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17/08/2015

Le suaire de Turin : "un défi pour la science"

L'émission "Les aventuriers de l'impossible" fait part de découvertes concernant le linceul de Turin.

"Une provocation pour l'intelligence" (Jean-Paul II a propos du Linceul)

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> Ecouter l'émission "Du nouveau sur le Saint Suaire"

 

Un linceul comme un négatif de photographie

7779390361_turiner-grabtuch-gesicht-negativ-klein.jpgAujourd’hui, on peut annoncer du nouveau sur le Saint Suaire, le suaire de Turin que l’on devrait appeler linceul, car il ne s’agit pas d’un suaire. Le linceul de Turin présente une empreinte sanguine d’un homme flagellé, transpercé de flèches et portant une couronne d’épines. Cette image est apparue en 1890 à Secondo Pia, photographe, qui a vu apparaître l’image sur son négatif. La relique a été datée du Moyen-Age. La qualité du tissage, l'analyse du pollen présent dans les fibres, laissent penser qu'il s'agit d'un objet authentique.

Avec notre invité, l'historien Jean-Christian Petitfils, nous retraçons l’histoire de la découverte de ce linceul, sa datation au carbone 14, qui en fixe l’origine au Moyen-Age. Mais cette datation a depuis été invalidée. 
Nous nous demandons ensuite comment cette image a pu s'imprégner sur le linceul. La seule chose qui peut expliquer l’empreinte, c’est le laser. Comment l’homme du linceul a-t-il pu disparaître ainsi ? Comme volatilisé, dématérialisé. Aucune trace d’arrachement. 
Pour terminer, nous évoquerons la transmutation hosties. Une hostie s’est transformée en cœur en Argentine, à Buenos Aires...

Les aventuriers de l'impossible : En semaine, du lundi au vendredi, de 14h00 à 15h00, Jacques Pradel et Didier Van Cauwelaert vous invitent à découvrir les nouvelles émissions originales de ce deuxième été de leur programme. Chaque week-end, l'équipe des Aventuriers de l'Impossible vous propose de retrouver certaines des émissions originales diffusées l'été dernier.

avec l'invité Jean-Christian Petitfils, historien. Auteur du livre Jésus.

source : RTL - Du nouveau sur le suaire

 

15/08/2015

Proclamation du dogme de l'Assomption [VIDEO]

 

 

Le Pape Pie XII proclame la définition dogmatique de l'Assomption le 1er novembre 1950

 

L'Assomption de Notre Dame

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« Après avoir très souvent adressé à Dieu nos supplications, invoqué la Lumière de l’Esprit de vérité, pour la gloire de Dieu tout puissant qui a répandu sur la Vierge Marie les largesses d’une bienveuillance toute particulière, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour une plus grande gloire de son auguste mère et pour la joie et l’exultation de toute l’Eglise, par l’autorité de NSJC, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par notre propre autorité, Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que : l’immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste.

Par conséquent, si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, osait volontairement mettre en doute ce qui a été défini par Nous, qu’il sache qu’il a totalement abandonné la foi divine et catholique ».

Constitution apostolique "Munificentissimus Deus" - Pie XII - 1e novembre 1950

13/08/2015

Litanie de l'humilité

prière enfant.jpgV. O Jésus, doux et humble de cœur,
R. Rendez mon cœur semblable au vôtre.

De ma volonté propre, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être estimé, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être affectionné, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être recherché, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être honoré, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être loué, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être préféré, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être consulté, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être approuvé, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d ‘être compris, délivrez-moi, Seigneur
Du désir d’être visité, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être humilié, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être méprisé, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être rebuté, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être calomnié, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être oublié, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être raillé, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être soupçonné, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être injurié, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être abandonné, délivrez-moi, Seigneur
De la crainte d’être refusé, délivrez-moi, Seigneur

Que d’autres soient plus aimés que moi,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres soient plus estimés que moi,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres grandissent dans l’opinion et que je diminue,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres soient loués et que je sois oublié,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres soient employés et que je sois mis de côté,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres soient préférés en tout,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer
Que d’autres soient plus saints que moi,
Pourvu que je le sois autant que je puis l’être,
Accordez-moi, Seigneur, de le désirer

D’être inconnu et pauvre,
Seigneur, je veux me réjouir,
D’être dépourvu des perfections naturelles du corps et de l’esprit,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on ne pense pas à moi,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on m’occupe aux emplois les plus bas,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on ne daigne même pas se servir de moi,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on ne me demande jamais mon avis,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on me laisse à la dernière place,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on ne me fasse jamais de compliment,
Seigneur, je veux me réjouir,
Qu’on me blâme à temps et à contretemps,
Seigneur, je veux me réjouir,

V. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice,
R. Car le Royaume des Cieux est à eux.

Prions
Mon Dieu, je ne suis que cendre et poussière. Réprimez les mouvements d’orgueil qui s’élèvent dans mon âme. Apprenez-moi à me mépriser moi-même, vous qui résistez aux superbes et qui donnez votre grâce aux humbles. Par Jésus, doux et humble de Cœur. Ainsi soit-il.

Oraison
Ô Jésus dont la première leçon a été celle-ci :
Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur,
Enseignez-moi à devenir humble de cœur comme vous.
Ainsi soit-il.

 

(Récité chaque jour par le Cardinal Merry del Val après la célébration de la Sainte Messe.)

Source : Le Petit Sacristain

11/08/2015

Remèdes contre les tentations

 

Temptation-of-Jesus.jpg« Ces remèdes nous sont indiqués par les Saints et en particulier par Sainte Thérèse (Vie par elle-même, ch. 30-31).

1.  Le premier est une prière humble et confiante, pour mettre de notre côté Dieu et ses anges. Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? Qui donc en effet peut être comparé à Dieu ?

Cette prière doit être humble ; car il n’est rien qui mette plus rapidement en fuite l’Ange rebelle qui, s’étant révolté par orgueil, n’a jamais su pratiquer cette vertu : s’humilier devant Dieu, reconnaître notre impuissance à triompher sans son secours, déconcerte les plans de l’Ange superbe. Elle doit être confiante : car la gloire de Dieu étant intéressée à notre triomphe, nous pouvons avoir pleine confiance en l’efficacité de sa grâce.

Il est bon aussi d’invoquer Saint Michel, qui, ayant infligé au démon une éclatante défaite, sera heureux de compléter sa victoire en nous et par nous. Notre Ange gardien le secondera volontiers, si nous nous confions en lui. Mais surtout nous n’oublierons pas de prier la Vierge immaculée qui de son pied virginal ne cesse d’écraser la tête du serpent, et est plus terrible au démon qu’une armée rangée en bataille.

2.  Le second moyen, c’est l’usage confiant des sacrements et des sacramentaux. La confession, étant un acte d’humilité, met en fuite le démon ; l’absolution qui la suit, nous applique les mérites de Jésus-Christ et nous rend invulnérables à ses traits ; la sainte communion, en mettant dans notre cœur Celui qui a vaincu Satan, lui inspire une véritable terreur.

