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08/06/2014

Pentecôte: Veni Sancte Spiritus

Chanté par les moines bénédictins de Santo Domingo de Silos. Notations grégoriennes du Liber Usualis (1961), pp. 880-881.

30/05/2014

Évangilisation de rue et liturgie sacrée à dimension universelle: le duo gagnant

Schola Saint Maur | 23 mai 2014

Évangilisation sur le marché

En ce samedi matin, le 17ème jour de ce joli mois de mai, l’église ***, place ***, attend patiemment 9h30. A cette heure, l’abbé *** célèbre la messe, la partie chantée étant assurée par la Schola revêtue de burnous pour cette belle occasion.

La Schola revêtue de « burnous »

Retardés par des travaux autoroutiers, un trio de missionnaires estampillés Mission Angelus – Lyon rejoint la célébration eucharistique au moment de la consécration. La liturgie, de forme ordinaire, dite en latin, devient une entrée en matière indispensable pour la tâche qui nous attend. Se mettre en présence de Dieu, laisser mijoter la chair et le sang en notre âme, pour mieux faire cogiter l’Esprit Saint en notre esprit, c’est s’armer du bouclier de la Foi, revêtir l’armure de Dieu et mettre le casque du Salut (Eph 6).

Après l’église, le marché de la place *** nous attend impatiemment. En chemin, Pierre-Abdallah apostrophe en arabe quelques passants, de son ton joyeux et avenant. Pierre-Abdallah, qui fait partie de Mission Angélus Paris, a d’abord été pasteur dans l’église évangélique d’Algérie, avant d’être reçu dans l’Église Catholique Romaine plus récemment.

Nous arrivons quelques minutes plus tard au marché, où nous sommes accueillis par des jeunes filles en tee-shirt estampillés TATI. Nous nous divisons en binômes, l’un composé de François-Xavier et moi-même, Hubert, l’autre d’Alexis et Pierre-Abdallah.

Le contact est facile sous le soleil printanier. Les gens ont l’air de venir à nous. Il suffit d’un regard pour déclencher un bonjour, puis des conversations très riches. Pierre-Abdallah aborde un premier badaud en arabe et après quelques minutes ils échangent leur numéro de téléphone. Il s’appelle Abdel Aziz.

François-Xavier est abordé par Jilali, qui devient un habitué et qui s’interroge sur des sujets existentiels passionnants. Pour ma part, j’engage la conversation avec un autre homme qui a déjà eu affaire à notre groupe. Il me demande d’abord si nous sommes des témoins de Jéhovah. Il a l’air de se sentir en confiance quand je lui dis que nous sommes catholiques.

Rendre compte de l’Espérance qui est en nous.

Alexis et P-Abdallah sont en grande discussion avec deux jeunes filles. Une jeune bosniaque musulmane, Ismeta, qui dit ne pas croire en Dieu mais qui accepte néanmoins que Pierre-Abdallah et moi-même prient pour elle. Elle souffre de sclérose en plaques. Kheira, sa compagne, clame qu’elle connaît des prêtres et des chrétiens qui sont engagés dans le dialogue islamo-chrétien. Kheira est très étonné de voir un chrétien issu de l’islam. Ca lui semble inconcevable. Elle reviendra plus tard seule pour chercher à revoir Pierre-Abdallah.

Avant de repartir, Alexis et Pierre-Abdallah parlent avec Walid, jeune kabyle musulman, qui nous donne son numéro de téléphone pour qu’on le contacte, au cas où nous organisions une conférence.

Après leur départ, Kheira revient seule. Je lui prend son numéro de téléphone et lui dis que je le donnerai à Pierre-Abdallah qui la recontactera. Elle a vraiment l’air fascinée par lui, mais elle reste avec moi et continue de poser des questions sur la foi. Elle a une telle soif qu’il me semble impossible à l’étancher. Au cours de notre long échange, elle me demande si je peux l’éclairer sur une réponse que lui a faite le prêtre de *** à une de ses questions. Ce prêtre, du groupe des dialogueurs qu’elle connaît lui a dit qu’il y a eu le judaïsme, puis le christianisme, puis l’islam.. Il lui répondait à une question sur la possibilité de se convertir de l’islam au christianisme…

Sur ce, Brahim arrive pour nous saluer chaleureusement. Il nous présente sa femme et discute avec FX. Puis Jilali réapparaît pour clarifier certains points abordés précédemment. Abordés et presque débordés…. ! Seigneur, viens à notre aide !

Hubert. Mission Angelus – Lyon.      http://www.missionangelus.org

29/05/2014

Pourquoi le latin est-il la langue liturgique et officielle de l'Eglise ?

Aleteia | 28 mai 2014

Eclairage du Père Julio de la Vega-Hazas, professeur de théologie morale, sur l'usage du latin dans l'Eglise.

topicPourquoi le latin est-elle la langue liturgique officielle de l’Église ? Quelle est son importance ? En réalité, le latin est bien plus que la langue officielle de l’Église. Dans la liturgie, plus particulièrement dans le rite latin, le latin est la langue la plus utilisée.
 
Pour se remettre dans le contexte, disons qu’il s’agit d’abord d’une question de commodité. Ce n’est pas un point doctrinal et il aurait pu en être autrement, en donnant la primauté au grec, par exemple. Dans tous les cas, il convient d’avoir une langue officielle, servant de référence commune à toutes les traductions. En cas de doute, nous nous référons ainsi au texte d’origine. Autrement, quelle confusion !
 
