’est que la famille soit renforcée.

 

On a parfois l’impression que l’Église est divisée en différentes tendances au niveau théologique, pastoral, spirituel, liturgique, etc. Qu’est-ce qui peut rétablir ou renforcer l’unité de cette Église qui apparaît parfois aussi divisée ?

D’abord cesser de dire du mal l’un de l’autre, ça fait le jeu de ceux qui ne sont pas de notre famille, ça les arrange bien que nous soyons divisés. Arrêter de diviser l’Église, ça vaut pour toutes les chapelles, tous les clans, toutes les divisions. Et ça vaut aussi pour tous les journalistes, qui souvent, même s’ils se disent chrétiens, écrivent des bêtises et divisent, et diabolisent les gens. Et ça je crois que c’est très mauvais. Pour le reste, le seul juge de la vérité des mouvements, c’est le temps. Le temps montrera ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu. Ce qui ne vient pas de Dieu va mourir, et ce qui vient de Dieu continuera à prospérer parce que c’est Lui qui est derrière.

 

> Le site internet de l'abbaye de Grimbergen: www.abdijgrimbergen.be

 

Comment Fréjus-Toulon est devenu pionnier le la nouvelle évangélisation: "C'est par la grâce que chacun peut donner le meilleur de lui-même selon les dons qu'il a reçus de Dieu"

La Vie consacre son dernier numéro à la fin ou la résurrection du catholicisme en France. Le journal dresse un panorama de l’Eglise en France, en grande difficulté à bien des niveaux. Toutefois, il s’est penché sur le cas peu commun du diocèse de Fréjus-Toulon, véritable laboratoire de la nouvelle évangélisation :

« Les faits sont là : le diocèse de Fréjus-Toulon, qui correspond au département du Var, avec son million d’habitants, est celui qui ordonne le plus de prêtres par habitant en France. Il en compte actuellement 252 en activité et 93 en mission à l’extérieur, un chiffre en croissance constante et qui suffit pour assurer une présence dans chaque paroisse. Cinq jeunes hommes y ont embrassé le sacerdoce l’année dernière, alors que le grand diocèse de Lyon en a seulement ordonné trois.

Premier moteur de ce renouveau, Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, annonce d’emblée que l’important est de « partir des besoins des gens ». Depuis 15 ans qu’il assure son ministère, il assume ce pragmatisme. Des traditionalistes aux charismatiques en passant par les fidèles les plus classiques ou les militants du CCFD-Terre solidaire, tout le monde est le bienvenu. L’évêque a aussi fait venir des dizaines de communautés étrangères spécialisées dans l’évangélisation. Selon lui, un des rôles de l’Église est de permettre la « fertilisation » – un de ses maîtres mots – entre gens de cultures différentes. »

Mgr Dominique Rey est à la tête depuis 15 ans de ce diocèse dynamique, où le nombre de prêtres est suffisant et en augmentation. Il explique :

dominique rey, évangélisation, nouvelle évangélisation, évêques

« Si vous deviez résumer votre stratégie d’évangélisation en quelques points, que mettriez-vous en avant ?

Plusieurs points structurants. Le premier est la dimension du primat de la grâce. On peut avoir des idées, prendre des initiatives, mener des programmes pastoraux, mais ce qui est préalable à toute notre action, c’est d’abord ce que Dieu fait à travers nous. Je relie le dynamisme du diocèse à la présence d’une forte vie contemplative. On a la chance d’avoir de nombreuses communautés monastiques ici : des cisterciens, les moines de Lérins, des chartreuses, des bénédictines, etc. Ils forment un support dans la vie intérieure. Ce qui nous renvoie au fait que le premier ressort de l’évangélisation, plus que des entreprises personnelles, c’est la capacité de revenir aux sources de la mission : la source sacramentelle, en particulier l’adoration eucharistique.