Les sacramentaux eux-mêmes, le signe de la croix, ou les prières liturgiques faites avec esprit de foi, en union avec l’Église, sont aussi d’un précieux secours. Sainte Thérèse recommande particulièrement l’eau bénite, peut-être parce que c’est humiliant pour le démon de se voir ainsi déjoué par un moyen aussi simple que celui-là.

3.   Aussi le dernier moyen est un mépris souverain du démon. C’est encore Sainte Thérèse qui nous le dit :

« C’est très fréquemment que ces maudits me tourmentent ; mais ils m’inspirent fort peu de crainte ; car, je le vois très bien, ils ne peuvent bouger sans la permission de Dieu… Qu’on le sache bien, toutes les fois que nous les méprisons, ils perdent de leurs forces, et l’âme acquiert sur eux d’autant plus d’empire… Ils n’ont de force que contre les âmes lâches, qui leur rendent les armes ; mais contre celles-là, ils font montre de leur pouvoir. » (p. 405-406). Se voir mépriser par des êtres plus faibles est en effet une rude humiliation pour ces esprits superbes. Or, comme nous l’avons dit, appuyés humblement sur Dieu, nous avons le droit et le devoir de les mépriser : « Si Deus pro nobis, quis contra nos ? » Ils peuvent aboyer, ils ne peuvent nous mordre que si par imprudence ou par orgueil nous nous mettons en leur pouvoir.

Ainsi donc, la lutte que nous avons à soutenir contre le démon, aussi bien que contre le monde et la concupiscence, nous affermit dans la vie surnaturelle et nous permet même d’y progresser. »

 

Adolphe Tanquerey, Précis de théologie Ascétique et Mystique

 

Source: Les hommes adorateurs

03/08/2015

Prier avec Dom Guéranger avant et après la sainte communion

 

gueranger.jpgActe de foi avant la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Au moment de vous sentir entrer en moi, ô Dieu éternel, Fils du Père, j’éprouve le besoin de ranimer ma foi. C’est donc vous-même qui allez venir à moi, vous qui êtes descendu en la Vierge Marie, et avez fait de son sein virginal le sanctuaire de votre Majesté ! Vous lui envoyâtes votre Ange, et elle crut à sa parole, quand il lui eut dit : Rien n’est impossible à Dieu ; l’Esprit-Saint surviendra en vous, et la Vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. Elle crut, et conçut dans ses chastes entrailles celui qui l’avait tirée du néant. Vous ne m’avez pas envoyé un Ange, ô mon Sauveur ! pour m’assurer que vous allez venir en moi. Vous avez parlé vous-même, et vous avez dit : Je suis le pain vivant descendu du ciel, celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui. Cette parole que vous avez proférée il y a vingt siècles, vous avez voulu qu’elle me parvînt par l’organe de votre Église, afin que j’eusse en même temps la certitude de vous entendre, et le mérite d’abaisser ma raison devant le plus profond des mystères. Je crois donc, ô mon Sauveur ! Aidez la faiblesse de ma foi. Donnez-moi de m’incliner, comme Marie, devant votre souveraine raison ; et puisque voulez venir en moi, je veux dire comme elle, en baissant la tête : Qu’il me soit fait selon votre parole ; car je ne suis que néant et vous n’êtes que sagesse et puissance.

 

Acte d’humilité avant la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Mais, ô mon Sauveur ! en venant choisir votre demeure au sein de la glorieuse Vierge, vous ne descendiez du ciel que pour entrer en un autre Paradis. Vous l’aviez préparée, dès sa conception, par toutes sortes de grâces ; elle-même vous avait été fidèle plus que tous les Anges et tous les hommes ensemble. Comment pourrez-vous donc choisir mon cœur si indigne, pour le lieu de votre repos ? Combien de fois, frappant amoureusement à sa porte, n’avez-vous pas été refusé ? Et, eût-il été toujours fidèle, quelle proportion de sa bassesse à votre souveraine dignité : Élisabeth s’humilie de recevoir la visite de Marie : D’où me vient cet honneur ? dit-elle ; et voici que non plus seulement la Mère de Dieu, mais Dieu même veut me visiter, et d’une manière si intime, qu’il ne se peut d’union plus étroite. Celui qui me. dites-vous, demeure en moi et moi en lui. O Fils de Dieu ! votre œil se plaît donc à rechercher ce qu’il y a de plus infirme, pour que votre cœur prenne ensuite plaisir à s’y attacher ? J’admire cette conduite ; mais lorsque je viens à sentir que j’en suis moi-même l’objet, je m’abîme dans mon néant, et je vous supplie de me le faire mieux connaître encore, afin que tout en moi, quand vous y viendrez, confesse votre gloire, votre miséricorde, votre souverain pouvoir.

 

Acte de contrition avant la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Encore si je pouvais, ô mon Sauveur ! me rendre le témoignage de ne sentir en moi que mon néant, qui fit obstacle à l’union glorieuse à laquelle vous me conviez ! je m’approcherais de vous à la suite de Marie l’immaculée, mon auguste Reine, et j’oserais porter ma main sur les miettes du festin auquel elle s’assied près de vous. Mais il n’y a rien de commun entre l’innocence et le péché, entre la lumière et les ténèbres. J’ai été votre ennemi, ô mon Sauveur ! et vous voulez entrer en mon cœur à peine cicatrisé de ses plaies honteuses. Vous annoncez vouloir y prendre vos ébats comme en celui de Marie. Oh ! combien vous me faites comprendre par là la malice de mes fautes, puisque c’est à vous, si généreux, si plein d’amour, que j’ai osé m’attaquer ! Que ferai-je donc, en attendant l’instant où vous allez descendre au milieu de mes ténèbres, pour les transformer en lumière, si ce n’est de renouveler le repentir que me causent les péchés si nombreux par lesquels je vous ai perdu, ceux aussi par lesquels je vous ai contristé sans vous perdre ? Agréez ma contrition, ô mon Sauveur ! c’est ainsi que je veux préparer votre voie jusqu’à mon cœur, en redressant en moi tout ce qui s’oppose à la rectitude de votre sainte Loi.