Parmi toutes les langues possibles, pourquoi le latin ? La raison est en bonne partie historique. Le latin fut la langue la plus répandue en Occident jusqu’au XVIIème siècle. Puisant ses origines dans la Rome antique, elle a été la langue liturgique d’Occident tout au long de l’histoire de l’Église, utilisée par tous les successeurs de Pierre. Et ceci est une bonne chose pour plusieurs raisons.
 
À première vue, on peut  voir comme un inconvénient le fait d’utiliser une langue morte comme langue officielle. En réalité, c’est le contraire. Les langues évoluent. Ainsi, il y a des mots dont le sens change au cours des années et des siècles. Ceci n’est pas le cas pour les langues mortes. Le sens des mots ne pâtira donc pas du cours des temps. De cette façon, l’usage du latin est une garantie pour que ce que l’on écrit soit compris de la même façon aujourd’hui ou dans cinq  ou dix siècles. De plus, il n’y a pas de favoritisme pour avoir choisi la langue de tel pays plutôt qu’un autre.

[Dans la constitution apostolique Veterum Sapientia, le Pape Saint Jean XXIII écrit que "le latin est la langue vivante de l’Église", et n'en parle donc pas comme une langue morte, mais plutôt une langue fixe, immuable et universelle, NdEspN]
 
Le deuxième argument justifiant la pertinence du latin est que ses mots sont très précis (c’est également le cas pour le grec ancien). Par exemple, en lisant la Bible, on se rend compte des problèmes d’interprétation que peuvent susciter les langues sémitiques. Nous n’avons pas ce genre de souci avec la langue latine. En effet, c’est une langue dotée d’une logique rigoureuse, rendant les erreurs d’interprétation plus difficiles. Aussi, dans le même temps, et ceci compte pour la liturgie, le latin peut être très beau et poétique. Tout au long de l’histoire, il y eut beaucoup de littérature et de poésie écrites en latin. Par exemple, un bon latiniste appréciera le rythme et la beauté des messes célébrées en latin, sans que cela ne perde son sens très précis.
 
Dans la liturgie, et bien que cela ne soit pas généralisé, on peut constater un retour à l’usage du latin. Cela a beaucoup de sens pour l’universalité de l’Église, alors que désormais les personnes se déplacent dans le monde entier. Pour une messe célébrée par le Saint-Père, qui sera retransmise à la télévision, le latin est l’option la plus logique. Tout comme c’est aussi le cas pour les messes célébrées dans les grandes capitales. Ainsi, lorsque l’on voyage à Pékin, New Delhi, ou n’importe où dans le monde, on suit beaucoup mieux dans la langue commune à tous les catholiques. Bien sûr, on ne connaît pas tous le latin…mais une simple notice [traduction dans un feuillet, un missel, NdEspN] suffit pour suivre la sainte messe. En fait, de la sorte, on se sent davantage unis aux chrétiens du monde entier.

[Ajoutons: l'idée que le Concile Vatican II a décidé de faire passer la liturgie du latin aux langues vernaculaires est une idée fausse, comme l'attestent les documents de ce concile; tout au long de son histoire, l’Église a utilisé des langues spécifiquement liturgiques dans l'ensemble de la liturgie et spécialement la liturgie de la messe, principalement les trois langues de l'inscription "Jésus de Nazareth, Roi des Juifs" fixée à la Croix: hébreu, grec et latin (Jean 19, 19-20), plutôt que les multiples dialectes locaux, ce qui exprime le caractère sacré, universel et céleste de la liturgie, qui élève l'homme au-delà de son quotidien pour l'amener à la rencontre avec le Tout-Autre. NdEspN]

> Saint Jean XXIII et le latin

16/05/2014

La communion sous les deux espèces: ce que dit l'Église

April42004.jpgLa communion sous les deux espèces, étant maintenus les principes dogmatiques établis par le Concile de Trente [Sess. 21, 16 juillet 1562. Doctrina de Communione sub utraque specie et parvulorum, c.1-3 : Conc. Trid., ed. cit., VIII, 698-699], peut être accordée, au jugement des évêques, dans les cas que le Siège apostolique précisera, tant aux clercs et aux religieux qu’aux laïcs ; par exemple : aux nouveaux ordonnés dans la messe de leur ordination, aux profès dans la messe de leur profession religieuse, aux néophytes dans la messe qui suit le baptême.

Constitution sur la sainte liturgie du Concile Vatican II Sacrosanctum Concilium, 55

Il n’est pas permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du Christ. De même, il faut que l’hostie, destinée à la communion par intinction, soit confectionnée en employant une matière valide, et qu’elle soit consacrée; il est donc absolument interdit d’utiliser du pain non consacré ou fabriqué avec une autre matière.

Instruction Redemptionis Sacramentum (104) publiée le 25 mars 2004 sur ordre du Souverain Pontife Saint Jean-Paul II.

