23/04/2017
Dimanche de la divine Miséricorde
Quels sont les différents noms traditionnels pour ce dimanche ?
Ce dimanche avait trois noms différents :
- "Octave de Pâques" ou "Pâques closes" : parce que ce jour est le huitième après Pâques.
- Dimanche in albis depositis : en souvenir de la cérémonie de la veille, où les néophytes avaient déposé leurs vêtements blancs.
- Dimanche de Quasimodo : en raison des premiers mots de l'introït.
Pourquoi l'appelle-t-on aussi "dimanche de la divine miséricorde" ?
Comme pour plusieurs autres fêtes, notre Seigneur a lui-même demandé, par l'intermédiaire d'une sainte religieuse (sainte Faustine), que soit instituée ce dimanche la fête de la divine miséricorde. Le pape Jean-Paul II y a répondu en l'an 2000.
"Je désire que la fête de la miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde ; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition ; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces ; qu'aucune âme n'ait peur de s'apporcher de moi, même si ses péchés sont comme de l'écarlate. " (Jésus à Sainte Faustine)
Qu'est-ce que la Miséricorde ?
Selon l'étymologie, c'est un cœur qui se penche vers la misère. C'est le cœur de Dieu qui se penche vers ses créatures pour les ramener à Lui et ls serrer dans son cœur. "La miséricorde est le noyau central du message évangélique, c'est le nom même de Dieu, le visage par lequel il s'est révélé dans l'ancienne Alliance et pleinement en Jésus-Christ, incarnation de l'Amour créateur et rédempteur." (Benoît XVI)
Comment la recevoir ?
Pour recevoir la miséricorde, nous devons reconnaître nos fautes et les regretter, avec le ferme propos de nous en corriger. Le meilleur moyen pour la recevoir étant de l'exercer soi-même envers les autres : par des actes, des paroles ou la prière. "Si l'âme ne fait aucun acte de miséricorde quel qu'il soit, elle n'obtiendra pas ma miséricorde au jour du Jugement. Oh, si les âmes savaient amasser les trésors éternels, elles ne seraient pas jugées : elles devanceraient mon jugement par la miséricorde. " (Jésus à sainte Faustine)
Quelle prière Jésus nous a-t-il enseignée ?
Jésus a enseigné à Sainte Faustine un chapelet particulier. Quiconque le dira sera l'objet d'une grande miséricorde à l'heure de sa mort. On peut le réciter sur un chapelet ordinaire avec les prières usuelles au début : Notre Père.. puis :
- sur les gros grains : "Père Éternel, je vous offre le Corps et le Sang, l'Âme et la Divinité de votre Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier."
- sur les petits grains : "Par sa douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier."
- pour terminer, 3 fois : "Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, ayez pitié de nous et du monde entier."
"Plus la misère de l'âme est grande, plus celle-ci aura droit à ma miséricorde... La source de ma miséricorde a été largement ouverte sur la Crois par la blessure de la lance, et depuis elle coule pour toutes les âmes, sans aucune exception." (Paroles de Jésus à Sainte Faustine)
Source : Missel quotidien complet. Editions Sainte-Madelein - Le Barroux, 2013.
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25/12/2016
Jan Wański - Missa de Nativitate Domini
06:00 Publié dans Liturgie: actualité, Vidéos | Lien permanent | Commentaires (0)
24/12/2016
Missa In Nocte - Missa solemnis in Nativitate Domini
Messe de la Nuit en la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, célébrée le 24 décembre 2014 en l'église Saint-Michel de Belváros à Budapest, Hongrie, par les Chanoines Prémontrés de Gödöllöi.
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27/11/2016
Iniquitátes nóstræ quasi véntus abstulérunt nos...
PRIÈRE PENDANT L’AVENT.
(Tirée du prophète Isaïe.)
Roráte caéli désuper,et núbes plúant jústum.
