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27/10/2015

Séduction: la loi de la jungle, loi de l'éphémère

Les combats institutionnels font parfois perdre de vue aux mouvements de défense de la famille l'un des aspects les plus fondamentaux de la désintégration et de la déchristianisation de la famille. Il s'agit de l'animalisation ou bestialisation de la personne par la révolution sexuelle, dont une prise de conscience aussi surprenante que subite racontée par une mère de famille sur le forum chrétien "La Cité catholique" donne un exemple flagrant:

 

"Bonjour,

J'ai recours à vous car un sujet me "tourmente" depuis quelques jours.
Je me présente rapidement: mariée 2 enfants et 27 ans au compteur...
et je viens de "découvrir" qu'il FAUT être modeste dans sa tenue à l'église et au quotidien!

Je vous explique rapidement la révélation:
La semaine dernière dans un centre commercial j'étais, disons, court-vêtue... d'un mini short et haut moulant et talons...chouette! à la sortie mon mari m'annonce qu'un femme qui passait près de lui a dit à son compagnon que je ressemblais à un "nana qui va faire du strip tease"... Sur le coup j'ai juste ri et plus tard je lui ai demandé si elle avait raison cette dame, il m'a répondu: "tes tenues ne passent pas inaperçues et les hommes te regardent, elle était juste jalouse...mais tu aimes ça non?"...

La réponse a été dans mon cœur "oui"...et j'ai eu honte....

Et voilà que je me dis: mais t'es catholique, t'essaies de prier, de te confesser et tout et t'as pas vu que t'es enfoncé dans la vanité à ne plus pouvoir respirer?

J'ai cherché sur internet les "directives" de l’Église et je suis tombée sur ce site (http://trinite.1.free.fr/EGLISE/nd_fati ... ntaire.htm)

J'ai compris mon erreur si longtemps après...il faut dire que j'ai ces velléités d'être "sexy" comme on dit depuis...mes 15-16 ans...et combien de péchés toutes ces années à focaliser sur le fait de plaire aux hommes quand j'étais célibataire et puis à mon mari quand je l'ai rencontré... bref samedi direction la confession pour me défaire de cette horreur!

Vous avez compris ma situation! bon maintenant j'ai une question qui me taraude:
se vêtir modestement à la messe... oui!
Idem en public...oui.... tout ça pour ne pas susciter la convoitise et le scandale et arrêter de m'aimer plus que Dieu! ok

Mais sur le site il dit de s'abstenir complètement de porter des tenues "mini"(short et jupes...) même à la maison! ben c'est la que j'ai du mal: à la maison il n'y a que moi, mon mari et mes 2 bébés, si j'ai envie d'être en tenue séduisante...pour mon mari pour lui plaire quand il rentre du boulot je ne vois pas où est le problème... non?
C'est parce que le corps est le temple de l'Esprit Saint en tout temps et heure...??
Ben ... je dois aussi plaire à mon mari parce qu'au bureau il est entouré de belles femmes... il ne faut pas qu'il se dise...tiens ma femme ne fait plus d'efforts... les femmes du travail si... enfin vous voyez en somme!
Je suis partagée... je voudrais suivre à la lettre la volonté de Dieu et en même temps...ça me dérange dans mon couple!!...

Merci d'avoir lu mon roman pour ceux qui sont arrivés au bout, j'aurais besoin de vos lumières...
Merci d'avance pour vos réponses! "
Par Amarula Jeu 16 Mai 2013, 13:00

 

Un internaute catholique a donné à cette mère à la fois victime et complice de la tyrannie sociale et intellectuelle de la révolution sexuelle la réponse suivante:

 

"Bonjour Amarula,

Sans contredire les réponses précédentes, je voudrais vous apporter un autre éclairage, pour nourrir votre réflexion.

Vous distinguez très justement votre attitude en public et votre attitude privée.
Pour ce qui est de l'attitude publique, vous nous laissez une réflexion de votre mari.

Amarula a écrit:il m'a répondu: "tes tenues ne passent pas inaperçues et les hommes te regardent, elle était juste jalouse...mais tu aimes ça non?"...


Pour autant que ce soit effectivement ainsi qu'il ait parlé, ce "tu aimes ça" reflète une "désolidarisation" par rapport à votre attitude.
S'il s'en arrange, cela ne veut pas dire qu'il apprécie tant que cela.

Pour ce qui est de la vie privée, vous vous sentirez évidemment beaucoup plus libre.
Vous remarquerez cependant votre bien-être personnel, votre plaisir à vous sentir "sexy".
Dans la vie de couple, ce "piment" ne peut pas agir tous les jours.
Ni pour vous, ni pour votre mari.

Je voudrais attirer votre attention sur le type d'attrait qu'exerce ce qui est "sexy".
Cela relève d'une séduction on pourrait dire, "hormonale".
Elle joue effectivement sur des instincts, sur le cerveau reptilien, la part la plus animale du cerveau.
De plus, ce genre de "beauté" va se faner rapidement. Que ferez-vous alors ?

En tant que femme, vous apportez un témoignage de beauté dans le monde des hommes.
Le soin que vous donnez aux détails, la sûreté de votre jugement sur l'allure générale,... sont des talents que vous pouvez mettre au service de votre couple. Évidemment !

Mais, pourquoi ne pas élever leur utilisation ?
Pourquoi ne pas rechercher la séduction de votre homme dans sa partie la plus noble ? (le cerveau frontal)
Approfondir la beauté faite d'élégance, de soin des détails, de la lumière joyeuse du regard.
Ce genre de beauté

Et en tant que chrétienne, pourquoi ne pas séduire votre mari dans son cœur profond ?
En invitant Jésus dans votre cœur, en vous mettant à sa suite, vous développerez une beauté du cœur qui touchera profondément l'âme de votre mari.
Appliquez à votre cœur l'attention que vous développez à votre corps.
Vous le pouvez. Et vous en aurez de la joie.

Cordialement,

Griffon."