Dogma datur Christiánis, quod in carnem transit panis et vinum in sánguinem. C’est une vérité donnée aux chrétiens, que le pain devient la chair et le vin le sang du Christ.
Quod non capis, quod non vides, animosa fírmat fides, præter rerum órdinem. Sans comprendre et sans voir, la foi vive l’atteste contre l’ordre habituel des choses.
Sub divérsis speciébus, signis tantum, et non rebus, latent res exímiæ. Sous des espèces diverses, simples apparences et non réalités, se cachent des réalités sublimes.
Caro cibus, sanguis potus : manet tamen Christus totus sub utráque spécie. La chair est nourriture, le sang breuvage : cependant le Christ demeure tout entier, sous l’une et l’autre espèce.
A suménte non concísus, non confráctus, non divísus : ínteger accípitur. On le reçoit sans le diviser, ni le briser, ni le rompre : il est reçu tout entier.
Sumit unus, sumunt mille : quantum isti, tantum ille : nec sumptus consúmitur. Un seul le reçoit, mille le reçoivent : celui-là autant que ceux-ci : on s’en nourrit sans le consumer.
Sumunt boni, sumunt mali sorte tamen inæquáli, vitæ vel intéritus. Les bons le reçoivent, les méchants aussi : mais que leur sort est différent, c’est la vie ou c’est la mort !
Mors est malis, vita bonis : vide, paris sumptiónis quam sit dispar éxitus. Mort pour les méchants, vie pour les bons ; voyez combien du même festin, différente est l’issue.
Fracto demum sacraménto, ne vacílles, sed meménto, tantum esse sub fragménto, quantum toto tégitur. Si l’on divise la sainte Hostie, n’hésitez pas, mais souvenez-vous qu’il est autant sous chaque parcelle que dans le tout.
Nulla rei fit scissúra : signi tantum fit fractúra : qua nec status nec statúra signáti minúitur. Du Corps divin nulle brisure : seul, le signe est rompu ; ni l’état, ni la grandeur de la réalité signifiée n’est diminuée.

Séquence de la Fête du Saint-Sacrement , le jeudi après la Fête de la Très Sainte Trinité (identique dans la liturgie traditionnelle et dans la liturgie moderne)

 

> Recevoir la sainte communion avec le respect qui convient

 

Le geste du corps est en lui-même porteur d’un sens spirituel, celui de l'adoration, sans laquelle l’attitude physique resterait sans signification. L’acte spirituel, de par son essence, de par l’unité corps-âme de l’homme, doit nécessairement s’exprimer dans le corps. (p.151)

Il se peut bien que l’agenouillement soit étranger à la culture moderne, pour la bonne raison que c’est une culture qui s’est éloignée de la foi et ne connaît plus Celui devant lequel l’agenouillement est le geste juste, et même intrinsèquement nécessaire. Qui apprend à croire, apprend aussi à s’agenouiller, et une foi ou une liturgie qui ne connaitrait plus l’agenouillement serait malade dans son centre. Partout où il a été perdu, l’agenouillement doit être réappris afin que, par notre prière, nous restions dans la communauté des apôtres et des martyrs, dans la communauté du cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ. (p.153)

Pape Benoît XVI / Cardinal Ratzinger, L'Esprit de la Liturgie

 

28/04/2014

Présentation du nouveau missel des fidèles latin-anglais

Commentaire de Pro Liturgia (page actualités):

Une réalisation remarquable pour que les fidèles puissent suivre la liturgie restaurée à la suite de Vatican II.
Les catholiques de France - clercs et laïcs - se rendent-ils compte qu’ils ont près d'un demi-siècle de retard [disons plutôt d'égarement, NdEspN] par rapport au reste de l’Eglise en matière de liturgie ?

Une erreur mineure mais non négligeable dans cette présentation: le Concile Vatican II n'a pas réalisé la réforme liturgique. Celle-ci a été demandée par ce concile et réalisée plus tard, entre 1965 et 1970. Quant à sa mise en œuvre concrète, elle fut effectivement en France et en Belgique, et dans de nombreux pays, à l'opposé de ce qu'avait demandé le concile: la liturgie devint de moins en moins liturgique et contemplative pour devenir de plus en plus gesticulante et festive selon une dimension purement terrestre. La participation active (participatio actuosa, participation effective), c'est-à-dire priante, à la liturgie, devint divertissement actif et mise en scène des clercs et des laïcs, sans distinction de rôles. Le missel des fidèles présenté ci-dessus permettra au contraire une authentique participation active des fidèles à la liturgie: la participation par la prière, du corps (agenouillement, inclination) et de l'âme (contemplation, recueillement, contrition, action de grâce, demande, adoration).

25/04/2014

Liturgie: le latin y a-t-il une place aujourd'hui, et laquelle ?

Par l'abbé Fabrice Loiseau, Missionnaire de la Miséricorde divine, à partir de l'enseignement des Papes, et en particulier l'enseignement du Pape Jean XXIII.

Jean XXIII et le Latin

Par Alfred Denoyelle

L'auteur est Docteur en Histoire, promu à la Katholieke Universiteit Leuven. Médiéviste de formation, il s'est spécialisé en Histoire des mentalités dans la "longue durée" et s'intéresse - notamment - aux rapports entre le monde de la politique et le domaine religieux. Il a écrit de nombreux articles de vulgarisation scientifique, est président de la Fondation culturelle européenne et secrétaire-général du Cercle européen pour la recherche historique.


Jean XXIII et le Latin

Affirmation :

* A l'occasion de la béatification de Jean XXIII, les media se sont faits l'écho du même refrain qui constitue une ânerie autant qu'une honte pour la déontologie des journalistes (qui, tout comme les historiens, doivent fonder leurs informations sur des documents et des faits dûment établis) :

« En 1963, Jean XXIII ouvrit l'Église à la modernité
en supprimant le Latin dans la liturgie ! »
(sic)

Réfutation :

En réalité, le 22 février 1962, Jean XXIII promulgua la Constitution apostolique Veterum Sapientia par laquelle il insistait avec autorité afin que le Latin soit maintenu, aussi bien dans le culte divin que pour les études, spécialement ecclésiastiques. A la fin de ce document historique en faveur du Latin à utiliser pour l'enseignement et dans la liturgie, Jean XXIII précisait :

« Nous voulons et ordonnons, de par Notre autorité apostolique,
que tout ce que Nous avons établi, décrété, publié
et ordonné dans cette Constitution
reste définitivement ferme et arrêté,
nonobstant toutes choses contraires,
même dignes de mention particulière. »

A aucun moment, Jean XXIII n'est revenu sur cette solennelle et impérative décision : il décéda le 3 juin 1963 et le concile convoqué n'avait pas publié de dispositions contraires.

