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14/10/2014

Archevêque de Poznan: "Le rapport du synode s'écarte de l'enseignement de Jean-Paul II"

RadioVatican | 14 octobre 2014

Poznan, GadeckiLe document récapitulant la première semaine du synode est inacceptable pour ne nombreux évêques, affirme Monseigneur Stanislaw Gadecki.

Dans une interview à Radio Vatican, le président de la conférence épiscopale de Pologne n'a pas hésité à dire que ce document s'écarte de l'enseignement de Jean-Paul II, et même qu'on peut y observer des traces de l'idéologie anti-mariage. Selon Mgr Gadecki, ce texte montre aussi l'absence d'une vision claire de l'assemblée synodale.

« Est-ce que le dessein de ce synode est le soutien pastoral aux familles en difficulté, ou son objectif est-il l’étude de cas particuliers ? Notre tâche principale est de soutenir la pastorale de la famille, et non de la heurter, en exposant ces situations difficiles qui existent, mais qui ne constituent pas le noyau même de la famille, et ne suppriment pas la nécessité du soutien qui doit être apporté aux bonnes familles normales, ordinaires, qui se battent pas tant pour la survie que pour la fidélité. »

« En ce qui concerne les questions du mariage et de la famille, certains critères qui leur sont appliqués soulèvent des doutes. Par exemple, le critère de gradualité. Est-ce que l’on peut réellement traiter la cohabitation comme une gradualité sur le chemin de la sainteté ? Aujourd’hui, la discussion a étalement souligné que la doctrine présentée dans le document est marquée par le péché d’omission. Comme si le point de vue du monde prévalait et que tout est une imperfection qui mène à la perfection… On a accordé attention à ce document, non pas tant à ce qu’il dit mais à ce qu’il ne dit pas. Nous ne parlons pratiquement que d’exceptions, mais nous devons aussi présenter la vérité. Ensuite, les points qui évoquent les enfants confiés à des couples homosexuels sont formulés un peu comme si cette situation était louable ! C’est aussi un défaut de ce texte, qui devrait inciter à la fidélité, aux valeurs familiales, mais qui au lieu de cela semble tout accepter tel quel. Cela donne l’impression que l’enseignement de l’Eglise a été sans miséricorde jusqu’ici, comme si l’enseignement de la miséricorde commençait seulement maintenant. »

(RadioVatican/Rorate/YD)

 

> Commentaires de Mgr Tony Anatrella sur le document intermédiaire du synode

> Synode: réactions des évêques au document provisoire (RadioVatican)

> Réactions de l'archevêque de Riga et de l'archevêque de Poznan au document intermédiaire

Fédération Voice of the Family: "Le rapport intermédiaire du synode trahit les parents catholiques du monde entier"

Voice of the Family est une initiative de laïcs catholiques regroupant les principales organisations pro-vie et pro-famille:

 

La fédération cite comme point de référence de son engagement auprès des autorités ecclésiastiques l'article suivant du droit de l’Église:

Can. 212 - § 3. Selon le savoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l'Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l'intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l'utilité commune et de la dignité des personnes.

 

La fédération Voice of the Family a publié le communiqué suivant en réaction à la publication du premier rapport intermédiare du synode sur la famille, "Relatio post disceptationem":

 

Plusieurs associations catholiques pro-famille rejettent le rapport de mi-parcours du synode

Ceux qui contrôlent le synode ont trahi les parents catholiques du monde entier. Nous croyons que le rapport de mi-parcours du synode est l’un des pires documents officiels rédigés dans l’histoire de l’Église.

Heureusement, le rapport est un rapport préliminaire destiné à être discuté, plutôt qu’une proposition définitive. Il est essentiel que la voix de ces fidèles laïcs qui vivent sincèrement de ce qu’enseigne l’Église soit également prise en compte. Des familles catholiques s’attachent envers et contre tout à l’enseignement du Christ sur le mariage et la chasteté.

Patrick Buckley, représentant irlandais de Voice of the Family, déclare :

« Le rapport de mi-parcours du synode représente une attaque contre le mariage et la famille. Par exemple, le rapport approuve en fait tacitement les relations adultères, contredisant ainsi le sixième commandement et les paroles de notre Seigneur Jésus Christ sur l’indissolubilité du mariage.

« Le rapport sape l’enseignement définitif de l’Église contre la contraception, en utilisant le langage codé par lequel on “souligne la nécessité de respecter la dignité de la personne dans l’évaluation morale des méthodes de contrôle des naissances”. Ce langage est le code de ceux qui veulent réduire la doctrine de l’Église à un simple guide, laissant les couples libres de choisir la contraception en soi-disant « conscience ».