Ne irascáris Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis : ecce cívitas Sáncti fácta est desérta :
Síon desérta fácta est : Jerúsalem desoláta est : dómus sanctificatiónis túæ et glóriæ túæ, ubi laudavérunt te pátres nóstri.
Roráte caéli désuper,et núbes plúant jústum
Peccávimus, et fácti súmus tamquam immúndus nos, et cecídimus quasi fólium univérsi :
et iniquitátes nóstræ quasi véntus abstulérunt nos : abscondísti faciem túam a nóbis, et allisísti nos in mánu iniquitátis nóstræ.
Roráte caéli désuper, et núbes plúant jústum.
Víde Dómine afflictiónem pópuli túi, et mítte quem missúrus es : emítte Agnum dominatórem térræ, de Pétra desérti ad móntem fíliæ Síon : ut áuferat ípse júgum captivitátis nóstræ.
Roráte caéli désuper,et núbes plúant jústum.
Consolámini, consolámini, pópule méus : cito véniet sálus túa : quare mæróre consúmeris,
quia innovávit te dólor? Salvábo te, nóli timére, égo enim sum Dóminus Déus túus,
Sánctus Israël, Redémptor túus
Roráte caéli désuper, et núbes plúant jústum.
Cieux, répandez votre rosée ; et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
Ne vous irritez plus, Seigneur, ne vous souvenez plus désormais de notre iniquité. Voilà que la cité du Saint est devenue déserte, Sion est dans la solitude, Jérusalem est désolée, cette maison consacrée à votre culte et à votre gloire, où nos pères ont chanté vos louanges.
Cieux, répandez votre rosée ; et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
Nous avons péché, et nous sommes devenus comme le lépreux ; et nous sommes tous tombés comme la feuille ; et comme un vent impétueux, nos iniquités nous ont enlevés et dispersés. Vous avez caché votre face à nos regards, et vous nous avez brisés par la main de notre iniquité.
Cieux, répandez votre rosée ; et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
Voyez, Seigneur, l’affliction de votre peuple, et envoyez Celui que vous devez envoyer. Faites sortir l’Agneau qui doit dominer sur la terre ; qu’il s’élance de la pierre du désert sur la montagne de la fille de Sion, afin qu’il enlève lui-même le joug de notre captivité.
Cieux, répandez votre rosée ; et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
Console-toi, console-toi, ô mon peuple ! bientôt viendra ton salut : pourquoi te consumes-tu dans la tristesse ? Pourquoi la douleur s’est-elle emparée de toi ? Je te sauverai, ne crains point : car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
Cieux, répandez votre rosée ; et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.
Source : Dom Guéranger, L'Année liturgique, L'Avent.
Jérusalem, ou Sion, est la figure de l'Église.
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14/01/2015
L'Enfant Jésus de Prague
La statuette de l’Enfant Jésus en cire, revêtue de tenues brodées par des fidèles en signe d’action de grâce, serait originaire d’Espagne. Apportée à Prague en 1620, elle a été offerte aux Carmélites.
Elle a servi de support à la dévotion envers l’enfance du Christ et a été accompagnée de nombreux faits miraculeux.
Une chapelle conçue pour abriter la statue a été inaugurée le 14 janvier 1644, fête du Saint Nom de Jésus et, malgré quelques silences, la dévotion s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
Paul Claudel fut ambassadeur à Prague entre 1909 et 1911. C’est à cette occasion, qu’il écrivit ce très beau poème.
Il neige. Le grand monde est mort sans doute. C’est décembre.
Mais qu’il fait bon, mon Dieu, dans la petite chambre !
La cheminée emplie de charbons rougeoyants
Colore le plafond d’un reflet somnolent,
Et l’on n’entend que l’eau qui bout à petit bruit.
Là-haut sur l’étagère, au-dessus des deux lits,
Sous son globe de verre, couronne en tête,
L’une des mains tenant le monde, l’autre prête
À couvrir ces petits qui se confient à elle,
Tout aimable dans sa grande robe solennelle
Et magnifique sous cet énorme chapeau jaune,
L’Enfant Jésus de Prague règne et trône.