Par Griffon Sam 18 Mai 2013, 13:11

 

Aux antipodes de la révolution sexuelle, la restauration de la famille et de la société passe par la restauration d'une virilité et d'une féminité authentiquement chrétiennes dont le modèle universel est celui de la Sainte Famille de Nazareth.

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"Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne donc ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler. (...) N'est-Elle pas l'arc-en-ciel posé sur les nuées devant Dieu en signe d'alliance pacifique ? " Regarde l'arc et bénis celui qui l'a fait ; il est éclatant de splendeur ; il embrasse le ciel de son cercle radieux et les mains du Très-Haut l'ont tendu ". Que quiconque honore donc la Souveraine des Anges et des hommes - et personne ne doit se croire exempté de ce tribut de reconnaissance et d'amour - l'invoque aussi comme la Reine très puissante, médiatrice de paix : qu'il respecte et défende la paix qui n'est ni injustice impunie ni licence effrénée, mais concorde bien ordonnée dans l'obéissance à la volonté de Dieu ; c'est à la conserver et à l'accroître que tendent les exhortations et les ordres maternels de la Vierge Marie." (Encyclique Ad Caeli Reginam sur la royauté de la Bienheureuse Vierge Marie et l'institution de sa fête)

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"Aux époques difficiles, et particulièrement lorsque la licence de tout oser pour la ruine de la Religion chrétienne semble laissée à la puissance des ténèbres, l’Église a toujours eu la coutume d'implorer avec plus de ferveur et de persévérance Dieu, son auteur et son défenseur, en recourant aussi à l'intercession des saints, - et surtout à celle de l'auguste Vierge, Mère de Dieu, - dont le patronage lui apparaît devoir être le plus efficace. Tôt ou tard, ces pieuses supplications et la confiance mise dans la bonté divine produisent leurs fruits.
Or, Vénérables Frères, vous connaissez le caractère des temps où nous vivons : ils ne sont guère moins féconds en calamités pour la Religion chrétienne que ceux qui, dans le passé, furent les plus malheureux. Dans un grand nombre d'âmes, nous voyons s'éteindre la foi, principe de toutes les vertus chrétiennes ; la charité se refroidit ; la jeunesse grandit dans la dépravation des mœurs et des doctrines ; l’Église de Jésus-Christ est attaquée de toutes parts par la violence et par l'astuce ; une guerre acharnée est dirigée contre le souverain Pontificat ; les fondements mêmes de la Religion sont ébranlés avec une audace chaque jour croissante. (...) 
Nous savons qu'un refuge nous a été préparé dans la bonté maternelle de la Vierge et Nous tenons pour absolument certain que Nous ne plaçons pas vainement Nos espérances en elle. (...)

Rafael_Flores_-_The_Holy_Family_-_Google_Art_Project.jpgPour quelles raisons spéciales saint Joseph a-t-il été nominativement déclaré Patron de l’Église ? (...) Les voici : saint Joseph a été l'époux de Marie et il a été réputé le père de Jésus-Christ. De là, sa dignité, sa faveur, sa sainteté, sa gloire. Certes, la dignité de la Mère de Dieu est si élevée qu'elle ne peut être surpassée par aucune autre. Toutefois, Joseph ayant été uni à la bienheureuse Vierge par le lien du mariage, il n'est pas douteux qu'il n'ait approché plus que personne de la dignité suréminente au nom de laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées. (...) Aussi, en assignant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement d'être le compagnon de sa vie, le témoin de sa virginité, le gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, d'avoir part à sa sublime dignité. De même, Joseph brille entre tous par la dignité la plus auguste, parce que, de par la volonté divine, il a été établi le gardien du Fils de Dieu et regardé par les hommes comme son père. D'où il résultait que le Verbe de Dieu était humblement soumis à Joseph, qu'il lui obéissait et qu'il lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents.

De cette double dignité découlaient d'elles-mêmes les charges que la nature impose aux pères de famille ; ainsi, Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il exerça de fait ces charges et ces fonctions pendant tout le cours de sa vie mortelle. Il s'appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l'un et à l'autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l'Enfant menacé par la jalousie d'un roi, en lui procurant un refuge ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l'exil, il fut constamment le compagnon, l'aide et le soutien de la Vierge et de Jésus. Or, la sainte famille, que Joseph gouvernait avec un pouvoir en quelque sorte paternel, contenait en elle-même les prémices de l’Église naissante. (...)

En outre, il y a des raisons pour que tous les fidèles, à quelque condition qu'ils appartiennent, se recommandent au crédit et se confient à la garde du bienheureux Joseph. En lui,
- les pères de famille trouvent la plus belle personnification de la vigilance et de la sollicitude paternelle ;
- les époux, un parfait exemple d'amour, d'union des cœurs et de fidélité conjugale ;
- les vierges, tout à la fois le modèle et le protecteur de la pureté virginale.
- Ceux qui sont de noble naissance apprendront de Joseph à garder la dignité au sein même de l'infortune ; les riches comprendront, par ses leçons, quels sont les biens qui méritent le plus d'être désirés et acquis au prix de tous les efforts.
- Quant aux prolétaires, aux ouvriers, aux hommes de condition médiocre, c'est pour eux comme un droit spécial de recourir à Joseph et de se proposer son imitation. En effet, Joseph, de race royale, uni par le mariage à la plus grande et à la plus sainte des femmes, regardé comme le père du Fils de Dieu, a néanmoins passé sa vie dans le travail et a demandé à son labeur d'artisan tout ce qui était nécessaire à l'entretien de sa famille." (Encyclique Quamquam pluries sur le patronage de Saint Joseph et de la Très Sainte Vierge)

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> La place du père dans la famille

 

11/10/2015

Les entretiens du Cardinal Kasper et du Cardinal Burke avec Raymond Arroyo sur EWTN

Le 1er octobre, avant l'ouverture de la seconde assemblée du synode sur la famille, EWTN présentait à son audience les passages les plus significatifs des entretiens du Cardinal Kasper et du Cardinal Burke avec le journaliste catholique Raymond Arroyo.