« Le rapport reconnaît à tort une valeur à l’orientation homosexuelle. Ceci contredit la Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1986 sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles : « Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée. »

Maria Madise, coordinateur de Voice of the Family, déclare :

« Qu’est-ce que les parents catholiques devront maintenant dire à leurs enfants au sujet de la contraception, de la cohabitation avec des partenaires, ou des modes de vie homosexuels ? Est-ce que ces parents vont devoir dire maintenant à leurs enfants que le Vatican enseigne qu’il y a des aspects positifs et constructifs dans ces péchés mortels ? Cette approche détruit la grâce dans les âmes.

« Ce serait une fausse miséricorde de donner la sainte communion à ceux qui ne se repentent pas de leurs péchés mortels contre les enseignements du Christ sur la pureté sexuelle. La vraie miséricorde consiste à offrir aux gens une conscience propre par le sacrement de la confession et ainsi l’union avec Dieu.

« Beaucoup de ceux qui prétendent parler au nom de l’Église universelle ont échoué à enseigner les fidèles. Cet échec a créé des difficultés sans précédent pour les familles. Aucune responsabilité n’est prise dans cet échec dans ce désastreux rapport de mi-parcours.

« Le rapport de mi-parcours du synode augmentera le taux des fidèles catholiques étiquetés comme “pharisiens” simplement parce qu’ils défendent l’enseignement sur la pureté sexuelle.

John Smeaton conclut :

« Nous exhortons les catholiques à ne pas être complaisants ou à ne pas céder à un faux sens de l’obéissance, face à des attaques contre les principes fondamentaux de la loi naturelle. Les catholiques sont moralement obligés de s’opposer au cours qui s’est fait jour dans le synode. »

(Voice of the Family/YD)

L'exposé des propositions de Voice of the Family pour le synode sur la famille peut être consulté en plusieurs langues:

 

12/10/2014

Le père Daniel-Ange s'exprime au sujet du synode sur la famille et de la théorie du genre

Le Cardinal Burke a été élu président du groupe anglophone par ses pairs au sein du synode

cardinal Burke, synode sur la familleLe synode extraordinaire sur la famille qui se tient au Vatican, est selon les observateurs et les journalistes accrédités, le plus opaque jamais organisé. Certes, des conférences de presse sont tenues chaque jour pour rendre compte de manière succincte des débats des pères synodaux, mais on ne sait jamais quel évêque a dit quoi… Une opacité dont se plaignent les journalistes et que conteste même le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Toutefois, il faut savoir observer certains “signes des temps”… Il en est un, survenu hier samedi, qui a surpris bien des observateurs. Les pères synodaux, entre les séances plénières, se réunissent en circuli minore – petits groupes – habituellement en fonction de leurs langues maternelles. Dans le groupe des cardinaux et évêques anglophones, le premier circulus minor, appelé Anglicus A, vient de nommer comme son président – ou modérateur – le cardinal Raymond Burke. Une élection d’autant plus significative que plusieurs père synodaux d’Anglicus A sont réputés modérés. (RC)

Ont également été élus, entre autres, le Cardinal Napier comme modérateur pour Anglicus B, le Cardinal Sarah comme modérateur pour Gallicus A, Mgr André-Joseph Léonard comme rapporteur pour Gallicus B, le Cardinal Bagnasco comme modérateur pour Italicus B, et le Cardinal Robles Ortega pour Ibericus A.

Voici la liste complète des prélats élus à la tête des circuli minore:

MODÉRATEURS

CIRCULUS Gallicus "A": Card. Robert SARAH,

CIRCULUS Gallicus "B": Card. Christoph SCHÖNBORN, O.P.

CIRCULUS Anglicus "A": Card. Raymond Leo BURKE

CIRCULUS Anglicus "B": Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M.

CIRCULUS Anglicus "C": S.E. Mons. Joseph Edward KURTZ

CIRCULUS Italicus "A": Card. Fernando FILONI

CIRCULUS Italicus "B": Card. Angelo BAGNASCO

CIRCULUS Italicus "C": S.E. Mons. Angelo MASSAFRA, O.F.M.

CIRCULUS Ibericus "A": Card. Francisco ROBLES ORTEGA

CIRCULUS Ibericus "B": Card. Lluís MARTÍNEZ SISTACH

RAPPORTEURS

CIRCULUS Gallicus "A": Rev. P. François-Xavier DUMORTIER, S.I.

