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16/11/2015

Voulez-vous que toute votre famille se retrouve au Ciel ? Lisez ces lignes

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Voulez vous accomplir cette noble aspiration ? Voulez-vous qu'il ne manque pas un seul membre de votre famille au Ciel ? Je vais vous donner une consigne pour y parvenir: priez le chapelet en famille tous les jours de votre vie.

La famille qui prie le chapelet tous les jours a la garantie morale de son salut éternel, parce qu'il est moralement impossible que la Très Sainte Vierge, la Reine du ciel et de la terre, qui est aussi notre Reine et notre Mère très douce, cesse tout simplement d'écouter une famille qui l'invoque tous les jours en lui disant cinquante fois avec ferveur et confiance: "Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort". C'est moralement impossible, mes frères, je l'affirme catégoriquement au nom de la théologie catholique. La Vierge ne peut pas abandonner cette famille. Elle se chargera de les faire vivre chrétiennement et de leur obtenir la grâce de se repentir s'il leur arrive d'avoir le malheur de pécher.

Il est vrai que celui qui meurt en état de péché mortel se condamne, même s'il a beaucoup prié le chapelet au cours de sa vie. Bien sûr. Celui qui meurt en état de péché mortel se condamne, même s'il a beaucoup prié le chapelet. Ah, mais ce qui est moralement impossible, c'est que celui qui prie beaucoup le chapelet finisse par mourir en état de péché mortel. La Vierge ne le permettra pas. Si vous priez le chapelet quotidiennement et avec ferveur, si vous invoquez la Vierge Marie avec une confiance filiale, Elle se chargera de ce que vous ne mouriez pas en état de péché mortel. Vous quitterez le péché; vous vous repentirez, vous vivrez chrétiennement et mourrez dans la grâce de Dieu.

Le chapelet bien prié quotidiennement est un passeport pour l'éternité, une assurance du Ciel ! Ce n'est pas simplement un dominicain enthousiaste qui vous le dit parce que c'est Saint Dominique de Guzmán qui a propagé le chapelet. Ce n'est pas cela. Je vous le dis au nom de la théologie catholique, mes frères. Priez le chapelet en famille tous les jours de votre vie et je vous assure catégoriquement, au nom de la Vierge Marie, que vous obtiendrez de réunir toute votre famille au Ciel ! Quelle joie si grande de nous réunir à nouveau et de ne plus jamais nous séparer !

Antonio Royo Marín, O.P.

"Le mystère de l'au-delà"

 

Source: Adelante la Fe - San Miguel Arcángel. Traduit de l'espagnol par Espérance Nouvelle.

Vous pouvez apporter votre contribution à Espérance Nouvelle en envoyant une traduction par mail à l'adresse: info.esperancenouvelle[at]gmail.com

12/11/2015

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien - III - "Voilà tous les biens qui font que le mariage est bon"

 

CASTI CONNUBII

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DU SOUVERAIN PONTIFE PIE XI

SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN
CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE LA CONDITION PRÉSENTE,
DES NÉCESSITÉS, DES ERREURS ET DES VICES
DE LA FAMILLE ET DE LA SOCIÉTÉ

 


Aux Vénérables Frères, Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres ordinaires en paix et communion avec le Siège Apostolique

Vénérables frères, Salut et bénédiction apostolique

 

INTRODUCTION

(...)

I.
Les biens du mariage véritable d'après saint Augustin.

Au moment où Nous Nous préparons à exposer quels sont ces biens du mariage véritable, biens donnés par Dieu, Nous Nous rappelons les paroles du glorieux Docteur de l’Église que Nous célébrions récemment dans Notre Encyclique Ad salutem, publiée à l'occasion du XVe centenaire de sa mort (10) : « Voilà tous les biens — dit saint Augustin — qui font que le mariage est bon : les enfants, la foi conjugale, le sacrement » (11). Et l'on peut dire que la somme de toute la doctrine catholique sur le mariage chrétien est surabondamment contenue sous ces trois chefs : le saint Docteur le montre lui-même quand il dit : « Par la foi conjugale, on a en vue cette obligation qu'ont les époux de s'abstenir de tout rapport sexuel en dehors du lien conjugal ; dans les enfants, on a en vue le devoir, pour les époux, de les accueillir avec amour, de les nourrir avec sollicitude, de les élever religieusement; dans le sacrement, enfin, on a en vue le devoir, qui s'impose aux époux, de ne pas rompre la vie commune, et l'interdiction, pour celui ou celle qui se sépare, de s'engager dans une autre union, fût-ce à raison des enfants. Telle est la loi du mariage où la fécondité de la nature trouve sa gloire, et le dévergondage de l'incontinence, son frein. » (12)

1. - Les enfants

Dignité des parents

Parmi les biens du mariage, les enfants tiennent donc la première place. Et sans aucun doute, le Créateur même du genre humain, qui, dans sa bonté, a voulu se servir du ministère des hommes pour la propagation de la vie, nous a donné cet enseignement lorsque, en instituant le mariage dans le paradis terrestre, il a dit à nos premiers parents et, en même temps, à tous les époux à venir : « Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre. » (13) C'est ce que saint Augustin a très bien fait ressortir des paroles de l'apôtre saint Paul à Timothée (14), en disant : « Que la procréation des enfants soit la raison du mariage, l'Apôtre en témoigne en ces termes : Je veux, déclare-t-il, que les jeunes filles se marient. Et comme pour répondre à cette question : Mais pourquoi ? il poursuit aussitôt : qu'elles procréent des enfants, qu'elles soient mères de famille. » (15)

Pour apprécier la grandeur de ce bienfait de Dieu et l'excellence du mariage, il suffit de considérer la dignité de l'homme et la sublimité de sa fin. L'homme, en effet, dépasse toutes les autres créatures visibles, par la prééminence de sa nature raisonnable. Ajoutez-y que si Dieu a voulu les générations des hommes, ce n'est pas seulement pour qu'ils existent et pour qu'ils remplissent la terre, mais bien plus pour qu'ils l'honorent, lui, pour qu'ils le connaissent, qu'ils l'aiment et qu'ils jouissent de lui éternellement dans les cieux ; par suite de l'admirable élévation de l'homme par Dieu à l'ordre surnaturel, cette fin dépasse tout ce que l'œil a vu, ce que l'oreille a entendu et ce que le cœur de l'homme a pu concevoir (16). Par où l'on voit facilement que les enfants, nés par l'action toute-puissante de Dieu, avec la coopération des époux, sont tout ensemble un don de la divine bonté et un précieux fruit du mariage.

Les parents chrétiens doivent comprendre en outre qu'ils ne sont pas seulement appelés à propager et à conserver le genre humain sur la terre, qu'ils ne sont même pas destinés à former des adorateurs quelconques du vrai Dieu, mais à donner des fils à l'Église, à procréer des concitoyens des saints et des familiers de Dieu (17), afin que le peuple attaché au culte de Dieu et de notre Sauveur grandisse de jour en jour. Sans doute les époux chrétiens, même s'ils sont sanctifiés eux-mêmes, ne sauraient transmettre leur sanctification à leurs enfants : la génération naturelle de la vie est devenue au contraire la voie de la mort, par laquelle le péché originel se communique aux enfants : ils gardent cependant quelque chose de la condition qui était celle du premier couple conjugal au paradis terrestre : il leur appartient, en effet, d'offrir leurs fils à l’Église afin que cette mère très féconde des enfants de Dieu les régénère par l'eau purificatrice du baptême à la justice surnaturelle, qu'elle en fasse des membres vivants du Christ, participants de la vie éternelle, des héritiers enfin de la gloire éternelle, à laquelle nous aspirons tous du fond du cœur.