Ensuite Paul VI, élu le 21 juin 1963, continua le concile « Vatican II » mais celui-ci ne supprima pas davantage le Latin, ni pour les études, ni pour le culte divin.

Les media ont donc raconté le contraire de la vérité, manifestement sans vérifier dans les Actes de Jean XXIII. Il serait intéressant de savoir à quelle source (épiscopale ? universitaire ?) ils ont puisé leur contre-vérité.

Références de la réfutation :

* Jean XXIII, Constitution apostolique Veterum Sapientia,
in
Acta Apostolicae Sedis LIV (1962),pp.129-135.

* Vatican II, Constitution sur la liturgie,
in
Acta Apostolicae Sedis LVI (1964), pp.97-138.

À ce propos:

Voici quelques textes (original latin et version française) dont beaucoup prennent certes le contrepied, mais qui constituent néanmoins les normes officielles en la matière, conciliairement actées :

* Constitution sur la liturgie, art. 36 :

« Linguae latinae usus, salvo particulari iure,
in ritibus latinis servetur. »

(Que l'usage de la langue latine, sauf droit particulier,
soit observé dans les rites latins.)

* Constitution sur la liturgie, art. 54 :

« Provideatur tamen ut Christifideles etiam lingua latina
partes Ordinarii Missae, quae ad ipsos spectant,
possint simul dicere vel cantare. »

(Qu'il soit cependant pourvu à ce que les fidèles
puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi
les parties de l'Ordinaire de la Messe qui leur reviennent.)

* Constitution sur la liturgie, art. 101 :

« Iuxta saecularem traditionem ritus latini,
in officio divino lingua latina clericis servanda est. »

(Selon la tradition séculaire du rite latin,
la langue latine doit être gardée dans l'office divin pour les clercs.)

*Constitution sur la liturgie, art. 116 :

« Ecclesia cantum gregorianum agnoscit ut liturgiae romanae proprium :
qui ideo in actionibus liturgicis, ceteris paribus, principem locum obtineat. »

(L'Église reconnaît le chant grégorien comme propre à la liturgie romaine :
qu'il obtienne donc la première place dans les actions liturgiques,
les autres étant pareilles.)

D'autres stipulations de la même Constitution prévoient - il est vrai - l'usage de la langue vulgaire dans la liturgie, mais jamais au point de l'ériger en règle, ni de faire du Latin une exception et encore moins de le supprimer du culte comme cela se fait presque partout avec « Vatican II » comme justification alléguée pour ce renversement de perspective.

Cette référence à contresens, qui oriente donc à tort la vie paroissiale et désoriente spécialement les fidèles qui savent lire, avait pourtant été résolument écartée comme interprétation erronée dans le commentaire officiel de la Constitution sur la liturgie :

« Voluimus ita loqui ut illi, qui desiderant totam Missam latina lingua celebrare, opinionem suam aliis non imponant ;
et similiter, qui in quibusdam Missae partibus lingua vernacula uti volunt, ad suam praxim priores non coerceant...
Nemini ergo porta clauditur ut, si velit, totam Missam latina lingua celebret ;
et nemini clauditur porta ut in quibusdam partibus Missae vernaculam linguam adhibeat. »

(Nous avons voulu parler ainsi afin que ceux
qui désirent célébrer toute la Messe en langue latine
n'imposent pas leur opinion aux autres ;
et de façon semblable, afin que ceux qui veulent
faire usage de la langue vulgaire dans certaines parties de la Messe ne contraignent pas les premiers à leur pratique...
A personne la porte n'est donc fermée pour célébrer, s'il le veut, toute la Messe en langue latine ;
et à personne n'est fermée la porte pour employer
la langue vulgaire dans certaines parties de la Messe.)

De nos jours, la liturgie est donc organisée à l'encontre des stipulations du Concile dont les décisions invoquées sont manifestement méconnues.

En dépit de la Constitution sur la liturgie et de son commentaire officiel qui donnent la priorité au Latin et au chant grégorien dans les célébrations, ceux qui veulent faire usage de la langue vulgaire contraignent les autres à leur pratique.

De plus, ils ne se contentent pas d'employer la langue vulgaire dans certaines parties de la Messe (in quibusdam Missae partibus) : ils lui donnent la priorité dans leurs célébrations ou étendent même leur intolérance pour le Latin et le chant grégorien au culte dans son ensemble en faisant exclusivement usage de la langue vulgaire.

Les textes et les faits sont là, incontournables.

Le constater n'est absolument pas faire preuve d'intégrisme, mais seulement d'intégrité : c'est attirer l'attention sur la valeur normative de la parole écrite des hiérarques réunis en concile oecuménique.

C'est dès lors aussi faire valoir le devoir de fidélité à ces prescrits, naguère votés et signés par 2147 évêques et promulgués le 4 décembre 1963.

C'est donc, par la même occasion, récuser la légitimité d'une inversion de la perspective de cette Constitution sur la liturgie par ceux qui, aujourd'hui comme hier, l'invoquent abusivement, à contresens du texte promulgué.

Pour les autres pratiques, dont il n'était même pas question dans les textes conciliaires, l'honnêteté de la méthode, consistant à s'en prévaloir et à s'y référer néanmoins comme à des prescrits formellement actés, n'est évidemment pas davantage établie.