 

Acte d’amour avant la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Car, ô mon Sauveur ! je voudrais vous aimer, comme Marie elle-même vous a aimé. N’êtes-vous pas mon Souverain, comme vous étiez le sien ? Et, de plus, ne m’avez-vous pas donné, en me remettant mes péchés, des marques de tendresse qu’elle n’a pas connues ? Je vous aime donc, ô Jésus ! qui allez venir en moi, et je me réjouis de votre venue ; car vous augmenterez mon amour. Marie, jusqu’au moment où vous entrâtes en elle, avait vécu dans la sainteté et la justice ; elle vous avait aimé uniquement ; mais lorsqu’elle vous sentit en elle, lorsqu’elle sentit que vous n’étiez plus qu’une seule et même chose avec elle, son amour s’accrut encore et perdit toute mesure. Qu’il en arrive ainsi de mon cœur, au moment où vous entrerez en lui, ô mon Sauveur ! Mais venez bientôt ; car si, d’une part, je suis indigne de votre visite, de l’autre je suis contraint de la désirer, puisque vous êtes le Pain qui donne la vie au monde, le Pain de chaque jour, à l’aide duquel nous devons prolonger notre vie, jusqu’au jour de l’éternité. Venez donc, Seigneur Jésus ! mon cœur est prêt et se confie en vous. Sainte Vierge Marie, par la joie que vous avez ressentie de posséder en vous Celui que le ciel et la terre ne peuvent contenir, soyez-moi en aide, afin qu’il trouve mon âme purifiée et attentive. Saints Anges qui considériez avec tant d’étonnement et de respect cette simple créature portant Dieu en elle, ayez pitié d’un pécheur, dont le cœur, naguère au démon, va dans un moment devenir le tabernacle de Dieu. Saints et Saintes du ciel, et vous spécialement, mes fidèles Patrons, environnez-moi au moment où va descendre en moi, homme pécheur et mortel, Celui en qui vous vivez à jamais, justes et immortels.

 

Acte d’adoration après la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Souveraine Majesté de Dieu, vous avez donc daigné descendre en moi. Ce privilège accordé autrefois à la Vierge bénie est donc aussi le mien. Qui me donnera en ce moment de vous adorer profondément, comme elle vous adora ? Le sentiment de sa bassesse et de son indignité, dans cet instant suprême, l’eût anéantie, si, d’autre part, voire amoureuse tendresse ne l’eût soutenue, en favorisant cette ineffable union du Créateur et de la créature. O mon Dieu ! je ne sens point aussi vivement ma bassesse, et surtout mon indignité, qui pourtant est bien plus grande ; mais je vois du moins qu’il vous a fallu franchir des obstacles infinis pour venir ainsi jusqu’à moi, pour dÈvenir ainsi mon bien et mon trésor. Que ferai-je donc qui soit digne de vous, et qui puisse vous dédommager de l’humiliation que vous encourez pour mon amour ? Je ne puis que vous adorer, que m’humilier, s’il était possible, jusqu’au néant ; et comme cette adoration est trop indigne de vous, j’ose vous représenter en ce moment celle que vous offrit Marie elle-même, au moment où elle se sentit Mère de son Dieu, et durant les neuf mois que vous lui demeurâtes uni. Vous me l’avez donnée pour mère ; souffrez que je dispose ainsi des biens qui sont à elle : elle les tient, pour votre gloire, à la disposition de tous ses enfants.

 

Acte de remerciement après la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Mais, ô mon Sauveur ! Marie ne se borna pas à vous adorer en elle-même ; son heureux cœur s’épancha bientôt dans l’effusion de la reconnaissance. Elle se voyait distinguée par vous entre toutes les filles de son peuple ; que dis-je ? entre toutes les générations qui l’avaient précédée et toutes celles qui devaient la suivre : son âme tressaillait donc d’allégresse, et sa bouche put à peine rendre l’expression affaiblie de la joie qui était en elle. Oh ! disait-elle, Celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses ; il a regardé ma bassesse, et toutes les générations me proclameront Bienheureuse. Et moi, ô mon Sauveur, ne m’avez-vous pas distingué entre mille et entre dix mille, par le bienfait que vous venez de m’accorder ? Vous m’avez fait naître dans les temps qui ont suivi votre Incarnation, et aujourd’hui même à combien d’autres de mes frères ne me préférez-vous pas ? Je vous possède en moi ; je connais le prix de votre Avènement ; mais combien d’hommes ne vous possèdent point ainsi, ne vous connaissent même pas ! Vous les avez tous invités, il est vrai ; mais un grand nombre n’ont pas voulu venir ; et tandis que vous m’avez contraint de venir à vous par les forts et doux moyens de votre miséricorde, vous les avez négligés dans votre justice. Soyez béni, ô mon Dieu, qui aimez toutes les œuvres de vos mains, et voulez que personne ne périsse, sinon par sa faute ; mais qui multipliez en faveur de plusieurs les infinies ressources de votre amour.

 

Acte d’amour après la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Je vous aimerai donc aussi, ô mon Dieu ! puisque vous m’avez aimé le premier, et je vous aimerai d’autant plus qu’étant venu en moi, vous ayez centuplé mes forces pour vous aimer. N’en a-t-il pas été ainsi de Marie, lorsque vous eûtes choisi en elle votre habitation ? Jusque-là, nulle créature ne vous avait été plus fidèle, n’avait mieux mérité d’être préférée à toutes les autres pour cette riche faveur que vous destiniez de toute éternité à une fille des hommes. Mais lorsque vous fûtes entré en elle, quand votre personne divine eut touché sa sainte mais faible mortalité, Marie, transformée, pour ainsi dire, en vous, connut un amour que jusque-là elle n’avait pas connu. Ainsi puisse-t-il en être de moi, ô Jésus ! Puisse ma vie propre se perdre dans la vôtre ! car la visite que vous venez de me faire n’est point une visite à la façon de celles que les hommes se rendent entre eux. Vous avez pénétré, non dans ma maison, mais dans le plus intime de mon âme ; et selon la parole de votre saint Apôtre, je ne vis plus, mais c’est vous-même qui vivez en moi. Je dois donc vous aimer, si je m’aime moi-même, puisque vous demeurez en moi et moi en vous, je ne veux plus me séparer de vous ; je veux au contraire n’avoir plus avec vous qu’un seul cœur et une seule vie, jusque dans l’éternité.

 

Acte de dévouement après la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

Mais, ô mon âme, si tu aimes le Seigneur ton Dieu, songe à vivre pour lui. La présence de Jésus-Christ en Marie ne produit pas seulement en elle, au moment où elle se fait sentir, un dévouement complet aux intérêts et à la gloire de Celui qui est à la fois son Dieu et son fils. Marie puise dans cette présence intime le principe de ce ferme attachement à toutes les volontés divines, qui lui donnera de traverser sans faiblir toutes les épreuves qui l’attendent. Vous avez voulu pareillement, ô mon Sauveur ! m’encourager par cette visite. Jusqu’au jour où je dois sortir de ce monde et paraître devant vous, je sens qu’il me faut cheminer dans une voie souvent semée d’obstacles, et quelquefois dure à gravir. Si je vous aime, je triompherai de tout ; et comment ne vous aimerai-je pas, au seul souvenir de cette visite que vous venez de me faire, et que vous daignerez renouveler toutes les fois que j’en aurai le désir sincère ? Je suis donc à vous, comme vous êtes à moi ; considérez ma grande faiblesse et fortifiez-moi. Je me repose de tout sur votre miséricorde, dont je viens de recevoir la plus riche de toutes les preuves.