Si une mère vraiment chrétienne considère ces choses, elle comprendra certainement que, dans un sens très élevé et plein de consolations, ces paroles de notre Rédempteur s'adressent à elle : « Lorsque la femme a engendré son enfant, elle cesse aussitôt de se rappeler ses souffrances, à cause de la joie qu'elle ressent, parce qu'un homme est né dans le monde » (18); devenue supérieure à toutes les douleurs, à toutes les sollicitudes, à toutes les charges inséparables de son rôle maternel, ce sera bien plus justement et plus saintement que la matrone romaine, mère des Gracques, qu'elle se glorifiera dans le Seigneur d'une florissante couronne d'enfants.

D'ailleurs, ces enfants, reçus de la main de Dieu avec empressement et reconnaissance, les deux époux les regarderont comme un talent qui leur a été confié par Dieu, et qui ne doit pas être utilisé dans leur propre intérêt ni dans le seul intérêt terrestre de la société, mais qui devra au jour du jugement être restitué à Dieu avec le fruit qu'il aura dû produire.

Leur mission éducatrice

Le bien de l'enfant ne se termine pas, à coup sûr, au bienfait de la procréation ; il faut qu'il s'y en adjoigne un autre, contenu dans la bonne éducation de l'enfant. Dieu, malgré toute sa sagesse, aurait certes médiocrement pourvu au sort des enfants et du genre humain tout entier, si ceux qui ont reçu de lui le pouvoir et le droit d'engendrer n'en avaient pas reçu aussi le droit et la charge de l'éducation. Personne ne méconnaît, en effet, que l'enfant ne peut se suffire à lui-même dans les choses qui se rapportent à la vie naturelle : à plus forte raison ne le peut-il pas dans les choses qui se rapportent à la vie surnaturelle : durant de nombreuses années, il aura besoin de l'aide d'autrui, d'instruction, d'éducation. Il est d'ailleurs évident que, conformément aux exigences de la nature et à l'ordre divin, ce droit et cette tâche reviennent tout d'abord à ceux qui ont commencé par la génération l'œuvre de la nature et auxquels il est absolument interdit de laisser inachevée l'œuvre entreprise et d'exposer ainsi l'enfant à une perte certaine.

Or il a été pourvu, de la meilleure manière possible, à cette si nécessaire éducation des enfants, par le mariage où, unis par un lien indissoluble, les parents sont toujours en état de s'y appliquer ensemble et de se prêter un mutuel appui. Nous avons déjà traité ailleurs abondamment de l'éducation chrétienne de la jeunesse (19) ; les paroles de saint Augustin citées plus haut résumeront ce que Nous y avons dit : « Pour ce qui regarde les enfants, ils doivent être accueillis avec amour, élevés religieusement » (20) ; ainsi parle aussi le Droit canon avec son habituelle précision : « La fin première du mariage, c'est la procréation des enfants et leur éducation. » (21)

Il ne faut enfin point passer sous silence que si cette double mission, si honorable et si importante, a été confiée aux parents pour le bien de l'enfant, tout usage honnête de la faculté, donnée par Dieu, de procréer de nouvelles vies, est exclusivement le droit et la prérogative du mariage, conformément à l'ordre du Créateur lui-même et de la loi naturelle : cet usage doit absolument être contenu dans les limites saintes du mariage.

(...)

 

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien considéré au point de vue de la condition présente, des nécessités, des erreurs et des vices de la famille et de la société

 

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NOTES

10 - Encycl. Ad salutem, 20 avril 1930 [cf. Documentation Catholique t. 23, col. 1155-1181].
11 - S. August., De bono coniug., cap. XXIV, N° 32.
12 - S. August., De Gen. ad litt., I. IX, ch. VII, N° 12.
13 - Gen I, 28.
14 - 1 Tim V, 14.
15 - S. August., De bono coniug., cap. XXIV, N° 32.
16 - 1 Co II, 9.
17 - Eph II, 19.
18 - Jn XVI, 21.
19 - Encycl. Divini illius Magistri, 31 déc. 1929.
20 - S. August., De bono coniug., cap. XXIV, N° 32.

 

> Numérisation de l'édition contemporaine de Pie XI (1934): texte latin et traduction française

Cette numérisation est extraite du document suivant:

> Actes de Sa Sainteté Pie XI, tome 6 (édition de 1934)

 

10/11/2015

Même amour ou amers mensonges ? Émotions versus Vérité

chastity project, same love

Photo : le rappeur américain Macklemore

Le 21 août 2013 (LifeTeen/Chastity Project/Espérance Nouvelle) - En tant qu'artiste hip-hop, j'apprécie certaines qualités de la chanson de Macklemore "Same Love". Je songe à mon propre chemin musical et je me remémore un conseil qu'on m'a donné: celui de de produire la plus haute qualité de musique dont je sois capable, et ainsi les gens écouteraient davantage ma musique contre-culturelle catholique, pourvu qu'elle soit bien faite et qu'elle vienne du cœur.

Et je pense que cette chanson est bien faite, qu'elle est créative et qu'elle vient du cœur. Ma sympathie pour la chanson s'arrête pourtant ici.

La musique peut avoir un impact très puissant sur la vie des gens, et les paroles d'une chanson ont vraiment de l'importance. La musique est un langage universel qui touche le cœur d'une manière unique.

Macklemore fait quelques revendications audacieuses dans "Same Love". Et parce que le message correspond parfaitement à ce qui est actuellement en vogue dans la culture pop (faisant apparaître l’Église catholique comme retardée et haineuse tandis que ceux qui promeuvent le "mariage homosexuel" seraient plus dans l'amour et l'ouverture), qu'il est très accrocheur et bien fait, il a touché la corde sensible de millions de personnes.

Cependant, le seul fait d'émouvoir ne signifie pas que ce message soit véridique. La chanson est construite sur la seule base de l'émotion, au lieu du roc de la vérité.

Le rappeur a écrit et dédié la chanson en l'honneur de son oncle, qui a une attirance homosexuelle. La raison pour laquelle il fait vibrer la corde sensible de tant de gens est que beaucoup d'entre nous sont personnellement touchés par le sujet. Quand on est attaché à quelqu'un qui a une attirance homosexuelle, cela peut susciter votre empathie. Mais le sentiment qu'une chose est juste ne la rend pas juste pour autant. Tout comme un vote populaire ne détermine pas la vérité. La vérité se trouve en Jésus-Christ, qui est «la Vérité» (Jean 14: 6).

Cette chanson affirme beaucoup de choses comme vraies, la plupart du temps basées sur des opinions personnelles et des appels à l'émotion. Nous allons en aborder quelques-unes...