Donc, la « stratégie », ce n’est pas d’abord des techniques d’évangélisation…

Non. Mais le deuxième pilier est la place donnée aux charismes au sens large et à la manière de vivre l’évangile suivant ce que l’on porte. Nous avons cette intuition : ce n’est pas la taille de la chaussure qui détermine la pointure du pied, mais l’inverse. Or, nous avons connu des pastorales qui parfois nous ont enfermés dans des schémas contraignants, soviétiques. Alors qu’il faudrait au contraire partir de ce que chacun reçoit comme don de la grâce de Dieu, pour ensuite donner le meilleur de soi-même. De nombreuses communautés viennent de l’extérieur. Certaines sont nées de l’intérieur. »

Source: L'exemple vient de Fréjus-Toulon

08/04/2015

Une École catholique des arts du spectacle a ouvert ses portes en janvier 2015: le Cours Wojtyla

11086520_10206228211445420_1026035938_o.png?w=311

 

Il était plus que temps: enfin une École catholique des Arts du Spectacle !

 

Tout a commencé par l’amitié entre sept comparses réunissant des parcours aussi différents que complémentaires dans les arts du spectacle, le monde des médias et l’écriture : Philippe Ariño, Marie Lussignol, Arthur Herlin, Vincent Laissy, Franck Nankam, Marguerite Chauvin, Laurent Meeschaert ; une idée commune : proposer une structure d’accueil et de formation professionnelle qui annoncerait clairement la couleur catholique et qui hébergerait toutes les graines d’artistes de l’Église qui ne savent pas où aller pour exprimer librement et artistiquement leurs talents, leur foi, leur engagement politique, leur vision du Monde.

L’idée de créer une sorte de « Catho Academy » a germé d’une constatation : à part pour des projets ponctuels (le temps d’un camp-ski, d’un festival de jeunes, d’un concert, de la tournée d’un spectacle ou d’une comédie musicale, d’un atelier dans une paroisse ou un établissement scolaire privé…), il n’existe pas encore de conservatoire ou d’école artistique catholique en France.

L’école veut répondre à l’appel missionnaire du pape Jean Paul 2, lors des journées mondiales de la jeunesse « Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier  » et également dans sa lettre aux artistes :

 » je m’adresse à vous, artistes du monde entier, pour vous confirmer mon estime et pour contribuer à développer à nouveau une coopération plus profitable entre l’art et l’Église. Je vous invite à redécouvrir la profondeur de la dimension spirituelle et religieuse qui en tout temps a caractérisé l’art dans ses plus nobles expressions. C’est dans cette perspective que je fais appel à vous, artistes de la parole écrite et orale, du théâtre et de la musique, des arts plastiques et des technologies de communication les plus modernes(…) Au seuil du troisième millénaire, je vous souhaite à tous, chers artistes, d’être touchés par ces inspirations créatrices avec une intensité particulière. Puisse la beauté que vous transmettrez aux générations de demain être telle qu’elle suscite en elles l’émerveillement !(…) Les hommes d’aujourd’hui et de demain ont besoin de cet enthousiasme pour affronter et dépasser les défis cruciaux qui pointent à l’horizon. Grâce à lui, l’humanité, après chaque défaillance, pourra encore se relever et reprendre son chemin. C’est en ce sens que l’on a dit avec une intuition profonde que «la beauté sauvera le monde(…)Que votre art contribue à l’affermissement d’une beauté authentique qui, comme un reflet de l’Esprit de Dieu, transfigure la matière, ouvrant les esprits au sens de l’éternité ! »

De fil en aiguille, et grâce à l’entremise discrète et concrète de Saint Jean-Paul II, les Cours Wojtyla sont nés à la rentrée en janvier 2015 !

Histoire du Cours Wojtyla sur le site internet de l’École

 

Le programme des formations du Cours Wojtyla

 

 

 

Rentrée le 1er Octobre 2015 !
Formulaire de pré-inscription

Offre de lancement: - 20% sur nos tarifs!