CIRCULUS Gallicus "B": Mons. André LÉONARD

CIRCULUS Anglicus "A": Mons. John Atcherley DEW

CIRCULUS Anglicus "B": Mons. Diarmuid MARTIN

CIRCULUS Anglicus "C": Mons. Stephen BRISLIN

CIRCULUS Italicus "A": Mons. Edoardo MENICHELLI

CIRCULUS Italicus "B": Mons. Salvatore FISICHELLA

CIRCULUS Italicus "C": Rev. P. Manuel Jesús ARROBA CONDE, C.M.F.

CIRCULUS Ibericus "A": Mons. Luis Augusto CASTRO QUIROGA, I.M.C.

CIRCULUS Ibericus "B": Mons. Rodolfo VALENZUELA NÚÑEZ

(Sala Stampa)

Le Cardinal Burke réagit à l'exposition des petits enfants à l'homosexualité

synode sur la famille, cardinal BurkeA la suite de l’intervention devant le synode extraordinaire sur la famille du couple australien Ron et Mavis Pirola, donnant en exemple des amis chez qui l’amant homosexuel d’un des enfants était « accueilli comme un fils » pour les fêtes de famille, le cardinal Raymond Burke a réagi avec beaucoup de clarté. Il s’avère en effet que la prestation des Pirola a été l’une des plus commentées par les médias. LifeSiteNews a demandé au cardinal son avis sur la question ; l’interview exclusive a été publiée jeudi soir, en anglais.

Voici la traduction de l’interview recueillie lors d’une pause entre les sessions du synode.

— Comment des parents catholiques doivent-ils réagir dans une situation difficile comme celle-ci : alors qu’ils préparent une réunion de famille pour Noël, avec les présence de petits-enfants, ces parents sont sollicités par leur fils qui vit en « couple » avec un partenaire homosexuel s’il peut venir accompagné de celui-ci ?

Et en application de ces principes, comment les paroisses doivent-elles réagir par rapport à des couples ouvertement homosexuels qui s’approchent de la Sainte Table pour communier, et qui cherchent à prendre des postes de responsabilité au sein de la paroisse ?

— C’est une question très délicate, et elle est rendue encore plus délicate par l’agressivité du militantisme homosexuel. Mais il faut la considérer d’une manière très calme, sereine, raisonnable et depuis le point de vue de la foi.

Nous ne permettrions pas, s’il s’agissait d’un autre type de relation – quelque chose de profondément désordonné et néfaste – nous ne permettrions pas que nos enfants soient exposés à cette relation, à son expérience directe. Et nous ne devons pas davantage le faire dans le cas d’un membre de la famille qui non seulement souffre d’une attraction homosexuelle, mais qui a choisi de la vivre en acte, en commettant des actes qui sont, toujours et partout, mauvais.

Et donc, les familles doivent trouver un moyen de rester proches d’un enfant dans cette situation – fils, petit-fils, ou autre – de manière à essayer de faire sortir cette personne de la relation désordonnée.

Nous savons aussi qu’avec le temps, ces relations vont laisser la personne profondément malheureuse. C’est donc important de rester aussi proches que possible. Mais ce type particulier de relation ne doit pas être imposé aux membres de la famille, et spécialement aux enfants impressionnables. Et j’encourage les parents, ou les grands-parents – ou qui que ce soit – à être très prudents en cette matière et à ne pas scandaliser leurs enfants ou petits-enfants.

Tant de choses dans notre société aujourd’hui répandent le message que n’importe quel type de relation sexuelle, du moment qu’elle apporte du plaisir d’une façon ou d’une autre – ou qu’on s’y sente attiré – est acceptable, est correcte. Et nous ne voulons pas que nos enfants aient cette impression, parce que nous aurons semblé approuver des actes gravement peccamineux de la part d’un membre de la famille.

Cela constitue certainement une source de grande souffrance, mais s’efforcer de faire ce qui est juste et bon implique toujours de la souffrance. Et dans ce cas, il en sera certainement ainsi. Mais cette souffrance aura toujours, au bout du compte, une valeur rédemptrice.

En ce qui concerne les paroisses, la situation est très semblable parce que la paroisse – comme l’a dit une fois, je crois, Jean-Paul II – est « une famille de familles ». Et donc, si un membre de la paroisse vit publiquement dans le péché au sein d’une relation homosexuelle, eh bien le prêtre doit essayer de rester proche de cet individu – ou des deux individus s’ils sont tous les deux catholiques – et essayer de les aider à quitter la relation peccamineuse et à commencer à vivre de manière chaste. Le pasteur doit également les encourager à prier et à participer à la messe dominicale, et tous les moyens propres à essayer de surmonter le péché grave dans leurs vies.