 

> Un aperçu avant synode: Les cardinaux Kasper et Burke avec Raymond Arroyo (25 min 51 s)

> L'épisode complet de World Over du 1er octobre 2015 (53 min 02 s)

 

10/10/2015

L'agenda LGBT s'invite aux conférences de presse du Vatican

 

ChurchMilitant report in Rome - 2015.10.09

 

Après Mgr Bruno Forte et Mgr Krzysztof Charamsa, le P. Thomas Rosica est le troisième prêtre fonctionnaire au Vatican à demander publiquement que l’Église "respecte davantage toutes les personnes indépendamment de leurs orientations sexuelles". Mais tout catholique authentique sait que l’Église respecte déjà et a toujours respecté toutes les personnes selon l'authentique esprit chrétien: ces prêtres qui réclament un changement de langage réclament en réalité un changement beaucoup plus radical de l'enseignement de l’Église sur l'homosexualité elle-même. Ils ne peuvent pas changer l'immuable doctrine catholique, mais ils peuvent changer la perception, la connaissance et l'adhésion d'innombrables baptisés, prêtres et évêques à cette doctrine immuable. Cette révolution, qui est déjà en cours, appelle une réponse énergique de la part des chrétiens fidèles à la foi catholique.

 

> La réponse d'un homosexuel catholique au P. Thomas Rosica

 

> Vidéo: Le langage confus de Mgr Bruno Forte au sujet de l'homosexualité

> Conflit d'intérêt: lobby LGBT et service au Vatican

> Le lobby LGBT à Rome: prélat de curie et professeur à l'Université Grégorienne

 

> ChurchMilitant - 9 octobre: L'agenda LGBT s'invite aux conférences de presse

> ChurchMilitant - 6 octobre: La réaction d'un prêtre aux propos de Mgr Durocher en conférence de presse

 

07/10/2015

Fête du Saint Rosaire

le_tres_saint_rosaire.jpgEn action de grâces de la décisive victoire remportée à Lépante par la flotte chrétienne sur la flotte turque, le premier dimanche d'octobre 1571, le saint Pape Pie V institua une fête annuelle sous le titre de Sainte Marie de la Victoire; mais peu après, le Pape Grégoire XII changea le nom de cette fête en celui de Notre-Dame-du-Rosaire.

Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits abondants qu'il produisait dans l'Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, Dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.

Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l'apôtre de la dévotion au saint Rosaire; c'est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n'y a pas eu d'homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l'établissement de la confrérie du Rosaire: il l'érigeait dans tous les lieux où elle ne l'était pas; c'est le moyen qu'il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, qui est restée la meilleure entre toutes, la plus facile à retenir, la plus instructive et la plus pieuse. L'Apôtre de l'Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.

Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion; il pouvait dire: "Personne ne m'a résisté une fois que j'ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire!" Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire: là, c'étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire; ailleurs, d'immenses Rosaires qu'on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.

Son œuvre a continué après lui; c'est le Rosaire à la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels; c'est aussi le Rosaire ou le chapelet à la main que les populations chrétiennes paraissent dans toutes les cérémonies religieuses.

 

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Source : Magnificat - la vie des saints

06/10/2015

Synode: "indissolubilité" et "transsubstantiation" sont des termes incompréhensibles pour l'homme contemporain, selon Monseigneur Paul-André Durocher

 

 

 

Pourtant, les mots "indissolubilité" et "fidélité" ne sont pas indifféremment interchangeables. La culture contemporaine, justement, parle volontiers d'une "fidélité sérielle" qui permet de changer de "partenaire" pourvu de renoncer au "partenaire" précédent. Une pratique radicalement contraire à l’Évangile et à la foi catholique.

 

> Paul VI: À propos du langage pastoral dans l'Église catholique

 

> Un évêque propose de remplacer la confession par des absolutions collectives

> Mgr Durocher aux journalistes : "Si vous voulez du dogme, allez lire le Denzinger"

> 6 Oct – Synod notes

 

04/10/2015

La conférence du Cardinal Burke à la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile à Paris [VIDEO]

 

 

S. Em. le Cardinal Raymond Leo Burke a présenté l'ouvrage de Guillaume d'Alançon : "Un Cardinal au cœur de l’Église". La conférence est présentée en intégralité.

La démarche du Cardinal Burke est à rapprocher de celle du Cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a publié un texte "La Tradition comme principe propre de la théologie catholique", le 14 juin 2015. Dans ce texte, il réaffirme l'esprit de Tradition du Catholicisme en déplorant que les mots "Traditionalisme" et "Traditionalistes" soient pratiquement discrédités. Il développe une "herméneutique de la réforme dans la continuité" comme le Cardinal Burke, tous deux s'inspirant du Pape Benoît XVI. La nouvelle évangélisation doit lutter contre la surestimation de la contemporanéité et la corruption de la Tradition, en particulier contre cette tentative d'effacement conscient de notre propre Tradition au moment où en Europe nous assistons à un rejet militant de la Tradition chrétienne.

Captation vidéographique réalisée par Léonard Putigny pour Civilisation chrétienne avec l'accord de Guillaume d'Alençon.

 

Le lobby LGBT à Rome: prélat de curie et professeur à l'Université Grégorienne

Ce samedi 3 octobre, un prélat polonais de la Congrégation romaine pour la Doctrine de la Foi, Mgr Krzysztof Charamsa, a publié sur internet une vidéo intitulée "Je suis gay" pour faire part au grand public de son mode de vie homosexuel et influencer le synode des évêques qui se réunira jusqu'au 18 octobre autour du thème de la famille et de ses contrefaçons contemporaines. Le prélat a immédiatement été démis de ses fonctions à la curie, selon un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège.

Voici la vidéo accompagnée de sa traduction française. Le prêtre dissident cherche à attirer la compassion sur sa rébellion contre la loi naturelle et divine et contre l’Église, qu'il accuse d'avoir abandonné l’Évangile.