Auditions pour le Parcours Pros
Samedi 27 juin 2015
Samedi 19 septembre 2015
en savoir plus

 

Informations et inscriptions: Cours Wojtyla - École catholique des Arts du Spectacle

 

Rémi Brague: "Le règne de l'homme, genèse et échec du projet moderne" - Le philosophe français a présenté son nouvel ouvrage à La Procure à Paris

Rémi Brague présente Le règne de l’homme : genèse et échec du projet moderne, aux éditions Gallimard:

L'entretien complet de Rémi Brague avec François Maillot, président-directeur général de La Procure (55 minutes):

 

9782070775880.jpgLe règne de l'homme : genèse et échec du projet moderne

 

Gallimard , Paris, collection L'esprit de la cité(février 2015)  25 €

 

Résumé

L'essayiste expose deux bouleversements survenus à l'époque moderne : le refus de Dieu et la domination de la nature. Retraçant les origines de cette volonté d'autonomie, il convoque la littérature et la philosophie afin d'y déceler l'évolution de l'homme par rapport au monde, à Dieu et enfin à lui-même. ©Electre 2015

 

Source: Rémi Brague, "Le règne de l'homme"

Jean-Paul II et l'humanité sans Dieu

Discours de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II aux jeunes

"Soyez prêts, animés par la foi dans le Seigneur, à rendre raison de votre espérance.(cf. 1P 3, 15) Votre regard attentif sur le monde et sur les réalités sociales, tout comme votre authentique sens critique qui doit vous amener à analyser et évaluer judicieusement la situation actuelle de votre pays, ne peuvent pas s'épuiser dans la simple dénonciation des maux existants. Dans votre esprit jeune doivent naître et aussi prendre forme des propositions de solutions, même audacieuses, pas seulement compatibles avec votre foi, mais aussi exigées par elle.

Dans le cœur de chacun, de chacune, se loge cette maladie qui nous affecte tous: le péché personnel qui s'enracine de plus en plus dans les consciences à mesure que se perd le sens de Dieu. À cette mesure: que se perd le sens de Dieu! Oui, bien-aimés jeunes, soyez attentifs à ne pas permettre que s'affaiblisse en vous le sens de Dieu. On ne peut pas vaincre le mal par le bien si on n'a pas ce sens de Dieu, de son action, de sa présence qui nous invite à parier toujours pour la grâce, pour la vie, contre le péché, contre la mort.

Ce qui est en jeu, c'est le sort de l'humanité: l'homme peut construire un monde sans Dieu, mais ce monde finira par se retourner... contre l'homme.

Contre l'homme !"

Discours de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II aux jeunes, Stade National de Santiago du Chili, jeudi 2 avril 1987. Traduction française: Espérance Nouvelle.

 

Texte officiel: Discours de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II aux jeunes - 2 avril 1987

Sous-titrage réalisé par Espérance Nouvelle.

Vidéo d'origine sans sous-titres: Juan Pablo II en Chile Estadio Nacional

 

La défense de la vie, le plus grand titre de gloire civique des catholiques et de l’Église dans la société contemporaine face à l'Histoire

640px-Flag_of_Free_France_1940-1944.svg.png?uselang=fr

Le drapeau de la France Libre pendant la 2ème Guerre Mondiale. La Croix de Lorraine fut le symbole de la France Libre et de la Résistance intérieure française dès le 1er juillet 1940 par décision conjointe du Général Charles de Gaulle, de l'Amiral Georges Thierry d'Argenlieu et du vice-amiral Emile Muselier, pour faire face à la Svastika (appelée aussi "croix gammée" en référence à la lettre grecque "gamma": Γ), un symbole religieux de l’hindouisme, du jaïnisme et du bouddhisme. L'armée française avait déjà capitulé le 22 juin 1940: le maréchal Pétain avait fait signer l'armistice, ce qui fut fait dans le même wagon qui avait servi de cadre à l'armistice de la capitulation allemande en 1918. Paris était occupé. Pourtant, le Général de Gaulle, avec la France Libre et la Résistance intérieure, étaient déterminés à poursuivre le combat jusqu'à la fin: "Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !" (Appel du 18 juin 1940). "Si les forces de la liberté triomphent finalement de celles de la servitude, quel serait le destin d’une France qui se serait soumise à l’ennemi ?" (Appel du 22 juin 1940).