"Je ne peux pas changer"

Le refrain accrocheur fait référence à "l'orientation" [homosexuelle], mais l’Église n'est pas autant préoccupée par "l'orientation" [homosexuelle] qu'elle ne l'est par l'action, tout simplement parce que ce sont les actions qui peuvent nous séparer de l'amour de Dieu. Être une personne avec une inclination homosexuelle n'est pas un péché. Les actes sexuels immoraux (notamment la contraception, le sexe avant le mariage, et les actes homosexuels) sont des péchés. Alors qu'il peut arriver qu'une "orientation" ne puisse pas changer, nous sommes toujours en mesure de nous détourner de notre péché, d'implorer le pardon et de trouver l'espérance, la rédemption et la vie nouvelle dans le Christ.

Cela étant dit, oui, nous pouvons tous changer nos actes pécheurs (parce que nous luttons tous contre le péché). Le changement et la rédemption sont bibliques.

Le Dieu révélé par les Écritures et l'histoire est un Dieu qui change les cœurs et les vies, appelant son peuple loin du péché et de la mort, et le menant vers Son Amour et Sa Vie! "Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle : l'être ancien a disparu, un être nouveau est là." (2 Corinthiens 5:17).

Dieu a appelé de terribles pécheurs à devenir des saints: Sainte Marie-Madeleine, Saint Paul, Saint Augustin, et beaucoup d'autres. Et surtout, Dieu nous appelle aujourd'hui à quitter une vie de médiocrité pour entrer dans une vie pleine de sens avec une direction claire. Chacun d'entre nous est appelé, au-delà de notre péché, à l'espérance de la Rédemption.

Nous avons la capacité de changer parce que nous avons la possibilité de préférer la vertu au péché. Nous ne sommes pas des animaux qui obéissent à chaque pulsion instinctive de leur corps. Les êtres humains ont une raison, une volonté.

Une «prédisposition» n'est pas une assez bonne raison de vivre d'une certaine manière. Une personne pourrait être née avec une prédisposition à lancer une balle de baseball d'une certaine façon, avec un mouvement qui lui semble confortable et naturel. Ensuite, à mesure qu'elle progresse dans sa carrière, un entraîneur peut lui dire qu'elle doit changer sa technique de lancement afin d'utiliser au mieux ses capacités, ou parce que son mouvement spontané la conduirait à se faire du tort et à se blesser.

Chacun de nous a des prédispositions «naturelles» qui sont nuisibles - c'est le péché originel. Notre tendance à se détourner de la vérité et de la vie de Dieu nous nuit à nous et nuit à notre relation avec Lui. Cependant, comme mentionné plus haut, nous ne sommes pas des victimes des circonstances de notre vie. Les gens ont la capacité de travailler dur, d'exercer leur volonté, et de changer. Pour nous, en tant que catholiques, cela signifie trouver le pardon dans le Sacrement de la Confession et dans la prière, et rechercher la volonté de Dieu pour notre vie.

Notre mission est toujours de continuer à se détourner du péché pour aller vers la lumière, quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous vivons.

Quelques confusions à propos de l'amour

Il y a beaucoup de problèmes avec la définition du mot «amour» dans notre culture d'aujourd'hui. On entend des gens crier au droit d'épouser qui on aime, affirmant que seul l'amour est la base du mariage.

Mais qu'est-ce que l'amour? Est-ce quelqu'un qui "vous garde au chaud", comme mentionné dans la chanson?

Soyons clairs: il serait ridicule de dire qu'une personne qui a un penchant homosexuel est incapable d'aimer en faisant preuve d'abnégation. L’Église affirme simplement que l'amour sexuel est quelque chose qui ne peut respecter sa finalité qu'entre un homme et une femme dans le cadre du mariage. Le véritable amour ne peut être trouvé qu'en Dieu, qui est amour. Le Christ nous a montré ce qu'est l'amour et nous a appris comment vivre cet amour dans le mariage (Éphésiens 5: 25-27).

L’Église "prêche la haine"

Ben Haggerty (Macklemore) a dit qu'il avait grandi dans l'Église catholique, et qu'il en avait gardé de l'amertume à cause de certaines choses qu'il avait vues et entendues. Je veux demander pardon à Ben (et d'ailleurs à quiconque pouvant se sentir concerné) qui a eu une mauvaise expérience dans l'Église. [L'accusation de Ben Haggerty à l'encontre de l’Église ou de certains de ses membres est on ne peut plus vague. La nature de ce qu'il a vu et entendu n'est pas précisée. Par conséquent l'auteur de l'article ne sait pas pour quoi ni pour qui il demande pardon. NdT]

La chanson condamne la haine et la discrimination envers les personnes qui ont une attirance homosexuelle. L’Église enseigne et croit précisément la même chose (CEC 2358). C'est cet amour et cette charité que vous devriez avoir connu. [En réalité l’Église condamne les discriminations injustes uniquement, non les discriminations de manière générale: « On ne peut invoquer non plus en faveur de la légalisation des unions homosexuelles le principe du respect de la non-discrimination de toute personne. En effet, la distinction entre personnes, la négation d'une reconnaissance ou d'une prestation sociale sont inacceptables seulement si elles sont contraires à la justice. Ne pas attribuer le statut social et juridique de mariage aux formes de vie qui ne sont pas et ne peuvent être matrimoniales ne s'oppose pas à la justice. (Cf. S. Thomas d'Aquin, Summa Theologiae, II-II, q. 63, a. 1, c.) C'est elle -la justice- au contraire, qui l'exige. » Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, n°8, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Cardinal Ratzinger, Cardinal Amato, promulgué par le Souverain Pontife Jean-Paul II, le 3 juin 2003. ||Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Hongrois, Italien, Polonais, Portugais, Slovaque|| Voir aussi: Observations au sujet des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 24 juillet 1992. ||Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais|| NdT] (...)

Priez pour ceux qui sont discriminés et qui ont une attirance homosexuelle. Nous avons tous des croix à porter dans la vie et nous avons besoin de prière pour ce long voyage. Priez aussi pour ceux qui ont une fausse impression de ce qu'est l'Église et de ce qu'elle croit.

« Il n'y a pas plus de 100 personnes dans le monde qui détestent vraiment l’Église catholique, mais il y a des millions de personnes qui détestent ce qu'ils croient à tort être l’Église catholique, ce qui est, bien sûr, une chose tout à fait différente... De fait, si nous les catholiques, nous croyions toutes les erreurs et tous les mensonges qui ont été dits contre l’Église, nous aurions probablement mille fois plus de haine envers l’Église qu'eux. » - Mgr Fulton Sheen.

Alors la prochaine fois que vous écoutez la radio, examinez de plus près le sens de la chanson qui passe et posez-vous quelques questions. Est-elle fondée sur la vérité? Ou est-ce un appel à l'émotion? Assurez-vous de ne pas avaler des opinions médiatiques prémâchées, même dans des paroles de chansons «sans danger».

Continuez toujours à chercher la vérité qui se trouve dans le Christ, et rassasiez votre âme de cette nourriture.

 

Par Aaron Hostetter pour LifeTeen et Chastity Project. Traduit de l'anglais par Espérance Nouvelle.

 

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Catéchisme de l’Église catholique

2357 - 2359

 

Chasteté et homosexualité

 

2357 L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

2358 Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.

2359 Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.