Il est tout seul devant le foyer qui l’éclaire
Comme l’hostie cachée au fond du sanctuaire,
L’Enfant-Dieu jusqu’au jour garde ses petits frères.
Inentendue comme le souffle qui s’exhale,
L’existence éternelle emplit la chambre, égale
À toutes ces pauvres choses innocentes et naïves !
Quand il est avec nous, nul mal ne nous arrive.
On peut dormir, Jésus, notre frère, est ici.
Il est à nous, et toutes ces bonnes choses aussi :
La poupée merveilleuse, et le cheval de bois,
Et le mouton sont là, dans ce coin tous les trois.
Et nous dormons, mais toutes ces bonnes choses sont à nous !
Les rideaux sont tirés… Là-bas, on ne sait où,
Dans la neige et la nuit sonne une espèce d’heure.
L’enfant dans son lit chaud comprend avec bonheur
Qu’il dort et que quelqu’un qui l’aime bien est là,
S’agite un peu, murmure vaguement, sort le bras,
Essaye de se réveiller et ne peut pas.
Paul Claudel.
> Source : Saint François Xavier à Paris
Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 9-10
> Sanctuaire de l'Enfant-Jésus de Prague à Bruxelles
> Sanctuaire de l'Enfant-Jésus de Prague à Horion-Hozémont (Belgique)
Autres poèmes de Paul Claudel publiés sur Espérance Nouvelle :
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06/01/2015
L'Epiphanie par Paul Claudel
En ce petit matin de l’An tout neuf, quand le givre sous les pieds est criant comme du cristal,
Et que la terre en brillant, future, apparaît dans son vêtement baptismal,
Jésus, fruit de l’ancien Désir, maintenant que Décembre est fini,
Se manifeste, qui commence, dans le rayonnement de l’Epiphanie.
Et l’attente pourtant fut longue, mais les deux autres avec Balthazar
A travers l’Asie et le démon cependant se sont mis en marche trop tard
Pour arriver avant la fin de ce temps qui précède Noël,
Et ce qui les entoure, c’est déjà le Six de l’Année nouvelle !
Voici l’étoile qui s’arrête, et Marie avec son Dieu entre les bras qui célèbre !
Il est trop tard maintenant pour savoir ce que c’est que les ténèbres !
Il n’y a plus qu’à ouvrir les yeux et regarder,
Car le Fils de Dieu avec nous, voici déjà le douzième jour qu’il est né !
Gaspard, Melchior et le troisième offrent les présents qu’ils ont apportés.
Et nous, regardons avec eux Jésus-Christ, en ce jour, qui nous est triplement manifesté.
Le mystère premier, c’est la proposition aux Rois qui sont en même temps les Sages.
Car, pour les pauvres, c’est trop simple, et nous voyons qu’autour de la Crèche le paysage
Tout d’abord avec force moutons ne comporte que des bonnes femmes et des bergers
Qui d’une voix confessent le Sauveur sans aucune espèce de difficulté.
Ils sont si pauvres, que cela change à peine le bon Dieu,
Et son Fils, quand il naît, se trouve comme chez Lui avec eux.
Mais avec les Savants et les Rois, c’est une bien autre affaire !
Il faut, pour en trouver jusqu’à trois, remuer toute la terre.
Encore est-il que ce ne sont pas les plus illustres ni les plus hauts,
Mais des espèces de magiciens pittoresques et de petits souverains coloniaux.
Et ce qu’il leur a fallu pour se mettre en mouvement, ce n’est pas une simple citation,
C’est une étoile du Ciel même qui dirige l’expédition,
Et qui se met en marche la première au mépris des Lois astronomiques
Spécialement insultées pour le plus grand labeur de l’Apologétique.
Quand une étoile qui est fixe depuis le commencement du monde se met à bouger,
Un roi, et je dirai même un savant, quelquefois peut consentir à se déranger.