 

Source : Alfred Denoyelle

 

17/04/2014

17 avril - Jeudi Saint: encyclique Ecclesia de Eucharistia

Le 17 avril 2003, Jeudi Saint, le Pape Jean-Paul II publiait la lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia, sur l'Eucharistie, dans son rapport à l'Église.

En voici quelques extraits:

INTRODUCTION

1. L 'Église vit de l'Eucharistie (Ecclesia de Eucharistia vivit).

À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le Sacrifice eucharistique est « source et sommet de toute la vie chrétienne ». « La très sainte Eucharistie contient en effet l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le Pain vivant, qui par sa chair, vivifiée par l'Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes ».C'est pourquoi l'Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le Sacrement de l'autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.

4. L'agonie à Gethsémani a été l'introduction de l'agonie sur la Croix le Vendredi saint. L'heure sainte, l'heure de la rédemption du monde. Tout prêtre qui célèbre la Messe revient en esprit, en même temps que la communauté chrétienne qui y participe, à ce lieu et à cette heure.

5. Dans l'événement pascal et dans l'Eucharistie qui l'actualise au cours des siècles, il y a un « contenu » vraiment énorme, dans lequel est présente toute l'histoire en tant que destinataire de la grâce de la rédemption.

8. Même lorsqu'elle est célébrée sur un petit autel d'une église de campagne, l'Eucharistie est toujours célébrée, en un sens, sur l'autel du monde. Elle est un lien entre le ciel et la terre. Elle englobe et elle imprègne toute la création. Le Fils de Dieu s'est fait homme pour restituer toute la création, dans un acte suprême de louange, à Celui qui l'a tirée du néant. C'est ainsi que lui, le prêtre souverain et éternel, entrant grâce au sang de sa Croix dans le sanctuaire éternel, restitue toute la création rachetée au Créateur et Père. Il le fait par le ministère sacerdotal de l'Église, à la gloire de la Trinité sainte. C'est vraiment là le mysterium fidei qui se réalise dans l'Eucharistie: le monde, sorti des mains de Dieu créateur, retourne à lui après avoir été racheté par le Christ.

9. L'Eucharistie, présence salvifique de Jésus dans la communauté des fidèles et nourriture spirituelle pour elle, est ce que l'Église peut avoir de plus précieux dans sa marche au long de l'histoire.

10. Parfois se fait jour une compréhension très réductrice du Mystère eucharistique. Privé de sa valeur sacrificielle, il est vécu comme s'il n'allait pas au-delà du sens et de la valeur d'une rencontre conviviale et fraternelle. De plus, la nécessité du sacerdoce ministériel, qui s'appuie sur la succession apostolique, est parfois obscurcie, et le caractère sacramentel de l'Eucharistie est réduit à la seule efficacité de l'annonce. D'où, ici ou là, des initiatives œcuméniques qui, bien que suscitées par une intention généreuse, se laissent aller à des pratiques eucharistiques contraires à la discipline dans laquelle l'Église exprime sa foi. Comment ne pas manifester une profonde souffrance face à tout cela? L'Eucharistie est un don trop grand pour pouvoir supporter des ambiguïtés et des réductions.

CHAPITRE I

MYSTÈRE DE LA FOI

11. « La nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus » (1 Co 11, 23) institua le Sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang. Les paroles de l'Apôtre Paul nous ramènent aux circonstances dramatiques dans lesquelles est née l'Eucharistie, qui est marquée de manière indélébile par l'événement de la passion et de la mort du Seigneur. C'est le sacrifice de la Croix qui se perpétue au long des siècles.

L'Église a reçu l'Eucharistie du Christ son Seigneur non comme un don, pour précieux qu'il soit parmi bien d'autres, mais comme le don par excellence, car il est le don de lui-même, de sa personne dans sa sainte humanité, et de son œuvre de salut. Celle-ci ne reste pas enfermée dans le passé, puisque « tout ce que le Christ est, et tout ce qu'il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l'éternité divine et surplombe ainsi tous les temps... ».

12. Cet aspect de charité universelle du Sacrement eucharistique est fondé sur les paroles mêmes du Sauveur. En l'instituant, Jésus ne se contenta pas de dire « Ceci est mon corps », « Ceci est mon sang », mais il ajouta « livré pour vous » et « répandu pour la multitude » (Lc 22, 19-20). Il n'affirma pas seulement que ce qu'il leur donnait à manger et à boire était son corps et son sang, mais il en exprima aussi la valeur sacrificielle, rendant présent de manière sacramentelle son sacrifice qui s'accomplirait sur la Croix quelques heures plus tard pour le salut de tous. « La Messe est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le sacrifice de la Croix, et le banquet sacré de la communion au Corps et au Sang du Seigneur ».

L'Eucharistie étend aux hommes d'aujourd'hui la réconciliation obtenue une fois pour toutes par le Christ pour l'humanité de tous les temps. En effet, « le sacrifice du Christ et le sacrifice de l'Eucharistie sont un unique sacrifice ». Saint Jean Chrysostome le disait déjà clairement: « Nous offrons toujours le même Agneau, non pas l'un aujourd'hui et un autre demain, mais toujours le même. Pour cette raison, il n'y a toujours qu'un seul sacrifice. [...] Maintenant encore, nous offrons la victime qui fut alors offerte et qui ne se consumera jamais ».

La Messe rend présent le sacrifice de la Croix, elle ne s'y ajoute pas et elle ne le multiplie pas. Ce qui se répète, c'est la célébration en mémorial, la « manifestation en mémorial » (memorialis demonstratio) du sacrifice, par laquelle le sacrifice rédempteur du Christ, unique et définitif, se rend présent dans le temps. La nature sacrificielle du Mystère eucharistique ne peut donc se comprendre comme quelque chose qui subsiste en soi, indépendamment de la Croix, ou en référence seulement indirecte au sacrifice du Calvaire.