 

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08/11/2015

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien - IV - "Ce qui a été décrété et établi par l'autorité de Dieu au sujet des mariages..."

 

ARCANUM DIVINAE

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIII
SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN

 

(...)

Au milieu de ce déchaînement du libertinage de l'homme, rien n'était plus misérable que la femme. Elle était abaissée à ce point d'humiliation qu'elle était en quelque sorte considérée comme un simple instrument destiné à assouvir la passion ou à produire des enfants. On n'eut même pas honte de vendre et d'acheter les femmes à marier, ainsi que l'on fait pour les choses matérielles (Arnobius, Adversus Gentes, 4). En même temps on donnait au père et au mari la faculté d'infliger à la femme le dernier supplice.

Sortie de tels mariages, la famille était nécessairement, ou bien dans la main de l’État, ou bien à la merci du père (Dionysius Halicarnassus, lib. II, c. 26-27). Les lois donnaient, en outre, à ce dernier le pouvoir non seulement de conclure et de rompre à son gré les mariages de ses enfants, mais d'exercer sur eux-mêmes le droit barbare de vie ou de mort.

Tous ces vices, toutes ces ignominies qui déshonoraient les mariages furent enfin supprimés et guéris par Dieu. Jésus-Christ voulant restaurer la dignité humaine et perfectionner les lois mosaïques, s'occupa du mariage avec une sollicitude toute particulière.

En effet, il ennoblit par sa présence les noces de Cana en Galilée, et les rendit mémorables par le premier de ses miracles (Joan. II). Aussi le mariage semble-t-il avoir commencé à recevoir ce jour-là, en raison de ces circonstances, un nouveau caractère de sainteté.

Ensuite il ramena le mariage à la noblesse de sa première origine. Il réprouva donc les mœurs des Juifs qui abusaient de la multiplicité des épouses et de la faculté de les répudier. Il voulut surtout que personne n'osât séparer ce que Dieu avait joint par un lien d'union perpétuelle. C'est pourquoi, après avoir écarté les difficultés que l'on tirait des institutions mosaïques, il formula, en qualité de législateur suprême, cette règle sur le mariage : Or, je vous dis que quiconque aura renvoyé sa femme hors le cas de fornication [*], et en aura pris une autre, commet un adultère, et celui qui aura pris celle qui a été renvoyée commet aussi un adultère (Matth. XIX, 9).

Ce qui a été décrété et établi par l'autorité de Dieu au sujet des mariages, fut transmis oralement ou par écrit, en termes plus explicites et plus clairs, par les apôtres, messagers des lois divines. Il faut rapporter à leur enseignement ce que les Saints Pères, les Conciles et la tradition universelle de l’Église nous ont toujours affirmé (Conc. Trid., sess. XXIV, in principio) à savoir que Notre-Seigneur Jésus-Christ a élevé le mariage à la dignité de sacrement. Grâce à Lui, les époux, revêtus et munis de la grâce céleste, fruit de ses mérites, purent se sanctifier dans le mariage même. Dans ce mariage, image admirable de son union mystique avec l’Église, il a rendu l'amour naturel plus parfait et resserré plus étroitement, par le lien de la divine charité, la société familiale, déjà indivisible de sa nature (Conc. Trid., sess. XXIV, cap.1, De reformatione matrimonii.). Époux, dit saint Paul aux Éphésiens, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église et s'est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier... Les époux doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps... car jamais personne n'a haï sa chair, mais il la nourrit et la soigne comme fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils seront deux en une seule chair. Ce mystère est grand ; je veux dire, par rapport au Christ et à l’Église (Eph. V, 25-32).

Nous avons appris également par l'enseignement des apôtres que Jésus-Christ a déclaré saintes et décrété à jamais inviolables l'unité et la stabilité perpétuelle exigées par l'origine même du mariage. A ceux qui sont unis par le mariage, dit encore saint Paul, je prescris, ou plutôt ce n'est pas moi, c'est le Seigneur, que la femme ne se sépare pas de son mari. Si elle s'en sépare, qu'elle reste sans se marier, ou se réconcilie avec son mari (I Cor. VII, 10-11). Et il ajoute : La femme est liée à la loi, tant que vit son mari ; si son mari vient à mourir, elle est libre (I Cor. VII, 39). Pour ces motifs le mariage est donc un grand sacrement (Eph. V, 32), honorable en tout (Hebr. XIII, 4), saint, chaste, digne de respect en raison des choses très hautes dont il est la figure.

Mais ce n'est pas uniquement dans ce qui vient d'être rappelé que se trouve la chrétienne et souveraine perfection du mariage. Car en premier lieu, la société conjugale eut désormais un but plus noble et plus élevé qu'auparavant. Sa mission ne fut plus seulement de pourvoir à la propagation du genre humain, mais d'engendrer les enfants de l’Église, les concitoyens des saints et les serviteurs de Dieu (Eph. II, 19), afin qu'un peuple fût procréé et élevé pour le culte et la religion du vrai Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ (Catéch. Rom., c. XXVII, IV).

En second lieu, les devoirs de chacun des deux époux furent nettement définis, leurs droits exactement fixés. Il faut qu'ils se souviennent toujours qu'ils se doivent mutuellement le plus grand amour, une fidélité constante, une aide prompte et assidue.

L'homme est le prince de la famille et le chef de la femme. Celle-ci cependant est la chair de sa chair et l'os de ses os. Comme telle, elle doit être soumise à son mari et lui obéir, non à la manière d'une esclave, mais d'une compagne. Ainsi l'obéissance qu'elle lui rend ne sera pas sans dignité ni sans honneur. Dans celui qui commande, ainsi que dans celle qui obéit, puisque tous deux sont l'image, l'un du Christ, l'autre de l’Église, il faut que la charité divine soit la règle perpétuelle du devoir, car le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l’Église. Mais de même que l’Église est soumise au Christ, ainsi les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses (Eph. V, 23-24).

Pour ce qui regarde les enfants, ils doivent être soumis à leurs parents, leur obéir et les honorer par devoir de conscience. En retour, les parents doivent appliquer toutes leurs pensées et tous leurs soins à protéger leurs enfants et surtout les élever dans la vertu. Pères, élevez-les (vos fils), en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur (Eph. VI, 4). On voit par là que les devoirs des époux sont nombreux, et graves. Grâce à la vertu que donne le sacrement, ils deviennent cependant pour les bons époux, non seulement tolérables, mais pleins de joie.

(...)

 

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien

 

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> Numérisation de l'édition contemporaine de Léon XIII (1893): texte latin et traduction française

Cette numérisation est extraite du document suivant:

> Lettres apostoliques de Sa Sainteté Léon XIII, tome I (édition de 1893)

 

[*] Note d'Espérance Nouvelle - Une traduction actuelle de l'encyclique donne: "hors le cas d'adultère". Mais la traduction française officielle au moment de la publication de l'encyclique dit bien "hors le cas de fornication". Le texte original de l'encyclique, en latin, cite la version latine de la Bible traduite par Saint Jérôme à partir du grec et de l'hébreu, en disant "nisi ob fornicationem". La cause de cette exception réside bien dans la nature de la relation rompue, et n'est donc pas un motif de rupture d'un mariage valide.

 

03/11/2015

« Sauf en cas d’union illégitime » : une exception à l'indissolubilité du mariage ?