Compagnon_de_la_Liberation_Frankrijk_Eigen_tekening.jpg?uselang=fr  218px-Medaille-resistance-IMG_0950.jpg

De gauche à droite: Médaille de l'Ordre de la Libération (France); Médaille de la Résistance (France). Toutes deux représentent la Croix de Lorraine.

 

 

Un article de Guillaume d'Alençon, Délégué général de l'Académie diocésaine pour la vie de Bayonne:

Le Chemin des Enfants

Les trois offensives du Chemin des Dames pendant la 1ère guerre mondiale ont coûté environ 150 000 hommes à la France. Exorbitant. Pourtant c’est moins que les victimes annuelles de l’avortement depuis la loi Veil de 1975. En réalité, les historiens ont du mal à évaluer les victimes de ces trois batailles : entre 100 000 et 200 000.

10 millions de morts

chemindesenfants-2.jpgIdem pour l’avortement. On sait, selon les statistiques les plus officielles, qu’il y a 220 000 assassinats chaque année dans les services hospitaliers. Sans parler des indénombrables avortements médicamenteux, pilules abortives, stérilets… qui viennent s’ajouter. Un éminent spécialiste de la question affirmait récemment que l’on peut décemment avancer le nombre de 400 000 morts  par avortements en France chaque année. 400 000 morts. Cela veut dire que depuis 1975, nous avons largement dépassé les 10 millions de morts. C’est affreux, insoutenable. Et en plus ce sont des innocents. Le clairon sonne. Les drapeaux sont en berne et les cœurs, serrés. « Qu’as-tu fait de ton frère » demanda Dieu à Caïn… En cette morne plaine, la clameur des mères, des survivants de tous les génocides perpétrés à travers l’histoire, rejoint le cri du Golgotha et les larmes de Notre-Dame.

Tandis que de nombreux pays connaissent une baisse notable du nombre d’avortements, la Russie (50%), l’Allemagne,… la France voit s’accentuer la courbe des victimes. Oui, il y a de plus en plus d’avortements en France… L’opinion publique aux États-Unis bascule pour la vie et nous nous enfonçons… comme les nazis à bout de souffle, dans leur délirium tremens des derniers mois de la guerre. 

Repenser notre stratégie

Et si, à l’intérieur de l’Église, nous en faisions davantage ? Lors de son intervention devant les délégués diocésains à la pastorale familiale le 16 février dernier, le Président du Conseil Pontifical pour la Famille, Mgr Vincenzo Paglia, affirma avec force qu’il était impossible de dissocier le combat pour la vie de l’évangélisation de la famille et de la société. Le message sera-t-il entendu ? Et si nos stratégies n’étaient pas les bonnes ? En mettant Dieu de côté pour des raisons tactiques, ne perdons-nous pas notre plus précieux allié, à savoir Dieu lui-même ? La loi naturelle, si elle est un bien pour tous, n’est-elle pas d’abord la merveilleuse signature de Dieu dans sa création ? L’annonce de l’Evangile de la vie comporte, aussi, celle de l’Evangile… car là est la vie. La raison a besoin de l’Evangile pour raisonner juste. C’est vrai pour tous les autres combats : celui de l’euthanasie, de la GPA, …

Au soir de ma vie, face à Dieu, je devrais rendre des comptes sur l’amour. Les effets de manche, de réseaux, d’intérêts seront alors sans effet. Rien d’autre que Dieu seul face à moi, qui sera seul, aussi. Dieu face à face me disant : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) Nous qui attendrons tant de sa miséricorde, osons-nous dès maintenant tendre la main aux blessés de l’avortement ?