C’est pourquoi Joseph et Marie un matin voient s’amener Gaspard, Melchior et Balthazar,
Qui, somme toute, venant de si loin, ne sont pas plus de douze jours en retard.
Mère de Dieu, favorablement accueillez ces personnes honnêtes
Qui ne doutent pas un seul moment de ce qu’elles ont vu au bout de leurs lunettes.
Et ce qu’ils vous apportent à grand labeur du fond de la Perse ou de l’Abyssinie,
Tout de même ce sont des présents de grand sens et de grand prix :
L’or (qu’on obtient aujourd’hui avec les broyeurs et le cyanure),
Et qui est l’étalon même de la Foi sans nulle fraude ni rognure ;
La myrrhe, arbuste rare dans le désert qu’il a fallu tant de peines pour préserver,
Dont le parfum sépulcral et amer est le symbole de la Charité ;
Et pincée de cendre immortelle soustraite à tant de bûchers,
L’unique once d’encens, c’est l’Espoir, que Melchior est venu vous apporter,
Au moyen de mille voitures et de deux cent quatre-vingts chameaux à la file,
Qui sans aucune exception ont passé par le trou d’une aiguille
La deuxième Epiphanie de Notre-Seigneur, c'est le jour de Son baptême dans le Jourdain.
L'eau devient un sacrement par la vertu du Verbe qui S'y joint.
Dieu nu entre aux fonts de ces eaux profondes où nous sommes ensevelis.
Comme elles Le font un avec nous, elles nous font Un avec Lui.
Jusqu'au dernier puits dans le désert, jusqu'au trou précaire dans le chemin,
Il n'est pas une goutte d'eau désormais qui ne suffise à faire un chrétien,
Et qui, communiquant en nous à ce qu'il y a de plus vital et de plus pur,
Intérieurement pour le Ciel ne féconde l'astre futur.
Comme nous n'avons point de trop dans le Ciel de ces gouffres illimités
Dont nous lisons que la Terre à la première ligne du Livre fut séparée,
Le Christ à son âge parfait entre au milieu de l'Humanité,
Comme un voyageur altéré à qui ne suffirait pas toute la mer.
Pas une goutte de l'Océan où il n'entre et qui ne Lui soit nécessaire.
« Viderunt te Aquœ, Domine », dit le Psaume. Nous Vous avons connu !
Et quand du milieu de nous de nouveau Vous émergez ivre et nu,
Votre dernière langueur avant que Vous ne soyez tout-à-fait mort,
Votre dernier cri sur la Croix est que Vous avez soif encore !
Et le troisième mystère précisément, c'est à ce repas de noces en Galilée,
(Car la première fois qu'on Vous voit, ce n'est pas en hôte, mais en invité),
Quand Vous changeâtes en vin, sur le mot à mi-voix de Votre Mère,
L'eau furtive récelée dans les dix urnes de pierre.
Le marié baisse les yeux, il est pauvre, et la honte le consterne :
Ce n'est pas une boisson pour un repas de noces que de l'eau de citerne!
Telle qu'elle est au mois d'août, quand les réservoirs ne sont pas grands,
Toute pleine de saletés et d'insectes dégoûtants.
(Tels les sombres collégiens qui sablent comme du Champagne
Tout Ernest Havet liquéfié dans les fioles de la Saint-Charlemagne !)
Un mot de Dieu suffit à ces vendanges dans le secret,
Pour que notre eau croupie se change en un vin parfait.
Et le vin d'abord était plat, à la fin voici le meilleur !
C'est bien. Ce que nous avons reçu, nous Vous le rendrons tout-à-l'heure.
Et Vous direz si ce n'est pas le meilleur que nous avons réservé pour la fin,
Ce nectar sur une sale éponge, tout trempé de lie et de fiel,
Qu'un commissaire de police Vous offre pour faire du zèle !
L'Epiphanie du jour est passée et il ne nous reste plus que celle de la nuit,
Où l'on fait voir aux enfants les Mages qui redescendent vers leur pays,
Par un chemin différent, tous les trois en une ligne oblique.