13. En vertu de son rapport étroit avec le sacrifice du Golgotha, l'Eucharistie est un sacrifice au sens propre, et non seulement au sens générique, comme s'il s'agissait d'une simple offrande que le Christ fait de lui-même en nourriture spirituelle pour les fidèles. En effet, le don de son amour et de son obéissance jusqu'au terme de sa vie (cf. Jn 10, 17-18) est en premier lieu un don à son Père. C'est assurément un don en notre faveur, et même en faveur de toute l'humanité (cf. Mt 26, 28; Mc 14, 24; Lc 22, 20; Jn 10, 15), mais c'est avant tout un don au Père: « Sacrifice que le Père a accepté, échangeant le don total de son Fils, qui s'est fait “obéissant jusqu'à la mort” (Ph 2, 8), avec son propre don paternel, c'est-à-dire avec le don de la vie nouvelle et immortelle dans la résurrection ».

En donnant son sacrifice à l'Église, le Christ a voulu également faire sien le sacrifice spirituel de l'Église, appelée à s'offrir aussi elle-même en même temps que le sacrifice du Christ. Tel est l'enseignement du Concile Vatican II concernant tous les fidèles: « Participant au Sacrifice eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne, ils offrent à Dieu la victime divine, et s'offrent eux-mêmes avec elle ».

15. Dans la Messe, la représentation sacramentelle du sacrifice du Christ couronné par sa résurrection implique une présence tout à fait spéciale que – pour reprendre les mots de Paul VI – « on nomme “réelle”, non à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas “réelles”, mais par antonomase parce qu'elle est substantielle, et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier ». Ainsi est proposée de nouveau la doctrine toujours valable du Concile de Trente: « Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son sang ; ce changement, l'Église catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation ». L'Eucharistie est vraiment « mysterium fidei », mystère qui dépasse notre intelligence et qui ne peut être accueilli que dans la foi, comme l'ont souvent rappelé les catéchèses patristiques sur ce divin Sacrement. « Ne t'attache donc pas – exhorte saint Cyrille de Jérusalem – comme à des éléments naturels au pain et au vin, car ils sont, selon la déclaration du Maître, corps et sang. C'est, il est vrai, ce que te suggèrent les sens; mais que la foi te rassure ».

Nous continuerons à chanter avec le Docteur angélique: « Adoro te devote, latens Deitas ». Devant ce mystère d'amour, la raison humaine fait l'expérience de toute sa finitude. On voit alors pourquoi, au long des siècles, cette vérité a conduit la théologie à faire de sérieux efforts de compréhension.

Ce sont des efforts louables, d'autant plus utiles et pénétrants qu'ils ont permis de conjuguer l'exercice critique de la pensée avec « la foi vécue » de l'Église. Il y a tout de même la limite indiquée par Paul VI: « Toute explication théologique, cherchant quelque intelligence de ce mystère, doit, pour être en accord avec la foi catholique, maintenir que, dans la réalité elle-même, indépendante de notre esprit, le pain et le vin ont cessé d'exister après la consécration, en sorte que c'est le corps et le sang adorables du Seigneur Jésus qui, dès lors, sont réellement présents devant nous sous les espèces sacramentelles du pain et du vin ».

16. L'efficacité salvifique du sacrifice se réalise en plénitude dans la communion, quand nous recevons le corps et le sang du Seigneur. Le Sacrifice eucharistique tend en soi à notre union intime, à nous fidèles, avec le Christ à travers la communion: nous le recevons lui-même, Lui qui s'est offert pour nous, nous recevons son corps, qu'il a livré pour nous sur la Croix, son sang, qu'il a « répandu pour la multitude, en rémission des péchés » (Mt 26, 28). Il ne s'agit pas d'un aliment au sens métaphorique: « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 55).

17. Par le don de son corps et de son sang, le Christ fait grandir en nous le don de son Esprit, déjà reçu au Baptême et offert comme « sceau » dans le sacrement de la Confirmation.

18. Celui qui se nourrit du Christ dans l'Eucharistie n'a pas besoin d'attendre l'au-delà pour recevoir la vie éternelle: il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l'homme dans sa totalité. Dans l'Eucharistie en effet, nous recevons également la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps: « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54). Cette garantie de la résurrection à venir vient du fait que la chair du Fils de l'homme, donnée en nourriture, est son corps dans son état glorieux de Ressuscité.

19. La tension eschatologique suscitée dans l'Eucharistie exprime et affermit la communion avec l'Église du ciel. C'est un aspect de l'Eucharistie qui mérite d'être souligné: en célébrant le sacrifice de l'Agneau, nous nous unissons à la liturgie céleste, nous associant à la multitude immense qui s'écrie: « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau! » (Ap 7, 10). L'Eucharistie est vraiment un coin du ciel qui s'ouvre sur la terre! C'est un rayon de la gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin.

