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31/10/2014

Comment aider un jeune prêtre dont le curé est hostile à la forme extraordinaire de la liturgie

Par l'abbé John Zuhlsdorf | 29 octobre 2014 | Traduction: Espérance Nouvelle

D'un lecteur, QUAERITUR:

"Notre paroisse a un jeune vicaire ordonné il y a un an, formé à la liturgie selon la forme extraordinaire, et qui aimerait célébrer la Messe dans l'usus antiquus. Le curé, nouveau dans la paroisse, a 62 ans et va probablement piquer une crise si le vicaire célèbre la Messe selon le Missel de Saint Pie V et Saint Jean XXIII. Comment pouvons-nous aider le jeune vicaire, alors que nous ne sommes pas dans les grâces du curé ? Je ne veux pas faire du mal au vicaire en provoquant une tempête. En outre, le curé est aussi le doyen."

Parfois, la meilleure aide que vous pouvez offrir est la prière. Priez pour le jeune vicaire et aussi pour que le curé ouvre son cœur.

Le jeune vicaire est probablement assez perspicace pour peser le pour et le contre de la célébration de la Messe selon la forme extraordinaire si le curé y est opposé. Après tout, il a survécu au creuset de la formation du séminaire.

Pour soutenir le bon jeune prêtre, faites confiance à son jugement. Ne poussez pas trop le sujet. Il peut avoir estimé que la meilleure attitude est d'éviter, pour le moment, d'utiliser le Missel de 1962, du moins en public, pour son ministère actuel, dans cette paroisse. Je suis sûr que le prêtre apprécie le soutien d'aimables paroissiens, mais il ne serait pas sage de mettre une quelconque pression sur lui pour aller à l'encontre de la volonté du curé.

Le meilleur soutien pourrait être simplement celui d'une amitié bienveillante. Faites-lui savoir qu'il y a autour de lui des gens qui espèrent des temps meilleurs. Ils le soutiendront si et quand il trouvera opportun d'avancer d'une manière ou d'une autre. Ils le soutiendront aussi s'il considère imprudent de le faire pour un certain temps. Laissez-le aux commandes.

En attendant, écrivez une lettre de soutien à l'évêque au sujet de ce bon jeune prêtre. Elle ira dans son dossier. Ne mentionnez pas la forme extraordinaire, ni aucune querelle qui vous a fait perdre les bonnes grâces du curé. Racontez à l'évêque quel merveilleux jeune prêtre est ce vicaire. N'oubliez pas: les évêques ne reçoivent habituellement que des lettres de plainte. Les lettres de soutien attireront son attention, et, en leur temps, pourraient porter du fruit. Elles remontent dans le dossier du prêtre et contrebalancent les éventuelles difficultés futures.

Rédigez la lettre avec simplicité. Quelque chose comme ceci:

"L'abbé Attitude est un aimable et bon prêtre qui a un grand talent de prédication et une attitude exemplaire. Merci de nous l'avoir envoyé !"

3112073650.jpgN'écrivez pas : "Merci d'avoir affecté l'abbé Attitude à notre paroisse. Il fait les choses correctement et respecte les rubriques, contrairement à ce vieux grincheux de père Nicieux qui traîne là dans cette aube-sac en toile de jute qui lui sert de chasuble et prêche le socialisme. L'abbé Attitude porte la barrette à la moindre occasion et ne tolère pas tout ce non-sens libéral, tout ce verbiage progressiste et mou."

Cette seconde lettre-type, si bien intentionnée soit-elle, pourrait être interprétée par le personnel de la chancellerie d'une manière complètement éloignée du sens voulu. Elle ira aussi dans son dossier, pour constituer une archive malveillante qui permettra de définir comment ils pourront "flexibiliser" ce prêtre... sur le gril.

Soyez simples. Soyez positifs. Évitez les sujets controversés. Parfois les gens, dans leur zèle, font du tort aux prêtres plus qu'ils ne peuvent l'imaginer. Je le sais par expérience personnelle.

 

Des lecteurs de l'abbé Zuhlsdorf ont écrit les commentaires suivants à propos de cet article:

Pearl - "Une autre manière de soutenir le jeune prêtre, pendant que vous attendez qu'il soit prêt à célébrer la Messe traditionnelle, est de lui demander s'il a besoin de quelque chose pour le faire à la première opportunité. Ces jeunes hommes n'ont pas l'argent pour se procurer tout ce dont ils ont besoin. Achetez-lui un Missel d'autel s'il n'en a pas, ou rassemblez un groupe de personnes pour en acheter un puisqu'ils sont chers. Voyez s'il a besoin d'un bel ensemble de canons d'autel. Aurait-il besoin que quelqu'un lui trouve des amicts ou des manipules ? A-t-il un bréviaire traditionnel ? Ce sont des articles chers, qui pourraient ne pas être faciles à obtenir pour le prêtre. Faites-lui savoir qu'ils sont à lui et que vous n'en faites pas don à la paroisse, de sorte que lorsqu'il sera transféré, si son nouveau curé est plus ouvert, il aura le nécessaire avec lui. Alors, si plus tard il est de retour dans la paroisse comme nouveau curé, tout sera prêt."

Chatto - "Vous pouvez toujours inviter le jeune prêtre chez vous pour prier avec le bréviaire traditionnel, les Vêpres pour un jour de fête, et inviter d'autres personnes. Ce n'est pas la Messe, mais c'est l'Office divin selon la forme extraordinaire, et peut-être que le prêtre pourra même vous apprendre comment le chanter, ce qui est étonnamment simple. Ce serait mieux dans une église, bien sûr, mais c'est déjà ça."