En ces heures de Chemin de Croix, n’oublions pas celui des enfants à naître.

Sources: Le Chemin des Enfants / Avortement: changer de stratégie !

 

omaha beach, communion, 6 juin 1944

omaha beach, communion, 6 juin 1944

Seconde Guerre mondiale. Omaha Beach après le débarquement du 6 juin 1944: Messe à Saint-Laurent-sur-Mer. La guerre n'est pas encore finie: "Corpus Dómini nostri Iesu Christi custódiat ánimam tuam in vitam ætérnam. Amen." - "Que le Corps de notre Seigneur Jésus-Christ garde votre âme pour la vie éternelle. Ainsi soit-il." (Formule de distribution de la Communion selon le missel utilisé en juin 1944) L'enjeu incommensurable du combat n'a pas empêché, bien au contraire, les combattants français ou américains, et les Alliés de diverses nationalités, d'être des combattants adorateurs.

 

avortement,histoire,leçons de l'histoire,culte public au christ roi,prince de la paix,contre le pacifisme absolu

avortement,histoire,leçons de l'histoire,culte public au christ roi,prince de la paix,contre le pacifisme absolu

40 Days for Life - 40 Jours pour la Vie. Une initiative aux résultats très concrets: des centaines d'enfants sauvés de l'avortement chaque année, plus de 400 enfants sauvés en 2015.

 

> Cardinal Cipriani: "Ce sera un combat pour défendre la vie"

Cardinal Cipriani: "Ce sera un combat pour défendre la vie"

Extrait du discours du Cardinal Juan Luis Cipriani lors de la Marche pour la Vie de Lima en 2013, lancée de sa propre initiative et sous la responsabilité de l'archidiocèse:

" Notre force, c'est la prière. Notre force, c'est notre Mère Sainte Marie. Aujourd'hui, dans le monde entier, ce sera un combat, pour défendre la vie, pour défendre le mariage chrétien, pour défendre la famille. Jamais, une société saine, chrétienne, humaine, ne peut renoncer à ces valeurs qui sont inscrites dans la nature même de la société. "

1817048713.jpg

Le soutien public apporté par le Pape François à la Marche pour la Vie 2015 de Lima, à la demande du Cardinal Cipriani

> Plus de 500 000 personnes ont participé à la Marche pour la Vie de Lima ce samedi 21 mars 2015

05/04/2015

Mgr Léonard rappelle le drame qu'est l'avortement pour notre société

Homélie de Mgr Léonard en ce jour de Pâques 2015

Jean, le disciple bien-aimé, arrive le premier au tombeau. Mais c’est Pierre, le premier Pape, qui doit faire le constat officiel. Et Pierre voit, mais sans comprendre. Nous lui ressemblons souvent. Nous voyons, mais sans vraiment comprendre. Il constate que le linceul qui enveloppait le corps est resté là, dans un ordre intact. Il voit aussi le linge qui avait été noué autour de la tête pour maintenir la mâchoire fermée. Il n’est pas étendu à plat comme le linceul, mais enroulé à sa place, là où se trouvait la tête du défunt. « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. » Jean comprend dans la foi ce que le regard de Pierre n’avait pas encore saisi à ce moment, à savoir qu’une force qui n’est pas de ce monde a vidé le linceul de son contenu et a inauguré un monde nouveau en faisant passer Jésus de la croix à la gloire.

C’est le monde entier, c’est toute l’histoire du monde qui a basculé de la mort à la vie, du désespoir à l’espérance, avec la Résurrection de Jésus. Je sais bien qu’il n’est pas facile de croire à la résurrection de Jésus et à la nôtre, mais, sans Pâques, la naissance de l’Eglise et la rédaction du Nouveau Testament seraient totalement incompréhensibles. Même s’il est exigeant, le choix de la foi est le plus intelligent qui soit. Il vit et il crut. Nous aussi, nous osons croire que Jésus est ressuscité et que notre vie véritable est déjà, provisoirement cachée avec le Christ en Dieu. Mais « quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire ».