 

Prière à Notre-Dame, aux anges et aux saints après la communion

(dom Guéranger, Année Liturgique, Avent)

O Marie, gardez en moi le fruit de cette visite de votre divin Fils. Anges de Dieu, montrez-vous jaloux de conserver intacte la demeure de votre Maître. Saints et Saintes, priez, afin que je ne perde pas le souverain bien dont l’immuable possession vous rend à jamais heureux.

 

Source : Abbaye Saint-Pierre de Solesmes

30/07/2015

Cardinal Robert Sarah : « Qu’on nous écoute ou pas, nous parlerons »

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ARTICLE | Famille chrétienne | 10/06/2015 | Numéro 1952 | Par Aymeric Pourbaix et Jean-Marie Dumont
Au prochain Synode sur la famille, les évêques africains n’ont pas l’intention de permettre que les débats soient monopolisés par l’Occident déclinant. Entretien avec leur figure de proue, le cardinal Robert Sarah. Tonique !
 
Avez-vous le sentiment que l’Afrique a été la grande oubliée du Synode sur la famille ?
Elle s’est exprimée et on ne l’a pas oubliée ! On n’a pas voulu l’entendre mais elle a bien été présente. Nous étions tout sauf silencieux !
Sur quels sujets les évêques africains se sont-ils particulièrement engagés ?
Notre souci est d’encourager, de mettre en valeur, de protéger la beauté de la famille. Sans la famille il n’y a pas de société ni d’Église. Ni même d’avenir. La famille est le lieu où l’on apprend à servir les autres, à les aimer, à leur parler, à les supporter. C’est aussi là que se transmettent les valeurs, la culture, la foi.
Quelle est la spécificité, à cet égard, de l’Afrique ?
Nous aimons la famille, notamment la famille élargie, la famille nombreuse, l’Église-famille. Nous avons conscience d’être la famille de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Notre vision philosophique c’est que l’homme n’est rien sans la femme et que la femme n’est rien sans l’homme, et que les deux ne sont rien sans un troisième élément qui est l’enfant. L’enfant est une bénédiction, un don précieux de Dieu. La famille, c’est un homme et une femme qui s’aiment mais aussi qui sont ouverts à la transmission de la vie.
Vous avez l’impression que ces aspects se sont perdus en Occident ?
Regardez l’Occident qui vieillit, qui n’a pas d’enfants. C’est comme un suicide collectif.
Y a-t-il un risque de contamination, pour les Églises en Occident ?
C’est une question à laquelle il est difficile de répondre ! Si vous vous baignez dans une rivière boueuse, vous en ressortez couvert de boue ! En vivant dans un certain contexte, on risque de se laisser contaminer. Je pense que l’Église en Occident reste fidèle à sa mission. Mais il faut craindre que l’ambiance culturelle, l’absence de Dieu, la sécularisation, puissent la contaminer. Je ne dis pas que c’est fait, mais le risque est là !
Comment faire face à ce danger ?
Il faut avant tout que l’Occident retrouve ses racines, c’est-à-dire Dieu ! Nous vivons dans un contexte culturel où Dieu est absent. Les chrétiens sont dans une ambiance d’apostasie silencieuse. Tant que l’Occident ne retrouve pas les fondements de son être, son identité, sa culture chrétienne et Dieu Lui-même, je ne vois pas comment il peut revivre.
Quels pourraient être les moyens concrets conduisant à cette résurrection ?
L’évangélisation, les sacrements. Mais aussi la sacralité, la beauté de la liturgie, tout faire pour susciter une ambiance favorisant un réel contact avec Dieu. La liturgie permet ce lien vital, personnel et intime avec Dieu. C’est pourquoi il faut qu’elle soit la plus belle possible.
Le pape a évoqué la colonisation idéologique exercée actuellement par l’Occident en Asie. Vous évoquez le même sujet pour l’Afrique et vous y voyez la marque du diable…
En créant Adam et Ève, Dieu a créé la famille. Le mariage est un don que nous recevons de Dieu. Chercher à le détruire par des lois ne peut venir que du démon. Celui-ci cherche à briser l’œuvre de Dieu. C’est le cas aussi lorsqu’on redéfinit le mariage et la famille, comme cela s’est produit dans votre pays. Aucune civilisation dans l’Histoire n’a légiféré sur l’union matrimoniale de personnes de même sexe, comme vous l’avez fait l’an dernier.
Comment se passe, concrètement, cette colonisation ?
La plupart des gouvernements africains s’entendent dire : si vous n’acceptez pas la théorie du gender, si vous n’acceptez pas les droits des homosexuels, le droit à l’avortement, vous n’aurez pas d’aide financière. Le droit se trouve ainsi dénaturé. C’est la raison pour laquelle le pape dit : il faut vous rebeller, il faut dire non au colonialisme idéologique qui détruit la famille.
Connaissez-vous des pays africains qui disent non ?
Le Sénégal, par exemple. En arrière-plan se trouve la question suivante : pourquoi les pays occidentaux ne veulent-ils pas accueillir l’Asie ou l’Afrique avec leurs richesses et leurs valeurs culturelles propres ? Pourquoi penser qu’il n’y a que la manière ou la vision occidentale de l’homme, du monde, de la société, qui soit bonne, juste, universelle ? L’Église doit se battre pour dire non à cette nouvelle colonisation.
Est-ce l’un des enjeux du Synode ?
Au Synode d’octobre prochain, nous allons, je l’espère, aborder la question du mariage de façon avant tout positive, en cherchant à promouvoir la famille et les valeurs qu’elle porte. Les évêques africains interviendront pour soutenir ce que Dieu demande à l’homme sur la famille et accueillir ce que l’Église a toujours enseigné.
Les évêques africains sont-ils tous déterminés à aller dans ce sens-là ?
On n’a pas besoin de se concerter pour réaffirmer que le mariage est un et indissoluble. C’est quelque chose de connaturel ! Certains se concertent pour être plus forts, croyant que ce sont les pressions qui l’emportent. Comme si la doctrine était une question de pression ! En Afrique de l’Ouest on donne aux futurs mariés un fruit appelé la cola : la moitié au marié, l’autre à la mariée, et ils doivent la manger. Une fois que c’est fait, le maître de cérémonie dit : restituez-moi la cola comme elle était avant. Et ils répondent : c’est impossible ! Cela symbolise le fait que le mariage ne se casse pas. Même chez les païens cette indissolubilité du mariage est reconnue.
Ne peut-on pas envisager des exceptions ?
Jésus a-t-Il évoqué une exception ? Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le défaire. Ce n’est pas une intransigeance ni un fondamentalisme. C’est une loi de Dieu, qui veut le bien de la famille. On pourrait me dire : mais j’ai mieux réussi dans mon deuxième mariage ! D’accord, toi tu as réussi, mais tes enfants ont-ils réussi ? Et ta femme a-t-elle réussi ? La cassure d’un mariage, les brisures psychologiques et la terrible souffrance que provoque un divorce, sont-elles une réussite ? Peut-on construire sa réussite et son bonheur en imposant au conjoint et aux enfants des brisures et des souffrances humaines irréparables ?
Est-ce qu’on a assez parlé des enfants pendant ce Synode ?
On n’en parle presque jamais ! Alors que c’est le vrai drame de l’Occident. Pensez à toutes ces familles où les enfants sont ballottés entre leurs parents séparés. Et la personne qui est abandonnée, alors qu’elle avait tout donné, quelle souffrance ! Personne ne peut consoler cette cassure-là ! Or on ne pense pas à ces gens qui souffrent ! On a seulement pitié de ceux qui contractent un nouveau mariage civil et qui veulent communier. Pourquoi une telle myopie ?
Y a-t-il de vraies fractures aujourd’hui au sein de l’Église ?
Entre ceux qui suivent le Christ ou qui suivent Dieu, il n’y a pas de fracture. Le Christ est leur rocher. Si on s’appuie sur Lui, il n’y a pas de division. Ceux qui s’éloignent de Lui ne causent pas une fracture. Ils se détachent. Mais ils ne cassent pas l’Église. Ils quittent Jésus, son enseignement et son Église.
Que dire aux chrétiens qui ont été désemparés lors du Synode d’octobre dernier ?
Dites-leur de lire Dieu ou rien [le livre d’entretien avec le cardinal qui vient de paraître chez Fayard] ! Notre secours est dans le nom du Seigneur, disons-nous souvent. Ce livre a l’unique intention de consolider la foi des gens, de les rassurer, en leur rappelant que Dieu a parlé et qu’en vivant sa parole nous sommes en sécurité. Dieu a confié sa parole à l’Église. En suivant l’Église et ses enseignements, nous sommes en sécurité. Suivons courageusement et fidèlement celui qui a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie  »: Jésus Christ, Lui, la Parole de Vie et la Lumière.
Malgré les épreuves ?
Oui ! Regardez : des gens meurent par fidélité à leur foi en Jésus aujourd’hui, au Pakistan, au Moyen-Orient, en Afrique. Ils meurent égorgés pour la parole de Dieu et le témoignage de leur foi. Et nous, nous voulons annihiler l’Évangile, le réduire au minimum. Que les chrétiens aient des yeux ouverts pour regarder ceux qui meurent pour le Christ. Ils sont un Évangile vivant.
Pour vous, qu’est-ce que l’Afrique apporte aujourd’hui à l’Église ?
L’Afrique a toujours été impliquée dans le projet de Dieu. Regardez la Révélation ! Lorsque Dieu a voulu établir une alliance avec l’homme, cela a commencé en Égypte. C’est l’Afrique qui a sauvé Jésus : quand Hérode cherchait à Le tuer, Marie et Joseph se sont réfugiés en Égypte. C’est un Africain qui a aidé Jésus à porter la croix : Simon de Cyrène ! Dès le départ Dieu a voulu impliquer l’Afrique dans le salut du monde. Car « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui, dans le monde, est sans naissance et que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi pour réaliser le salut de l’humanité » (cf. 1 Co 1, 27).
Les derniers papes ont-ils pris la mesure du rôle de l’Afrique ?
Absolument ! Ils lui ont manifesté toute leur confiance. Paul VI a déclaré en 1969 : « La nouvelle patrie du Christ, c’est l’Afrique ». L’Afrique s’ouvre largement à l’Évangile, comme le montre la croissance du nombre de chrétiens, passés en un siècle de 2 millions à 200 millions (voir Repères). Benoît XVI a dit que l’Afrique était le poumon spirituel de l’humanité. Jean-Paul II, de son côté, a déclaré que le nom de chaque Africain était inscrit sur les paumes crucifiées du Christ. Autrement dit, l’Afrique, dans sa pauvreté, sa faiblesse, ses maladies… est utilisée par Dieu pour manifester sa puissance. C’est pourquoi nous voulons prendre nos responsabilités. Qu’on nous écoute ou qu’on ne nous écoute pas, nous parlerons et on entendra notre parole. Nous nous exprimerons avec respect, délicatesse, mais aussi avec force, en nous appuyant uniquement sur Dieu, notre force.
 