 

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30/10/2014

Des prêtres pour demain

Des séminaristes étudiant à Rome témoignent du travail de la grâce de Dieu et de ses moyens pour faire fleurir les vocations sacerdotales au milieu du désert.

 

29/10/2014

Jean-Paul II: "La règle enseignée par l'Église n'est pas un idéal"

Jean-Paul II, Pape, Veritatis SplendorExtrait de l'encyclique Veritatis Splendor

103. L'espace spirituel de l'espérance est toujours ouvert pour l'homme, avec l'aide de la grâce divine et avec la coopération de la liberté humaine.

C'est dans la Croix salvifique de Jésus, dans le don de l'Esprit Saint, dans les sacrements qui naissent du côté transpercé du Rédempteur (cf. Jn 19, 34) que le croyant trouve la grâce et la force de toujours observer la Loi sainte de Dieu, même au milieu des plus graves difficultés. Comme le dit saint André de Crète : « En vivifiant la Loi par la grâce, Dieu a mis la loi au service de la grâce, dans un accord harmonieux et fécond, sans mêler à l'une ce qui appartient à l'autre, mais en transformant de manière vraiment divine ce qui était pénible, asservissant et insupportable, pour le rendre léger et libérateur »

Les possibilités « concrètes » de l'homme ne se trouvent que dans le mystère de la Rédemption du Christ. Ce serait une très grave erreur que d'en conclure que la règle enseignée par l’Église est en elle même seulement un "idéal" qui doit ensuite être adapté, proportionné, gradué, en fonction, dit-on, des possibilités concrètes de l'homme, selon un "équilibrage des divers biens en question". Mais quelles sont les "possibilités concrètes de l'homme" ? Et de quel homme parle-t-on ? De l'homme dominé par la concupiscence ou bien de l'homme racheté par le Christ ? Car c'est de cela qu'il s'agit : de la réalité de la Rédemption par le Christ. Le Christ nous a rachetés ! Cela signifie : il nous a donné la possibilité de réaliser l'entière vérité de notre être ; il a libéré notre liberté de la domination de la concupiscence. Et si l'homme racheté pèche encore, cela est dû non pas à l'imperfection de l'acte rédempteur du Christ, mais à la volonté de l'homme de se soustraire à la grâce qui vient de cet acte. Le commandement de Dieu est certainement proportionné aux capacités de l'homme, mais aux capacités de l'homme auquel est donné l'Esprit Saint, de l'homme qui, s'il est tombé dans le péché, peut toujours obtenir le pardon et jouir de la présence de l'Esprit »

104. Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur.

Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Veritatis Splendor du 6 août 1993

 

Simple Life: le dernier album du groupe hongrois T. Rogers Blues Band

Le groupe de Joy & Blues originaire de Budapest a sorti en mars 2013 cet album intitulé "Simple Life".

Les six musiciens hongrois mettent leurs chansons à disposition en téléchargement gratuit et encouragent leur diffusion sur internet.

> CLIQUEZ ICI pour écouter le morceau "Simple Life"

Vous pouvez écouter les différents morceaux de l'album en cliquant sur les titres:

T Rogers Blues Band, Simple Life, blues, album, 2013SIMPLE LIFE:

 

> CLIQUEZ ICI pour acheter l'album ou faire un don afin d'aider le groupe à réaliser de nouveaux enregistrements

 

28/10/2014

Pape François: "Le mariage et la famille sont menacés"

Devant 7 500 personnes du mouvement apostolique Schönstatt, le pape François a rappelé samedi que la famille et le mariage n’ont jamais été autant menacés.

L'importance de la famille et du mariage chrétien

C’est devant les 7 500 membres du mouvement apostolique Schönstatt venus samedi à Rome célébrer le centenaire de la fondation de leur groupe, et après un Synode pour la Famille mis à rude épreuve, que le pape François a rappelé l’importance de la famille et du mariage chrétien, ainsi que les dangers qui les menacent aujourd’hui.

La valeur et la richesse de la famille

Dans son discours, le souverain pontife a rappelé la valeur et la richesse de la famille. Un discours qui a pris des allures de dialogue lorsque l’intervention du pape François fut entrecoupée de témoignages vidéos. L’occasion pour le Saint Père de préciser que la famille et le mariage n’ont jamais été autant attaqués qu’aujourd’hui.

Le mariage n'est pas simplement un fait social

Au sujet du mariage, le Saint Père a tenu à faire réfléchir son auditoire sur la nature de ce sacrement, précisant que "le sacrement du mariage est parfois réduit à un rite, à un fait social qui cache une chose fondamentale : l’union avec Dieu." D’où la nécessité, pour le Saint Père, de prendre soin de la préparation des fiancés qui s’y préparent.

En effet, pour le pape argentin, seule une formation complète et patiente permet aujourd’hui de bien comprendre le sens de la formule consacrée, "pour toujours", dans une société qui exalte l’instantanéité et le temporaire.

(Radio Notre-Dame)

> Pape François: "Des nouvelles formes d'unions totalement destructrices" - 26 octobre 2014

08:31 Publié dans Famille, Pape | Tags : pape françois | Lien permanent | Commentaires (0)

Lettre de Benoît XVI au pèlerinage Summorum Pontificum

Le message de Sa Sainteté Benoît XVI aux pèlerins du Coetus Internationalis Summorum Pontificum a été lu le 25 octobre pendant la Messe célébrée par le Cardinal Raymond Burke selon la forme extraordinaire du rite romain en la Basilique Saint-Pierre de Rome.