Les gens vivant ainsi ne peuvent certainement pas jouer un rôle de responsabilité dans la paroisse, car cela donnerait aux paroissiens l’impression que la manière dont ils vivent est parfaitement acceptable. Car lorsque nous jouons un tel rôle dans une paroisse, d’une certaine manière nous témoignons d’une vie catholique cohérente. Par exemple, on ne leur demande pas d’être lecteurs lors de la sainte messe – ni d’assumer quelque rôle de responsabilité – tant qu’ils n’ont pas rectifié leur situation, vécu la conversion de leur vie et atteint le moment où ils seront prêts à assumer de telles responsabilités.

D’un côté, cela est certainement occasion de scandale pour les paroissiens par rapport à une part très essentielle de notre vie, notre sexualité et ce qu’elle signifie. De l’autre, ce n’est pas bon pour les deux personnes impliquées dans la relation désordonnée car cela leur donne également à elles l’impression que d’une façon ou d’une autre, l’Église approuve ce qu’elles font. ( RC / LSN )

 

10/10/2014

Monseigneur Tony Anatrella sur le « mariage pour tous »

Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé, et Expert auprès du Synode sur la Famille, a répondu aux questions de Zenit. Nous reproduisons ici quelques extraits de l'entretien.

Sur les manifestations de dimanche : « D’abord les chiffres : on annonce 500.000 personnes à Paris alors que la police veut en comptabiliser 70.000. Comme nous savons comment s’établit le comptage officiel on peut émettre de sérieux doutes sur ces derniers chiffres.

Les images parlent d’elles-mêmes : les artères parisiennes étaient chargées de manifestants. La manifestation a donc été massive et demeure significative d’une réelle mobilisation qui s’avère être une révolte anthropologique. Elle est incompréhensible pour de nombreux responsables politiques de gauche ou de droite qui restent très maladroits, ambigus et sous-informés sur ces sujets. La famille a tellement été délaissée et méprisée dans la loi ces dernières années que les gens en sont excédés. N’importe quel type d’association affective ne fait pas une famille comme ont voulu l’affirmer des sociologues suivis en cela par des politiques sans réelle pensée sur le sujet, et encore moins de convictions.

Cette loi du mariage pour tous va contre le bien commun, l’intérêt de la société et de ce fait, contre tous. Elle fait du mal à la France et a été une erreur politique qui coûte cher en termes psychologiques et sociaux car elle atteint inconsciemment les structures de la vie psychique des sujets, même s’ils veulent l’ignorer, et déstabilise le cadre porteur de la société qui n’est plus crédible. D’où un sentiment de déprime collective que seule la crise économique, créée par des décisions politiques au cours de ces quarante dernières années et constamment amplifiées, ne peut expliquer. En niant la différence sexuelle qui fonde une partie du cadre porteur, il n’est pas étonnant que des gens deviennent agressifs et violents, et se comportent en se situant dans un deçà du langage verbal rationnel et de la symbolique sexuelle qui deviennent de moins en moins opérants pour développer un self authentique.

Une violence qui se développe jusque dans les écoles maternelles puisque la culture n’incite pas à élaborer les pulsions et les identifications premières. La vie affective est confortée à rester immature : le concubinage, l’infidélité, la duplicité relationnelle, la bigamie, la répudiation et l’indistinction sexuelle s’expriment et s’installent sur le modèle de l’adolescence. Autant de conduites qui n’ont plus rien à voir avec le sens de l’amour, mais concernent surtout une impulsivité affective et sexuelle qui imprègnent les modèles contemporains. Bref cette loi du mariage pour tous est une aberration anthropologique et révèle un projet délirant fondé sur des intrigues subjectives en dehors des nécessités de la réalité et de la vérité relationnelle entre les adultes, et avec les enfants. »

Sur la légitimité de la loi : « Avant le vote de cette loi en 2013, on observait que progressivement les citoyens commençaient à prendre conscience de son inadaptation à la réalité puisque des personnes homosexuelles ne forment ni un couple ni une famille, même si la loi civile l’affirme à tort aujourd’hui. C’est pourquoi, à l’époque, pour éviter un retournement de l’opinion on a voté et appliqué cette loi dans la précipitation comme s’il y avait une urgence vitale à résoudre alors qu’on n’assiste pas au même acharnement pour régler la question du chômage et l’allégement des charges publiques et de la dette. Une loi foncièrement inutile et injuste. 