Repères
En Afrique, le nombre des chrétiens est passé en un siècle de 2 millions à 200 millions.
Entre décembre 2001 et décembre 2011, on y a enregistré une augmentation de:
+ 39,5% de prêtres diocésains et de religieux ;
+ 18,5% de religieux non prêtres  ;
+ 28% de religieuses.
(Annuaire 2011 des statistiques de l’Église.)
 
Le pape a récemment cité un auteur, Mgr Benson, lequel, dans son ouvrage Le Maître de la terre, décrit d’une manière prophétique beaucoup de dérives actuelles…
Ce qui se passe aujourd’hui, surtout en Occident, est une œuvre du démon. Le plus grave est de vouloir imposer ces dérives aux autres continents et cultures. On nous parle des droits de l’homme, mais n’avons-nous pas des droits nous aussi, à ne pas nous voir imposer toutes ces perversions ?
Le règne de l’Antéchrist semble plus fort que jamais…
L’Église ne doit pas avoir peur ! Le Christ a dit : « N’ayez pas peur ! » Jean-Paul II l’a redit. L’Église ne doit pas avoir peur de dire l’Évangile et sa foi en Dieu, qu’elle soit écoutée ou non. C’est sa mission. Celle reçue du Christ Lui-même !
C’est le seul vrai pouvoir qu’elle ait : le pouvoir de la parole ?
Une parole qui sauve l’humanité. Si vous parlez avec clarté et fermeté pour révéler Dieu et sa Parole de Vérité, on vous dit : c’est un fondamentaliste, c’est un intolérant. Mais ce n’est pas vrai ! Est-ce que vous êtes intolérant quand vous dites à votre enfant : mentir ou tricher ce n’est pas bien ! Si vous laissez faire, vous êtes coupable. Et l’Église peut aussi être coupable de se taire. Les chrétiens persécutés, même si on les tue, ne se taisent pas. Leur voix est plus limpide, plus forte et plus glorieuse que la haine, la violence, la confusion mentale de leurs persécuteurs. Si on a peur d’être maltraité, il suffit de regarder ceux qui, autour de nous, meurent pour Jésus, et nous retrouvons courage et force. Leur sang réveille notre foi endormie ou anesthésiée par la mondanité. Il faut aujourd’hui plus de courage à l’Église, aux chrétiens, aux évêques.
Vous le leur dites ?
Je ne dis pas que la manière de m’exprimer a la délicatesse qu’il faudrait. Cependant Jean Baptiste avait des paroles rudes et sévères. Il disait « Engeance de vipères » ! Ce n’était pas très délicat comme parole ! Jésus aussi a été très sévère : Il a fouetté les vendeurs du Temple. Il faut parfois aussi de saines et fraternelles colères comme celle de Jésus. Dieu donne une mission difficile aux prophètes : parlez, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas. Dans le livre d’Ézéchiel, il avertit et explicite la responsabilité du messager divin : quand tu vois le danger venir et que tu n’avertis pas le coupable, s’il meurt, c’est toi qui es responsable. Mais si tu l’avertis et qu’il n’écoute pas, c’est lui le responsable. Notre responsabilité c’est de dire, de parler au nom de Dieu et de Lui seul !
À temps et à contretemps ?
Oui ! En trouvant la pédagogie, la forme, la parole juste pour dire les choses sans trahir la doctrine et sans blesser les personnes.
Il faut commencer par le clergé, si on vous suit bien ?
Bien sûr ! Si le moteur est cassé, la voiture a beau avoir une belle carrosserie, elle ne bouge pas ! Le clergé est le moteur. C’est pourquoi la formation du clergé, sa vie intérieure, est fondamentale. C’est ce que le Christ a fait avec ses Apôtres : pendant trois ans, Il les a pris avec Lui, dans le désert, pour les former avant de les envoyer. Faire naître les gens à la grâce est une responsabilité que nous mendions auprès de Dieu. On n’enseigne pas et on ne conduit pas les autres à Jésus sans L’avoir soi-même rencontré. Saint Jean dit : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons ! » Nous ne sommes pas des professeurs qui communiquent une science apprise dans les livres, nous sommes des témoins. Si, à la fin d’une journée, vous n’avez pas eu cinq minutes avec le Seigneur Jésus, comment voulez-vous conduire les gens à Jésus et les nourrir de sa parole ?
Un évêque africain disait au Concile qu’il suffit de quelques saints pour convertir un pays…
Regardez le Curé d’Ars : n’a-t-il pas changé la France ? Mère Teresa n’a-t-elle pas changé le monde ? Les douze Apôtres n’ont-ils pas bouleversé et transformé le monde par le nom de Jésus !
La France a-t-elle pour vous un rôle spirituel spécifique à jouer ?
Ce n’est pas pour rien qu’on dit que la France est la fille aînée de l’Église. Ce n’est pas un titre, c’est une mission ! Regardez ce que la France a fait pour porter la civilisation chrétienne à travers le monde, en Afrique, en Asie. Voyez les missionnaires français qui ont parcouru le monde. Ce que je suis, ce que je dis, je l’ai reçu de vous, de la France. Je ne sais pas s’il se trouve un pays qui a produit autant de saints ! La France a un rôle essentiel à jouer, y compris du point de vue de la culture, de la civilisation. Mais si elle reste païenne, sécularisée, elle ne le fera pas.
La France, éducatrice des peuples ?
Bien sûr ! Être fille aînée de l’Église est une responsabilité. Et je pense qu’elle continue à jouer ce rôle aujourd’hui malgré les apparences. La France est le pays qui a vu naître beaucoup de nouveaux mouvements religieux. On y perçoit les signes d’une renaissance. Ce n’est pas le nombre de chrétiens qui fait la beauté de l’Église. Le printemps de l’Église, ce sont les saints que le Christ continue à susciter dans son Église. 
 
Médias et liturgie : « Le président de Guinée m'a appelé… »
«  En tant qu’Africain, je suis très surpris de voir que beaucoup de chrétiens, lors des messes pontificales à Rome, n’ont qu’une seule préoccupation : prendre des photos, et se comportent comme s’ils ne se trouvaient pas devant Dieu. Je dois dénoncer l’envahissement des médias, des photographes dans nos célébrations eucharistiques. Même les prêtres qui concélèbrent ont l’audace de prendre des photos. L’Église catholique doit réfléchir et prendre des mesures fermes devant ce phénomène scandaleux et choquant. Les autres croyants, notamment musulmans, sont écœurés et choqués de voir cela dans nos célébrations. Les processions, qui nous conduisent à la célébration du grand mystère de notre foi, sont faites sans aucun recueillement, comme si nous entrions dans un théâtre, sans aucun émerveillement, sans aucune frayeur religieuse de nous trouver face à face avec Dieu. Les célébrants bavardent et discutent sur toutes sortes de futilités en avançant vers l’autel du Seigneur  ! Pour illustrer mon propos, je vous raconte un fait. C’était la consécration de l’église de Saints-Pierre-et-Paul de Bonfi, à Conakry. Il y avait la télévision guinéenne pour couvrir l’événement, et le prêtre responsable des émissions de « La Voix de l’Évangile », qui assurait lui aussi le reportage de la liturgie. Le prêtre portait les ornements liturgiques puisqu’il concélébrait et, accroché à son cou, il avait son appareil photo et jouait sa fonction de journaliste, en même temps qu’il concélébrait. Et la télévision l’a pris en flagrant délit. L’image a été diffusée le dimanche soir. Dès le lendemain matin, le président de la République, M. Lansana Conté, qui est musulman, m’a fait appeler et m’a dit textuellement : “J’ai vu hier soir aux émissions religieuses un de tes prêtres prendre des photos pendant la prière. C’est inadmissible  ! Ce n’est pas le travail du prêtre. Le prêtre doit faire prier les fidèles. Il est le représentant de Dieu au milieu des fidèles et en même temps celui qui nous aide à être attentifs à Dieu. Il ne faut plus qu’il recommence. Si tu as besoin d’un cadreur ou d’un technicien de prises de vues pour les émissions religieuses, demande-le moi, je donnerai immédiatement la personne compétente”. En effet, ce type de compor­tement ne se vérifiera jamais dans une mosquée, car les musulmans ont plus de respect du sacré que la plupart des chrétiens. Ce qui se passe à la basilique Saint-Pierre pendant les célébrations pontificales mérite un examen sérieux. Je reconnais que les temps de silence se sont énormément améliorés. Il faut chercher à vivre la liturgie dans le plus grand respect, un profond sens du sacré et en nous tenant face à Dieu. »
Cardinal Robert Sarah
 
Aymeric Pourbaix et Jean-Marie Dumont

 

Lire l'entretien sur le site de Famille chrétienne:

> Le cardinal Robert Sarah : « Qu’on nous écoute ou pas, nous parlerons »

Famille chrétienne n°1952 du 13 au 19 juin 2015, pp. 10-15

> Acheter le numéro 1952 de Famille chrétienne

 

> Divorce et miséricorde: témoignage d'une mère abandonnée

> Jean-Paul II: "Le chrétien authentique a le devoir de rejeter énergiquement le divorce"

> Cardinal Sarah sur le synode: "Il faut plus de courage à l'Église, aux chrétiens, aux évêques"

 

29/07/2015

Un appel à la vie intérieure

Conférence prononcée au Grand Séminaire de Montréal par Dom Gérard Calvet, o.s.b., de l'abbaye Sainte Madeleine du Barroux (11 mars 1999).

dom gérard, dom gérard calvet, vie intérieure, prière, oraison, spiritualité, abbaye du barrouxPourquoi parler de la vie intérieure? Parce que, de plus en plus, nous nous apercevons que c'est la vie cachée, intérieure, qui ne se voit pas aux yeux des hommes, c'est elle qui opère le déclenchement des grands événements de ce monde.