Summorum Pontificum, Benoît XVI, forme extraordinaire, cardinal Burke

 

« Monsieur le Délégué Général,

Finalement je trouve enfin le temps de vous remercier pour votre lettre du 21 août passé. Je suis très heureux que l’Usus antiquus vive maintenant dans la pleine paix de l’Église, aussi chez les jeunes, soutenue et célébrée par de grands cardinaux. Spirituellement je serai avec vous. Mon état de “moine cloîtré” ne me permet pas d'être présent à l’extérieur. Je ne sors de ma clôture que dans des cas particuliers, invité personnellement par le Pape.

En communion de prière et d'amitié,

Vôtre dans le Seigneur,

Benoît XVI.»

 

(WDTPRS)

Message de Benoît XVI à l'Université pontificale urbanienne : "La mission est une nécessité !"

«Un geste de gratitude pour ce que, comme peritus [expert, NdEspN] conciliaire, avec son enseignement de professeur, comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et enfin, avec son précieux magistère, il a fait pour l'Eglise».
C'est avec ce motif que l'Université Pontificale Urbanienne a voulu dédier son grand amphithéâtre à Benoît XVI.
La cérémonie a eu lieu le matin, mardi 21 octobre dans le cadre de l'inauguration de l'année académique de l'université, et a vu la participation de l'archevêque Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, qui a lu un message écrit pour l'occasion par Benoît XVI, dont le prélat est le secrétaire particulier.

LE MESSAGE DE BENOIT XVI A L'URBANIENNE: RELIGIONS ET MISSION
(Texte en italien via Angela Ambrogetti)

aulamagna_720.jpgJe voudrais tout d'abord exprimer mon plus cordial remerciement au Recteur Magnifique et aux autorités académiques de l'Université pontificale urbanienne, aux Officiaux Majeurs et aux représentants des étudiants, pour leur proposition de donner mon nom au Grand Amphithéâtre restauré. Je tiens à remercier d'une façon particulière le Grand Chancelier de l'Université, le cardinal Fernando Filoni, d'avoir accueilli cette initiative. C'est un motif de grande joie pour moi de pouvoir être ainsi toujours présent au travail de l'Université pontificale urbanienne.

Au cours des différentes visites que j'ai pu faire en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j'ai toujours été frappé par l'atmosphère d'universalité que l'on respire dans cette université, dans laquelle les jeunes provenant de presque tous les pays du monde se préparent pour le service de l’Évangile dans le monde d'aujourd'hui. Aujourd'hui encore, je vois intérieurement en face de moi, dans cette salle, une communauté composée de nombreux jeunes, qui nous font percevoir de manière vivante la merveilleuse réalité de l’Église catholique.

«Catholique»: cette définition de l'Église, qui appartient à la profession de foi depuis les temps les plus anciens, porte en elle quelque chose de la Pentecôte. Elle nous rappelle que l’Église de Jésus-Christ n'a jamais concerné un seul peuple ou une seule culture, mais que dès le début, elle était destinée à l'humanité. Les dernières paroles que Jésus dit à ses disciples furent: «faite des disciples dans toutes les nations» (Mt 28,19). Et au moment de la Pentecôte les apôtres parlèrent dans toutes les langues, pouvant ainsi manifester, par la force de l'Esprit Saint, toute l'étendue de leur foi.

Depuis lors, l'Église a vraiment grandi sur tous les continents. Votre présence, chers étudiantes, chers étudiants, reflète le visage universel de l’Église. Le prophète Zacharie avait annoncé un royaume messianique qui irait de mer en mer, et serait un royaume de paix (Zacharie 9.9s.). Et en effet, partout où est célébrée l'Eucharistie et où les hommes, par le Seigneur, deviennent un seul corps entre eux, il y a quelque chose de cette paix que Jésus-Christ avait promis de donner à ses disciples. Vous, chers amis, soyez les coopérateurs de cette paix que, dans un monde déchiré et violent, il devient de plus en plus urgent de construire et de protéger. C'est pourquoi le travail de votre université est si important, une université dans laquelle vous voulez apprendre à vous rapprocher de Jésus-Christ pour pouvoir devenir ses témoins.

58115_1668217985651_1243356104_2956966_6976741_n.jpgLe Seigneur ressuscité a chargé ses apôtres, et à travers eux les disciples de tous les temps, de porter sa parole aux extrémités de la terre et de faire de tous les hommes ses disciples. Le Concile Vatican II, reprenant dans le décret «Ad Gentes», une tradition constante, a mis en lumière les raisons profondes de cette tâche missionnaire et l'a donnée ainsi avec une force renouvelée à l’Église d'aujourd'hui.

Mais cela est-il encore valable? - se demandent beaucoup, aujourd'hui, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église - vraiment, la mission est-elle toujours actuelle? Ne serait-il pas plus approprié de se rencontrer dans le dialogue entre les religions et de servir ensemble la cause de la paix dans le monde?
La contre-question est: le dialogue peut-il remplacer la mission?
Aujourd'hui, beaucoup, en effet, sont de l'idée que les religions devraient se respecter mutuellement et, dans le dialogue entre elles, devenir une force commune de paix conjointe. Dans ce mode de pensée, la plupart du temps on prend pour hypothèse que les différentes religions sont des variantes d'une seule et même réalité; que la «religion» est le genre commun, qui prend des formes différentes selon les différentes cultures, mais exprime toujours la même réalité. La question de la vérité, celle qui à l'origine motiva les chrétiens plus que toute autre chose, est mise ici entre parenthèses. On présuppose que la vérité sur Dieu, en dernière analyse, est inaccessible et que tout au plus on ne peut rendre présent ce qui est ineffable qu'avec une variété de symboles. Cette renonciation à la vérité semble réaliste et utile à la paix entre les religions dans le monde.