 

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CHAPITRE V

LA DIGNITÉ DE LA CÉLÉBRATION
EUCHARISTIQUE

47. Celui qui lit le récit de l'institution de l'Eucharistie dans les Évangiles synoptiques est frappé tout à la fois par la simplicité et par la « gravité » avec lesquelles Jésus, le soir de la dernière Cène, institue ce grand Sacrement. Il y a un épisode qui, en un sens, lui sert de prélude: c'est l'onction à Béthanie. Une femme, que Jean identifie à Marie, sœur de Lazare, verse sur la tête de Jésus un flacon de parfum précieux, provoquant chez les disciples – en particulier chez Judas (cf. Mt 26, 8; Mc 14, 4; Jn 12, 4) – une réaction de protestation, comme si un tel geste constituait un « gaspillage » intolérable en regard des besoins des pauvres. Le jugement de Jésus est cependant bien différent. Sans rien ôter au devoir de charité envers les indigents, auprès desquels les disciples devront toujours se dévouer – « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mt 26, 11; Mc 14, 7; cf. Jn 12, 8) –, Jésus pense à l'événement imminent de sa mort et de sa sépulture, et il voit dans l'onction qui vient de lui être donnée une anticipation de l'honneur dont son corps continuera à être digne même après sa mort, car il est indissolublement lié au mystère de sa personne.

48. Comme la femme de l'onction à Béthanie, l'Église n'a pas craint de « gaspiller », plaçant le meilleur de ses ressources pour exprimer son admiration et son adoration face au don incommensurable de l'Eucharistie.

49. En se laissant porter par ce sens élevé du mystère, on comprend que la foi de l'Église dans le Mystère eucharistique se soit exprimée dans l'histoire non seulement par la requête d'une attitude intérieure de dévotion, mais aussi par une série d'expressions extérieures, destinées à évoquer et à souligner la grandeur de l'événement célébré. De là naît le parcours qui a conduit progressivement à délimiter un statut spécial de réglementation pour la liturgie eucharistique, dans le respect des diverses traditions ecclésiales légitimement constituées. Sur cette base s'est aussi développé un riche patrimoine artistique. L'architecture, la sculpture, la peinture, la musique, en se laissant orienter par le mystère chrétien, ont trouvé dans l'Eucharistie, directement ou indirectement, un motif de grande inspiration.

52. Il faut malheureusement déplorer que, surtout à partir des années de la réforme liturgique post-conciliaire, en raison d'un sens mal compris de la créativité et de l'adaptation les abus n'ont pas manqué, et ils ont été des motifs de souffrance pour beaucoup. Une certaine réaction au « formalisme » a poussé quelques-uns, en particulier dans telle ou telle région, à estimer que les « formes » choisies par la grande tradition liturgique de l'Église et par son Magistère ne s'imposaient pas, et à introduire des innovations non autorisées et souvent de mauvais goût.

C'est pourquoi je me sens le devoir de lancer un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité. Elles sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie; tel est leur sens le plus profond. La liturgie n'est jamais la propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés. L'Apôtre Paul dut adresser des paroles virulentes à la communauté de Corinthe pour dénoncer les manquements graves à la Célébration eucharistique, manquements qui avaient conduit à des divisions (schísmata) et à la formation de factions (airéseis) (cf. 1 Co 11, 17-34). À notre époque aussi, l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l'Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie. Le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Église. Précisément pour renforcer ce sens profond des normes liturgiques, j'ai demandé aux Dicastères compétents de la Curie romaine de préparer un document plus spécifique, avec des rappels d'ordre également juridique, sur ce thème d'une grande importance. Il n'est permis à personne de sous-évaluer le Mystère remis entre nos mains: il est trop grand pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, ne respectant ni son caractère sacré ni sa dimension universelle.

 

> Lire la traduction française complète de Ecclesia de Eucharistia sur le site officiel du Vatican

 

15/04/2014

Un prêtre diocésain apprend la Messe selon l'usus antiquior (missel de Jean XXIII)

Par Rosa Kasper

M. l'abbé Paul Sumler célébrant la messe traditionnelle

M. l’abbé Paul Sumler célébrant la Messe traditionnelle

Malgré que le Saint Sacrifice de la Messe ait toujours été au centre de la vie sacerdotale de l’abbé Paul Sumler; la vérité est qu’il n’avait jamais envisagé de célébrer la Messe selon la forme extraordinaire du rite romain. Et ce, jusqu’à ce qu'un bon dimanche, Messieurs John Morrell et Mark Holly de la Société pour la Messe traditionnelle de Beaumont au Texas l’eurent approché et demandé s’il serait prêt à le faire.

«À ce moment là, je me remettais encore d’une chirurgie majeure, alors je leur demandai de me rappeler dans trois ou quatre moi», a expliqué l’abbé Sumler. «Et alors, j’ai rapidement oublié ma brève rencontre avec eux jusqu’à ce qu’ils m’abordent de nouveau trois mois et demi après.»

Il a alors invité ces gens à dîner avec lui au presbytère pour qu’il puisse entendre leur histoire.

«J’étais un peu perplexe à savoir pourquoi ils voulaient une Messe traditionnelle, mais j’étais prêt à écouter leurs raisons», a ajouté le prêtre. «La rencontre autour du lunch a duré près de deux heures alors qu’ils parlaient et que je posais des tonnes de questions. Ils m’ont dit qu’ils avaient approché de nombreux prêtres dans le diocèse de Beaumont et que chacun d’entre eux leur avait donné différentes raisons de ne pas vouloir offrir la Messe traditionnelle.»

Impressionné par leur spiritualité articulée et authentique et leur amour de l’Église, l’abbé Sumler leur a dit que même s’il avait été un servant de Messe 50 ans plus tôt, il devrait réapprendre la Messe traditionnelle pour pouvoir la célébrer.

«Après leur départ, je me suis dit, mais dans quoi me suis-je embarqué ?», remarqua l’abbé Sumler.

Il s’est avéré que la Société pour la Messe traditionnelle a couvert toutes les dépenses des ateliers de formation et même les frais de déplacement et c’est ainsi qu’en juin 2011, l’abbé Sumler passa cinq jours avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre au séminaire Notre-Dame-de-Guadalupe à Denton au Nebraska sous la tutelle de l’abbé Joseph Lee, FSSP.