Jésus-Christ a passé trente ans de vie cachée et personne ne savait qui il était, ce qu'il faisait. Pendant ce temps, il n'a pas prêché, il n'a pas missionné, il vivait en présence de son Père, il priait, il travaillait dans l'ombre de la face de Dieu. L'essentiel de notre vie, c'est d'être une braise sous la cendre; mais l'on sait que la braise, lorsqu'elle chauffe, est capable de faire un incendie.

Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, la grande petite sainte est morte à vingt-quatre ans sans être sortie de son Carmel et elle a été décrétée " docteur de l'Église " et patronne des missions de l'Église universelle. Pourquoi ? Pour quelle raison les Papes ont-ils voulu cela, sinon précisément parce qu'elle a permis, par la force de sa profonde vie intérieure, faite de prière et d'intercession, d'être comme François Xavier mais d'une autre façon, la patronne des missions.

Une anecdote peut vous faire saisir quelque chose de son mystère. Parmi les moines de Montserrat, au temps de la guerre d'Espagne en 1936, les Rouges sont montés à l'assaut du monastère, ils ont enfermé les moines et il y en avait deux, chacun dans un cachot séparé et on leur portait leur pitance chaque jour. Les gardiens révélèrent plus tard un fait curieux : dans une cellule, le moine chantait, paraissait heureux, le visage ouvert; pourtant son sort semblait compromis pour toujours. Dans l'autre cellule, silence de mort, le moine non seulement ne chantait pas, mais paraissait profondément déprimé et contrarié. Or, ces deux moines bénédictins menaient depuis des années la même vie, selon la même règle, les mêmes travaux quotidiens, les mêmes observances, les mêmes prières. D'où vient que l'un faisait face à l'épreuve avec joie et que l'autre était accablé ?

Vous l'avez deviné. La vie intérieure, c'est quelque chose de tellement secret, de tellement profond qu'elle ne se découvre que dans des cas exceptionnels, quand l'heure de vérité a sonné. On touche là à quelque chose de beaucoup plus mystérieux qu'un simple élan d'enthousiasme au sens moderne du mot. Il y a une douce influence de la vertu de foi dans l'âme qui transforme la vie, qui donne une sérénité, une paix, un équilibre, une force d'âme, une piété douce et continue, un instinct surnaturel qui aperçoit la main de Dieu dans tous les événements. Il y a une sorte de réussite, de victoire de la foi qui ne se découvre que dans certaines occasions. Nous sommes tous appelés à cet épanouissement de l'âme.

La vie intérieure n'est pas un abri, ni un refuge. Elle est plutôt une rampe de lancement. Ce qui a déclenché la grande civilisation du Moyen Âge avec toutes ces œuvres de charité extraordinaires, c'est la contemplation de quelques grands saints qui les ont inspirées comme saint Bernard, saint Thomas d'Aquin et autres. La vie secrète qui se nourrit de contemplation, de prière, a son rayonnement jusque dans l'action, jusque dans l'action apostolique et jusque dans l'action temporelle. De telles actions ne peuvent naître que dans les cœurs profondément épris de Dieu.

La vie intérieure est aussi le remède à l'affaissement de l'espérance. Quand on parle de l'espérance, on croit toujours que ce n'est que pour demain; par une espèce de vague optimisme, on pense que demain ça ira mieux. Non, ce n'est pas ça l'espérance. L'espérance a pour objet Dieu, la patrie céleste, l'union à Dieu, le bonheur éternel. Alors vous me direz : tout de même, vous n'allez pas me dire que sur terre il n'y a pas un petit peu d'espoir, Oui, mais dans la mesure où Dieu le permet pour soutenir notre regard vers Lui.

Depuis vingt siècles, les grands saints, les grands mystiques ne nous ont pas dit autre chose sinon qu'il y a une autre vie, un bien supérieur à tout ce que la vie terrestre peut nous proposer. Et ne croyez pas qu'il s'agit là simplement d'une spécialité pour " contemplatifs ". Non, les hommes qui ont été le plus plongés dans la vie du siècle, dans l'action, par exemple un saint Vincent de Paul, un saint Jean Bosco qui vivait en permanence au milieu des enfants pour les faire grandir en Dieu, tous ces saints très actifs étaient des géants de prière et ils puisaient leur générosité et leur force dans la vie contemplative, dans la vie intérieure.

Mère Teresa, un jour en entendant une personne lui dire : " Ah! Mère Teresa, c'est affreux, pourquoi tant de désordres dans le monde, et même dans l'Église? " Elle lui a répondu : " À cause de vous et à cause de moi ". Une grande petite sainte, Mère Teresa. Quand nous parlons de la vie intérieure, souvent les gens disent : Ah! C'est beau, c'est grand, mais comment y arriver ? Disons premièrement qu'il y a de grands obstacles à la vie intérieure. D'abord, il y a des gens superficiels, qui ne s'intéressent qu'à ce qui bouge, qu'à ce qui se voit, qu'à ce qui se mange, qu'à la télévision et qui, ensuite, nous demandent : comment est-ce que vous faites pour être tellement tranquilles, tellement serins, tellement heureux ? Blaise Pascal est un génie extraordinaire, en une phrase, on a l'impression qu'il a tout dit.

Exemple : " Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ". Cela ressemble à une boutade, mais c'est vrai. On bouge, on parle, on aime le bruit, on aime renouveler tout, et toujours faire du nouveau. Impossible de se stabiliser, de rester tranquille. Il faut savoir s'arrêter, faire une retraite de temps en temps. Et puis, il y a un autre obstacle qui est beaucoup plus profond encore; c'est l'amour-propre. Mais pas l'amour-propre au sens qu'a ce mot, lorsqu'une maîtresse d'école dit à un enfant : " Si vous aviez un peu d'amour-propre vous ne feriez pas tellement de taches sur votre cahier ". Elle a raison, l'amour-propre sur les lèvres de cette maîtresse, signifie le respect de soi-même, la dignité de soi. L'amour-propre désordonné de soi-même, c'est la recherche du confort, son bien, son argent, sa puissance, ses affections, on ne peut pas se donner à Jésus-Christ, on ne peut pas s'offrir, on ne peut pas imiter Jésus qui a dit : " Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et me suive! " Nous sommes tous invités, appelés à porter joyeusement la croix du Christ, chacun à sa mesure, chacun selon son état de vie et selon les dispositions de la Providence.