Mon nom est Krzysztof Charamsa. Monseigneur Krzysztof Charamsa. Je suis membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi… secrétaire adjoint de la Commission théologique internationale. Je suis théologien, philosophe, je donne des cours de bioéthique à l’Université pontificale grégorienne… Je suis gay… J’aime notre pays, notre patrie, je suis un patriote… lorsque, au Parlement, dans ma patrie, quelqu’un peut débiner une personne homosexuelle en toute impunité, en toute impunité, et on ne lui coupe pas le micro… Si quelqu’un peut faire le tour de mon pays, comme le P. Oko, avec son théâtre de l’absurde, sa démagogie, ses idéologies, et le faire en toute impunité… [Le P. Dariusz Oko, professeur à l’Université pontificale de Cracovie, est connu pour son combat contre l’idéologie du genre.]


Lorsque quelqu’un devenant Président de ce pays peut impunément faire des insinuations sur les tenues inappropriées de mon groupe social (sic), et que le lendemain il ne s’excuse pas pour ses paroles… en toute impunité !

Quand l’ancien président, pendant cinq ans, n’a jamais rencontré de familles homosexuelles, pas même une demi-heure, pour les regarder dans les yeux. Et de les ignorer, impunément !

L’Église est silencieuse, affreusement silencieuse, et quand Dominique, de Biezun, se suicide parce qu’il ne peut plus supporter l’homophobie, la haine… L’Église garde le silence, et, de façon légaliste, laisse le tout devant un procureur. Quand l’Église devrait être une autorité morale, elle garde le silence. Cela signifie que nous avons atteint une crise croissante: hypocrisie, mensonge, insensibilité. Où est notre Évangile ?

La traduction française est celle d' Yves Daoudal.

Le prélat a publié en même temps un manifeste en dix points qui réclame notamment la suppression de plusieurs documents du Magistère de l’Église: la déclaration Persona humana (1975), la Lettre sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles (1986), les Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles (2003), le Catéchisme de l’Église catholique (n.2357-2359).

 

Plus d'informations:

> Yves Daoudal : "L'offensive"

> Jeanne Smits: "Mgr Krzysztof Charamsa avoue son homosexualité"

> Le Salon Beige: Le lobby LGBT du Vatican sort du bois la veille du synode

> Gay CDF Priest ‘Comes Out,’ Declares Church Must Change

> Openly homosexual Vatican priest denounces CDF on video :"I AM GAY"

> Bishop of Pelplin issues canonical warning to Vatican "gay priest"

> CDF priest comes out of the closet and makes demands. He’s fired.

> La confessione del monsignore: «Sono gay e ho un compagno» video

 

02/10/2015

Qu'est-ce que la loi naturelle vient faire là-dedans ?

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Le 22 juin 2013 (Chastity Project/Espérance Nouvelle) - L'article 3 du DOMA (Defense of Marriage Act), qui a confirmé la définition fédérale du mariage comme une union entre un homme et une femme, a été renversé le mois dernier, ouvrant la voie pour inscrire un «mariage homo» dans la législation du pays.

Voici toute l'affaire, et pourquoi je ne suis pas trop inquiet: le mouvement de promotion du "mariage homosexuel" ne peut pas vraiment "gagner". En effet, la définition du mariage n'est pas fondée sur un "idéal religieux" qui serait dépassé. Elle est fondée sur la loi naturelle et la loi naturelle ne s'en va nulle part.

Pour clarifier, la "loi naturelle" n'est pas "les choses que nous voyons se passer dans la nature". Si nous devions prendre le comportement animal comme règle d'or pour l'éthique humaine, nous pourrions nous retrouver dans une situation problématique. La loi naturelle se réfère au code moral écrit dans le cœur humain. Il nous permet de «lire» la loi qui se trouve dans la nature même des choses.

Le mariage, tel que nous l'avons toujours connu, n'a pas été inventé par un groupe d'évêques. Il est né dans la nature de nos corps procréateurs. Bien avant qu'il fût inscrit dans la législation ou dans le droit canon, le mariage a été inscrit dans notre corps.

Au risque de trop simplifier, on peut presque imaginer, il y a des dizaines de milliers d'années, les hommes des cavernes "découvrir" que la sexualité est ordonnée, de par sa nature, à l'union de l'homme et de la femme pour qu'ils puissent perpétuer la race humaine. Puisque les enfants viennent par le sexe et qu'ils amènent une grande responsabilité, un homme des cavernes devait probablement jurer de rester lié à telle femme devant les autres personnes de la grotte, de peur que le chef de la grotte ne le frappe avec une massue pour avoir fait de la vie de la grotte un véritable chaos. (...)

Ce n'est pas par hasard que le mariage a toujours été entre un homme et une femme et a impliqué un rituel public dans presque toutes les cultures à travers l'histoire. (Même dans la Sparte antique où l'activité homosexuelle n'était pas considérée comme tabou, les hommes ne se mariaient pas entre eux.) Ce n'est pas parce que toutes les cultures ont été "intolérantes" ou "homophobes". C'est parce que le mariage est inscrit dans la nature de nos corps procréateurs.

Aussi importante que soit l'affection partagée par le couple, ce n'est pas pour cela que le mariage a été consacré et protégé par des vœux publics, des rituels et des lois à travers l'histoire, comme si le mariage était une forme glorifiée de relation amoureuse. L'affection ne requiert pas un engagement à vie juridiquement contraignant. Les enfants bien. L'institution du mariage est faite pour eux. La raison pour laquelle l'acte qui consomme un mariage fait couler tant d'encre, ce ne sont pas les grands sentiments ni les sensations fortes, mais le fait que par sa nature, il est ordonné à la création de nouvelles vies, ce qui requiert rien de moins qu'un engagement à vie des parents. (Et ce "langage du corps" entre mari et femme demeure, même si par un accident génétique ou physiologique la conception devient impossible.) Le "mariage homo" est une rupture complète avec cette réalité. Il est le fruit sans vie de la révolution sexuelle. (...)

Bien sûr, il est plus facile pour les partisans du mariage gay d'ignorer toute discussion sur le droit naturel ou sur le bien des enfants, de nous étiqueter comme "bigots" et d'en finir là. Selon le juge Scalia, c'est exactement ce que la Cour suprême a fait. "C'est une chose pour une société d'opérer un changement", a-t-il dit, "c'en est une autre pour un tribunal d'imposer des changements en jugeant ceux qui s'y opposent hostis humani generis, 'ennemis de la race humaine'."