La loi civile, du fait qu’elle soit votée, ne dit pas pour autant la vérité et l’’intérêt général. Dans ce cas, les citoyens doivent exercer leur droit à l’objection de conscience et contester des lois nuisibles. Les exemples ne manquent pas dans l’histoire récente où un législateur se distrait à légaliser des mœurs ou des idéologies qui n’ont rien à voir avec la vie conjugale et familiale, et la filiation. »

Sur le synode sur la famille : « Toutes ces questions, comme d’autres, seront abordées lors du Synode ; ce qui dépasse la question des divorcés remariés et encore davantage celle de l’homosexualité qui sont les thèmes récurrents et préférés des médias qui risquent de faire espérer des idées et des décisions irréalistes. Les experts, selon leur compétence, seront invités à éclairer les pères du Synode. Un travail important a été fait en amont et montre que la Famille est le sujet central du monde contemporain, surtout en Occident où la plupart des politiques ne respectent pas la nature de la Famille. Il n’y a pas des « familles » à géométrie variable selon les univers fantasmatiques, mais la Famille qui repose sur un homme et une femme mariés qui appellent, éduquent et adoptent des enfants. Le Pape en est très conscient et l’a dit récemment aux représentants des conférences épiscopales européennes pour soutenir et protéger la Famille. Elle est le lieu de l’apprentissage de la vie entre un père et une mère. Elle est le lieu de la découverte de Dieu et de la nouvelle évangélisation, et de la sainteté. L’Église n’a jamais reconnu des liens stables et durables entre personnes de même sexe et encore moins fait croire que la relation homosexuelle est un chemin de sainteté comme certains l’affirment. Nous sommes là aux antipodes de ce que soutient l’Église et ce qu’est la vie conjugale et familiale. »

Synode sur la famille: le Cardinal Napier parle de la communion pour les polygames

Dans une interview au CNS, le Cardinal Napier, franciscain et archevêque de Durban en Afrique du Sud, déclare, au sujet de la communion pour les divorcés-remariés: "Puisque les gens d'Europe qui se sont remariés, comme les gens disent aujourd'hui, sont dans une polygamie séquentielle, pourquoi les Africains qui pratiquent la polygamie simultanée n'auraient-ils pas droit aux mêmes 'avantages' ? Après tout, dans leur culture, c'est socialement acceptable." Le cardinal Sud Africain a voulu montrer par là que l’Église ne peut pas s'aligner sur les normes socialement acceptées si celles-ci sont en contradiction avec l'enseignement du Christ.

La notion de droit naturel telle que présentée par le Cardinal à la fin de cet extrait est malheureusement mal exprimée. La loi naturelle telle qu'elle est reconnue et enseignée par l’Église catholique (Catéchisme de l’Église catholique, articles 1952 et suivants) est celle qui est établie par Dieu dans la nature humaine, et pas l'ensemble des pratiques que l'homme considère comme naturelles.

09/10/2014

Prendre l'Évangile au sérieux sur le mariage n'est pas 'rigide', c'est de l'amour

Professor_Fr_Robert_Dodaro_OSA_President_of_Institutum_Patristicum_Augustinianum_in_Rome_on_Sept_19_2014_Credit_Bohumil_Petrik_CNA_5_CNA_9_19_14.jpg

Le père Dodaro, co-auteur et coordinateur de l'ouvrage collectif «Demeurer dans la vérité du Christ : mariage et communion dans l’Eglise catholique» signé par cinq éminents cardinaux de l’Église, explique que l’enseignement de l’Évangile sur le divorce n’est pas rude ni méchant, mais une forme d’amour à la fois douce et ferme visant au salut des âmes. Miséricorde, vérité et justice doivent être en accord.

Un changement dans la pratique sacramentelle introduirait la confusion devant la nature du péché et de la contrition.

« Soyons clair, nous sommes tous pécheurs, et ne démarquons pas les divorcés remariés civilement parce qu’ils pèchent. Nous péchons tous. Les catholiques qui pèchent peuvent aller se confesser, être absous parce qu’ils regrettent leur péché, et prendre la résolution de ne plus pécher. Nous ne pouvons pas permettre aux catholiques civilement remariés de recevoir une absolution sacramentelle sans qu’il y ait ferme résolution de mettre fin aux relations sexuelles, alors que sous les yeux du Christ ils sont encore mariés à leur premier conjoint. C’est ce qui rend le sacrement de pénitence inaccessible pour eux ».

