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23/09/2014

Synode sur la famille: la matière des sacrements institués par Jésus Christ

La matière des sacrements est un terme de base de la théologique catholique, qui a un autre sens que le mot matière dans le langage courant.

Voici l'un des rares articles vraiment éclairants qu'on puisse lire actuellement sur les polémiques créées par les médias aussi bien laïcs que catholiques autour du prochain synode sur la famille:

2044101973.jpg"Demeurer dans la vérité du Christ" - Ce livre fondamental est à lire ; il traite du sujet sensible actuel, à savoir la question de l’indissolubilité du mariage et de son rapport avec la vie sacramentelle des Chrétiens.

On se souvient que le Cardinal Kasper avait fait un discours allant dans le sens se l’idée d’un alignement des pratiques catholiques sur celles des pratiques controversées de certaines Églises orthodoxes ; apparemment, ces idées, assez anciennes, ont pu, dans l’ambiance de « réforme de l’Église » qui s’est installée au Vatican, avoir un certain succès médiatique.

Il semble néanmoins que ce succès médiatique ne corresponde en rien à un succès théologique… Puisqu’elles ouvrent tout simplement la porte à une fausse notion de la miséricorde, à un oubli de la notion de péché, à un amoindrissement de la conscience, à une ouverture à un certain relativisme, et à une négation de la Croix. Et au bout du compte, à l’impossibilité pour les pécheurs d'accueillir la grâce d’une conversion.

Au sujet des prochaines polémiques du synode sur la famille, un autre Cardinal, l’archevêque de New York, Thimothy Dolan, pouvait ainsi dire récemment :

« Les gens ne devraient pas s’attendre à un quelconque changement sur la question de l’accès au sacrement de Communion pour les divorcés remariés, question très en vogue ces derniers mois en prévision du rendez-vous du Synode. »

« Personnellement je ne vois pas comment il pourrait y avoir de changement significatif sans aller à l’encontre de l’enseignement de l’Église. »

Il importait donc de rappeler deux ou trois idées, ce que fait avec constance et intelligence ce livre. Non, l’Église ne peut pas reconnaître le divorce (mais peut légitimement constater la séparation des corps) ni « remarier ». Et cela même justement, au nom de la miséricorde. Il est bien triste de constater que de nombreux média, y compris certains d’entre eux qui prétendent avoir une étiquette chrétienne, cherchent à monter en épingle cette polémique pour en quelque sorte ensuite accuser le Pape d’avoir « reculé » face aux promoteurs d’une « vision conservatrice et pharisienne » du mariage. [On se souvient de la révolte conduite par le cardinal Suenens contre l'encyclique Humanae Vitae, avec le soutien de nombreux médias tant laïcs que catholiques, NdEspN]

On entend ici ou là que « la seule chose que ne pardonne pas l’Église, c’est le remariage après divorce », alors même que le clergé est prêt à donner l’absolution à des serial killers [seulement s'ils ont réellement regretté et décidé de changer de vie, c'est là le point, NdEspN]. On oublie cependant une chose : pour qu’il y ait sacrement il faut qu’il y ait matière, et pour qu’il y ait sacrement du pardon, il faut une contrition. Si un(e) remarié(e) continue à vivre comme si son mariage (valide) n’existait pas, c’est à dire en reniant un sacrement précédemment reçu, il n’y a pas de contrition donc pas de pardon.

Le vrai débat aura lieu sur les questions de validité du premier mariage. Un mariage peut être reconnu comme nul, a posteriori, si effectivement les conditions de sa validité ne sont pas réunies. La grande question est justement de faire en sorte que les procédures de reconnaissance en nullité – surtout au regard du caractère éminemment mondain de certains mariages, très loin de l’ancrage et de l’engagement chrétiens – ne s’apparentent pas – a minima dans l’esprit des gens – à des reconnaissances de divorce.

[Si l'on peut espérer un débat vraiment constructif sur ce sujet, ce serait de faire cesser justement tous ces mariages mondains qui n'en sont pas, toutes ces parodies du sacrement de mariage qui sont graves et qui sont fréquentes à cause de la mondanité spirituelle de nombreux prêtres prêts à accepter n'importe quoi pour être toujours bien vus. Et que ce synode de se limite pas à ces questions mais parle de la sainteté à vivre dans les familles, ainsi que des ravages de l'idéologie du genre dans le monde entier. NdEspN]

Source: Schola Saint-Maur

> Le livre des 5 cardinaux en défense du mariage paraîtra en français le 25 septembre : "Demeurer dans la vérité du Christ" - Disponible en pré-commande

Accès à la Communion pour les 'divorcés-remariés': et si Henry VIII avait raison depuis le début ?