Extrait du livre « Le mariage chrétien à l'épreuve du divorce », Père Alain Bandelier, Éditions de l'Emmanuel, Paris, 2010 (Nihil obstat, Paris, le 18 juin 2010, M. Dupuy. Imprimatur, Paris, le 22 juin 2010, M. Vidal), pages 61-64.

 

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UNE EXCEPTION: « EN CAS DE PORNÉIA »

Volontairement, pour faciliter la lecture synoptique des textes, j'ai laissé de côté jusqu'à maintenant une incise propre à Matthieu [1]. Lui seul laisse entendre une réserve dans l'enseignement du Maître: renvoyer sa femme et en épouser une autre est un adultère, « sauf en cas de poméia » (dans le discours sur la montagne) ou « pas s'il s'agit de pornéia » (dans le débat avec les pharisiens). Les deux expressions sont légèrement différentes, mais elles énoncent de toute évidence une exception au principe, au moment même où Jésus le pose. Compte tenu de la construction de la phrase, cette exception n’est pas quelque chose de marginal; elle s'inscrit au cœur même du principe. Tout le problème sera d'interpréter cette exception.

Volontairement toujours, j'ai laissé jusqu'ici dans sa langue originale le mot grec de l'Évangile. Le sens que lui donnera le traducteur conditionnera pour une large part, on s’en doute, le sens de la phrase. Même si l’on n'est pas un helléniste chevronné, le simple fait de retrouver ce mot dans notre moderne pornographie met déjà sur la voie. Si l’on ne veut pas courir le risque d'interprétations trop rapides voire tendancieuses, la méthode la plus sûre est de rechercher ce mot dans tout le Nouveau Testament et de voir ce qu’il désigne couramment. La consultation d'une concordance montre qu'on le rencontre 56 fois sous une forme ou sous une autre. Il a tantôt le sens direct de prostitution (pornéia désigne la femme qui se prostitue) tantôt le sens large d’inconduite sexuelle. Saint Paul met souvent en garde contre la fornication, selon les traductions classiques. mais il faut comprendre tout simplement la débauche, conduite réprouvée en Israël mais très répandue dans les villes païennes où vivent les destinataires de ses lettres. L'Apocalypse, comme les prophètes de l'Ancien Testament, emploie également beaucoup ce mot dans un sens spirituel, pour désigner l’idolâtrie [2]. On comprend donc que l'exception signalée par Matthieu ne signifie pas une "dispense" de l'indissolubilité, mais au contraire une absence d'indissolubilité. Elle vise tous les cas où un homme et une femme se contentent de faire l'amour sans faire alliance: "cas d'union illégitime" pour reprendre la traduction liturgique francophone, un peu éloignée du mot à mot du texte, sans doute, mais fidèle à son sens.

Certains s'appuient sur cette "exception" matthéenne pour justifier l’acceptation de secondes, voire de troisièmes et quatrièmes noces. En cas d'adultère de l'un des deux époux, le conjoint "innocent" aurait la faculté de contracter une nouvelle union. C’est un débat à la fois théologique, œcuménique et pastoral qui est loin d'être clos. En tout état de cause, il est abusif d'argumenter en faveur d’une telle hypothèse à partir des trois mots de Matthieu. Premièrement: l’incise ne signifie certainement pas "sauf en cas d'adultère" car pour dire adultère on emploie un autre mot, déjà présent dans le texte. Deuxièmement: l'exception signalée est une précision sur le champ d’application de la règle, et non pas une modification de la règle, toujours énoncée de façon affirmative. D’ailleurs, si la règle était atténuée, la protestation des disciples n'aurait plus de raison d'être [3]. Il faudrait même en conclure que l'énoncé de saint Marc est moins miséricordieux, puisqu'il ne signale pas d'exception à la règle. Or, paradoxalement, dans le récit de Marc les disciples ne protestent pas, ils se contentent d’interroger. Troisièmement: le fait que ni Luc ni Marc n'énoncent une restriction de ce genre confirme que l'addition ou plus exactement la précision que l’on trouve chez Matthieu ne porte pas sur le principe lui-même; l’évangéliste ne se permettrait pas de contredire une tradition évangélique d'autant plus clairement attestée qu'elle affronte non seulement la contestation des adversaires de Jésus mais encore celle de ses propres disciples.




NOTES

[1] (Matthieu 5, 32; 19. 9)

[2] À rapprocher de Jean 8,41

[3] Louis Dingemans ("Jésus face au divorce", éditions Fidélité, 2004, pages 85-86) note que le droit juif de l’époque imposait à l’époux de renvoyer l'adultère. Il laisse entendre que l'exception signalée par Matthieu peut être comprise comme "un ces où la répudiation est admissible, voire exigée" (page 94). Lu avec de telles lunettes. le texte évangélique devient un simple commentaire rabbinique. On se demande ce qui reste du prophétisme de Jésus. Et pourquoi le prophète sera crucifié. Ce n'est d'ailleurs pas le seul cas où l'auteur joue sur "la complexité de ces textes et de leur interprétation" (page 11) pour leur faire dire autre chose que ce qu'ils disent.

 

28/10/2015

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien - II - "Le mariage n'a pas été institué ni restauré par les hommes, mais par Dieu"

 

CASTI CONNUBII

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DU SOUVERAIN PONTIFE PIE XI

SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN
CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE LA CONDITION PRÉSENTE,
DES NÉCESSITÉS, DES ERREURS ET DES VICES
DE LA FAMILLE ET DE LA SOCIÉTÉ

 


Aux Vénérables Frères, Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres ordinaires en paix et communion avec le Siège Apostolique

Vénérables frères, Salut et bénédiction apostolique

 

INTRODUCTION

(...)

Principe et fondement : La doctrine catholique du mariage.

Et pour prendre Notre point de départ dans cette Encyclique même, qui est presque tout entièrement consacrée à prouver la divine institution du mariage, sa dignité de sacrement et son inébranlable perpétuité, rappelons d'abord ce fondement qui doit rester intact et inviolable : le mariage n'a pas été institué ni restauré par les hommes, mais par Dieu ; ce n'est point par les hommes, mais par l'auteur même de la nature et par le restaurateur de la nature, le Christ Notre-Seigneur, que le mariage a été muni de ses lois, confirmé, élevé ; par suite, ces lois ne sauraient dépendre en rien des volontés humaines, ni d'aucune convention contraire des époux eux-mêmes (3). Telle est la doctrine des Saintes Lettres, telle est la Tradition constante de l’Église universelle, telle est la définition solennelle du Concile de Trente, qui, en empruntant les termes mêmes de la Sainte Écriture, enseigne et confirme que la perpétuelle indissolubilité du mariage, son unité et son immutabilité proviennent de Dieu son auteur (4).

Mais, bien que le mariage, à raison de sa nature même, soit d'institution divine, la volonté humaine y a cependant sa part, qui est très noble : car chaque mariage particulier, en tant qu'il constitue l'union conjugale entre un homme et une femme déterminés, n'a d'autre origine que le libre consentement de chacun des deux époux ; cet acte libre de volonté, par lequel chacune des deux parties livre et reçoit le droit propre du mariage (5), est si nécessaire pour réaliser un mariage véritable que « nulle puissance humaine n'y pourrait suppléer » (6).