Nous correspondons bien mal à une telle étiquette. Dans l'histoire des 2000 ans de l’Église, vous ne trouverez pas trace d'un seul évêque appelant à la violence physique contre les homosexuels. Je n'ai aucune "peur" ni "haine" des personnes qui ont une attirance homosexuelle. Je n'en ai pas trouvé non plus chez aucun des membres du clergé catholique que j'ai rencontrés. J'ai eu des amis proches qui avaient un mode de vie homosexuel. Alors que je suis en désaccord avec certains de leurs choix, juger leurs âmes est au-dessus de mes possibilités. Ce que nous contestons est l'idée du "mariage homosexuel", pas les personnes qui se considèrent homosexuelles. Ce que nous contestons, c'est une redéfinition du mariage, pas des droits du même ordre que des droits de santé.

Ceux qui se battent pour obtenir le "mariage homo" nous disent que tout ce qu'ils veulent est l'égalité, et certains d'entre eux sont des gens bien intentionnés qui le pensent sincèrement. Mais l'égalité n'est pas le fin mot de l'affaire, et l'aile gauche du mouvement homosexuel n'a pas l'intention de s'en tenir là. Lorsque vous avez matraqué l'opposition en les étiquetant de "bigots", ils ne finissent pas égaux. Ce qu'il cherchent, c'est une victoire écrasante d'une nouvelle définition du mariage sur la définition fondée sur la loi naturelle et affirmée par la loi divine et la Sainte Écriture. Vous ne me croyez pas? David Parker, oui. Il a été menotté pour son refus inflexible de laisser son enfant recevoir un cours sur le "mariage homosexuel" en classe de maternelle dans le Massachusetts. Il en va de même pour le pasteur Stephen Boissoin qui a été poursuivi pour avoir écrit sur le mariage au Canada (il lui a fallu plusieurs années de batailles juridiques coûteuses pour affronter ce procès). De même aussi les membres du Ocean Grove Methodist Camp, qui a perdu une part de son statut d'exonération fiscale pour avoir refusé de laisser ses terrains être utilisés pour un "mariage homosexuel" dans le New Jersey. Et la liste se rallonge de plus en plus.

La tragédie pour le mouvement homosexuel est qu'indépendamment du nombre de lois adoptées ou de personnes réduites au silence, les couples de même sexe ne pourront jamais obtenir l' «égalité», si par l'égalité ils veulent dire, "avoir la même chose que les couples de sexes différents". Ils ne connaîtront jamais l'union charnelle qui depuis l'aube de l'humanité a consommé le mariage et perpétué la race humaine. Cet acte a une signification profonde non seulement parce qu'il est une expression d'affection, mais parce que, de par sa nature, il est ordonné à quelque chose d'aussi profond qu'une vie nouvelle, qui exige un engagement total. L'acte lui-même, que seuls un homme et une femme peuvent partager, appelle un engagement. Et malgré toutes nos tentatives pour réécrire la loi sur le mariage, nous ne pouvons pas réécrire le langage de nos corps. Si cela, c'est discriminatoire, alors la nature est discriminatoire.

Et voici le hic: grâce à la loi naturelle, nous avons tous conscience de cela à un certain point.

Lorsque des gens affirment que la fonction naturelle des membres de notre corps semble, pour eux, complètement hors de propos en ce qui concerne l'éthique sexuelle, ou qu'ils ne peuvent tout simplement pas voir la différence entre l'union sexuelle d'un homme et d'une femme et l '«union» sexuelle de deux femmes, ou que la complémentarité des sexes leur paraît tout à fait dénué de sens, ou bien ils se leurrent, ou bien ils ont fait toute leur vie un gros travail pour cacher la vérité à leur intellect.

Mais nos nouvelles structures sociales ne pourront pas effacer la vérité écrite dans les cœurs et les corps. Et la nouvelle "inquisition tolérante" qui gagne du terrain, et qui cherche à nous faire taire avec des accusations de «discours de haine» et de «discrimination» parce que nous parlons de choses comme le droit naturel et le bien commun, ne va pas nous empêcher de dire la vérité dans l'amour (Ep 4,15). Si nous sommes persécutés pour cela, ainsi soit-il. Nous Chrétiens connaissons bien la persécution.

De ce point de vue, peu de choses ont changé.

 

Par Chris Stefanick pour Chastity Project. Traduit de l'anglais par Espérance Nouvelle.

 

Vous pouvez apporter votre contribution à Espérance Nouvelle en envoyant une traduction par mail à l'adresse: info.esperancenouvelle[at]gmail.com

01/10/2015

Le cardinal Burke à Paris: un coopérateur de la vérité

Revue de presse de la visite du cardinal Burke à Paris par "Le Salon Beige".

 

Le cardinal Raymond Leo Burke était en tournée en France depuis dimanche pour présenter le livre d’entretiens qu’il vient de publier avec Guillaume d’Alançon, responsable de l'Académie diocésaine pour la famille du diocèse de Bayonne, Un cardinal au coeur de l'Eglise.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président délégué au synode, a invité le cardinal Burke à célébrer la messe à Notre-Dame-de-Paris, dimanche 27 septembre matin.

Il a donné une conférence en l'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile à Paris puis à Saint-Symphorien à Versailles. Le cardinal est revenu sur son enfance, et la naissance de sa vocation. Il a rendu hommage à sa famille, à ses parents, et ses grands-parents, immigrés irlandais aux États-Unis, qui lui ont transmis « la foi et sa pratique ». Lorsqu’il était jeune, l’Église était florissante, puis il a vu les effets de la crise au cours de sa formation au séminaire, notamment à cause du « soi-disant esprit du concile Vatican II ».