Mais comment pourrions-nous, cette année, célébrer la résurrection de Jésus sans penser aux chrétiens du Moyen-Orient, à nos frères et sœurs dans la foi, persécutés et martyrisés, à cause de leur dans le Christ ? Même cette année, les chrétiens du Moyen-Orient se diront l’un à l’autre : « Le Christ est vraiment ressuscité ! » et ils entonneront ensemble un « Alléluia ! ». Et cela, même si leur célébration se déroule sous une tente ou dans une église délabrée ou sous des abris anonymes. En ce jour de Pâques, lors de l’échange de la paix, accueillons-les dans notre cercle et prions pour que le Seigneur ressuscité leur offre, aujourd’hui encore, un message de réconciliation et de paix.

Mais il est un autre drame qu’il nous faut évoquer aujourd’hui. Avant-hier, c’était le 25ème anniversaire de la loi belge sur l’avortement. Mais, heureusement, c’est aussi l’anniversaire du geste prophétique du Roi Baudouin, geste qui, pour toujours, rappellera aux Belges et au monde entier la gravité de l’avortement. Il est difficile d’évaluer le nombre des enfants avortés en Belgique depuis 1990 : en tout cas, plus de 300.000. Par principe, il s’agit toujours de victimes qui ne peuvent pas se défendre. Le petit enfant dans le sein maternel peut bien tenter, pendant un certain temps, de se réfugier contre la paroi de la matrice, afin d’échapper à l’agression. Mais en vain. Il ne sera bientôt plus qu’un « déchet biologique »…Et pourtant cet enfant était aussi unique, aussi irremplaçable qu’un autre pour lequel un berceau était déjà prêt. N’oublions jamais que nous avons tous été ce minuscule embryon, ce fœtus dans le sein maternel. Et nous ne sommes ici que parce que nous avons été respectés dans ce stade vulnérable de notre vie. Comme chrétiens, notre intention n’est pas de juger les femmes qui ont vécu l’avortement et encore moins de condamner celles qui ont été elles-mêmes victimes de leur entourage. Nous voulons seulement confirmer notre volonté de défendre à la fois la vie précieuse de l’enfant à naître et la dignité de chaque femme ainsi que notre engagement à soutenir les organisations qui aident les femmes à garder leur enfant, y compris dans des situations très difficiles. Il ne suffit pas d’être « pro-birth ». Il faut encore être « pro-life » et « pro-mother » ! Aux enfants avortés et à leur mère, Jésus ressuscité veut redire aujourd’hui, comme dans l’Apocalypse : « Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier, je suis le Vivant : j’étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles ! » (Ap 1, 17-18). Ces paroles valent aussi pour ces enfants et pour leurs mères.

Oui, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia !

 

+ André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles

Pâques 2015

 

Source: Belgicatho

04/04/2015

Anima Christi


 

Anima Christi, sanctifica me.
Corpus Christi, salva me.
Sanguis Christi, inebria me.
Aqua lateris Christi, lava me.
Passio Christi, conforta me.
O bone Jesu, exaudi me.
Intra tua vulnera absconde me.
Ne permittas me separari a te.
Ab hoste maligno defende me.
In hora mortis meae voca me,
Et jube me venire ad te,
Ut cum Sanctis tuis laudem te
In saecula saeculorum.
Amen.

 

Âme du Christ, sanctifiez-moi,
Corps du Christ, sauvez-moi.
Sang du Christ, enivrez-moi,
Eau du côté du Christ, lavez-moi.
Passion du Christ, fortifiez-moi.
Ô bon Jésus, exaucez-moi.
Dans vos blessures, cachez-moi.
Ne permettez pas que je sois séparé de vous.
De l’ennemi défendez-moi.
À ma mort appelez-moi.
Ordonnez-moi de venir à vous,
Pour qu’avec vos saints je vous loue,
Dans les siècles des siècles,
Amen.

13:19 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)