Et pourtant, elle est mortelle pour la foi. En effet, la foi perd son caractère contraignant et sa gravité, si tout se résume à des symboles au fond interchangeables, capables de renvoyer seulement de loin au mystère inaccessible du divin.

Chers amis, vous voyez que la question de la mission nous place non seulement face aux questions fondamentales de la foi, mais aussi face à celle sur ce que l'homme est. Dans une courte allocution de salut, je ne peux évidemment pas tenter d'analyser de manière exhaustive cette problématique qui aujourd'hui concerne profondément chacun d'entre nous. Je voudrais, cependant, au moins faire allusion à la direction que devrait prendre notre pensée. Je le fais en partant de deux points de départ différents.

_65819598_65819597.jpg-I-

1. L'opinion commune est que les religions sont pour ainsi dire côte à côte, comme les continents et les pays sur la carte géographique. Cependant, cela n'est pas exact. Les religions sont en mouvement au niveau historique, de même que les peuples et les cultures sont en mouvement. Il y a des religions en attente. Les religions tribales sont de ce type: elles ont leur moment de l'histoire, et pourtant elles sont en attente d'une rencontre plus grande qui les mène à la plénitude.

Nous, en tant que chrétiens, nous sommes convaincus que, dans le silence, elles attendent la rencontre avec Jésus-Christ, la lumière qui vient de lui, qui seul peut les conduire pleinement à leur vérité. Et le Christ les attend. La rencontre avec lui n'est pas l'irruption d'un étranger qui détruit leur propre culture et leur propre histoire. Elle est, au contraire, l'entrée dans quelque chose de plus grand, vers lequel elles sont en chemin. C'est pourquoi cette rencontre est toujours à la fois, purification et maturation. Par ailleurs, la rencontre est toujours mutuelle. Le Christ attend leur histoire, leur sagesse, leur vision des choses.

Aujourd'hui, nous voyons de plus en plus clairement un autre aspect: alors que dans les pays de sa grande histoire, le christianisme à bien des égards est devenu fatigué et que certaines branches du grand arbre grandi à partir de la graine de sénevé de l'Évangile sont devenues sèches et tombent sur le sol, de la rencontre avec le Christ des religions en attente vient une nouvelle vie. Là où auparavant, il n'y avait que fatigue, de nouvelles dimensions de la foi se manifestent et apportent la joie .

2. La religion en elle-même n'est pas un phénomène unitaire. En elle, il faut toujours distinguer plusieurs dimensions. D'un côté, il y a la grandeur de se projeter au-delà du monde, vers le Dieu éternel. Mais de l'autre, se trouvent en elle des éléments découlant de l'histoire des hommes et de leur pratique de la religion. Où l'on peut retrouver certainement des choses nobles et belles, mais aussi basses et destructrices, là où l'égoïsme de l'homme a pris possession de la religion, et au lieu d'une ouverture, l'a transformée en une fermeture dans son propre espace.

C'est pourquoi la religion n'est jamais simplement un phénomène seulement positif ou seulementadoration (3).jpg négatif: en elle l'un et l'autre aspect sont mélangés. À ses débuts, la mission chrétienne perçut très fortement surtout les éléments négatifs des religions païennes qu'elle a rencontrées. Pour cette raison, l'annonce chrétienne fut dans un premier temps extrêmement critique des religions. Ce n'est qu'en dépassant leurs traditions, qu'elle trouvait en grande partie démoniaques, que la foi chrétienne put développer sa force rénovatrice. Sur la base d'éléments de ce genre, le théologien protestant Karl Barth mit en opposition religion et foi, jugeant la première de façon absolument négative, comme le comportement arbitraire de l'homme qui tente, à partir de lui-même, de saisir Dieu. Dietrich Bonhoeffer a repris ce cadre, se prononçant en faveur d'un christianisme «sans religion». Il s'agit sans aucun doute d'une vision unilatérale qui ne peut être acceptée. Il est toutefois correct d'affirmer que chaque religion, pour rester dans le juste, doit dans le même temps également toujours être critique de la religion. Il est clair que cela est vrai, depuis son origine, et comme c'est dans sa nature, de la foi chrétienne, qui, d'une part, regarde avec un grand respect la profonde attente et la profonde richesse des religions, mais d'autre part, voit de manière critique aussi ce qui est négatif. Il va sans dire que la foi chrétienne doit constamment développer cette force critique aussi par rapport à sa propre histoire religieuse.

Pour nous, chrétiens, Jésus-Christ est le Logos de Dieu, la lumière qui nous aide à faire la distinction entre la nature de la religion et sa déformation.

3. A notre époque, la voix de ceux qui veulent nous convaincre que la religion en tant que telle est dépassée se fait toujours plus forte. Seule la raison critique doit orienter l''agir' de l'homme. Derrière de telles conception, il y a la conviction qu'avec la pensée positiviste, la raison dans toute sa pureté a définitivement acquis la domination. En réalité, même cette façon de penser et de vivre est historiquement conditionnée et liée à des cultures historiques déterminées. La considérer comme la seule valable rabaisserait l'homme, le privant de dimensions essentielles de son existence. L'homme devient plus petit, non pas plus grand, quand il n'y a plus de place pour un ethos qui, selon son authentique nature, renvoie au-delà du pragmatisme, quand il n'y a plus d'espace pour le regard fixé sur Dieu. Le lieu de la raison positiviste est dans les grands domaines d'action de la technique et de l'économie, et toutefois, elle n'épuise pas tout l'humain. Donc, c'est à nous qui croyons d'ouvrir encore et encore les portes qui, au-delà de la simple technique et du pur pragmatisme, conduisent à toute la grandeur de notre existence, à la rencontre avec le Dieu vivant.

pope-benedict-xvi-youth-nyc-320x211.jpeg- II -

1. Ces réflexions, peut-être un peu difficiles, devraient montrer que, même aujourd'hui, dans un monde profondément changé, la tâche de communiquer aux autres l’Évangile de Jésus-Christ reste raisonnable .