« Le séminaire subissait de manière particulièrement dévastatrice la crise que l’Église a connu au cours de premières années de la mise en ordre des enseignement du concile Vatican II. […] Ayant vécu cette époque particulièrement tumultueuse, marquée symboliquement par les émeutes de mai 68 à Paris, je me suis interrogé sur ce qui était sous-jacent à la tranquillité de mes premières années au séminaire et a conduit à la remise en cause inconsciente et soupçonneuse de la doctrine et de la discipline de l’Église. »

 

Concernant la nouvelle évangélisation, le cardinal déclare :

B« Le renouveau spirituel passera, d’une façon particulière, par l’enrichissement mutuel souhaité et encouragé par la célébration de la sainte messe et l’administration des sacrements. » Mais la nouvelle évangélisation « prend place d’abord dans la maison, dans la famille, dans laquelle la foi est d’abord enseignée. […] Mais la famille, qui est une Église domestique, tire sa foi et sa vie dans la sainte liturgie. »

 

Survivant lui-même de l’avortement – il raconte dans son livre que le médecin avait conseillé à sa mère de l’avorter – le cardinal est particulièrement sensible à la question du respect de la vie.

« J’ai compris combien l’Évangile de la vie devait être au cœur de tout ce que j’enseigne et pratique. Il a été particulièrement important pour moi en tant que pasteur de donner un puissant encouragement et la primauté à l’apostolat du respect de l’inviolabilité de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle. J’ai été grandement édifié par l’engagement indéfectible du laïcat catholique qui s’est mis à défendre les vérités les plus fondamentales de la loi naturelle et morale. Il n’y a aucune situation plus mauvaise dans la société d’aujourd’hui que la destruction massive de vies innocentes et sans défenses dans le ventre de leur mère. »

« Dans la bataille pour établir le respect de la vie humaine, l’abandon de la pratique de l’avortement provoqué doit avoir la première place. Quand les enfants et les jeunes ont grandi dans une maison de bons chrétiens, alors naturellement ils deviennent courageux à propos de la vie. Tant de choses dépendent de la maison, de la relation entre le mari et la femme, et entre les parents et les enfants ! Tant de choses également des relations que les enfants reçoivent à l’extérieur de la maison ! En tant que pasteur, j’ai exhorté les parents à être attentifs à ce que la vie chrétienne qu’ils inculquent à leurs enfants ne soit pas érodée et même corrompue par ceux qui iront enseigner dans les écoles que leurs enfants fréquentent. »

 

Sur le mariage et le synode,

« il ne fait aucun doute que le mariage est soumis à une attaque féroce, parfois même au sein de l’Église. Au même titre que l’assaut sur le mariage, toute la question de notre identité en tant qu’homme et en tant que femme, de la signification de la sexualité humaine, de l’amour pur et chaste entre un homme et une femme, tout cela est remis en question. Le mariage et son fruit, la famille, sont la première cellule de l’Église et de la société en général. Il est essentiel que la vérité du Christ sur le mariage et la famille soit pensée et enseignée avec un nouvel enthousiasme et une nouvelle détermination ».

« Aujourd’hui, il est souvent dit que l’Église doit s’adapter à la culture contemporaine, pour ne pas l’offenser. Ce que les personnes attendent le plus de l’Église, est l’enseignement de la vérité du Christ. Il est absurde de dire que les lois naturelles ne signifient plus rien dans notre culture. Absolument absurde. Dieu a écrit sa loi en chacun d’entre nous. Et les Saintes Écritures ont enseigné la même loi. D’une certaine façon aujourd’hui, nous ne saurons avoir notre confiance que dans la loi naturelle. »

 

Concernant l’importance de l’engagement des chrétiens dans la société :

« Il faut restaurer la royauté du Christ. Malheureusement, le terme de “roi” est souvent interprété de manière idéologique, et par conséquent, mal compris. Pour être un roi, comme le pape Jean-Paul II l’a enseigné, il faut pratiquer toutes les vertus qui nous permettent de rendre gloire à Dieu et servir nos frères et sœurs avec une intention pure, selon la sagesse qui nous a été enseigné durent notre enfance : “Servir, c’est régner” ». L’exemple de saint Louis est « un modèle particulièrement lumineux » pour tous les catholiques qui souhaitent s’engager dans la société. Ils doivent s’y engager pour sa « sanctification », même si la « corruption » peut les « tenter d’en rester éloignés, alors qu’il faut évangéliser ces activités en vue du bien commun […] en faisant attention à n’y pas compromettre notre foi. Cela doit être plutôt l’occasion de croître dans la foi et dans sa mise en pratique. »

 

Lundi matin, il était invité sur Radio Notre-Dame (à réécouter ici). Il a célébré la messe, lundi 28 septembre, à la Chapelle de la rue du Bac. Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, lundi 28 septembre soir, à la paroisse Sainte-Odile, à Paris, après avoir présidé les vêpres chantées en grégorien. Le cardinal a présenté son livre comme « une source de croissance dans l’humilité devant Dieu » pour lui. Son livre revient sur ses quarante années de sacerdoce.

Mardi 29 septembre soir, il a donné une conférence à l’Institution Saint Pie X de Saint-Cloud, un établissement scolaire de jeunes filles hors contrat tenu par les Dominicaines du Saint-Esprit.

 

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Source : Cardinal Burke : "le mariage est soumis à une attaque féroce, parfois même au sein de l’Église"

 

L'espérance du cardinal Burke

Recension par "Le Rouge & le Noir" de l’ouvrage de Guillaume d’Alançon : Entretien avec le cardinal Burke. Un cardinal au coeur de l’Église, publié en septembre 2015 aux éditions Artège (184 pages).

Ce livre est né dans un lourd climat. La Chrétienté pleure la mort des familles. Après les avancées de pays protestants puis la capitulation de l’Espagne, ce fut la France, Fille-Aînée, qui décida il y a trois ans de creuser sa propre tombe, en sortant du placard [1]. Suivirent l’Irlande, que nos naïves cervelles s’obstinaient à considérer encore comme un bastion conservateur [2], puis le géant états-unien [3]. Les nuages s’amoncellent : un cardinal n’a-t-il donc, dans ces conditions, rien d’autre à faire que de se livrer à un entretien-vérité de 184 pages ?