Cette liberté, toutefois, porte seulement sur un point, savoir : si les contractants veulent effectivement entrer dans l'état de mariage, et s'ils le veulent avec telle personne ; mais la nature du mariage est absolument soustraite à la liberté de l'homme, en sorte que quiconque l'a une fois contracté se trouve du même coup soumis à ses lois divines et à ses exigences essentielles. Car le Docteur Angélique, dans ses considérations sur la fidélité conjugale et sur la procréation des enfants, remarque que, « dans le mariage, ces choses sont impliquées par la consentement conjugal même, et, en conséquence, si, dans le consentement qui fait le mariage, on formulait une condition qui leur fût contraire, il n'y aurait pas de mariage véritable » (7).

L'union conjugale rapproche donc tout dans un accord intime, les âmes plus étroitement que les corps ; ce n'est point un attrait sensible ni une inclination passagère des cœurs qui la détermine, mais une décision, délibérée et ferme des volontés : et cette conjonction des esprits, en vertu du décret divin, produit un lien sacré et inviolable. Cette nature propre et toute spéciale du contrat le rend irréductiblement différent des rapports qu'ont entre eux les animaux sous la seule impulsion d'un aveugle instinct naturel, où il n'y a ni raison ni volonté délibérée ; elle le rend totalement différent aussi de ces unions humaines instables, réalisées en dehors de tout lien véritable et honnête des volontés et qui n'engendrent aucun droit à vivre en commun.

Il est donc manifeste que l'autorité légitime a le droit et qu'elle a même le devoir rigoureux d'interdire, d'empêcher, de punir les unions honteuses qui répugnent à la raison et à la nature ; mais comme il s'agit d'une chose qui résulte de la nature humaine elle-même, l'avertissement donné par Léon XIII (8), d'heureuse mémoire, n'est pas d'une vérité moins évidente : « Dans le choix du genre de vie, il n'est pas douteux que chacun a la liberté pleine et entière ou de suivre le conseil de Jésus-Christ touchant la virginité, ou de s'engager dans les liens du mariage. Aucune loi humaine ne saurait ôter à l'homme le droit naturel et primordial du mariage, ou limiter d'une façon quelconque ce qui est la fin principale de l'union conjugale établie dès le commencement par l'autorité de Dieu : Crescite et multiplicamini » (9).

Ainsi l'union sainte du mariage véritable est constituée tout ensemble par la volonté divine et par la volonté humaine : c'est de Dieu que viennent l'institution même du mariage, ses fins, ses lois, ses biens ; ce sont les hommes — moyennant le don généreux qu'une créature humaine fait à une autre de sa propre personne pour toute la durée de sa vie, avec l'aide et la coopération de Dieu — qui sont les auteurs des mariages particuliers, auxquels sont liés les devoirs et les biens établis par Dieu.

(...)

 

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien considéré au point de vue de la condition présente, des nécessités, des erreurs et des vices de la famille et de la société

 

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NOTES

3 - Gen I, 27-28 ; II, 22-23 ; Mt XIX, 3 sq. ; Eph V, 23 sq.
4 - Conc. Trid., sess. XXIV.
5 - Cod. iur. can., c. 1081, § 2.
6 - Cod. iur. can., c. 1081, § 1.
7 - S. Thom. d’Aquin, Summa theol., p. III. Supplem. 9, XLIX, art. 3.
8 - Encycl. Rerum novarum, 15 mai 1891
9 - Gen., 1 28.

 

27/10/2015

Séduction: la loi de la jungle, loi de l'éphémère

Les combats institutionnels font parfois perdre de vue aux mouvements de défense de la famille l'un des aspects les plus fondamentaux de la désintégration et de la déchristianisation de la famille. Il s'agit de l'animalisation ou bestialisation de la personne par la révolution sexuelle, dont une prise de conscience aussi surprenante que subite racontée par une mère de famille sur le forum chrétien "La Cité catholique" donne un exemple flagrant:

 

"Bonjour,

J'ai recours à vous car un sujet me "tourmente" depuis quelques jours.
Je me présente rapidement: mariée 2 enfants et 27 ans au compteur...
et je viens de "découvrir" qu'il FAUT être modeste dans sa tenue à l'église et au quotidien!

Je vous explique rapidement la révélation:
La semaine dernière dans un centre commercial j'étais, disons, court-vêtue... d'un mini short et haut moulant et talons...chouette! à la sortie mon mari m'annonce qu'un femme qui passait près de lui a dit à son compagnon que je ressemblais à un "nana qui va faire du strip tease"... Sur le coup j'ai juste ri et plus tard je lui ai demandé si elle avait raison cette dame, il m'a répondu: "tes tenues ne passent pas inaperçues et les hommes te regardent, elle était juste jalouse...mais tu aimes ça non?"...

La réponse a été dans mon cœur "oui"...et j'ai eu honte....

Et voilà que je me dis: mais t'es catholique, t'essaies de prier, de te confesser et tout et t'as pas vu que t'es enfoncé dans la vanité à ne plus pouvoir respirer?

J'ai cherché sur internet les "directives" de l’Église et je suis tombée sur ce site (http://trinite.1.free.fr/EGLISE/nd_fati ... ntaire.htm)

J'ai compris mon erreur si longtemps après...il faut dire que j'ai ces velléités d'être "sexy" comme on dit depuis...mes 15-16 ans...et combien de péchés toutes ces années à focaliser sur le fait de plaire aux hommes quand j'étais célibataire et puis à mon mari quand je l'ai rencontré... bref samedi direction la confession pour me défaire de cette horreur!

Vous avez compris ma situation! bon maintenant j'ai une question qui me taraude:
se vêtir modestement à la messe... oui!
Idem en public...oui.... tout ça pour ne pas susciter la convoitise et le scandale et arrêter de m'aimer plus que Dieu! ok

Mais sur le site il dit de s'abstenir complètement de porter des tenues "mini"(short et jupes...) même à la maison! ben c'est la que j'ai du mal: à la maison il n'y a que moi, mon mari et mes 2 bébés, si j'ai envie d'être en tenue séduisante...pour mon mari pour lui plaire quand il rentre du boulot je ne vois pas où est le problème... non?
C'est parce que le corps est le temple de l'Esprit Saint en tout temps et heure...??
Ben ... je dois aussi plaire à mon mari parce qu'au bureau il est entouré de belles femmes... il ne faut pas qu'il se dise...tiens ma femme ne fait plus d'efforts... les femmes du travail si... enfin vous voyez en somme!
Je suis partagée... je voudrais suivre à la lettre la volonté de Dieu et en même temps...ça me dérange dans mon couple!!...

Merci d'avoir lu mon roman pour ceux qui sont arrivés au bout, j'aurais besoin de vos lumières...
Merci d'avance pour vos réponses! "
Par Amarula Jeu 16 Mai 2013, 13:00

 

Un internaute catholique a donné à cette mère à la fois victime et complice de la tyrannie sociale et intellectuelle de la révolution sexuelle la réponse suivante:

 

"Bonjour Amarula,

Sans contredire les réponses précédentes, je voudrais vous apporter un autre éclairage, pour nourrir votre réflexion.