Et toutefois, il y a aussi une autre façon, plus simple, de justifier aujourd'hui cette tâche. La joie exige d'être communiquée. L'amour exige d'être communiqué. La vérité exige d'être communiquée. Qui a reçu une grande joie, ne peut pas simplement la garder pour soi, il doit la transmettre. La même chose s'applique pour le don de l'amour, pour le don de la reconnaissance de la vérité qui se manifeste.

Quand André rencontra le Christ, il ne put s'empêcher de dire à son frère: «Nous avons trouvé le Messie» (Jn 01:41). Et Philippe, auquel avait été donnée la même rencontre, ne put s'empêcher de dire à Nathanaël qu'il avait trouvé celui dont Moïse et les prophètes avaient écrit (Jean 1:45). Nous proclamons Jésus-Christ non pas pour apporter à notre communauté le plus possible de membres; et encore moins pour le pouvoir. Nous parlons de lui parce que nous sentons que nous devons transmettre la joie qui nous a été donnée.

Nous serons des annonciateurs crédibles de Jésus-Christ quand nous l'aurons vraiment rencontré dans les profondeurs de notre existence, quand, à travers la rencontre avec Lui, nous sera donnée la grande expérience de la vérité, de l'amour et de la joie.

2. La tension profonde entre l'offrande mystique à Dieu, en qui on se remet totalement, et la responsabilité pour le prochain et pour le monde par lui créé, fait partie de la nature de la religion. Marthe et Marie sont toujours inséparables, même si, de temps en temps, l'accent peut tomber sur l'une ou l'autre. Le point de rencontre entre les deux pôles est l'amour dans lequel nous touchons à la fois Dieu et ses créatures. «Nous avons connu et cru l'amour» (1 Jn 4,16): cette phrase exprime l'authentique nature du christianisme.
L'amour qui se réalise et se reflète de manière multiforme dans les saints de tous les temps, est la preuve authentique de la vérité du christianisme.

Benoît XVI

(Benoît-et-moi)

L'actualité catholique du 27 octobre 2014 en anglais

27/10/2014

Méditer l'Évangile du jour avec Saint Grégoire le Grand

Évangile selon Saint Luc, chapitre 13 :
En ce même temps survinrent des gens qui lui rapportèrent ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes. Prenant la parole, il leur dit : " Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. Ou ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a tuées dans sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les hommes qui habitent Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne voulez pas vous repentir, vous périrez tous de même."

Il disait encore la parabole que voici : " Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des fruits et n'en trouva pas. Il dit alors au vigneron : "Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc use-t-il la terre pour rien ?" L'autre lui répondit: "Maître, laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il des fruits à l'avenir... Sinon tu le couperas". "

Or il enseignait dans une synagogue le jour du sabbat. Et voici qu'il y avait là une femme ayant depuis dix-huit ans un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. La voyant, Jésus l'interpella et lui dit : " Femme, te voilà délivrée de ton infirmité " ; puis il lui imposa les mains. Et, à l'instant même, elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison le sabbat, prit la parole et dit à la foule : " Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc ces jours-là vous faire guérir, et non le jour du sabbat ! " Mais le Seigneur lui répondit : " Hypocrites ! chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette fille d'Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, il n'eût pas fallu la délier de ce lien le jour du sabbat ! "

Comme il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, tandis que toute la foule était dans la joie de toutes les choses magnifiques qui arrivaient par lui. Il disait donc : " A quoi le Royaume de Dieu est-il semblable et à quoi vais-je le comparer? Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; il croît et devient un arbre, et les oiseaux du ciel s'abritent dans ses branches. "

Saint Grégoire le Grand, homélie n° 31, Lc 13, 6-13saint_50.jpg

1. En ce temps là, Jésus dit à la foule cette parabole : «Un homme avait un figuier planté dans sa vigne; il vint en chercher les fruits, et n’en trouva pas. Il dit alors à celui qui cultivait sa vigne : ‹Voilà trois ans que je viens chercher les fruits de ce figuier, et je n’en trouve pas; coupe-le donc : pourquoi occupe-t-il le terrain?› Mais le vigneron lui répondit: ‹Seigneur, laisse-le encore cette année, jusqu’à ce que j’aie creusé tout autour et que je lui aie mis une hotte de fumier. Peut-être portera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas alors.›»
Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme : elle était courbée, et ne pouvait absolument pas regarder vers le haut. Lorsque Jésus la vit, il l’appela et lui dit : «Femme, tu es délivrée de ton infirmité.» Et il lui imposa les mains; aussitôt, elle se redressa, et elle glorifiait Dieu.
Dans son Evangile, le Seigneur, notre Rédempteur, s’adresse à nous quelquefois par des paroles, et quelquefois par des actions; et c’est tantôt des choses différentes qu’il nous dit par ses paroles et par ses actions, tantôt la même chose.
Vous avez, mes frères, entendu rapporter deux faits dans cet évangile : le figuier stérile et la femme courbée. Or ces deux faits mettaient en jeu la bonté miséricordieuse de Dieu. Le premier l’exprimait par une comparaison, le second la rendait sensible par une action. Mais le figuier stérile signifie la même chose que la femme courbée, le figuier épargné la même chose que la femme redressée. Le maître de la vigne vint trois fois voir le figuier et n’y trouva aucun fruit; la femme redressée, elle, était courbée depuis dix-huit ans. Ces dix-huit ans représentent la même chose que les trois fois où l’on nous dit que le maître de la vigne est venu voir le figuier stérile. Après avoir ainsi donné rapidement l’idée générale de ce texte, expliquons-en maintenant chaque point dans l’ordre de la lecture.

2. «Un homme avait un figuier planté dans sa vigne; il vint en chercher les fruits, et n’en trouva pas.» Que signifie le figuier, sinon la nature humaine? Et que symbolise la femme courbée, sinon cette même nature? Celle-ci fut bien plantée comme le figuier, bien créée comme la femme, mais tombée dans le péché par sa propre volonté, elle n’a su conserver ni le fruit du travail [de son Maître], ni l’état de rectitude [de sa nature], puisqu’en se jetant de son propre mouvement dans le péché, elle a perdu l’état de rectitude, pour n’avoir pas voulu porter le fruit de l’obéissance. Créée à la ressemblance de Dieu, mais ne persistant pas dans sa dignité, elle n’a rien fait pour se conserver telle qu’elle avait été plantée ou créée. C’est trois fois que le maître de la vigne vint au figuier, car il a sollicité le genre humain avant la Loi, sous la Loi et sous la grâce : en l’attendant, en l’avertissant et en le visitant.

3. «Il dit alors à celui qui cultivait sa vigne : ‹Voilà trois ans que je viens chercher les fruits de ce figuier, et je n’en trouve pas.›» Dieu est venu avant la Loi, parce qu’il a fait savoir à chacun, par la lumière de sa raison naturelle, qu’il doit traiter autrui comme un autre soi- même. Il est venu sous la Loi, du fait qu’il nous a enseignés par ses commandements. Il est venu après la Loi par sa grâce, puisqu’il nous a montré sa bonté en se rendant lui-même présent. Cependant, il se plaint de n’avoir pas trouvé de fruits en ces trois années, car il y a des hommes dépravés dont l’âme ne peut être corrigée par la loi insufflée en notre nature, ni instruite par les commandements, ni convertie par les miracles de son Incarnation.
Que figure le vigneron, sinon l’ordre des prélats, qui sont préposés à la conduite de l’Eglise pour prendre soin de cette vigne du Seigneur, dont l’apôtre Pierre a été le premier ouvrier? Nous sommes nous-mêmes ses bien indignes successeurs dans la mesure où nous travaillons à vous instruire en vous enseignant, en vous suppliant et en vous reprenant.

vignette1_le_mois_de_septembre_ou_la_parabole_du_figuier_sterile.jpg4. Il nous faut à présent écouter avec une grande crainte ce que le maître dit au vigneron à propos de cet arbre stérile : «Coupe-le donc : pourquoi occupe-t-il le terrain?» Chacun à sa manière, du fait de la place qu’il tient dans la vie présente, occupe le terrain comme un arbre stérile s’il ne porte pas le fruit des bonnes œuvres, puisqu’il empêche les autres de travailler dans la place que lui-même occupe. Mais un homme puissant en ce monde, s’il ne porte pas le fruit des bonnes œuvres, est également un obstacle pour les autres, car tous ceux qui lui sont soumis sont assombris par l’exemple de sa mauvaise conduite comme par une ombre de corruption. Tandis qu’au-dessus se dresse l’arbre sans fruit, la terre au-dessous gît stérile. Au-dessus, l’ombre de l’arbre sans fruit est épaisse, et elle ne permet pas aux rayons du soleil d’atteindre la terre; ainsi, en voyant les exemples pervers de leur supérieur pervers, les inférieurs demeurent eux aussi sans fruit, privés qu’ils sont de la lumière de vérité. Etouffés par l’ombre, ils ne reçoivent pas la chaleur du soleil : placés en ce monde sous la protection d’un mauvais maître, ils restent glacés loin de Dieu.
Mais Dieu ne s’enquiert déjà presque plus de cet homme pervers et puissant. Car une fois que celui-ci s’est perdu, il n’y a plus qu’à se demander pour quelle raison il étouffe les autres. Aussi le maître de la vigne dit -il bien à propos : «Pourquoi occupe-t-il le terrain?» Occuper le terrain, c’est peser sur les âmes des autres; occuper le terrain, c’est ne pas faire valoir par de bonnes œuvres la charge qu’on détient.

5. Pourtant, il est de notre devoir de prier pour de tels supérieurs. Ecoutons en effet ce que demande le vigneron : «Seigneur, laisse-le encore cette année, jusqu’à ce que j’aie creusé tout autour.» Qu’est-ce que creuser autour du figuier, sinon faire des reproches aux âmes qui ne portent pas de fruit? Dans un trou qu’on creuse, le sol est abaissé. Et il est évident qu’une réprimande humilie, puisqu’elle révèle à l’âme ce qu’elle est. Chaque fois que nous reprenons quelqu’un de sa faute, c’est donc comme si nous creusions autour d’un arbre sans fruit pour le cultiver selon les règles.
Ecoutons ce qu’ajoute le vigneron après avoir creusé : «Et que je lui aie mis une hotte de fumier.» Qu’est-ce que la hotte de fumier, sinon le souvenir des péchés? Car on désigne par le fumier les péchés de la chair. D’où la parole du prophète : «Les bêtes de somme ont pourri dans leur fumier.» (Jl 1, 17). Que les bêtes de somme pourrissent dans leur fumier, cela signifie que les hommes charnels achèvent leur vie dans la puanteur de la luxure. Aussi, chaque fois que nous reprochons ses péchés à une âme charnelle, chaque fois que nous lui rappelons ses vices passés, c’est comme si nous versions une hotte de fumier à un arbre sans fruit, pour qu’elle se souvienne des mauvaises actions qu’elle a commises, et qu’elle retrouve, pour parvenir à la grâce de la componction, une fertilité extraite, pour ainsi dire, de la puanteur.On met donc bien une hotte de fumierà la racine de l'arbre l’arbre quand on met en contact la mémoire et la méditation [du pécheur] avec le souvenir de sa dépravation. Et lorsque par la pénitence, l’esprit s’excite aux larmes et se réforme pour bien agir, c’est en quelque sorte le contact des racines du cœur avec le fumier qui le rend fécond pour opérer de bonnes œuvres et lui fait déplorer ce qu’il se rappelle avoir commis : il s’afflige au souvenir de ce qu’il a été, il dirige contre lui ses efforts et s’enflamme du désir de devenir meilleur. L’arbre reprend donc vie en passant de la puanteur aux fruits, puisque c’est par la considération de ses péchés que l’âme se ranime pour les bonnes œuvres. Il s’en trouve pourtant beaucoup qui entendent les reproches, mais négligent de revenir à la pénitence : ils restent verdoyants en ce monde, mais ils sont sans fruit pour Dieu.
Ecoutons ce qu’ajoute l’homme qui cultivait le figuier : «Peut-être portera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas alors.» Car si l’on ne veut pas tirer parti des reproches en ce monde pour se remettre à porter du fruit, on se condamne à tomber dans l’autre monde en un lieu d’où l’on ne pourra plus se relever par la pénitence; et dans l’avenir, on sera coupé, même si, sans porter de fruit, on paraît rester verdoyant ici-bas.

HealWomanSabbath.jpg6. «Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme .» Nous avons dit tout à l’heure que la triple venue du maître avait la même signification pour son figuier sans fruit que le nombre des dix-huit ans pour la femme courbée. C’est en effet le sixième jour que l’homme a été créé (cf. Gn 1, 27 -31), et en ce sixième jour, toute l’œuvre du Seigneur a été achevée. Or le nombre six multiplié par trois donne dix-huit. Ainsi, puisque l’homme, créé le sixième jour, n’a pas voulu rendre ses œuvres parfaites, mais qu’il est demeuré infirme avant la Loi, sous la Loi et au début du règne de la grâce, c’est pendant dix-huit ans que la femme fut courbée.
«Elle était courbée, et ne pouvait absolument pas regarder vers le haut.» Le pécheur, préoccupé des choses de la terre et ne recherchant pas celles du Ciel, est incapable de regarder vers le haut : comme il suit des désirs qui le portent vers le bas, son âme, perdant sa rectitude, s’incurve, et il ne voit plus que ce à quoi il pense sans cesse.
Faites retour sur vos cœurs, frères très chers, et examinez continuellement les pensées que vous ne cessez de rouler en votre esprit. L’un pense aux honneurs, un autre à l’argent, un autre encore à augmenter ses propriétés. Toutes ces choses sont basses, et quand l’esprit s’y investit, il s’infléchit, perdant sa rectitude. Et parce qu’il ne se relève pas pour désirer les biens célestes, il est comme la femme courbée, qui ne peut absolument pas regarder vers le haut.

7. Le texte poursuit : «Lorsque Jésus la vit, il l’appela et lui dit : ‹Femme, tu es délivrée de ton infirmité.› Et il lui imposa les mains; aussitôt, elle se redressa.» S’il l’a appelée et redressée, c’est qu’il l’a éclairée et aidée. Il appelle sans pour autant redresser, lorsque sa grâce nous illumine sans toutefois pouvoir nous aider, du fait de nos fautes. Souvent, en effet, nous voyons ce que nous devrions faire, mais nous ne l’accomplissons pas. Nous faisons des efforts, puis nous faiblissons. Le jugement de l’esprit voit bien la voie droite, mais la force manque pour le faire suivre d’œuvres. Cela fait partie de la peine due au péché : le don [de la grâce] nous rend capables de voir le bien, mais en rétribution de nos actes, nous nous trouvons détournés de ce que nous avons vu. Une faute répétée lie si bien l’âme qu’elle ne peut reprendre sa position droite. Elle fait des efforts, puis elle rechute : la faute où elle a persisté longtemps par sa volonté, elle y retombe par contrainte même quand elle ne le veut plus.
Le psalmiste a fort bien décrit notre courbure quand il a dit de lui -même comme figurant tout le genre humain : «J’ai été courbé et humilié à l’excès.»(Ps 38, 7). Il considérait que l’homme, bien que créé pour contempler la lumière d’en haut, a été jeté hors [du paradis] à cause de ses péchés, et que par suite, les ténèbres règnent en son âme, lui faisant perdre l’appétit des choses d’en haut et porter toute son attention vers celles d’en bas, en sorte qu’il ne désire nullement les biens du Ciel, et ne s’entretient en son esprit que de ceux de la terre. Et le psalmiste, souffrant de voir le genre humain, auquel il appartient, réduit à un tel état, s’est écrié en parlant de lui-même : «J’ai été courbé et humilié à l’excès.» Si l’homme, perdant de vue les choses du Ciel, ne pensait qu’aux nécessités de la chair, il serait sans doute courbé et humilié, mais non pourtant à l’excès.
Or, comme non seulement la nécessité fait déchoir ses pensées de la considération des choses d’en haut, mais qu’en outre le plaisir défendu le terrasse, il n’est pas seulement courbé, mais courbé à l’excès.
A ce sujet, un autre prophète affirme à propos des esprits impurs : «Ils ont dit à ton âme : Courbe-toi, que nous passions.» (Is 51, 23). Quand l’âme désire les biens d’en haut, elle se maintient droite, sans se courber aucunement vers le bas. Et les esprits malins, la voyant demeurer en sa droiture, ne peuvent passer par elle. En effet, passer consiste pour eux à semer en elle des désirs impurs. Ils lui disent donc : «Courbe-toi, que nous passions», car si elle ne s’abaisse pas elle - même à désirer les choses d’en bas, leur perver sité n’a aucune force contre elle, et ils ne peuvent passer par elle : l’inflexibilité qu’elle montre à leur égard, en s’appliquant aux choses d’en haut, la leur rend redoutable.

8. C’est nous, frères très chers, c’est nous qui livrons passage en nous aux esprits malins lorsque nous convoitons les choses de la terre, et que nous nous courbons pour rechercher les biens qui passent. Rougissons donc de convoiter ainsi les choses de la terre. Rougissons d’offrir le dos de notre esprit aux adversaires qui veulent y monter.
Celui qui est courbé regarde toujours la terre; et celui qui recherche les choses d’en bas oublie en vue de quelle récompense il a été racheté. D’où la prescription de Moïse interdisant absolument aux bossus d’être promus au sacerdoce (cf. Lv 21, 17-21). Or, nous tous qui avons été rachetés par le sang du Christ, nous sommes devenus les membres de ce Grand-Prêtre. C’est pourquoi Pierre nous déclare : «Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal.» (1 P 2, 9). Mais celui qui est bossu ne regarde que vers les choses d’en bas; il se voit donc écarté du sacerdoce, puisque celui qui n’a souci que des choses de la terre témoigne lui-même qu’il n’est pas membre du Grand-Prêtre.gregoire-le-grand.jpg
A ce sujet encore, le peuple fidèle se voit interdire de manger les poissons qui n’ont pas de nageoires [de petites ailes]. Car les poissons munis de nageoires et d’écailles ont coutume de sauter hors de l’eau. Que représentent donc ces poissons ailés, sinon les âmes des élus? Il n’y a assurément que les âmes soutenues à présent par les nageoires de leurs vertus qui passent dans le corps de l’Eglise du Ciel : elles connaissent l’art de sauter [hors de l’eau] par le désir du Ciel, en se portant avidement vers les choses d’en haut par la contemplation, même si elles retombent ensuite de nouveau sur elles-mêmes par le poids de leur nature mortelle.

Ainsi, frères très chers, si nous avons maintenant reconnu les biens de la patrie céleste, prenons en horreur notre courbure. Gardons devant les yeux la femme courbée et l’arbre sans fruit. Rappelons-nous le mal que nous avons commis, et mettons une hotte de fumier à la racine de notre cœur, afin que cela même qui nous répugnait ici-bas dans la pénitence nous fasse porter un jour, par son action fertilisante, le fruit de la récompense. Et si nous ne pouvons pratiquer la perfection des vertus, Dieu lui -même se réjouit de nous voir le déplorer. Nous lui serons agréables par le commencement même de notre justice, nous qui nous punissons des actions injustes que nous avons commises. Et nos pleurs seront de courte durée, puisque des joies éternelles auront bientôt fait d’essuyer nos larmes passagères, par Notre -Seigneur Jésus- Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

Cette semaine à l'église Sainte-Catherine : un programme pour préparer son coeur à la Toussaint

Lundi 27 octobre 2014WP_20140320_15_04_02_Smart-copie-1.jpg

18h00 : Messe
18h45 : Adoration du Très Saint Sacrement

Mardi 28 octobre 2014 Fête de Saint Simon et Saint Jude, apôtres

11h50 : Chapelet
12h15 : Messe
17h00 : Adoration du Très Saint-Sacrement et confessions
17h30 : Chapelet
18h00 : Messe
18h45 : Adoration du Très Saint-Sacrement

Mecredi 29 octobre 2014

11h50 : Chapelet
12h15 : Messe
17h00 : Adoration du Très Saint-Sacrement et confessions
17h30 : Chapelet
18h00 : Messe
18h45 : Adoration du Très Saint-Sacrement

Jeudi 30 octobre 2014

11h50 : Chapelet
12h15 : Messe
17h00 : Adoration du Très Saint-Sacrement et confessionsSolennit%C3%A9-de-la-Toussaint.jpg
17h30 : Chapelet
18h00 : Messe
18h45 : Adoration du Très Saint-Sacrement

Vendredi 31 octobre 2014

11h50 : Chapelet
12h15 : Messe
17h00 : Adoration du Très Saint-Sacrement et confessions
17h30 : Chapelet
18h00 : Messe
18h45 : Adoration du Très Saint-Sacrement

Samedi 1 novembre 2014 Solennité de la Toussaint

10h30 : Grand-Messe solennelle
18h00 : Grande veillée de prière, adoration et confessions

Dimanche 2 novembre 2014 XXXIe dimanche du Temps Ordinaire,
Commémoration de tous les fidèles défunts
Grande journée de prière pour tous nos morts

8h00 : Messe
8h45 : Chapelet
10h30 : Grand-Messe solennelle
17h30 : Chapelet
18h00 : Messe

 

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