Le Cardinal Kasper avertit du danger d’une vie « rigide » et affirme que l’Évangile n’est pas un « code pénal » ; Dodaro répond :

« l’Évangile n’est pas un code pénal, mais c’est un code de loi divine et nous devons établir une distinction entre les lois humaines, les lois que l’Église instaure, et les lois divines. Lorsque Jésus dévoila son enseignement sur le mariage, il déclencha l’incrédulité chez ses disciples. Il leur expliqua que Moïse avait permis le divorce à cause de leur dureté de cœur, et ajouta qu’au commencement il n’en était pas ainsi. (Mat 19) Puis Jésus leur renvoya à Gen 2, 24, où l’on trouve l’enseignement originel de Dieu sur le mariage. Si Jésus cite les écritures pour corriger une pratique erronée et permissive du divorce, alors Il serait un fondamentaliste ? Jésus est-il rigide ? »

Avec quel sérieux regardons-nous l’Evangile ? que reste-t-il de l’Evangile si nous commençons à barrer des choses que Jésus a dites parce que nous ne voulons pas leur donner une interprétation ‘fondamentaliste et rigide’ ?

La miséricorde est un autre mot clé du débat :

« nous avons à prendre garde de ne pas confondre miséricorde et sentimentalisme ou romanticisme. Parfois l’amour est un amour de fermeté. Aussi nous trouvons la miséricorde en nous soumettant à la volonté du Christ, chacun de nous commençant par se regarder soi-même en tant que pêcheur appelé à se convertir et à opérer des changements dans sa vie.»

Le père Dodaro exprime son espoir des bons fruits du synode sur la famille.

« Les thèmes du mariage et de la famille concernent tous les catholiques, et je pense qu’une partie de ce que le Pape François veut faire est mettre l’accent sur le rôle positif de la joie dans la vie chrétienne. »

(Catholic News Agnency/LSB)

05/10/2014

Actualités à propos du futur Synode sur la famille

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> Synode sur la famille: le Pape est-il le maître ?

> Qu'est-ce que la "hiérarchie des vérités de la doctrine catholique" ?

> Suggestions concrètes de l'abbé Zuhlsdorf pour le Synode sur la famille

> Entretien du Cardinal Burke à RadioVatican le 6 octobre: "La Vérité du Christ est au cœur du mariage"

> Synode sur la famille: il n'y aura ni débats ni discussions, faute de temps - avec explications sur les rapports du synode avec les médias

> La théorie du genre, un enjeu mondial que l’Église ne peut pas ignorer

> Comment prêche un vrai disciple de Jésus: conversion, vie chrétienne, mariage, amour de Dieu

> Qui voudrait que l’Église divorce du Christ pour se remarier avec l'esprit du monde ?

> Dans la Croix se trouvent la force et l'espérance de la famille

> Après un divorce: la fidélité, chemin vers Dieu et chemin de Dieu

> Synode sur la famille: le Cardinal Ouellet et le Cardinal Scola publient dans la revue Communio pour une pastorale respectueuse de la foi

> Synode sur la famille: vous avez dit nullités de mariage ?

> Le livre "Demeurer dans la vérité du Christ" est publié - Extraits

> Destruction de la famille: l'ONU défie l’Église

> Argentine: Mgr Bokalic rappelle que les parodies du sacrement de mariage sont interdites

> Mariage et miséricorde: entretien avec le philosophe Thibaud Collin

> Synode: le Cardinal Martino rappelle que la pastorale ne peut pas contredire la doctrine

> Cardinal Pell: "Tous les adversaires du christianisme voudraient que l'Église capitule" sur la question du remariage

> Synode sur la famille: la matière des sacrements institués par Jésus Christ

> Accès à la communion pour les 'divorcés-remariés': et si Henry VIII avait raison depuis le début ?

> Accès des divorcés-remariés à la communion: la contribution d'un cardinal hors du commun

> Y a-t-il une tentative de manipulation du synode pour affaiblir la foi ?

> Une association de personnes divorcées ou séparées a répondu à la consultation préparatoire du synode sur la famille - Une contribution sur la question du remariage à partir des 'réalités pastorales'

> Cardinal Vingt-Trois: "Nous ne pouvons pas changer les critères de l'union matrimoniale indissoluble voulue et créée par Dieu"

> Pape François: "L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble"

> Ne vous conformez pas à moins que la Vérité et l'Amour, pas à moins qu'au Christ !