Vous distinguez très justement votre attitude en public et votre attitude privée.
Pour ce qui est de l'attitude publique, vous nous laissez une réflexion de votre mari.

Amarula a écrit:il m'a répondu: "tes tenues ne passent pas inaperçues et les hommes te regardent, elle était juste jalouse...mais tu aimes ça non?"...


Pour autant que ce soit effectivement ainsi qu'il ait parlé, ce "tu aimes ça" reflète une "désolidarisation" par rapport à votre attitude.
S'il s'en arrange, cela ne veut pas dire qu'il apprécie tant que cela.

Pour ce qui est de la vie privée, vous vous sentirez évidemment beaucoup plus libre.
Vous remarquerez cependant votre bien-être personnel, votre plaisir à vous sentir "sexy".
Dans la vie de couple, ce "piment" ne peut pas agir tous les jours.
Ni pour vous, ni pour votre mari.

Je voudrais attirer votre attention sur le type d'attrait qu'exerce ce qui est "sexy".
Cela relève d'une séduction on pourrait dire, "hormonale".
Elle joue effectivement sur des instincts, sur le cerveau reptilien, la part la plus animale du cerveau.
De plus, ce genre de "beauté" va se faner rapidement. Que ferez-vous alors ?

En tant que femme, vous apportez un témoignage de beauté dans le monde des hommes.
Le soin que vous donnez aux détails, la sûreté de votre jugement sur l'allure générale,... sont des talents que vous pouvez mettre au service de votre couple. Évidemment !

Mais, pourquoi ne pas élever leur utilisation ?
Pourquoi ne pas rechercher la séduction de votre homme dans sa partie la plus noble ? (le cerveau frontal)
Approfondir la beauté faite d'élégance, de soin des détails, de la lumière joyeuse du regard.
Ce genre de beauté

Et en tant que chrétienne, pourquoi ne pas séduire votre mari dans son cœur profond ?
En invitant Jésus dans votre cœur, en vous mettant à sa suite, vous développerez une beauté du cœur qui touchera profondément l'âme de votre mari.
Appliquez à votre cœur l'attention que vous développez à votre corps.
Vous le pouvez. Et vous en aurez de la joie.

Cordialement,

Griffon."

Par Griffon Sam 18 Mai 2013, 13:11

 

Aux antipodes de la révolution sexuelle, la restauration de la famille et de la société passe par la restauration d'une virilité et d'une féminité authentiquement chrétiennes dont le modèle universel est celui de la Sainte Famille de Nazareth.

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"Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne donc ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler. (...) N'est-Elle pas l'arc-en-ciel posé sur les nuées devant Dieu en signe d'alliance pacifique ? " Regarde l'arc et bénis celui qui l'a fait ; il est éclatant de splendeur ; il embrasse le ciel de son cercle radieux et les mains du Très-Haut l'ont tendu ". Que quiconque honore donc la Souveraine des Anges et des hommes - et personne ne doit se croire exempté de ce tribut de reconnaissance et d'amour - l'invoque aussi comme la Reine très puissante, médiatrice de paix : qu'il respecte et défende la paix qui n'est ni injustice impunie ni licence effrénée, mais concorde bien ordonnée dans l'obéissance à la volonté de Dieu ; c'est à la conserver et à l'accroître que tendent les exhortations et les ordres maternels de la Vierge Marie." (Encyclique Ad Caeli Reginam sur la royauté de la Bienheureuse Vierge Marie et l'institution de sa fête)

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"Aux époques difficiles, et particulièrement lorsque la licence de tout oser pour la ruine de la Religion chrétienne semble laissée à la puissance des ténèbres, l’Église a toujours eu la coutume d'implorer avec plus de ferveur et de persévérance Dieu, son auteur et son défenseur, en recourant aussi à l'intercession des saints, - et surtout à celle de l'auguste Vierge, Mère de Dieu, - dont le patronage lui apparaît devoir être le plus efficace. Tôt ou tard, ces pieuses supplications et la confiance mise dans la bonté divine produisent leurs fruits.
Or, Vénérables Frères, vous connaissez le caractère des temps où nous vivons : ils ne sont guère moins féconds en calamités pour la Religion chrétienne que ceux qui, dans le passé, furent les plus malheureux. Dans un grand nombre d'âmes, nous voyons s'éteindre la foi, principe de toutes les vertus chrétiennes ; la charité se refroidit ; la jeunesse grandit dans la dépravation des mœurs et des doctrines ; l’Église de Jésus-Christ est attaquée de toutes parts par la violence et par l'astuce ; une guerre acharnée est dirigée contre le souverain Pontificat ; les fondements mêmes de la Religion sont ébranlés avec une audace chaque jour croissante. (...) 
Nous savons qu'un refuge nous a été préparé dans la bonté maternelle de la Vierge et Nous tenons pour absolument certain que Nous ne plaçons pas vainement Nos espérances en elle. (...)

Rafael_Flores_-_The_Holy_Family_-_Google_Art_Project.jpgPour quelles raisons spéciales saint Joseph a-t-il été nominativement déclaré Patron de l’Église ? (...) Les voici : saint Joseph a été l'époux de Marie et il a été réputé le père de Jésus-Christ. De là, sa dignité, sa faveur, sa sainteté, sa gloire. Certes, la dignité de la Mère de Dieu est si élevée qu'elle ne peut être surpassée par aucune autre. Toutefois, Joseph ayant été uni à la bienheureuse Vierge par le lien du mariage, il n'est pas douteux qu'il n'ait approché plus que personne de la dignité suréminente au nom de laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées. (...) Aussi, en assignant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement d'être le compagnon de sa vie, le témoin de sa virginité, le gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, d'avoir part à sa sublime dignité. De même, Joseph brille entre tous par la dignité la plus auguste, parce que, de par la volonté divine, il a été établi le gardien du Fils de Dieu et regardé par les hommes comme son père. D'où il résultait que le Verbe de Dieu était humblement soumis à Joseph, qu'il lui obéissait et qu'il lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents.

De cette double dignité découlaient d'elles-mêmes les charges que la nature impose aux pères de famille ; ainsi, Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il exerça de fait ces charges et ces fonctions pendant tout le cours de sa vie mortelle. Il s'appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l'un et à l'autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l'Enfant menacé par la jalousie d'un roi, en lui procurant un refuge ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l'exil, il fut constamment le compagnon, l'aide et le soutien de la Vierge et de Jésus. Or, la sainte famille, que Joseph gouvernait avec un pouvoir en quelque sorte paternel, contenait en elle-même les prémices de l’Église naissante. (...)

En outre, il y a des raisons pour que tous les fidèles, à quelque condition qu'ils appartiennent, se recommandent au crédit et se confient à la garde du bienheureux Joseph. En lui,
- les pères de famille trouvent la plus belle personnification de la vigilance et de la sollicitude paternelle ;
- les époux, un parfait exemple d'amour, d'union des cœurs et de fidélité conjugale ;
- les vierges, tout à la fois le modèle et le protecteur de la pureté virginale.
- Ceux qui sont de noble naissance apprendront de Joseph à garder la dignité au sein même de l'infortune ; les riches comprendront, par ses leçons, quels sont les biens qui méritent le plus d'être désirés et acquis au prix de tous les efforts.
- Quant aux prolétaires, aux ouvriers, aux hommes de condition médiocre, c'est pour eux comme un droit spécial de recourir à Joseph et de se proposer son imitation. En effet, Joseph, de race royale, uni par le mariage à la plus grande et à la plus sainte des femmes, regardé comme le père du Fils de Dieu, a néanmoins passé sa vie dans le travail et a demandé à son labeur d'artisan tout ce qui était nécessaire à l'entretien de sa famille." (Encyclique Quamquam pluries sur le patronage de Saint Joseph et de la Très Sainte Vierge)

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> La place du père dans la famille

 

16/10/2015

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien - III - "Quant à la société païenne, on peut à peine croire à quelle corruption, à quelle déformation le mariage y fut réduit"

 

ARCANUM DIVINAE

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIII
SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN

 

(...)

Cette forme de mariage, si excellente et si élevée, commença peu à peu à se corrompre et à disparaître chez les peuples païens.

On la vit même se voiler et s'obscurcir jusque dans la race des Hébreux. Une coutume en effet s'était établie parmi eux, qui permettait à chaque homme d'avoir plus d'une femme. Plus tard Moïse, en raison de la dureté de leur cœur (Matth. XIX, 8), eut la condescendance de leur laisser la faculté de la répudiation. La voie fut ainsi ouverte au divorce.

Quant à la société païenne, on peut à peine croire à quelle corruption, à quelle déformation le mariage y fut réduit, asservi qu'il était aux fluctuations des erreurs de chaque peuple et des plus honteuses passions.

Toutes les nations oublièrent plus ou moins la notion et la véritable origine du mariage. On promulguait partout sur cet objet des lois qui semblaient dictées par des raisons d’État et n'étaient pas conformes aux prescriptions de la nature. Des rites solennels, inventés selon le caprice des législateurs, faisaient attribuer aux femmes, ou bien le nom honorable d'épouse, ou bien le nom honteux de concubine. On en était même arrivé à ce point que l'autorité des chefs de l’État décidait qui pouvait se marier et qui ne le pouvait pas ; car les lois étaient, en bien des points, contraires à l'équité et favorables à l'injustice. En outre, la polygamie, la polyandrie, le divorce furent cause que le lien nuptial se relâcha considérablement.

De plus il y avait une extrême perturbation dans les droits et les devoirs mutuels des époux.

Le mari acquérait sa femme comme une propriété et la répudiait souvent sans juste cause. Adonné à une licence indomptable et effrénée, il se permettait impunément de fréquenter les mauvais lieux et les courtisanes esclaves, comme si ce n'était pas la volonté déréglée, mais la dignité compromise, qui constituait le péché (S. Jérôme Epist. 77, 3 PL 22, 691).

(...)

 

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien

 

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15/10/2015

Les enfants voient, les enfants font: "Papa, je t'observe attentivement..."

 

Les enfants observent, les enfants voient, les enfants font...

 

 

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien - I - "Il faut d'abord que les intelligences humaines soient éclairées sur la vraie doctrine du Christ concernant le mariage"

 

CASTI CONNUBII

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DU SOUVERAIN PONTIFE PIE XI

SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN
CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE LA CONDITION PRÉSENTE,
DES NÉCESSITÉS, DES ERREURS ET DES VICES
DE LA FAMILLE ET DE LA SOCIÉTÉ

 


Aux Vénérables Frères, Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres ordinaires en paix et communion avec le Siège Apostolique

Vénérables frères, Salut et bénédiction apostolique

 

INTRODUCTION

 

Raison et plan de cette Encyclique.

Combien grande est la dignité de la chaste union conjugale, on le peut surtout reconnaître à ceci, Vénérables Frères, que le Christ, Notre-Seigneur, Fils du Père éternel, ayant pris la chair de l'homme déchu, ne s'est pas contenté d'inclure d'une façon particulière le mariage — principe et fondement de la société domestique et de la société humaine tout entière — dans. le dessein d'amour qui lui a fait entreprendre l'universelle restauration du genre humain : après l'avoir ramené à la pureté première de sa divine institution, il l'a élevé à la dignité d'un vrai et « grand » (1) sacrement de la Loi nouvelle, et, en conséquence, il en a confié la discipline et toute la sollicitude à l’Église son Épouse. Pour que, toutefois, cette rénovation du mariage produise dans toutes les nations du monde et dans celles de tous les temps ses fruits désirés, il faut d'abord que les intelligences humaines soient éclairées sur la vraie doctrine du Christ concernant le mariage ; il faut ensuite que les époux chrétiens, fortifiés dans leur faiblesse par le secours intérieur de la grâce divine, fassent concorder toute leur façon de penser et d'agir avec cette très pure loi du Christ, par où ils s'assureront à eux-mêmes et à leur famille le vrai bonheur et la paix.

Mais lorsque, de ce Siège Apostolique, comme d'un observatoire, Nos regards paternels embrassent l'univers entier, Nous constatons chez beaucoup d'hommes, avec l'oubli de cette restauration divine, l'ignorance totale d'une si haute sainteté du mariage. Vous le constatez aussi bien que Nous, Vénérables Frères, et Vous le déplorez avec Nous. On la méconnaît, cette sainteté, on la nie impudemment, ou bien encore, s'appuyant sur les principes faux d'une morale nouvelle et absolument perverse, on foule cette sainteté aux pieds. Ces erreurs extrêmement pernicieuses et ces mœurs dépravées ont commencé à se répandre parmi les fidèles eux-mêmes, et peu à peu, de jour en jour, elles tendent à pénétrer plus avant chez eux : aussi, à raison de notre office de Vicaire du Christ sur terre, de Notre Pastorat suprême et de Notre Magistère, Nous avons jugé qu'il appartenait à Notre mission apostolique d'élever la voix, afin de détourner des pâturages empoisonnés les brebis qui Nous ont été confiées, et, autant qu'il est en Nous, de les en préserver.

Nous avons donc décidé de vous entretenir, Vénérables Frères, et, par vous, d'entretenir toute l'Église du Christ, et même le genre humain tout entier, de la nature du mariage chrétien, de sa dignité, des avantages et des bienfaits qui s'en répandent sur la famille et sur la société humaine elle-même, des très graves erreurs contraires à cette partie de la doctrine évangélique ; des vices contraires à la vie conjugale, enfin des principaux remèdes auxquels il faut recourir. Nous Nous attacherons, ce faisant, aux pas de Léon XIII, Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, dont Nous faisons Nôtre et dont Nous confirmons par la présente Encyclique, l'Encyclique Arcanum (2) sur le mariage chrétien, publiée par lui il y a cinquante ans : que si Nous Nous attachons davantage ici au point de vue des nécessités particulières de notre époque, Nous déclarons cependant que bien loin d'être tombés en désuétude, les enseignements de Léon XIII gardent leur pleine vigueur.

(...)

 

Encyclique Casti Connubii sur le mariage chrétien considéré au point de vue de la condition présente, des nécessités, des erreurs et des vices de la famille et de la société

 

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NOTES

1 - Eph V, 32.
2 - Encycl. Arcanum divinae sapientiae, 10 février 1880 [cf Lettres apostoliques de S. S. Léon XIII, t. p. 76-109].