 

> Actualités à propos du futur synode sur la famille

> Interview avec le coordinateur du livre "Demeurer dans la vérité du Christ"

> Cardinal Burke: "Parler de miséricorde sans respecter la vérité n'aurait pas de sens"

> Le Cardinal Meisner cite le Pape François: pas de communion pour les divorcés-remariés

> Le livre "Demeurer dans la vérité du Christ" en français

22/09/2014

Accès des divorcés-remariés à la communion: la contribution d'un cardinal hors du commun

Il est le plus respecté de tous parmi les cardinaux, et il s'habille en blanc. Il n'y a pas si longtemps, il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avant de devoir quitter ce poste en 2005. Sa position est très claire et fait autorité dans l’Église à l'heure actuelle, puisqu'au moment où il l'a publiée, il l'a fait en tant que Vicaire du Christ et Souverain Pontife que l’Église catholique, dépositaire de la plénitude de l'autorité apostolique dans l'enseignement de la foi catholique, et parce que ces enseignements-là ne périment pas d'un Pape à l'autre. Et contrairement à ce que certains semblent avoir la témérité d'affirmer, il n'est pas du tout contre le Pape actuel: ils se portent même une très grande estime mutuelle. Explication, citations à l'appui.

Pourquoi les divorcés-remariés n'ont pas accès à la communion

benoît xvi, indissolubilité, mariage, synode22/09/2013 - Cette question est douloureuse, mais l’enseignement de Jésus sur le divorce est clair : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne sépare pas » (Matthieu 19,9). Contracter une nouvelle union conjugale (second mariage civil ou concubinage) quand on a divorcé, c’est nier par le fait même l’indissolubilité sacrée du mariage. L’Église du Christ ne juge pas la personne, mais un état de fait.

Confrontés à l’enseignement du Christ sur le divorce, les disciples, déjà, l’avaient trouvé rude ! Sur cette question comme sur d’autres, il ne faut donc pas opposer la dureté de l’Église et la miséricorde de Jésus. Beaucoup en effet soutiennent qu’il ne s’agit que d’une loi de l’Église. On laisse ainsi entendre que celle-ci n’aurait pas grand-chose à voir avec la loi d’amour et de miséricorde du Christ, voire même qu’elle serait en totale contradiction avec l’Évangile. Mais en réalité, il s’agit de la logique de l’Évangile. Saint Paul est un des tout premiers témoins de l’Évangile. Il souligne lui-même qu’il ne donne pas une opinion personnelle, mais la pensée du Christ quand il écrit : « Quant aux personnes mariées, voici ce que je prescris, non pas moi mais le Seigneur : que la femme ne se sépare pas de son mari. Au cas où elle s’en séparerait, qu’elle ne se remarie pas » (1° lettre aux Corinthiens 7,10-11).

C’est dans la lumière du Christ qui a aimé l’Église et s’est livré pour elle, de son amour irrévocable et de son don total, qu’il faut situer l’enseignement l’Église sur le caractère sacré et indissoluble du lien conjugal : « Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer »  explique Benoît XVI (Sacramentum Caritatis 29). Reconnaissant que le divorce suivit d’une nouvelle union pose « un problème pastoral épineux et complexe (…) qui touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes», le Pape demande aux pasteurs de « bien discerner les diverses situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles concernés ». Mais, ajoute-t-il, « Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l'Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie ».

4086527511.jpgD’où le grave devoir pour les tribunaux ecclésiastiques de vérifier le bien-fondé des doutes qu’il peut y avoir sur la validité d’un mariage, explique encore Benoît XVI. Et là encore, il ne faut pas mettre une opposition entre le droit et la préoccupation pastorale, souligne le Pape : « On doit plutôt partir du présupposé que le point fondamental de rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour de la vérité: cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais "elle s'intègre dans l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle" ». (Sacramentum Caritatis 29)

Assurément, personne n’est sans péché, et tout chrétien, quelles que soient ses fautes, peut communier, une fois réconcilié avec Dieu [en avouant ses péchés, en y renonçant et en recevant ainsi l'absolution sacramentelle, NdEspN].  Mais le « remariage » d’une personne divorcée crée une situation qui contredit en permanence son premier engagement (s’il était réel - on ne parle pas ici des cas de nullité). C’est cette situation qui empêche que les personnes divorcées et remariées aient accès aux sacrements de réconciliation et de communion eucharistique tant qu’elles mènent une vie de couple.

L’Église ne peut dire autre chose que son Maître : « Tout homme qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. » (Luc 16, 18 voir aussi Matthieu 5, 32 et Marc 10, 11-12). Saint Marc précise, à l’intention du monde romain où, contrairement au monde sémitique, la femme pouvait elle aussi divorcer : « et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Marc 10, 12). Avant Jésus, Jean-Baptiste a osé dire à Hérode qu’il n’avait pas le droit de vivre avec la femme de son frère (cf. Lv 20, 10), et il l’a payé de sa vie (Marc 6, 18 et Matthieu 14, 4-12). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que, aujourd’hui encore, la position de l’Église sur le mariage soit fortement critiquée.

pape benoît xvi, pape françois, continuité, sourire, reading francis trough benedictOn entend dire que l’Église « rejette les personnes remariées ». Certainement pas, l’Église ne rejette aucun baptisé, quelle que soit sa situation. Sinon l’Église, Corps du Christ, se rejetterait elle-même en rejetant l’un de ses membres… Ce que l’Église n’accepte pas, ce ne sont pas les remariés, c’est le remariage. Ce n’est pas la même chose !

L’Église n’a jamais promulgué une loi pour « interdire » la communion aux fidèles remariés. Elle affirme simplement qu’il n’est pas possible de vivre la communion eucharistique, sacrement des noces de l’Agneau, tant que l’on vit avec quelqu'un d’autre que le conjoint auquel on est lié sacramentellement par le Christ. La réconciliation sacramentelle ne redevient possible qu’après le décès du premier conjoint (ce qui met fin au mariage religieux) ou du second (ce qui met fin à la vie commune). Ou encore si le nouveau couple reçoit la grâce de cheminer jusqu’à la décision de se séparer, ou du moins, si la séparation n’est pas souhaitable (par exemple pour le bien des enfants) de vivre une amitié spirituelle, en renonçant à l’intimité propre aux époux. [Raison pour laquelle les attaques contre l'enseignement de l’Église sur ce point sont à juste titre désignées comme un grand scepticisme contre la vertu de chasteté, une vertu que chaque chrétien est de toute façon appelé à vivre d'une façon ou d'une autre, NdEspN]

benoît xvi, cardinal bergoglio, Jorge Bergoglio, pape françois, continuitéCependant, attention ! Ne pas communier ne signifie pas être excommunié ! La non-communion eucharistique n’efface pas la communion baptismale qui unit les fidèles dans un même Corps. Le membre blessé ou malade fait toujours partie de l’Eglise, Corps du Christ, et participe à sa vie.

Dans le texte cité précédemment, Benoît XVI précise : « …les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants. » (Sacramentum Caritatis 29).

On se trompe souvent en croyant que ne pas communier signifie être excommunié, c'est-à-dire exclu de la communauté. Il n’en est rien. La non-communion eucharistique n’efface pas la communion baptismale qui unit les fidèles dans un même Corps. Le membre blessé ou malade fait toujours partie du Corps. Il n’est pas mort, il a encore de la vie à recevoir et à donner. C’est évident lorsqu’il y a des enfants de la première ou de la seconde union: les parents séparés ne sont pas dispensés de leur mission éducative. C’est vrai plus largement de ce que chacun peut apporter à la communauté, de tout son cœur de pauvre. (Team Aleteia)

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benoît xvi, à pied, canne, humble, humilité, simplicité

 

Il faut donc cesser une fois pour toutes de parler à ce sujet d'une "sanction" à l'encontre des divorcés-remariés, comme s'il s'agissait d'une mesure disciplinaire, alors qu'il s'agit justement d'une sollicitude de l’Église qui veut éviter à ses enfants d'ajouter au problème de la seconde union le péché grave de communion sacrilège, qui bien loin d'apporter à ces personnes un secours spirituel, les éloigne de leur salut et de toute conversion, précisément à cause de l'état dans lequel ils se trouvent. Comme le dit bien ce texte, l’Église n'a jamais inventé une loi pour "interdire" la communion aux divorcés remariés, et par ses normes elle ne fait qu'enseigner la vérité sur les sacrements et leurs effets spirituels. Sinon, quelle sens aurait eu cette position constamment tenue pendant deux mille ans par cette Église dispensatrice de la miséricorde et de la vérité du Christ ?

 

Une association de personnes divorcées ou séparées a répondu à la consultation préparatoire du synode sur la famille - Une contribution sur la question du remariage à partir des 'réalités pastorales'

 

La Communion Notre Dame de l’Alliance, représentée par ses modérateurs et son conseiller spirituel général, a travaillé à un document qui a été remis à Mgr d’Ornellas, notre évêque référent et à Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles. En voici le contenu.

Synode-familleVivant de la grâce du sacrement de mariage, au-delà de l’épreuve de la séparation, nous croyons en foi et en vérité que ce sacrement est un trésor pour l’humanité, chemin privilégié du salut de l’âme pour l’homme et la femme qui se sont unis en Christ. Mais il ne peut être perçu comme tel qu’avec les yeux et le cœur de la foi. Il n’est donc pas étonnant que dans un monde déchristianisé et axé sur la consommation immédiate, les exigences du mariage soient considérées comme d’inacceptables contraintes. En tant que "séparés fidèles", nous faisons pourtant l’expérience d’un espace de liberté et de croissance insoupçonné, qui se situe bien entendu sur un plan spirituel, et qui va de pair avec des renoncements et souffrances sur les plans émotionnels et affectifs. Mais avec le Christ, ce chemin est vie, bonheur et joie, en plénitude.

Dans le cadre de la consultation, nous répondons à la question 9. Il y a en effet des défis et propositions qui nous semblent urgents à proposer, les voici :

Aller vers les personnes séparées

De la même manière qu’un prêtre rejoint une famille endeuillée par le décès d’un proche, il doit aller trouver la personne qui se sépare. La séparation engendre un repli sur soi, une honte qui coupe du monde extérieur. Être rejoint dans un moment d’immense détresse, voilà ce dont nous avons besoin. Une oreille qui écoute, sans jugement, pour nous amener en douceur vers le Christ.