> Le livre des 5 cardinaux en défense du mariage paraîtra en français le 25 septembre : "Demeurer dans la vérité du Christ" - Disponible en pré-commande

> "Ce que je veux c'est la miséricorde, pas le sacrilège"

> Synode: l'urgence d'une nouvelle évangélisation de la famille

> 28 septembre: journée de prière pour le synode sur la famille

> Saint Jean-Paul II: "Le chrétien authentique a le devoir de rejeter énergiquement le divorce et l'union non sanctifiée par le sacrement"

> Synode sur la famille: le mariage et la Croix

> Le Saint Siège, défenseur constant et indéfectible de l'indissolubilité du mariage et de l'intégrité du Saint Sacrement

> Les Dominicains ont publié une réfutation intégrale des thèses kaspériennes en 5 langues, basée sur l’Évangile et sur l'enseignement de l’Église depuis ses origines

> "J'ai préféré l'Eucharistie au remariage" - Témoignage de Wanda Besse

> Mariage et Eucharistie dans l'Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis (2007)

> Les noms des 5 cardinaux auteurs du livre en défense du mariage sont maintenant connus

> Robert Spaemann s'engage dans la défense du mariage

> Le démon ne supporte pas que les époux légitimes s'aiment, affirme un exorciste

> Cinq éminents Cardinaux préparent un livre en défense du Magistère traditionnel sur le mariage

> Divorcés-remariés: les dominicains entrent en lice

> La crise du mariage: des rappels historiques de Francesco Agnoli

> Une miséricorde injuste n'est pas la miséricorde

> Les catholiques, ces gens qui se marient pour la vie

> Divorcés-remariés: Rome demande aux évêques de communiquer sur le Magistère

> Synode sur la famille: le Magistère vaut mieux que les opinions personnelles

> Divorcés-remariés: le Pape ne soutient pas les opinions contraires à la foi de l’Église

> Absurdité des attentes illusoires: une lettre du Bengladesh

> Amour, vérité et miséricorde

> Cardinal Caffarra: le mariage est une vérité et non un idéal

> Divorce et miséricorde: témoignage d'une mère abandonnée

> Ce que Dieu a uni...

> Cardinal Müller sur le mariage: «Nous ne pouvons pas amoindrir la Parole de Jésus-Christ»

> L'indissolubilité du mariage et la porneia

> Un oui est un oui: le mariage et l'amour en vérité

> Indissolubilità del matrimonio

 

04/10/2014

Synode sur la famille: il n'y aura ni débats ni discussions, faute de temps

Le Cardinal Baldisseri, secrétaire général du synode sur la famille, en a déjà verrouillé l'issue par le plan de déroulement qu'il a conçu pour l'organisation des travaux. Le Cardinal italien est l'un des plus notoires partisans d'orientations pastorales plus indépendantes par rapport à la foi, plus libres, plus détachées de l'enseignement du Christ et de l'Église sur la famille et les sacrements. Notamment sur la question de l'indissolubilité du mariage et celle de l'accès à la la communion sacramentelle pour les personnes entretenant des relations de couple en-dehors du mariage sacramentel. On se souvient que fin juin, il avait publiquement répondu à un prêtre italien en qualifiant de "folie" les propos par lesquels ce dernier avait rappelé à ses paroissiens que la fornication hors mariage et un péché grave, comme l'enseigne le Catéchisme de l'Église catholique publié en 1992 par le Pape Jean-Paul II.

Textes synodaux et rendez-vous
Comment, concrètement, vont se dérouler les travaux ? Récemment, le Cardinal Baldisseri, secrétaire général du synode, a déclaré qu’ils seront organisés « selon une méthodologie nouvelle, plus dynamique et participative, avec des interventions et des témoignages . Il vient d’ajouter ces informations : « Les  sessions se dérouleront selon un ordre bien précis, qui se réfère aux thèmes de l’Instrumentum Laboris, de façon plus ordonnée. Les pères qui veulent intervenir doivent rester sur le thème et ne pas parler de tout (…) Les thèmes seront ensuite  discutés par petits groupes. La première semaine sera  consacrée aux grandes relations introductives. Puis, les sessions suivront les différentes parties de l’Instrumentum Laboris. Nous avons demandé aux pères qu’ils envoient leur texte en avance. Les textes ne seront pas lus, mais résumés, en quatre minutes (…) toujours en respectant le thème traité ».

Concernant l’élaboration des textes et leur publication, le Cardinal a ajouté : « Les  textes des pères ne seront pas publiés (…) Chaque jour, il y aura un grand briefing. Ce sera un rendez-vous unique, tenu dans les langues principales. Il ne s’agira pas d’une simple traduction, mais d’élargir la perspective. Chaque jour aussi, un texte de synthèse sera publié par la salle de presse, à l’intention des journalistes. Il n’y aura pas de publication de textes synodaux, comme par le passé (…) Mais à la fin, il y aura un texte synodal, non pas de propositions, mais qui résumera tout le travail fait ; il sera voté et approuvé par l’assemblée et consigné au Saint Père, qui décidera de – ou non – de le publier. Puis, il y aura le « message au peuple de Dieu », avant l’assemblée de 2015, qui sera suivie d’un document final ». Le Pape se servira de ce document pour rédiger son exhortation post synodale. (aleteia - 23/09/2014)