C'est un grand ciel nu d'hiver avec tous ses astres et astérisques,
Un de ces ciels, blanc sur noir, comme il en fonctionne au dessus de la Chine du Nord et de la Sibérie,
Avec six mille étoiles de toutes leurs forces les plus grosses, qui palpitent et qui télégraphient !
Quel est parmi tant de soleils celui qu'un ange arracha comme une torche au hasard.
Pour éclairer le chemin où procèdent les trois Vieillards ?
On ne sait pas. La nuit est redevenue la même et tout brûle de toutes parts en silence.
Le livre illisible du Ciel jusqu'à la tranche est ouvert en son irrésistible évidence.
Salut, grande Nuit de la Foi, infaillible Cité astronomique !
C'est la Nuit, et non pas le brouillard, qui est la patrie d'un catholique,
Le brouillard qui aveugle et qui asphyxie, et qui entre par la bouche et les yeux et par tous les sens,
Où marchent sans savoir où ils sont l'incrédule et l'indifférent,
L'aveugle et l'indifférent dans le brouillard sans savoir où ils sont et qui ils sont,
Espèces d'animaux manques incapables du Oui et du Non !
Voici la nuit mieux que le jour qui nous documente sur la route
Avec tous ses repères à leur place et ses constellations une fois pour toutes,
Voici l'An tout nouveau, le même, qui se lève, avec ses millions d'yeux tout autour vers le point polaire,
Ton siège au milieu du Ciel, ô Marie, Étoile de la Mer !
Paul Claudel
Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 11-18.
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28/12/2014
St Bernard : Sermon de la Messe en l'honneur des saints Innocents
1. Béni soit le Seigneur Dieu, qui vient au nom de Dieu et qui a lui parmi nous. Béni soit son nom de gloire qui est aussi un nom de sainteté, le fruit saint des entrailles de Marie n'est pas venu pour rien, mais il a répandu parmi nous, avec une grande abondance, le nom et la grâce de la sainteté. C'est par lui, en effet, qu'Etienne est saint, que Jean est saint, que les Innocents sont saints, Aussi n'est-ce point sans raison que trois fêtes solennelles font suite à la fête de Noël, c'est non-seulement pour que notre piété trouve un aliment dans cette succession non interrompue de fêtes, mais pour que nous comprenions bien qu'elles sont comme un écoulement, comme un fruit de la fête même de Noël. En effet, chacune de ces solennités nous rappelle trois sortes de sainteté auxquelles il serait bien difficile, je pense, d'en ajouter une quatrième, du moins parmi les hommes. Saint Etienne nous offre l'exemple d'un martyr où le fait et la volonté se trouvent réunis ; saint Jean n'eut que la volonté du martyre et les saints Innocents n'en eurent que le fait. Tous ont bu le calice du salut, l'un en esprit et en vérité, l'autre en esprit et les derniers en vérité. Le Seigneur avait dit à Jacques et à Jean. « Vous boirez en effet mon calice »(Matt. XX, 23), or il n'est pas possible de douter qu'il voulait leur parler du calice de sa passion. Lorsque s'adressant à Pierre, il lui dit : « Suivez-moi »(Joan. XXI, 20) il l'engageait évidemment à le suivre dans la voie de sa passion. « Mais lui, se retournant, voit venir après lui, le disciple que Jésus aimait, » et qui le suivait beaucoup moins encore, en marchant sur ses pas qu'en volant par le coeur à sa suite. Ainsi donc saint Jean but en effet le calice du salut, et suivit le Seigneur aussi bien que saint Pierre, bien que d'une manière différente; car s'il demeura sans souffrir effectivement dans son corps la passion du Seigneur, ce fut par suite d'une disposition toute divine, comme le Seigneur le dit expressément lui même en ces termes : «Quant à lui, je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je revienne (Ibidem. 22). » C'est comme s'il avait dit : il veut me suivre ainsi, mais moi je veux qu'il reste comme il est.
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26/12/2014
"Laissons-nous Dieu nous aimer ?" Homélie du Pape François lors de la Messe de la nuit de la Nativité
MESSE DE LA NUIT
SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique vaticane
Mercredi 24 décembre 2014
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). « L’ange du Seigneur se présenta devant eux [les pasteurs] et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » (Lc 2, 9). C’est ainsi que la liturgie de cette sainte nuit de Noël nous présente la naissance du Sauveur : comme une lumière qui pénètre et dissout l’obscurité la plus dense. La présence du Seigneur au milieu de son peuple efface le poids de la défaite et la tristesse de l’esclavage, et instaure la joie et l’allégresse.
Nous aussi, en cette nuit sainte, nous sommes venus dans la maison de Dieu en traversant les ténèbres qui enveloppent la terre, mais guidés par la flamme de la foi qui éclaire nos pas et animés par l’espérance de trouver la ‘‘grande lumière’’. En ouvrant notre cœur, nous avons, nous aussi, la possibilité de contempler le miracle de cet enfant-soleil qui éclaircit l’horizon en surgissant d’en-haut.
L’origine des ténèbres qui enveloppent le monde se perd dans la nuit des temps. Repensons au moment obscur où a été commis le premier crime de l’humanité, quand la main de Caïn, aveuglé par la jalousie, a frappé à mort son frère Abel (cf. Gn 4, 8). Ainsi, le cours des siècles a été marqué par des violences, des guerres, la haine et des abus. Mais Dieu, qui avait placé ses propres attentes en l’homme fait à son image et à sa ressemblance, attendait. Dieu attendait. Il a attendu tellement longtemps que peut-être à un certain moment il aurait dû renoncer. Mais Il ne pouvait renoncer, il ne pouvait pas se renier lui-même (cf. 2 Tm 2, 13). C’est pourquoi, Il a continué à attendre avec patience face à la corruption des hommes et des peuples. La patience de Dieu, Comme il est difficile de comprendre cela : la patience de Dieu envers nous !
Au long du chemin de l’histoire, la lumière qui perce l’obscurité nous révèle que Dieu est Père et que sa patiente fidélité est plus forte que les ténèbres et la corruption. C’est en cela que consiste l’annonce de la nuit de Noël. Dieu ne connaît pas d’accès de colère et l’impatience ; Il est toujours là, comme le père de la parabole du fils prodigue, dans l’attente d’entrevoir de loin le retour du fils perdu ; et chaque jour, avec patience. La patience de Dieu.
La prophétie d’Isaïe annonce l’apparition d’une immense lumière qui perce l’obscurité. Elle naît à Bethléem et elle est accueillie par les tendres mains de Marie, par l’affection de Joseph, par l’étonnement des bergers. Quand les anges ont annoncé aux bergers la naissance du Rédempteur, ils l’ont fait avec ces paroles : ‘‘Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12). Le ‘‘signe’’ c’est justement l’humilité de Dieu, l’humilité de Dieu portée à l’extrême ; c’est l’amour avec lequel, cette nuit, il a assumé notre fragilité, notre souffrance, nos angoisses, nos désirs et nos limites. Le message que tous attendaient, le message que tous cherchaient dans la profondeur de leur âme, n’était autre que la tendresse de Dieu : Dieu qui nous regarde avec des yeux pleins d’affection, qui accepte notre misère, Dieu amoureux de notre petitesse.
En cette sainte nuit, tandis que nous contemplons l’Enfant Jésus qui vient de naître et d’être déposé dans une mangeoire, nous sommes invités à réfléchir. Comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ? Est-ce que je me laisse rejoindre par lui, est-ce que je me laisse embrasser, ou bien est-ce que je l’empêche de s’approcher ? ‘‘Mais je cherche le Seigneur’’ – pourrions-nous rétorquer. Toutefois, la chose la plus importante n’est pas de le chercher, mais plutôt de faire en sorte que ce soit Lui qui me cherche, qui me trouve et qui me caresse avec amour. Voici la question que nous pose l’Enfant par sa seule présence : est-ce que je permets à Dieu de m’aimer ?
Et encore : avons-nous le courage d’accueillir avec tendresse les situations difficiles et les problèmes de celui qui est à côté de nous, ou bien préférons-nous les solutions impersonnelles, peut-être efficaces mais dépourvues de la chaleur de l’Évangile? Combien le monde a besoin de tendresse aujourd’hui ! Patience de Dieu, proximité de Dieu, tendresse de Dieu.
La réponse du chrétien ne peut être différente de celle que Dieu donne à notre petitesse. La vie doit être affrontée avec bonté, avec mansuétude. Quand nous nous rendons compte que Dieu est amoureux de notre petitesse, que lui-même se fait petit pour mieux nous rencontrer, nous ne pouvons pas ne pas lui ouvrir notre cœur et le supplier : ‘‘Seigneur, aide-moi à être comme toi, donne-moi la grâce de la tendresse dans les circonstances les plus dures de la vie, donne-moi la grâce de la proximité face à toute nécessité, de la douceur dans n’importe quel conflit’’.
Chers frères et sœurs, en cette nuit sainte, contemplons la crèche : là, ‘‘le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière’’ (Is 9, 1). Les gens simples, les gens disposés à accueillir le don de Dieu, l’ont vue. Au contraire, les arrogants, les orgueilleux, ceux qui établissent les lois selon leurs propres critères personnels, ceux qui assument des attitudes de fermeture, ne l’ont pas vue. Regardons la crèche et prions, en demandant à la Vierge Mère : ‘‘ Ô Marie, montre-nous Jésus’’.
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20/12/2014
Les grandes Antiennes Ô
Féries majeures
Introduites dans la liturgie romaine au VIIIe s., les grandes antiennes en « Ô », en latin antiphonae majores, sont chantées avant et après le Magnificat, aux vêpres quotidiennes de la semaine précédant Noël. On les appelle ainsi car elles commencent toutes par « Ô » (le vocatif latin). Elles s'adressent au Christ qui va naître, et contiennent de nombreuses références bibliques, vétéro et néo-testamentaires. Chacune comporte trois éléments : un titre messianique pris dans les livres sapientiaux ou prophétiques ; une allusion à un fait de la première Alliance préfigurant ce qui va s’accomplir en Jésus ; une prière exprimant le désir de la venue du Messie en la personne de Jésus. Ces antiennes sont une méditation chantée à travers laquelle l’Église exprime l’attente du Sauveur à la lumière de l’histoire du salut.
Les initiales des titres messianiques, dans leur formulation latine comme dans la traduction française, forment un acrostiche. Si on les lit en remontant du 23 au 17 décembre, on obtient l’expression :
ERO CRAS, ce qui signifie : « demain je serai là »
En chant grégorien, elles sont toutes du deuxième mode, qui exprime l'attente de Dieu, et elles se terminent le 23 décembre, la veille de la fête de Noël, célébrant ainsi la naissance de Jésus-Christ.
« L’instant choisi pour faire entendre ce sublime appel à la charité du Fils de Dieu, est l’heure des Vêpres, parce que c’est sur le Soir du monde, vergente mundi vespere, que le Messie est venu. On les chante à Magnificat, pour marquer que le Sauveur que nous attendons nous viendra par Marie. On les chante deux fois, avant et après le Cantique, comme dans les fêtes Doubles, en signe de plus grande solennité ; et même l’usage antique de plusieurs Églises était de les chanter trois fois, savoir : avant le Cantique lui-même, avant Gloria Patri, et après Sicut erat. Enfin, ces admirables Antiennes, qui contiennent toute la moelle de la Liturgie de l’Avent, sont ornées d’un chant plein de gravité et de mélodie ; et les diverses Églises ont retenu l’usage de les accompagner d’une pompe toute particulière, dont les démonstrations toujours expressives varient suivant les lieux. Entrons dans l’esprit de l’Église et recueillons-nous, afin de nous unir, dans toute la plénitude de notre cœur, à la sainte Église, lorsqu’elle fait entendre à son Époux ces dernières et tendres invitations, auxquelles il se rend enfin. » (Dom Guéranger, l’année liturgique)
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03/12/2014
Saint François Xavier par Paul Claudel
(poème dédié par P. Claudel, NdEspN) A Francis Jammes pour sa fête.
Après Alexandre le Grand et ce Bacchus dont
parle la poésie,
Voici François, le troisième, qui se met en route
vers l'Asie,
Sans phalange et sans éléphants, sans armes et
sans armées,
Et non plus roi dans le grand bond des chiens
de guerre, et radieux, et couronné,
Le plus haut parmi la haute paille de fer et le
raisin d'Europe entre les doigts,
Mais tout seul, et petit, et noir, et sale, et
tenant fort la Croix !
Il s'est fait un grand silence sur la mer et le
bateau vogue vers Satan.
Déjà de ce seuil maudit il sort un souffle
étouffant.
Voici l'Enfer de toutes parts et ses peuples qui
marchent sans bruit,
Le Paradis de désespoir qui sent bon, et qui
hurle et qui tape dans la nuit !
D'un côté l'Inde, et le Japon là-bas, et la Chine,
et les grandes Iles putrides,
L'Inde tendue vers en bas, fumante de bûchers
et de pyramides,
Dans le cri des animaux fossoyeurs et l'odeur
de vache et de viande humaine,
(Noire damnée dans ton bourreau convulsive
fondue d'une soudure obscène,
O secret de la torture et profondeur du blas-
phème !)
D'un côté les millions de l'Asie, l'hoirie du
Prince de ce Monde,
(Et le trois fois infâme Bouddha tout blanc
sous la terre allongé comme un Ver immonde !)
D'un côté l'Asie jusqu'au ciel et profonde
jusqu'à l'Enfer !
(Il vient un souffle, il passe une risée sur la
mer) —
De l'autre ce bateau sur la mer un point noir !
et sur le pont
Sans une pensée pour le port, sans un regard
pour l'horizon,
Un prêtre en gros bas troués à genoux devant
le mât,
Lisant l'Office du jour et la lettre de Loyola.
Maintenant depuis Goa jusqu'à la Chine et
depuis l'Ethiopie jusqu'au Japon,
Il a ouvert la tranchée partout et tracé la
circonvallation.
Le diable n'est pas si large que Dieu, l'Enfer
n'est pas si vaste que l'Amour,
Et Jéricho après tout n'est pas si grande que
l'on n'en fasse le tour.
Il a reconnu tous les postes et levé l'enseigne
obsidionale;
Son corps pour l'éternité insulte à la porte
principale.
Il barre toutes les issues, il presse à toutes les
entrées de Sodome ;
L'immense Asie tout entière est cernée par ce
petit homme.
Plus pénétrant que la trompette et plus supé-
rieur que le tonnerre,
Il a cité la foule enfermée et proclamé la
lumière.
Voici la mort de la mort et l'arme au cœur de
la Géhenne,
La morsure au cœur de l'inerte Enfer pour qu'il crève et pourrisse sur lui-même !
François, capitaine de Dieu, a fini ses cara-
vanes ;
Il n'a plus de souliers à ses pieds et sa chair est plus usée que sa soutane. Il a fait ce qu'on lui avait dit de faire, non point tout, mais ce qu'il a pu : Qu'on le couche sur la terre, car il n'en peut plus. Et c'est vrai que c'est la Chine qui est là, et c'est vrai qu'il n'est pas dedans : Mais puisqu'il ne peut pas y entrer, il meurt devant. II s'étend, pose à côté de lui son bréviaire, Dit : Jésus ! pardonne à ses ennemis, fait sa prière, Et tranquille comme un soldat, les pieds joints et le corps droit, Ferme austèrement les yeux et se couvre du signe de la Croix.
Source: Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 119-122.
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