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Raymond Leo, cardinal Burke
« Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ »

Raymond Burke [4], prince de l’Église, cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte [5], connaît bien ces ténèbres.
En répondant aux questions du Français Guillaume d’Alançon [6], le prélat américain ne cache rien des plaies lacérant le corps de la Chrétienté ; mais loin se complaire dans le catastrophisme, il pose sur elles un regard empreint de lumière.

Une douce lumière paternelle

La Curie a mauvaise presse. Le type du prélat acariâtre, jaloux de ses privilèges, éloigné des préoccupations des fidèles et du bas-clergé, est devenu un τόπος, un lieu commun.
Les questions de Guillaume d’Alançon ont le mérite de battre en brèche cette idée reçue. Au fil des pages, le soixantenaire américain, drapé dans sa cappa magna s’efface. Il nous semble apercevoir l’enfant du Midwest, né à la campagne dans une pieuse famille d’origine irlandaise. La lumière est partout. Elle prend sa source dans la vie de famille et ses précieux instants de partage et de prière. Elle vient de Jésus-Hostie, lors de l’adoration eucharistique pratiquée chaque vendredi par la famille Burke, ainsi que de la dévotion envers les Cœurs immaculés de Jésus et Marie, sous la protection desquels le foyer se place et se blottit.
Avec une simplicité toute paysanne, le cardinal décrit cette vie saine, l’ambiance chrétienne de sa jeunesse et l’impression que produisit en lui la figure du prêtre, pasteur bienveillant au service du salut des âmes. Entré au petit séminaire à l’âge de quatorze ans, Son Éminence évoque avec nostalgie cette période qui fut « une grande grâce », illuminée par la spiritualité thérésienne et notamment la lecture de l’Histoire d’une âme [7], de la sainte normande. Le lecteur découvre le parcours d’un jeune homme modeste et confiant, alors que s’ouvrait l’étrange décennie des Sixties.

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« Un grand nombre de ces jeunes qui vivent dans ce monde d’où Dieu est exclu, éprouvent un grand attrait pour une belle et sainte liturgie, célébrée avec la dignité qui convient au saint sacrifice, que ce soit dans la forme extraordinaire ou dans la forme ordinaire du rit romain, pourvu qu’il y ait une grande dévotion »

La sagesse d’un cardinal

Souvent grimé en prélat rebelle [8], soi-disant opposé au pape François et prêt à lui « résister » [9], le cardinal Burke fait preuve, à propos de la crise de l’Église et des querelles liturgiques, d’une sagesse remarquable. Lui dont les positions furent fréquemment déformées, ne cède jamais à la caricature. Confessant avoir vécu douloureusement les expériences liturgiques post-conciliaires, Son Éminence tient à distinguer le Concile en lui-même du prétendu« esprit du concile », ce dernier étant marqué par l’idéologie progressiste du temps.
Nommé évêque par saint Jean-Paul II et placé à la tête du Tribunal de la signature apostolique par Benoît XVI [10], le cardinal américain n’est pas un mutin. Ratzingérien et nuancé, ce fin canoniste se révèle un fervent soutien de l’« herméneutique de la continuité [11] chère au pape émérite. Convaincu de « l’enrichissement mutuel » des deux formes du rit romain, cet ami de la Tradition se félicite des fruits du motu proprio Summorum Pontificum [12]. Surtout, il se réjouit du renouveau catholique qui, chez les jeunes prêtres comme au sein du laïcat chrétien, consiste en un retour aux fondamentaux, au sacrifice de la messe et à sa dignité.

Confessant la Vérité dans la charité

En vocabulaire journalistique, on dirait certainement du cardinal Burke qu’il est attaché aux affaires « sociétales ». En 2008, sa volonté de refuser la Communion aux hommes politiques soutenant l’avortement avait fait grand bruit aux États-Unis. Il est vrai que dans les diocèses qu’il a eu en charge (La Crosse puis Saint Louis) comme à Rome, Son Éminence fut un infatigable pourfendeur de la « dictature du relativisme » [13]. Surtout, le cardinal raconte son souci d’accompagner les victimes de ce nouveau totalitarisme : les femmes ayant recours à l’avortement, les personnes homosexuelles à qui l’on serine qu’elles sont « nées comme ça » et que la société rend esclaves de leurs passions, ou encore les générations d’enfants brisés par les divorces, souillés par la pornographie. À l’approche de la seconde session du Synode sur la famille, le cardinal montre combien la ferme doctrine s’accommode de la miséricorde à l’endroit des pêcheurs, qu’il s’agisse des divorcés remariés ou des fidèles pratiquant l’homosexualité. Et de faire sienne la maxime salésienne Veritatem facientes in caritate  : “ Confessant la vérité dans la charité ”.
Disciple de saint Jean-Paul II [14], le cardinal ne transige pas : la loi de l’Église concernant l’accès des divorcés-remariés à l’Eucharistie ne peut changer, car elle découle des paroles même du Christ, énoncées au chapitre 19 de l’Évangile selon saint Matthieu [15].

Lumière de l’espérance

Tant de fidèles doutent. Le cardinal Burke, lui, est plein d’espoir. Cet entretien est une exhortation à l’engagement familial ou à la vie consacrée. Il est aussi un appel à l’engagement politique ; un bel hommage est rendu à la génération de la Manif pour tous.
Ce bref ouvrage répond pleinement aux aspirations de la jeunesse, à sa soif d’absolu. Les ténèbres sont là. Mais Son Éminence cherche la lumière, sans relâche. Elle nous appelle à nous battre pour « tout restaurer dans le Christ » [16] et pouvoir dire comme saint Paul, à notre heure dernière : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »(2 Timothée 4:7).
Le cardinal de conclure ainsi : « Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ dans son enseignement, dans son culte, dans sa prière et sa dévotion, et dans sa vie morale. Mon espérance est que chaque sarment de la vigne, que chaque membre du Christ, devienne de plus en plus proche du Christ, qu’il le connaisse, qu’il l’aime et le serve, et que de ce fait la gloire du Christ illumine notre monde, dans l’attente de sa venue dernière, où il restituera toute la création du Père, inaugurant ainsi “ des cieux nouveaux et une terre nouvelle” ».
Le centre de gravité de l’ouvrage n’est pas Raymond Burke, mais bien l’Église catholique romaine.
Cet entretien est revigorant. Guillaume d’Alançon raconte combien, en sortant de son audience auprès du cardinal, il se trouvait, place Saint-Pierre, dans l’action de grâce : « le soleil couchant auréolait le dôme de la basilique ».