Parler en vérité

Quand il parle, c’est une parole de vérité dont nous avons besoin, pas des mots qui font plaisir. Nous avons besoin de paroles d’évangile, d’un discours clair, pas d’accommodements qui sèment le trouble. Des paroles qui sont difficiles à dire et à entendre, mais qui font grandir. Des paroles du Christ, et l’enseignement de l’Église. Des paroles de la promesse de mariage, qui nous ont un jour engagés corps et âme, pour toute la vie.

Aider à rester fidèle

La plupart d’entre nous ont fait l’expérience d’un discours accommodant, tentant d’apporter un réconfort sur le plan émotionnel et affectif : « vous retrouverez quelqu’un, vous êtes encore jeune... ». Ce discours est d’autant plus déroutant qu’on ne l’attend pas de la part d’un homme d’Église, qui a un jour lui-même choisi le célibat. Aidez-nous plutôt à rester fidèles. C’est un chemin exigeant, surtout au début de la séparation, et en parfait décalage avec le monde. Il faut rassurer, encourager, fortifier une personne séparée sur ce chemin de fidélité.

En cela, nous pensons que la Communion Notre-Dame de l’Alliance est un trésor pour l’Église. Malheureusement trop méconnu et sous- employé. Loin d’imposer un chemin trop exigeant à une personne qui souffre déjà trop, le prêtre pourra proposer un mouvement de personnes présent dans toute la France et la Belgique, qui ont vécu la séparation de leur couple et qui ont choisi de rester fidèle à leur conjoint (la formule identique existe en Italie : « separati fedeli »).

La bénédiction de remariages

Certaines personnes de notre mouvement ont appris que leur conjoint, après un remariage civil, a reçu une bénédiction de son nouveau couple. Quelle souffrance pour la personne qui reste fidèle. Quel mensonge vis-à-vis des personnes qu’on bénit. Et quel contre-témoignage envers tout l’entourage, en particulier les enfants et les jeunes qui un jour se marieront.

Aider les couples en difficultés

Au lieu de laisser aller les couples à la dérive, au naufrage, et avec eux, les enfants, il est urgent de leur proposer de l’aide. Le Mouvement "Retrouvaille" est un exemple. Mais mieux serait encore de suivre les couples qui sont passés par une préparation au mariage et de tout mettre en œuvre pour les insérer dans la communauté chrétienne afin de garder un lien au fil du temps.

Préparation au mariage

Faut-il attendre la séparation pour parler des exigences du mariage sacramentel, et en particulier de l’indissolubilité? Chaque couple qui s’approche de l’autel devrait être pleinement conscient de la portée de son engagement. À l’inverse, ceux qui n’ont pas pleinement intégré cette dimension, ne devraient pas s’y engager. Dans le contexte actuel, une préparation d’un an devrait être exigée.

La responsabilité de l’Église

Nous entendons de la part de prêtres : « on ne refuse pas un sacrement à des personnes qui le demandent », ou « 50% voire 80% des mariages actuellement célébrés sont non valides». Est-ce là une attitude responsable ? Le véritable enjeu n’est-il pas le salut de leur âme, et la mission de l’Église d’amener toutes les âmes vers le Christ ? A une demande de mariage "à l’église", la réponse ne doit pas nécessairement être favorable. Il faut six ans pour former un prêtre. Le mariage serait-il moins exigeant dans le contexte actuel que la vie consacrée ?

La beauté du mariage réside dans son exigence. C’est elle qui fait grandir. Nous sommes confiants que l’Église, notre Mère, veille sur ses brebis, et membres de la Communion Notre-Dame de l’Alliance au sein de l’Église, sommes à disposition pour aider là où nous pouvons.

Que le Seigneur bénisse ses pasteurs et tous ceux qui participent au Synode et à sa préparation.

Pour la Communion Notre-Dame de l'Alliance, Annick Marie et Martin Brochier

 

Source: Communion Notre-Dame de l'Alliance - 8 mars 2014

 

La Communion Notre-Dame de l'Alliance réunit des personnes engagées dans un mariage sacramentel et vivant seuls à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Dans la foi au Christ et l'amitié fraternelle, ils suivent un chemin de fidélité, de pardon et d'espérance.

Ce texte date du 8 mars 2014. Depuis, la liste des participants aux travaux du synode sur la famille a été publiée par le secrétaire général du synode, et ni l'association franco-belge 'Communion Notre-Dame de l'Alliance' ni l'association italienne 'Separati fedeli' n'y sont invitées. Leur participation aux côtés des autres mouvements laïcs représentés serait pourtant le signe d'une réelle volonté de rejoindre et d'écouter les personnes les plus fragilisées, oubliées, souffrantes ou abandonnées, qui pourraient ainsi offrir une réponse constructive aux propositions des apôtres de l'infidélité, ces quelques cardinaux qui ont ouvertement et publiquement avancé des propositions clairement contraires au Magistère de l’Église et joueront un rôle important dans les travaux du synode, en compagnie de nombreux représentants de communautés chrétiennes qui ne sont pas en communion avec le Pape et l’Église et n'acceptent pas la foi dans les sacrements comme le Mariage ou l'Eucharistie.

Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.

Le deuxième missionnaire contaminé par l'Ebola est rapatrié en Espagne

631ea105946ed29cf3064817129406494b7b4b2f.jpgUn avion militaire espagnol a atterri dimanche en Sierra Leone afin de rapatrier à Madrid, dans la nuit ou lundi, un missionnaire catholique contaminé par le virus Ebola, le deuxième ressortissant de ce pays à être touché.

L'avion a décollé à 05H17 GMT dimanche de la base militaire de Torrejon, près de Madrid, et a atterri aux environs de 14H30 GMT à Freetown, en Sierra Leone, a indiqué le ministère de la Défense.

"Il est difficile pour l'instant" d'annoncer l'heure du vol de retour, qui dépendra "du temps de transfert du malade vers l'aéroport et de son embarquement", explique le ministère dans un communiqué.

L'avion militaire médicalisé est équipé d'une "chambre d'isolement". Le personnel voyageant à son bord dispose "de combinaisons imperméables" et de "lunettes, masques, gants et chaussures les isolant des fluides ou particules contaminantes", ajoute le ministère.

A bord de l'appareil voyagaient 14 personnes: huit personnels navigants et six membres de l'équipe médicale militaire.

Âgé de 69 ans et directeur d'un hôpital dans la ville serra-léonaise de Lunsar, Frère Manuel Garcia Viejo "a été testé positivement (pour Ebola) et a exprimé le désir d'être transféré en Espagne", avait expliqué le ministère de la Santé samedi.

Médecin généraliste spécialisé en médecine tropicale, directeur de l'hôpital de Lunsar depuis 12 ans, Manuel Garcia est membre de l'Ordre hospitalier de San Juan de Dios, un ordre catholique romain qui gère l'association caritative Juan Ciudad travaillant avec les victimes d'Ebola.

Il était soigné samedi dans une unité spécialisée à Freetown, selon un communiqué de l'Ordre, dont il est membre depuis 52 ans. Il travaille en Afrique depuis 30 ans.

En août, un prêtre espagnol de 75 ans, Miguel Pajares, avait été le premier Européen atteint d'Ebola à être rapatrié en Europe, puis le premier Européen à succomber au virus.

Contaminé au Liberia, ce missionnaire avait été rapatrié à Madrid et placé en isolement dans le même hôpital madrilène, Carlos III, qui devrait accueillir Manuel Garcia lundi.

Depuis, d'autres étrangers contaminés dans l'ouest de l'Afrique ont été transportés vers leurs pays d'origine. Dernière en date, une infirmière française, volontaire de Médecins sans frontières (MSF) contaminée au Liberia et rapatriée en France dans la nuit de jeudi à vendredi.

L'épidémie d'Ebola sans précédent qui frapppe l'Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année a fait 2. 630 morts, principalement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, selon l'OMS. (AFP/Jeune Afrique)

L'avion, un Hercules C-130 médicalisé, a atterri aux alentours de 01H00 GMT sur la base militaire de Torrejon, près de Madrid, avant d'être transporté en ambulance jusqu'à un hôpital madrilène, Carlos III, ont rapporté les journalistes. (AFP/Jeune Afrique)

21/09/2014

"Pourquoi j'aime les jeunes" - La chronique de l'abbé de Mello

16 septembre 2014 | Famille Chrétienne | Chronique de l'abbé de Mello - directeur du patronage du Bon Conseil à Paris

la_chronique_vincent_mello_rgb_article.jpgDe passage dans un monastère, j’observe un groupe de jeunes ados, filles et garçons. Naturellement remuants, ils sont collés les uns aux autres, et en un après-midi, les alliances se font et se défont sans cesse. Les cris, les hurlements, les gémissements, les alanguissements se succèdent.

Ce conglomérat est un peu informe, mais le monde des adultes semble penser que nos jeunes sont comme cela et qu’ils sont incapables de mieux que cela.

Puis arrive la messe monastique, à grand renfort de grégorien. Les garçons servent la messe, les filles sont dans l’assemblée, bref, chacun est à sa place. Une fille, parmi les plus excitées tout à l’heure, a fermé les yeux ; elle est très belle, elle prie. Les garçons sont sérieux et attentifs, impressionnés par ce cadre et cet ensemble. Le prêtre n’est pas jeune ni volubile, mais il fait juste ce pour quoi il a été ordonné. Tout est beau.

On aurait pu essayer de se mettre en quatre pour prendre en compte les jeunes, voire même chercher à les faire participer, comme on fait des meetings participatifs, par crainte de s’affirmer.

Non. Au lieu de caresser la jeunesse dans le sens du poil, pour essayer de ranimer la nôtre, donnons-lui ce que nous avons de plus beau.

Un titre de roman me revient à l’esprit : ouvrons-lui la porte des anges. Ouvrons-lui ce que le monde ne lui donnera pas, son intériorité, plutôt que de vouloir faire en plus mal ce que le monde lui donnera certainement, la médiocrité.

Clear Creek, Antoine Forgeot, Fontgombault, prière, liturgie

Photo: Dom Antoine Forgeot, Père Abbé de l'Abbaye Notre-Dame de l'Assomption de Fontgombault, au centre, à genoux, célébrant la Messe le 2 septembre 2007 avec les fidèles et les moines du monastère de Clear Creek près de Hulbert, Oklahoma, fondé par l'Abbaye de Fontgombault.

Le Pape François et ses admonitions bien loin de la mollesse 'pastoralement correcte'

Suite de notre série en défense du Pape François, avec une vidéo un peu plus ancienne.

Numéros précédents de la série:

> François, un Pape mal cité, mal interprété et mal compris

> François, Vicaire du Christ, Serviteur des serviteurs de Dieu

Sur le même thème:

> Le pipotron ecclésiastique

> Les Admonitions de Saint François d'Assise

20/09/2014

Cardinal Vingt-Trois: "Nous ne pouvons pas changer les critères de l'union matrimoniale indissoluble voulue et créée par Dieu"

Homélie du Cardinal André Vingt-Trois

 

Frères et sœurs,


cardinal vint-trois, synode sur la famille,indissolubilité,divorce,remariage,thèses kaspériennes,foi catholique certaine et immuableDimanche après dimanche, l’évangile de saint Marc nous enseigne comment le Christ dévoile aux yeux des disciples les caractéristiques du Royaume de Dieu qu’il est en train de construire avec eux pour le monde.
Les passages que nous avons entendus ces derniers dimanches nous ont montré comment les disciples ont été choqués ou troublés lorsque Jésus a révélé qu’il serait un Messie serviteur souffrant (Mc 9, 31) et que celui qui voulait être le plus grand parmi eux devait être le dernier et se faire serviteur (Mc 9, 35).

Dans l’évangile que nous venons de lire, les pharisiens tendent un piège à Jésus. Et dans sa réponse, Jésus formule un enseignement sur le caractère unique et définitif du mariage qui nous paraît encore plus difficile à entendre. Et nous savons combien la simple raison humaine a du mal à l’accepter et à le mettre en pratique.
C’est pourquoi l’évangéliste fait suivre ces paroles difficiles par quelques versets sur les enfants : pour accueillir pleinement les exigences de l’Evangile, il faut être comme un enfant, « le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent » (Mc 10, 14).
Nous devons donc nous aussi ouvrir notre cœur avec une simplicité et une générosité d’enfant pour accueillir cette parole du Christ dans toute sa plénitude et lui donner toute sa fécondité. Il nous faut accepter de nous laisser guider par notre Père et ne pas nous laisser aller à croire que nous serions devenus plus malins, plus savants ou plus expérimentés que Lui.
Les échecs du mariage et de la vie conjugale frappent aujourd’hui quantité de familles. Ils blessent dans leur cœur et dans leur être, des hommes et des femmes qui se sont donnés l’un à l’autre avec le désir de vivre un amour réel.
Petit à petit, les circonstances de la vie, et pour une part aussi leur difficulté à accepter les conditions nécessaires d’un amour authentique, semblent avoir détruit ce projet. Leurs enfants également aimés de l’un et de l’autre, et également aimants de leurs deux parents, sont blessés à leur tour d’une façon d’autant plus profonde qu’ils ne peuvent souvent pas l’exprimer.
Cette expérience cruelle que font beaucoup de nos contemporains touche nos amis, nos familles, et nous-mêmes parfois. Nous avons tendance à croire que c’est là une situation exceptionnelle et inimaginable en d’autres temps. Il est donc précieux de découvrir à la lecture de cette page d’évangile que cette question déjà était au cœur des préoccupations comme le montre la discussion entre Jésus et les pharisiens.
En demandant à Jésus quel comportement il convient d’adopter, les pharisiens lui tendent un piège. Faut-il appliquer avec toute sa rigueur la loi inscrite dans l’Ecriture ou alors faut-il trouver des accommodements comme celui que Moïse a proposé au peuple d’Israël ?
Cette question, notre Église la reçoit aujourd’hui aussi comme un piège. Doit-elle annoncer imperturbablement et fermement que l’union de l’homme et de la femme est une union définitive et unique ? Ou bien doit-elle exercer sa mission de miséricorde et apporter la consolation du pardon à ceux qui ont connu l’échec et la souffrance ?
La réponse du Christ au piège ainsi tendu ne consiste pas à choisir entre la fermeté absolue et la fermeté relative. Elle projette le regard et la réflexion dans une autre dimension. Jésus veut faire découvrir à ses auditeurs, et à travers eux à nous tous, que le fondement du mariage unique et définitif n’est pas une loi positive que les hommes auraient fabriquée au gré des circonstances.
Il ne se reporte pas à tel ou tel article de loi, fut-elle la Loi de l’Alliance et la Loi révélée. En effet, Moïse, tout grand législateur de la première alliance qu’il fût, n’a pas eu le pouvoir personnel de définir les conditions du mariage entre l’homme et la femme.
Le Christ rappelle que ce ne sont pas les hommes qui définissent les conditions dans lesquelles doit se réaliser l’union de l’homme et de la femme et renvoie au temps des origines et au projet de Dieu qui « les fit homme et femme » (Mc 10, 6) : la différence sexuelle entre l’homme et la femme est ce qui fonde la communion entre eux, même si elle aussi source de division et d’opposition.
L’union entre l’homme et la femme est dans la nature même de la personne humaine, telle qu’elle a été voulue et créée par Dieu : « Au commencement, il les fit homme et femme, […] ainsi ils ne sont plus deux mais ils ne font plus qu’un » (Mc 10, 8).
Notre annonce de la nature profonde de l’union de l’homme et de la femme et notre proposition du mariage indissoluble comme un chemin de vie et de bonheur, n’obéissent donc pas à des critères que nous aurions élaborés par nous-mêmes, même à la lumière de la révélation.
Nous n’avons pas fabriqué ces critères, et nous ne pouvons les changer en disant qu’ils ont fait leur temps et que nous devons aujourd’hui en adopter d’autres.
L’homme et la femme n’unissent pas leur vie selon les règles d’une loi contingente mais selon le mouvement propre de leur constitution personnelle qui les pousse l’un vers l’autre, pour qu’ils s’engagent l’un envers l’autre et qu’ils découvrent ensemble la fidélité de leur communion.
Cette merveille inscrite dans la nature de l’existence humaine ne nous met à l’abri ni des tentations, ni des difficultés, ni des échecs. Mais il ne dépend pas de nous de dire que les tentations, les difficultés et les échecs deviendraient la norme, pas plus que nous pourrions dire que Dieu ait voulu que l’homme et la femme s’unissent de manière précaire et provisoire.
Il ne dépend pas de nous non plus de dire que l’homme et la femme ont été conçus de telle façon que leur union produise la fécondité de leur amour à travers leurs enfants, ni d’affirmer que Dieu « les fit homme et femme » (Mc 10, 6) et non pas homme et homme ou femme et femme, ni encore d’accepter que cette union de l’homme et de la femme transcende les cultures, les situations historiques et économiques, les faiblesses personnelles et les situations de souffrance que nous connaissons tous.
En annonçant courageusement ce qui est inscrit par Dieu dans la nature humaine, l’Église est fidèle à sa mission. Cette loyauté ne lui fait pas perdre sa capacité d’accompagner ceux qui souffrent l’échec et la souffrance et de les associer le plus étroitement possible à la vie de leur communauté et de les voir même aboutir avec le temps nécessaire, à travers cette conversion des cœurs que tous nous devons vivre, à la plénitude de la communion, pour que l’union conclue sous le regard de Dieu trouve son épanouissement à travers l’histoire d’une vie et au-delà même de cette histoire.
Frères et sœurs, rendons grâce à Dieu pour la force qu’il donne aux hommes et aux femmes qui vivent fidèlement leur engagement. Rendons grâce à Dieu pour la joie des enfants qui grandissent avec des parents qui les aiment. Rendons grâce à Dieu pour les époux et les épouses délaissés qui restent fidèles à leur engagement.
Et rendons grâce à Dieu aussi pour ceux qui, ne restant pas fidèles à cet engagement premier, continuent de chercher à vivre de la vie du Christ et de la Parole de Dieu à travers les engagements de leur vie. Que le Seigneur nous donne la force de porter cette parole avec sérénité et avec amour. Amen.

+André cardinal Vingt-Trois

Homélie du Cardinal André Vingt-Trois à la cathédrale Notre-Dame de Paris le dimanche 4 octobre 2009 lors de la Messe de clôture de l’Assemblée plénière du Conseil des Conférences Épiscopales Européennes.

 

Source: Communion Notre-Dame de l'Alliance - "Homélie du Cardinal Vingt-Trois"

 

Que pouvons-nous faire pour l’Église, pour la foi, pour le Christ ?

1. Devenir des saints. 2. Aider quelqu'un à devenir saint. Explications et témoignage sur le départ d'un long chemin.

Voir aussi:

> Enlevons la poutre: allons nous confesser

Pape François: "L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble"

pape françois, mariage, indissolubilité, croix, réconciliation, synode sur la famille, divorce

FÊTE DE L'EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

MESSE AVEC LE RITE DU MARIAGE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique vaticane
Dimanche 14 septembre 2014

 

La première lecture nous parle de la marche du peuple dans le désert. Pensons à ces gens en marche, guidés par Moïse ; c’était surtout des familles : des pères, des mères, des enfants, des grands-parents ; des hommes et des femmes de tout âge, beaucoup d’enfants, avec les vieux qui éprouvaient la fatigue… Ce peuple fait penser à l’Église en marche dans le désert du monde d’aujourd’hui, il fait penser au Peuple de Dieu, qui est composé en majorité de familles.

Cela fait penser aux familles, à nos familles, en chemin sur les routes de la vie, dans l’histoire de chaque jour… Elle est incalculable la force, la charge d’humanité contenue dans une famille : l’aide réciproque, l’accompagnement éducatif, les relations qui grandissent avec la croissance des personnes, le partage des joies et des difficultés… Mais, les familles sont le premier lieu où nous nous formons comme personnes et en même temps elles sont les “briques” pour la construction de la société.