Ainsi donc, le Cardinal Baldisseri a laissé aux évêques quelques jours seulement pour préparer leurs interventions, leur demandant de les envoyer avant le 8 septembre et refusant toute intervention qui serait présentée après cette date. De plus, comme l'a expliqué le Cardinal lors de la conférence de presse du 3 octobre, il leur a éte demandé de concentrer leur intervention sur un seul point de l'Instrumentum Laboris, ce qui empêche que tous les évêques aient la possibilité de s'exprimer sur toutes les questions abordées. Les interventions envoyées ne seront même pas lues intégralement ni publiées comme cela s'était fait lors de tous les précédents synodes, mais simplement résumées en 4 minutes. Et les fidèles qui se sont donnés la peine de répondre intégralement à toutes les questions de la consultation préparatoire au synode, savent à quel point les résumés peuvent s'avérer inextacts et partiels. En Belgique par exemple, le résumé envoyé à Rome par la conférence épiscopale belge a totalement ignoré et passé sous silence les contributions des fidèles qui croient en la valeur de l'enseignement du Christ et de l'Église sur la famille, le mariage, la sexualité et les sacrements.

Lors de la conférence de presse du 3 octobre, le Cardinal a également expliqué que la phase de présentation de l'ensemble des intervention devant tous les participants au synode ne durera qu'une semaine et sera suivie d'une seconde phase d'une semaine également au cours de laquelle les intervenants se réuniront en petites commissions, chacune chargée de travailler sur un point déterminé de l'Instrumentum Laboris.

Cela permet de confier les questions les plus sensibles relatives au détachement entre foi et pratique pastorale aux évêques partisans de la ligne réformiste et d'en écarter ceux qui défendent l'enseignement du Christ et de l'Église ainsi que son application concrète dans les directives pastorales et dans la vie des fidèles.

La communication avec les médias n'a pas non plus éte négligée par le secrétaire géneral. Chaque jour, le service de presse du Vatican réalisera un entretien filmé avec quelques pères synodaux choisis par ses soins pour présenter un aperçu géneral de la journée de travail du synode. Ces vidéos seront diffusés gratuitement et mises à disposition des journalistes par le service de presse. De même que pour les interventions préparées, chaque père synodal devra concentrer les propos de son entretien filmé sur les thèmes abordés au cours de la journée de travail. Le secrétaire général du synode et le service de presse auront donc, à travers le choix de certains pères synodaux pour certains jours, toute la liberté de choisir le point de vue présenté aux médias en fonction du thème assigné. Outre les vidéos, le service de presse du Vatican publiera aussi, sous la supervision du secrétaire géneral du synode, un texte destiné aux journalistes qui résumera les interventions et les travaux de la journée. Au cours de la première semaine, ce texte mis à disposition des journalistes sera donc un résumé des résumés des interventions des pères synodaux, dont le texte intégral ne sera par contre pas publié, contrairement à ce qui s'était fait lors des précédents synodes.

On peut également noter l'absence parmi les participants invités au synode de représentants d'importantes institutions reconnues par l'Église pour leur travail centré sur les questions liées à la famille et au mariage, comme la Communion Notre Dame de l’Alliance, l'Association italienne Separati fedeli qui promeut une fidélité inconditionelle et indissoluble au mariage sacramentel, et l'Institut pontifical Jean-Paul II d'études sur le mariage et la famille fondé par le Pape du même nom en 1981.

La seule possibilité laissée aux évêques qui souhaitent défendre l'application concrète dans la pastorale et la vie des fidèles de l'enseignement du Christ et de l'Église, et qui constituent la majorité sur la plupart des questions qui ont été abondamment discutées en prévision du synode, est donc de contourner le protocole prévu pour le déroulement des travaux du synode et d'intervenir selon un protocole alernatif. On se souvient que lors du Concile Vatican II, les pères conciliaires avaient rejeté dès la première session du concile les schémas de discussion préétablis par la commission centrale du concile, et avaient créé un nouveau protocole, très différent du premier.

Il est bon de rappeler ici que le document le plus important du synode, l'exhortation apostolique signée par le Pape, ne verra le jour qu'après l'assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui se réunira à Rome du 4 au 25 octobre 2015.

 

> Conférence de presse du 3 octobre 2014 par le Cardinal Baldisseri (vidéo en italien)

 

> Mariage et Eucharistie dans l'Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (2007)

 

Vidéo de la conférence de presse sur le synode sur la famille du 3 octobre 2014