Dieu est là avec nous, un Dieu qui ne va pas nous tromper, qui va nous secourir tous les jours, qui va nous faire avancer, sur lequel nous pouvons donc nous reposer. C'est toute la spiritualité de la confiance, de l'abandon dans les mains de Dieu, dans l'amour divin. Sainte Marguerite Marie disait : " Le Cœur de Jésus est un trésor dont la confiance est la clé ". Seigneur Jésus, donnez-moi le chemin pour aller à vous, aidez-moi, secourez-moi, je désire entrer en Vous ". La vie intérieure est une vie éternelle commencée.

 

Source: Missa

> L’Évangile en un clin d'oeil - Dom Gérard Calvet

28/07/2015

Bénédiction de la bière selon le Rituel Romain

monks of norcia, osbnorcia, monastery of norciaNous, catholiques, nous ne buvons pas pour être heureux, mais parce que nous sommes heureux ! Nous vous conseillons de toujours « boire catholique », bien sûr

 

En plus de nous aider à acquérir les vertus qui nous permettent de consommer la boisson avec tempérance, notre Sainte Mère l’Église nous donne également des bénédictions pour nous aider à être saint, en profitant saintement des boissons que Dieu nous permet de boire !

 

En Latin:

V. Adjutorium nostrum in nomine Domini.
R. Qui fecit caelum et terram.

V. Dominus vobiscum.
R. Et cum spiritu tuo.

Oremus.

Bene+dic, Domine, creaturam istam cerevisae, quam ex adipe frumenti producere dignatus es: ut sit remedium salutare humano generi: et praesta per invocationem nominis tui sancti, ut, quicumque ex ea biberint, sanitatem corporis, et animae tutelam percipiant. Per Christum Dominum nostrum.

Amen

(Rituale Romanum – n° 58)

 

En français:

V. Notre Salut est dans le nom du Seigneur
R. Qui a fait le Ciel et la Terre
V. Le Seigneur soit avec vous.
R. Et avec votre esprit.

Prions.

Bénis +, O Seigneur, cette bière nouvelle, qu’il t’a plu de tirer de la tendresse du grain: puisse-t-elle offrir au genre humain un remède salutaire : fais que, par l’invocation de Ton saint nom, quiconque en boive recouvre la santé du corps et la protection de son âme. Au nom du Christ notre Seigneur.

Amen.

 

Source: Les hommes adorateurs

 

21/07/2015

"Comprendre que le vrai trésor de notre vie est d'être dans l'amour du Seigneur et ne jamais perdre cet amour"

VISITE AU GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN
EN LA FÊTE DE LA MADONE DE LA CONFIANCE

RENCONTRE DU PAPE BENOÎT XVI
AVEC LES SÉMINARISTES

Samedi 17 février 2007

 

[...]

4. Très Saint-Père, en commentant la Via Crucis de 2005, vous avez parlé de la souillure qu'il y a dans l’Église, et dans l'homélie pour l'ordination des prêtres romains de l'année dernière, vous nous avez mis en garde contre le risque du "carriérisme, de la tentative d'arriver "en-haut", de se procurer une position grâce à l'Eglise". Comment nous situer par rapport à ces problématiques de la manière la plus sereine et la plus responsable possible?

"C'est une question qui n'est pas facile, mais il me semble avoir déjà dit, et c'est un point important, que le Seigneur sait, il savait dès le commencement que, dans l'Eglise, le péché existe aussi et pour notre humilité, il est important de le reconnaître et de ne pas seulement voir le péché chez les autres, dans les structures, dans les hautes responsabilités hiérarchiques, mais également en nous-mêmes pour être ainsi plus  humbles et apprendre que ne compte pas, devant le Seigneur, la position ecclésiale, mais que ce qui compte est d'être dans son amour et de faire briller son amour. Personnellement, j'estime que, sur ce point, la prière de saint Ignace est d'une grande importance, lorsqu'il dit:  

"Suscipe, Domine, universam meam libertatem; accipe memoriam, intellectum atque voluntatem omnem; quidquid habeo vel possideo mihi largitus est; id tibi totum restitoì ac tuae prorsus voluntati traoi gubernandum; amorem tuum cum gratia tua mihi dones et dives sum satis, nec aliud quidquam ultra posco".

(NdEspN : en français : Prends, Seigneur et reçois, toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté; tout ce que j'ai et possède, c'est Toi qui me l'as donné: A Toi, Seigneur, je le rends Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté. Donne-moi, ton amour et ta grâce : c'est assez pour moi. )

Cette dernière partie justement me semble très importante:  comprendre que le vrai trésor de notre vie est d'être dans l'amour du Seigneur et ne jamais perdre cet amour. Alors, nous sommes véritablement riches. Un homme qui a trouvé un grand amour se sent véritablement riche et sait que cela est la véritable perle, que cela est le trésor de sa vie et non toutes les autres choses qu'il peut posséder.

Nous avons trouvé, mieux encore, nous avons été trouvés par l'amour du Seigneur et plus nous nous laissons toucher par son amour dans la vie sacramentelle, dans la vie de prière, dans la vie du travail, du temps libre, plus nous pouvons comprendre que oui, j'ai trouvé la perle véritable, tout le reste ne compte pas, tout le reste n'est important que dans la mesure où l'amour du Seigneur m'attribue ces choses. Je ne suis riche, je ne suis réellement riche et élevé que si je suis dans cet amour. Trouver ici le centre de la vie, la richesse. Puis laissons-nous guider, laissons la Providence décider ce qu'elle fera de nous.

Il me vient à l'esprit une petite histoire de sainte Bakhita, cette belle sainte africaine, qui était esclave au Soudan, puis a trouvé la foi en Italie, s'est faite sœur, et alors qu'elle était déjà âgée, l’Évêque effectua une visite dans son monastère, dans sa maison religieuse et il ne la connaissait pas; il vit cette petite sœur africaine, déjà courbée, et il dit à Bakhita:  "Mais vous, que faites-vous ma sœur?"; Bakhita répondit:  "Je fais la même chose que vous, Excellence". L’Évêque surpris demanda:  "Mais quoi donc?" et Bakhita répondit:  "Mais Excellence, nous voulons tout deux faire la même chose, faire la volonté de Dieu".

Cela me semble une très belle réponse, l’Évêque et la petite sœur, qui ne pouvait pratiquement plus travailler, faisaient, dans des situations différentes, la même chose, essayaient d'accomplir la volonté de Dieu et ils étaient ainsi à leur juste place.

Il me vient aussi à l'esprit une parole de saint Augustin qui dit:  Nous sommes tous toujours uniquement des disciples du Christ et sa chaire est la plus élevée, parce que sa chaire est la croix et seule cette hauteur est la véritable hauteur, la communion avec le Seigneur, même dans sa passion. Il me semble que si nous commençons à comprendre  cela, dans une vie de dévouement, pour le service du Seigneur, nous pouvons nous libérer de ces tentations très humaines".

[...]

Source : Site officiel du Vatican