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« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »
(2 Timothée 4:7)

[1En Français de Nouvelle-France, la « sortie du placard » correspond à l’expression anglaise coming out, signifiant que l’on assume publiquement ses pratiques homosexuelles.

[2Le 22 mai 2015, par référendum populaire, 62% des votants irlandais approuvaient l’ouverture de l’institution du mariage aux couples de même sexe. Nous avons consacré, au Printemps 2015, deux articles aux enjeux du référendum irlandais : "L’Irlande troquera-t-elle le vert pour l’arc-en-ciel ?" et "Irlande et mariage homosexuel : le courage de dire non". Par ailleurs, nous avions donné la parole à un cadre de la défense de la famille en Irlande.

[3Le 26 juin 2015, la Cour suprême des États-Unis d’Amérique décidait, à l’occasion de l’affaire Obergefell v. Hodges, d’autoriser les couples de même sexe à se marier civilement dans tous les états du pays, et ce en vertu du XIVe amendement de la Constitution américaine (equal protection clause) La décision de la Cour suprême peut être lue ici, dans la langue de Shakespeare.

[4Né le 30 juin 1948 à Richland Center (Wisconsin, États-Unis), Raymond Leo Burke est ordonné prêtre par le bienheureux Paul VI en 1975. Nommé évêque de La Crosse (Wisconsin) par saint Jean-Paul II en 1994, il devient archevêque de Saint Louis (Missouri) en décembre 2003. Raymond Burke est créé cardinal en 2010 par Benoît XVI. En 2008, ce même pape l’avait nommé préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, charge qu’il occupe jusqu’en 2014, année au cours de laquelle le pape François le fait cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Malte.

[5Concrètement, Son Éminence assure la fonction de représentant du Saint-Siège auprès de l’Ordre.

[6Guillaume d’Alançon est délégué épiscopal pour la vie et la famille dans le diocèse de Bayonne.

[7Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Histoire d’une âme, Paris, Éditions du Cerf, Desclée De Brouwer,‎ [1898] 2000.

[8Le périodique La Vie le qualifiait, en février 2015, de "frondeur".

[9En février 2015, une journaliste, dans le cadre de l’émission « 13h15 le dimanche » lui demandait ce qu’il ferait dans l’hypothèse où le pape autoriserait l’accès des fidèles divorcés-remariés à la Sainte Communion, le cardinal Burke répondit : « Je résisterai, je ne peux rien faire d’autre. Il y a un malaise, c’est indubitable ». La réponse fut immédiatement commentée et interprétée, au sein des media dominants comme une rébellion anti-François. Pourtant, le prélat américain n’a jamais cessé de clamer sa fidélité au souverain pontife et démenti être « contre le pape », comme dans les colonnes du media italien La Nuova Bussola

[10Ce tribunal est composé d’une douzaine de cardinaux et d’évêques juges, nommés pour cinq ans par le Saint Père. Le cardinal Burke en fut le préfet de 2008 à 2014. Cette juridiction tire son nom de l’organisme qui, entre le XIIIe et le XIVe siècles, apposait la signature du souverain pontife au bas d’actes rendus en réponse à certaines suppliques. La Signature apostolique exerce trois missions principales : la cassation des sentences rendues par la Rote ; le contentieux administratif canonique (notamment les conflits de compétence) ; la tutelle sur toutes les juridictions ecclésiastiques (notamment l’approbation des tribunaux interdiocésains, ou encore les sanctions contre les avocats des tribunaux ecclésiastiques).
Cf Philippe PICHOT-BRAVARD « Tribunal suprême de la Signature apostolique », in Christophe DICKÈS (dir.), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 978-979.

[11Extrait du discours de Benoît XVI à la Curie romaine à l’occasion de la présentation des voeux de Noël 2005 : « Les problèmes de la réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées confrontées et sont entrées en conflit. L’une a causé de la confusion, l’autre, silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits. D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler "herméneutique de la discontinuité et de la rupture" ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass media, et également d’une partie de la théologie moderne. D’autre part, il y a l’"herméneutique de la réforme", du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche ».

[12La lettre apostolique Summorum Pontificum, publiée par Benoît XVI le 7 juillet 2007 sous forme de motu proprio - c’est-à-dire de la volonté propre du souverain pontife - redéfinit le cadre juridique de célébration de la messe dite de saint Pie V, autrement appelée "forme extraordinaire du rit romain". Au terme de ladite lettre apostolique, la messe de saint Pie V est rétablie dans ses droits. Vous pouvez lire ce motu proprio dans la base de données du Saint-Siège.

[13Formule que nous devons à Benoît XVI.

[14L’exhortation apostolique Familiaris consortio, promulguée le 22 novembre 1981 par saint Jean-Paul II, est destinée à l’épiscopat, au clergé et à tous les fidèles de l’Église. Publiée un an après le Synode des évêques sur la famille de 1980, cette exhortation est relative aux "tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui". Son contenu est librement consultable sur le site du Saint-Siège.

[15« Et il advint, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il quitta la Galilée et vint dans le territoire de la Judée au-delà du Jourdain. Des foules nombreuses le suivirent, et là il les guérit. Des Pharisiens s’approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l’épreuve : " Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ?" Il répondit : "N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. " - " Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? " - " C’est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l’origine il n’en fut pas ainsi. Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour ’’prostitution’’ - et en épouse une autre, commet un adultère " »(Matthieu, 19).

[16La formule est une allusion évidente à la devise du pape saint Pie X (1835-1914) : Instaurare omnia in Christo.

 

Par Corsaire pour Le Rouge & le Noir

 

Source: [EX-LIBRIS] L’espérance du cardinal Burke