Revenons au récit biblique. À un certain point « le peuple n’a pas supporté le voyage » (cf. Nb 21, 4). Ils sont fatigués, l’eau manque et ils mangent seulement la “manne”, une nourriture prodigieuse, donnée par Dieu, mais qui en ce moment de crise semble insuffisante. Alors ils se lamentent et protestent contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait partir ?... » (cf. Nb 21, 5). Il y a la tentation de revenir en arrière, d’abandonner le chemin.

Cela fait penser aux couples d’époux qui “ne supportent pas le voyage”, le voyage de la vie conjugale et familiale. La fatigue du chemin devient une lassitude intérieure ; ils perdent le goût du Mariage, ils ne puisent plus l’eau de la source du sacrement. La vie quotidienne devient pesante, et bien des fois, “écœurante”.

En ce moment de désarroi – dit la Bible – arrivent les serpents venimeux qui mordent les gens, et beaucoup meurent. Ce fait provoque le repentir du peuple, qui demande pardon à Moïse et lui demande de prier le Seigneur pour qu’il éloigne les serpents. Moïse supplie le Seigneur et celui-ci donne le remède : un serpent de bronze, suspendu à une hampe ; quiconque le regarde sera guéri du venin mortel des serpents.

Que signifie ce symbole ? Dieu n’élimine pas les serpents, mais il offre un “antidote”: à travers ce serpent de bronze, fait par Moïse, Dieu transmet sa force de guérison – force de guérison ‑ qui est sa miséricorde, plus forte que le venin du tentateur.

Jésus, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, s’est identifié à ce symbole : en effet, le Père, par amour, l’a « donné » aux hommes, Lui, le Fils unique, pour qu’ils aient la vie (cf. Jn 3, 13-17) ; et cet amour immense du Père pousse le Fils, Jésus, à se faire homme, à se faire serviteur, à mourir pour nous et à mourir sur une croix ; à cause de cela, le Père l’a ressuscité et lui a donné la domination sur tout l’univers. Ainsi s’exprime l’hymne de la Lettre de saint Paul aux Philippiens (2, 6-11). Celui qui se confie à Jésus crucifié reçoit la miséricorde de Dieu qui guérit du venin mortel du péché.

Le remède que Dieu offre au peuple vaut aussi, en particulier, pour les époux qui “ne supportent pas le chemin” et sont mordus par les tentations du découragement, de l’infidélité, de la régression, de l’abandon… À eux aussi, Dieu le Père donne son Fils Jésus, non pour les condamner, mais pour les sauver: s’ils se confient à Lui, il les guérit par l’amour miséricordieux qui surgit de sa croix, par la force d’une grâce qui régénère et remet en chemin, sur la route de la vie conjugale et familiale.

L’amour de Jésus, qui a béni et consacré l’union des époux, est en mesure de maintenir leur amour et de le renouveler quand humainement il se perd, se déchire, s’épuise. L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble ; parce que le mariage, c’est cela : le cheminement ensemble d’un homme et d’une femme, dans lequel l’homme a la tâche d’aider son épouse à être davantage femme, et la femme a la tâche d’aider son mari à être davantage homme. C’est la tâche que vous avez entre vous. “Je t’aime, et par cela je te fais plus femme” – “Je t’aime, et par cela je te fais plus homme”. C’est la réciprocité des différences. Ce n’est pas un chemin simple, sans conflits, non, il ne serait pas humain. C’est un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est la vie ! Et parmi cette théologie que nous donne la Parole de Dieu sur le peuple en marche, aussi sur les familles en marche, sur les époux en marche, un petit conseil. Il est normal que les époux se disputent : c’est normal. Cela arrive toujours. Mais je vous conseille : ne jamais finir la journée sans faire la paix. Jamais. Un petit geste est suffisant. Et ainsi on continue à marcher. Le mariage est symbole de la vie, de la vie réelle, ce n’est pas une “fiction” ! C’est le sacrement de l’amour du Christ et de l’Église, un amour qui trouve dans la Croix sa vérification et sa garantie. Je vous souhaite, à vous tous, un beau chemin : un chemin fécond ; que l’amour grandisse. Je vous souhaite du bonheur. Il y aura les croix : elles y seront ! Mais le Seigneur est toujours là pour nous aider à avancer. Que le Seigneur vous bénisse !

 

Source: site officiel du Vatican - 14 septembre 2014

 

Le même jour, Espérance Nouvelle avait publié la vidéo d'un sermon au contenu pratiquement identique au texte ci-dessus, prononcé en anglais par Mgr Thomas E. Cook à l'occasion d'un mariage célébré un an plus tôt, le 14 septembre 2013, en la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix:

 

> Synode sur la famille: le mariage et la Croix

 

Chacune des 20 minutes de ce sermon vaut réellement la peine d'être écoutée pour comprendre l'essence de ce qu'est le sacrement du mariage dans l’Église catholique.