L’abbé Sumler décrit son séjour comme un «camp d’entraînement spirituel rigoureux» incluant des journées de huit heures et demi de formation pendant cinq jours. Il a dit sa première Messe basse dominicale un mois plus tard. Il a ensuite assisté à un atelier de formation pour les Messes chantées en 2012. Depuis lors, il célèbre une Messe chantée tous les dimanches à 9h30.

Un petit nombre de ses paroissiens assistent à la forme extraordinaire du rite romain, a explique l’abbé Sumler, mais la plupart viennent d’autres régions du diocèse de Beaumont, incluant plusieurs jeunes gens et des familles qui font l’école à la maison.

Messe, usus antiquior, prêtre diocésain«Grâce aux Pères augustiniens qui ont dirigé ma paroisse pendant 60 ans, j’ai hérité d’une belle église», a observé l’abbé Sumler. «Pendant mon temps comme curé, nous avons rénové de nombreuses statues et nous les avons replacées dans l’église à la grande joie des paroissiens. L’intérieur est plutôt beau et est propice à la prière. Le chapelet est récité avant toutes les Messes dominicales.»

L’abbé Sumler décrit les fidèles assistant à la Messe traditionnelle comme des catholiques profondément spirituels et dévoués et dont l’intégrité de leur foi fut blessée par les abus liturgiques si communs au sein des paroisses offrant la nouvelle Messe.

«L’impact spirituel de la forme extraordinaire a aussi eu un impact sur moi», a noté l’abbé Sumler. «J’ai appris à laisser Jésus dire la Messe. Je n’ai plus à m’inquiéter à propos de retenir l’attention de gens. Jésus, à travers la Messe et l’action liturgique, peut parler pour lui-même et les gens n’ont aucun besoin de mes innovations.»

«Je ne puis imaginer ma vie sans cette belle Messe. En plus de la Messe dominicale chantée, je dis aussi la Messe basse du mardi au vendredi à midi et dix», conclu l’abbé Sumler. «Je serai pour toujours reconnaissant d’avoir rencontré John Morrell et Mark Holly. À ces deux là, je dis “merci”.»

Source: Regina Magazine
Traduction: Notions romaines

 

Note d'Espérance Nouvelle: lorsque la Messe selon la forme ordinaire du rite romain (Novus Ordo) est célébrée correctement, comme l'Eglise le demande, avec révérence, piété, dévotion et de manière traditionnelle, elle permet aussi de "laisser Jésus dire la Messe", bien que cette manière de célébrer soit devenue rare, notamment à cause d'une culture de l'improvisation et de la créativité inculquée aux futurs prêtres dans de nombreux séminaires sous l'influence du courant soixante-huitard avec des pratiques étrangères à la liturgie et à la foi de l’Église, et d'une mauvaise compréhension de la notion de "participatio actuosa" de tous les fidèles encouragée par l’Église (voir à ce sujet les enseignements du Pape Benoît XVI/Cardinal Ratzinger, de Mgr Guido Marini, et de Mgr Nicola Bux, entre autres)

12/04/2014

Mgr Guido Marini reconfirmé comme Maître des Célébrations liturgiques pontificales

Fr. John Zuhlsdorf | WDTPRS | 12 avril 2014

Aujourd'hui, j'ai vu sur la première page du quotidien du Saint-Siège que le Saint-Père a reconfirmé Mgr Guido Marini comme Maître des Cérémonies pontificales pour un autre mandat.

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> Mgr Guido Marini confirmé comme Maître des Célébrations liturgiques pontificales

FIC73675HAB40.jpgLa liturgie

Gloire de Dieu, sanctification de l'homme

Mgr Guido Marini

Prix : 14,00 €
Année : 2013
Editeur : Artège
EAN13 : 9782360402311
Nombre de pages : 132
 
La liturgie est le lieu privilégié pour rencontrer Dieu et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ. Cet ouvrage rassemble les réflexions autour de la liturgie du cérémoniaire de Benoît XVI et François. Mgr Guido Marini organise les cérémonies que préside le Pape à Rome, mais aussi lors des différents déplacements depuis plusieurs années déjà. Fort de son expérience pratique, il nous offre ici une réflexion unique sur la nature de la liturgie et la manière de bien la célébrer.

 

 

Mgr Guido Marini

Prix : 6,90 €
Année : 2010
Editeur : Artège
EAN13 : 9782360400300
Nombre de pages : 68
 
Depuis son élection au siège de Pierre, Joseph Ratzinger ne s'est que peu exprimé sur la liturgie, sujet abondamment traité dans ses œuvres de réflexion antérieures. Il ne s'est pas exprimé mais il a beaucoup fait, tout particulièrement, en imprimant sa marque aux célébrations qu'il préside. Dans La liturgie, Mystère du salut, son cérémoniaire reprend les questions les plus difficiles et, tout en se montrant fidèle à la pensée de Joseph Ratzinger, expose les raisons fondamentales qui ont présidé aux changements liturgiques que nous voyons en œuvre aujourd'hui. Dans un langage clair et franc, Mgr Marini n'hésite pas à aborder les sujets les plus délicats et polémiques : l'orientation de l'autel, la participation active ou passive des fidèles ou la place de la musique sacrée. Guido Marini, né à Gênes en 1965, est Docteur en droit civil et canonique. De 1988 à 2003 il a été secrétaire des cardinaux Tettamanzi et Bertone. Depuis 2007 il est Maître des célébrations liturgiques pontificales et assiste le Pape lors de toutes les cérémonies. Préface de Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes.