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17/06/2015

Les Frères et Soeurs de la Mission, entièrement dévoués au service de la jeunesse

Le site d'information catholique Paix Liturgique présente les Frères et Soeurs de la Mission, une communauté au service de la jeunesse, inspirée des religieux de Saint Vincent de Paul.

 

C'est en juillet 2008 que Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a accueilli les Frères et Sœurs de la Mission, en la personne des pères Hubert Blin et Olivier Horovitz. Tous deux originaires du diocèse de Paris, les pères Blin et Horovitz désiraient alors développer un institut composé de prêtres et de frères menant une vraie vie religieuse inspirée de la règle des religieux de saint Vincent de Paul. Se voyant confier par Mgr Rey les paroisses de Carqueiranne et du Pradet, communes voisines du littoral varois, avoisinant chacune les dix mille habitants, les pères Blin et Horovitz, bien que naturellement très pris par leur charge paroissiale, se sont rapidement appliqués à mettre en pratique leur projet.
 
« L'engagement pris envers Mgr Rey, explique le père Blin, était de faire de nos paroisses des foyers ardents de vie chrétienne, en y observant les deux formes du rite romain et en y favorisant les dévotions populaires. » Dans cet esprit d'enrichissement mutuel des deux formes du rite, la liturgie traditionnelle est célébrée en semaine à Carqueiranne tandis qu'au Pradet, comme nous l'avons souligné dans notre lettre n°252, elle a trouvé sa place sans difficulté le dimanche à 11h30.
 
L'autre caractéristique majeure des Frères et Sœurs de la Mission, c'est leur souci de l'évangélisation de la jeunesse. « Dès notre arrivée, raconte en effet le père Blin, nous annoncions la fondation d’œuvres de jeunesse, et très spécialement de patronages non mixtes, sur le modèle des patronages des Religieux de Saint-Vincent de Paul. » De fait, le 2 septembre 2009, le patronage Saint-Joseph ouvrait ses portes aux garçons des deux paroisses. Installé dans la salle paroissiale du Pradet, il accueille chaque mercredi une trentaine de garçons âgés de 6 à 17 ans pour environ quatre-vingts inscrits.
 
En mai 2010, c'est un patronage pour jeunes filles qui a vu le jour à Carqueiranne, placé sous la protection de la sainte Vierge. Il a lieu le samedi et rencontre lui aussi un vif succès. Les activités des patronages alternent prière, « causeries » des prêtres, sport et jeux d'adresse ou de société, activités manuelles et sorties culturelles, les enfants disposant d'un temps en fin d'après-midi pour se confesser ou rencontrer individuellement un des prêtres.
 
Voici comment le père Blin justifie la création de ces patronages : « Aujourd’hui plus que jamais, le patronage est une œuvre de miséricorde, tant l’enfance et la jeunesse ont besoin d’éducation humaine et d’instruction religieuse. À l’heure où la fréquentation du catéchisme ne cesse de décroître, au point de disparaître dans de nombreuses paroisses, alors qu'il est une institution de chrétienté, le patronage est l’une des rares réponses missionnaires pour joindre les enfants et les familles, notamment de milieux populaires. Si l’Église n’occupe pas ni n’évangélise les loisirs, le sport et certaines disciplines artistiques comme la musique, si, en outre, elle n’offre pas, dans une même structure d’accueil catholique, le service du soutien scolaire, voire de l’orthophonie, elle perdra le monde des enfants et des jeunes. Pour cela le patronage, animé par des religieux totalement donnés et assistés de laïcs militants, ouvert tous les jours, est sans doute la seule réponse à cet immense défi contemporain. Cette œuvre missionnaire doit viser l’autonomie en moyens pédagogiques et matériels, être en phase avec la législation et offrir le maximum de compétences et de diplômes chez ses animateurs. »
 
Pour le père Blin, « le patronage doit chercher à devenir pour les enfants, dans le cadre paroissial et si possible en liaison avec un lieu d'enseignement catholique, un lieu de vie, comme une seconde famille ».
 


Le Père Antoine Chevrier


Ce souci de la jeunesse chez les Frères et Sœurs de la Mission leur vient de leur saint patron, le bienheureux Antoine Chevrier (1826-1879), prêtre lyonnais, fondateur de l’Institut du Prado et entièrement dévoué au catéchisme des enfants. « Parmi toutes les facettes de la personnalité du bienheureux Antoine Chevrier, certaines sont particulièrement d’actualité, justifie le père Blin. Il y a d’abord la simplicité de vie, et cela dans l’imitation la plus concrète de Jésus et de son Évangile. Il y a aussi, à l’intérieur du ministère sacerdotal, le plus grand soin apporté au catéchisme des enfants et aux œuvres de jeunesse. »
 
De la même façon que le père Chevrier avait quitté la cité ouvrière de l'Enfant Jésus au motif que les œuvres sociales y prenaient le pas sur le soin de l'âme des enfants, les pères Blin et Horovitz n'ont pas souhaité rejoindre une communauté existante s'inspirant de l'exemple du père Chevrier car ils n'y retrouvaient ni la primauté du catéchisme pour enfants ni celle de la vie religieuse. « Nous avons en effet la conviction, poursuit le père Blin, que seule la vie religieuse, celle des trois vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, dans la vie communautaire et toutes les traditions éprouvées, seule la vie religieuse est à la hauteur de cette tâche. »
 
L’amour de Jésus et de l'Évangile, la simplicité de vie, le catéchisme et le patronage, les dévotions populaires, le tout réalisé en communauté et en paroisse, voilà en résumé les objectifs spirituels et missionnaires que les Frères et Sœurs de la Mission poursuivent. Pour cela, comme pour tout le reste, ils ne cherchent aucune originalité, ni en théologie, ni en spiritualité, ni en vie religieuse, ni en apostolat. Ils ne veulent, insiste le père Blin, « que recevoir, reprendre, poursuivre, dans l’obéissance au Pape et à notre évêque, les accents théologiques et spirituels, les méthodes, les coutumes, les intuitions et les dévotions du père Chevrier ».
 
Actuellement, les Frères et Sœurs de la Mission comptent deux prêtres, un « regardant » et une douzaine de laïcs réunis dans un tiers-ordre, la Confrérie du Cœur Immaculé de Marie. Pris par la vie de paroisse et le lancement des patronages, les pères Blin et Horovitz ont eu jusqu'ici peu de temps pour se consacrer au développement de leur institut, en assurer la promotion et attirer à eux des vocations. L'année à venir devrait leur permettre de le faire, maintenant que la phase d'acclimatation à leurs nouvelles paroisses est derrière eux.
 
Laissons toutefois le dernier mot sur cette communauté naissante au bienheureux Antoine Chevrier, cité par le père Blin : « Connaître Jésus-Christ, aimer Jésus-Christ, imiter Jésus-Christ, suivre Jésus-Christ, voilà tout notre désir, voilà toute notre vie ! »

 

Source: Paix Liturgique - Lettre 265 du 14 janvier 2011

 

> L'éducation selon le Père Joseph-Marie Timon-David

> La nécessité du jeu dans l'éducation chrétienne

 

Saint Bonaventure - Itinéraire de l'âme à Dieu - Chapitre premier

 

Saint Bonaventure

Ordre des Frères Mineurs--Cardinal-Évêque d'Albane--Docteur de l’Église

Itinéraire de l’Âme à Dieu

 

PROLOGUE.

CHAPITRE PREMIER. Des degrés d'élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

CHAPITRE II.De la contemplation de Dieu dans les traces de sa présence imprimées en ce monde sensible.

CHAPITRE III. De la contemplation de Dieu par son image gravée dans les facultés naturelles de notre âme.

CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

CHAPITRE V. De la contemplation de l'unité divine par son nom principal, qui est l’ETRE.

CHAPITRE VI. De la contemplation de la Trinité bienheureuse en son nom, qui est SOUVERAINEMENT BON.

CHAPITRE VII. Du ravissement spirituel et mystique, dans lequel le repos est donné à notre intelligence et notre affection passe tout entière en Dieu.

 

CHAPITRE PREMIER. Des degrés d'élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

 

Bienheureux est l'homme qui attend de vous son secours, mon Dieu; il a établi dans son cœur des degrés pour s'élever à vous du milieu de cette vallée de larmes, du lieu où il a fixé son séjour (1). — La béatitude n'étant autre chose que la jouissance du souverain bien, et ce bien suprême étant placé au-dessus de nous, nul ne peut arriver au bonheur qu'en s'élevant au-dessus de soi-même, non par des efforts corporels, mais par l'action de son esprit. Or, nous sommes impuissants à nous élever de la sorte si une vertu supérieure ne nous vient en aide.

 

1 Ps. 83.

 

Quelles que soient nos dispositions intérieures, elles demeurent sans effet si elles ne sont assistées du secours d’en haut ; mais ce secours n'est donné qu'à veux qui l'implorent avec dévotion et humilité, et cette prière fervente est ce que l'on appelle soupirer vers la grâce divine en celte vallée de larmes. L'oraison est donc le principe et la source de notre élévation vers Dieu. Aussi saint Denis, roulant, nous instruire de ce qui concerne les ravissements de l'âme , donne-t-il l'oraison comme premier moyen. Prions donc et disons au Seigneur notre lieu : Conduisez-moi, Seigneur, dans votre voie, et faites-moi entrer en votre vérité. Que mon cœur se réjouisse dans la crainte de votre nom (1).

 

En priant ainsi nous recevons la lumière qui nous lait connaître les degrés par où nous devons nous élever. Car dans l'état de notre nature, l'universalité des choses est une échelle destinée à nous faire mouler vers Dieu ; et, parmi ces choses, les unes nous offrent une trace de la puissance de leur auteur, les autres nous en représentent une image; les unes sont corporelles, les autres spirituelles ; les unes sont temporelles, les autres éternelles ; les unes sont placées hors de nous, les autres nous sont intérieures. Or, pour arriver à la considération du premier principe , qui est essentiellement spirituel et éternel, et en même temps placé au-dessus de nous, il nous faut passer à travers ce qui nous est une trace de sa puissance; c'est l'être corporel, extérieur et temporel. Ce passage est ce qu'on appelle être conduit dans la voie de Dieu.

 

1 Ps. 85

 

Il nous faut aussi entrer en notre âme , qui est l'image éternelle du Seigneur, un être spirituel, placé au-dedans de nous ; et c'est là faire son entrée en la vérité. Il faut ensuite que, fixant nos regards sur le Premier principe, nous arrivions jusqu'à lui; et c'est là se réjouir dans la connaissance de Dieu et la crainte respectueuse de sa majesté. Nous avons donc ici le voyage de trois jours au milieu de la solitude, et en même temps la triple illumination d'un seul et même jour , dont la première peut être comparée au soir, la seconde au matin, la troisième au midi. Cette illumination embrasse la triple existence des choses : en elles-mêmes , en notre intelligence et dans la pensée de Dieu, selon cette parole : Qu'il soit fait, il fit et il fut fait. Elle se rapporte aussi à la triple substance de Jésus-Christ qui est notre échelle véritable , c'est-à-dire à son corps, à son âme et à sa divinité.

 

Selon ce même ordre, notre âme s'offre à nous également sous un triple aspect. Par rapport aux choses extérieures elle est animale ou sensuelle; intérieurement et en elle-même elle est esprit; et considérée au-dessus d'elle-même elle est intelligence. Nous devons donc, partant de ces divers points, chercher à nous élever à Dieu afin de l'aimer de tout notre esprit, de tout notre cœur et de toutes nos forces. C'est en cela que consiste l'observance parfaite de la loi, en même temps que toute la sagesse chrétienne.

 

1 Exod., 5.

 

Mais comme chacun de ces degrés en forme deux, selon que nous considérons Dieu comme le commencement et la fin de tout , selon que nous le contemplons en chacun d'eux comme par un miroir et comma en un miroir, ou bien enfin selon que chacune de ces considérations se fait en elle-même ou jointe à un autre, il est nécessaire de former six degrés de ces trois. Et de même que Dieu a consacré six jours à la création de l'univers et s'est reposé le septième, de même il faut que le monde inférieur soit conduit au parfait repos de la contemplation en passant par six degrés successifs d'illumination. Cet ordre était figuré par les six degrés qui conduisaient au trône de Salomon. De même les séraphins que vit Isaïe avaient six ailes, de même encore Dieu n'appela Moïse du milieu de la nuée qu'après six jours, et ce fut également six jours après les avoir avertis que Jésus-Christ conduisit ses disciples sur la montagne et qu'il fut transfiguré en leur présence (1).

 

Selon ces six degrés d'élévation à Dieu, notre âme possède donc six degrés ou puissances pour monter des choses les plus basses aux plus élevées , des choses extérieures aux intérieures , des choses temporelles à celles de l'éternité. Ce sont : les sens, l'imagination, la raison, l'intellect, l'intelligence, le sommet de l'esprit ou autrement l'étincelle de la conscience. Ces degrés ont été implantés en nous par la création , défigurés par le péché, rétablis par la grâce, purifiés par la justice, exercés par la science, et rendus parfaits par la sagesse.

 

1 III Reg., 10; —  Is., 6; — Exod., 24 ; — Matt., 17.

 

Selon l'institution première de notre nature, l'homme fut créé apte à goûter le repos de la contemplation, et c'est pour cela que Dieu le plaça dans un paradis de délices. Mais s'étant porté de la vraie lumière à un bien passager, il se trouva par sa propre faute incliné vers la terre, ce qui imprima à la nature humaine une double misère : l'ignorance de l'esprit et la concupiscence de la chair. Ainsi l'homme est aveugle et assis au milieu des ténèbres ; il ne voit point la lumière du ciel si la grâce, aidée de la justice, ne lui vient en aide contre sa concupiscence, si la science, accompagnée de la sagesse, ne dissipe son ignorance; et tout cela s'accomplit par Jésus-Christ , qui a été établi par Dieu pour être notre sagesse et notre justice, notre sanctification et notre rédemption (1). Étant la vertu et la sagesse même de Dieu , le Verbe incarné plein de grâce et de vérité, il a répandu sur nous la grâce et la vérité. Il nous a donné la grâce de la charité qui , partant d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère, reforme l'âme tout entière selon le triple aspect dont nous avons parlé. Il nous a enseigné la vérité selon les trois modes de la théologie. Par les symboles il nous a appris à bien user des choses sensibles; par la réalité, à faire de même pour les choses intellectuelles et par la mysticité, à nous porter aux choses placées au-dessus de nous-mêmes.

 

1 I Cor., 1.

 

Celui donc qui veut s'élever à Dieu , doit, après avoir évité le péché , qui défigure sa nature, exercer les puissances dont nous venons de parler à acquérir par la prière la grâce qui réforme , par une vie sainte la justice qui purifie, par la méditation la science qui illumine, et par la contemplation la sagesse qui rend parfait. Or, de même que nul n'arrive à la sagesse que par la grâce, la justice et la science, de même on n'arrive à la contemplation que par une méditation profonde , une vie pure et une oraison fervente. Et comme le redressement de la volonté et l'illumination véritable de la raison ont pour fondement la grâce, nous devons commencer par prier, ensuite vivre saintement, nous appliquer à considérer attentivement la vérité partout où elle s'offre à nos regards, et enfin nous efforcer de monter graduellement jusqu'à ce que nous arrivions à la montagne élevée, à la sainte Sion où le Dieu des dieux nous manifestera sa gloire (1).

 

Mais comme sur cette échelle de Jacob il faut monter avant de descendre, nous placerons le premier degré d'élévation au point le plus inférieur en offrant à notre contemplation ce monde sensible tout entier compte un miroir qui nous fera arriver au Dieu suprême qui l'a créé, et de la sorte nous serons de vrais Hébreux passant de l’Égypte à la terre promise à nos aïeux, de vrais chrétiens allant avec Jésus-Christ de ce monde à notre Père, de vrais amants de la sagesse qui nous appelle et nous dit : Venez à moi, vous tous qui me désirez, et soyez remplis des fruits que je porte.

 

1 Ps. 83.

 

La grandeur et la beauté de la créature peuvent nous faire connaître et rendre sensible à nits veux son Créateur, car elle est toute brillante de sa puissance souveraine, de sa sagesse et de sa bonté (1). Et le sens de la chair l'annonce d'une triple manière au sens intérieur, car il aide à l'intellect qui examine par le raisonnement, croit par la foi, et contemple au moyen des lumières acquises. Or, par la contemplation il considère l'existence actuelle des choses, par la foi leur cours habituel, et par le raisonnement leur excellence admirable.

 

Et d'abord l'intellect contemplant ainsi les choses en elles-mêmes, y découvre le poids, le nombre et la mesure : le poids quant au lieu où elles inclinent, le nombre quant à la diversité qui les distingue, la mesure quant aux limites qui les circonscrivent. Par là il voit en elles le mode, la beauté et l'ordre, ainsi que la substance, la vertu et l'opération; et ainsi il peut s'élever, comme au moyen d'un indice qui le guide, à comprendre la puissance, la sagesse et la bonté sans limites du Créateur.

 

Ensuite l'intellect fixant sur le monde le regard de la foi, en considère l'origine, le cours et la fin : car par la foi nous croyons que les siècles ont été préparés pour recevoir la parole de vie (2) ; que les temps de la loi de nature, de la loi écrite et de la loi de grâce se sont succédé et accomplis dans un ordre parfait, et enfin que ce monde aura pour terme le jugement dernier; et ainsi nous découvrons dans la première de ces choses la puissance du principe suprême, dans la seconde sa providence, et dans la troisième sa justice.

 

1 Eccl., 24. — Sap., 13. — 2 Hebr., 11.

 

Le raisonnement, poursuivant également ses recherches , reconnaît que certains êtres n'ont que l'existence , d'autres l'existence et la vie, et que d’autres enfin existent, vivent et discernent. Les premiers tiennent le rang le plus bas , les seconds le milieu , et les troisièmes le rang le plus élevé. Il voit ensuite que parmi ces êtres les uns sont corporels, et que d'autres ont en même temps un corps et un esprit, d'où il conclut qu'il doit y en avoir de simplement spirituels , comme meilleurs et plus excellents que les deux premières espèces. Il découvre encore qu'il y a des êtres sujets au changement et à la corruption , comme tout ce qui est terrestre; que d'autres sont mobiles mais incorruptibles, comme les corps célestes ; d'où il comprend qu'il doit s'en trouver d'immuables et d'incorruptibles, comme ceux qui habitent au-dessus du ciel visible. C'est ainsi que les choses visibles nous conduisent à considérer la puissance , la sagesse et la bonté de Dieu ; à reconnaître qu'il a en lui-même l'être, la vie et l'intelligence, qu'il est simplement spirituel , incorruptible et immuable.

 

Or, cette considération s'étend aux sept conditions sous lesquelles les créatures peuvent être envisagées, et elle offre ainsi un témoignage sept fois répété de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu ; ces conditions sont l'origine, la grandeur, la multitude, la beauté, la plénitude, l'opération et l'ordre de toutes choses.

 

En effet, l'origine des choses, si on l'envisage dans l’œuvre des six jours , au point de vue de la création, de la distinction et de l'ornement, nous annonce la puissance de Dieu qui a tout tiré du néant, sa sagesse qui a tout coordonné avec un enchaînement lumineux, et sa bonté qui a répandu sur tous ses dons les plus abondants.

 

La grandeur des choses , considérée selon la longueur, la largeur et la profondeur de leur substance; selon l'excellence de leur vertu, qui s'étend également en longueur, en largeur et en profondeur, comme dans la diffusion de la lumière; selon l'efficace de leur action intime, continuelle et répandue partout, comme on le voit dans l'action du feu ; cette grandeur, dis-je , nous manifeste clairement l'immensité de la puissance, de la sagesse et de la bonté du Dieu qui est un et trois en même temps, et qui existe en toutes ses créatures par sa puissance , sa présence et son essence sans être circonscrit par aucune d'elles.

 

La multitude des choses dans leur diversité générique, spéciale et individuelle, dans leur substance, leur forme et leur efficacité, qui dépasse toute appréciation humaine, montre également avec éclat l'immensité des trois attributs divins dont nous avons parlé.

 

La beauté des choses, examinée selon la variété de la lumière , des formes et des couleurs, dans les corps simples , dans les corps mixtes et dans les corps participant aux qualités des deux autres espèces, dans tous les corps, en un mot , comme les astres, les minéraux, les pierres précieuses et les métaux, les plantes et les animaux ; cette beauté, dis-je , proclame hautement ces mêmes attributs.

 

La plénitude, selon que la matière est remplie de formes diverses pour se reproduire; ces formes pleines d'une vertu puissante d'action , cette vertu elle-même abondante en effets réels, tout cela nous donne les mêmes enseignements.

 

L'opération multiple des créatures, soit naturelle, soit artificielle, soit morale, nous découvre encore, dans sa variété si nombreuse, l'immensité de cette puissance, de cette sagesse et de cette bonté en qui tous les êtres trouvent la cause de leur existence, la raison qui les éclaire et la règle de leur vie.

 

L'ordre des choses, considéré au point de vue de leur durée, de leur situation, de leur influence, ou autrement dans ce qui les précède et ce qui les suit, dans ce qui est supérieur et ce qui est inférieur, dans ce qui est grand et ce qui est vil , nous montre hautement dans le livre de la création la souveraineté par excellence du premier principe quant à sa puissance infinie. L'ordre des lois divines , des préceptes et des jugements, nous fait voir dans le livre des Écritures sa sagesse sans bornes; et l'ordre des sacrements , des grâces et des récompenses ,. dans le corps de l’Église, annonce sa bonté immense, et ainsi cet ordre nous conduit clairement, comme par la main, à celui qui est le premier entre tous , à celui qui est souverainement puissant, souverainement sage et souverainement parfait.

 

Celui qui n'est point illuminé par l'éclat si radieux des choses créées , est donc aveugle ; celui que leur voix puissante n'éveille pas est sourd; celui que tant d’œuvres admirables n'inclinent pas à aimer Dieu est muet; celui qui, à des indices si lumineux, ne reconnaît pas ce principe suprême, est un insensé.

 

Ouvrez donc les yeux, prêtez l'oreille de votre âme, déliez vos lèvres, appliquez votre cœur, afin de voir Dieu en toutes ses créatures, de l'entendre, de le louer, de l'aimer, de lui rendre vos hommages, de proclamer sa grandeur et de l'honorer, si vous ne voulez pas que l'univers s'élève contre vous. Car le monde entier combattra contre les insensés qui n'auront pas agi de la sorte, tandis qu'il sera une source de gloire pour le sage, pour celui qui peut s'écrier avec le prophète : Seigneur, la vue de vos créatures m'a rempli d'allégresse, et je ferai éclater ma joie en louant les ouvrages de vos mains. Que vos œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, vous avez fait toutes choses avec une sagesse souveraine. La terre est toute remplie des biens dont vous la comblez (1).

 

1 Ps. 103.

 

 

 

Source: Itinéraire de l'Âme à Dieu - Saint Bonaventure - Œuvres spirituelles

 

16/06/2015

Catéchisme pour enfants: La Sainte Trinité (espagnol)

 

 

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Sainte Trinité

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La création des anges

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La création et la chute de l'homme

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Dieu et ses perfections

> Catéchisme pour enfants en espagnol: L'Incarnation

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Rédemption

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Saint-Esprit et la grâce

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Sainte Église catholique

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Résurrection et la vie éternelle

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Les Sacrements

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Baptême et la Confirmation

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Sainte Eucharistie

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Saint Sacrifice de la Messe - 1ère partie

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Saint Sacrifice de la Messe - 2ème partie

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La Pénitence ou Confession

> Catéchisme pour enfants en espagnol: L'Extrême Onction

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Les Ordres Sacrés

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Mariage

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Les sacramentaux

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La communion des saints

> Catéchisme pour enfants en espagnol: La prière et l'oraison

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Les commandements de Dieu

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Les commandements de l’Église

> Catéchisme pour enfants en espagnol: Le Premier Commandement, le culte de Dieu

 

Source: Catecismo para niños - Adelante la Fe

 

Saint Bonaventure - Itinéraire de l'âme à Dieu - Prologue

 

Saint Bonaventure

Ordre des Frères Mineurs--Cardinal-Évêque d'Albane--Docteur de l’Église

Itinéraire de l’Âme à Dieu

 

PROLOGUE.

CHAPITRE PREMIER. Des degrés d'élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

CHAPITRE II.De la contemplation de Dieu dans les traces de sa présence imprimées en ce monde sensible.

CHAPITRE III. De la contemplation de Dieu par son image gravée dans les facultés naturelles de notre âme.

CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

CHAPITRE V. De la contemplation de l'unité divine par son nom principal, qui est l’ETRE.

CHAPITRE VI. De la contemplation de la Trinité bienheureuse en son nom, qui est SOUVERAINEMENT BON.

CHAPITRE VII. Du ravissement spirituel et mystique, dans lequel le repos est donné à notre intelligence et notre affection passe tout entière en Dieu.

 

PROLOGUE.

 

J'invoque, en commençant, le premier principe, le Père éternel , d'où descend toute illumination , comme de la source même des lumières, d'où viennent toute grâce excellente et tout don parfait ; je l'invoque par Jésus-Christ , son Fils et Notre-Seigneur , afin que, par l'intercession de la très-sainte vierge Marie, Mère de ce même Fils, et du bienheureux François, notre guide et notre père, il éclaire les yeux de notre fine et dirige nos pas dans la voie de cette paix qui surpasse tout sentiment. C'est Jésus-Christ qui l'a enseignée et donnée aux hommes , et de nos jours , François, notre salut père, en a été de nouveau le prédicateur, car il l'annonçait au commencement et à la fin de toutes ses prédications, il la souhaitait en toute rencontre et soupirait après elle en toutes ses contemplations, semblable à cet homme de Jérusalem, à ce prophète pacifique qui se conservait dans la paix avec ceux qui haïssaient la paix, et s'écriait : Demandez tout ce qui peut contribuer à la paix de Jérusalem (1). En effet, il savait que le trône de Salomon n'était fondé que sur la paix , car il est écrit : Il a établi sa demeure dans la paix et en séjour dans Sion.

 

1 Ps. 119. — 121 . — 2 Ps. 75.

 

Comme à l'exemple de notre bienheureux père, dont je suis, malgré mon indignité parfaite, le septième successeur dans la charge de supérieur général de mes frères, je brûlais du désir de trouver la paix; il m'est arrivé, par une grâce du ciel, de me retirer au mont Alverne , comme en un lieu de repos , afin chercher cette paix de l'âme, trente-trois ans après que saint François y eut séjourné. Là méditant par duels exercices spirituels je pourrais m'élever jusqu'à Dieu, je me rappelai entre autres choses le miracle arrivé à notre père en ce lieu même, la vision d'un séraphin ailé , qui lui apparut crucifié. Après y avoir réfléchi , il me sembla aussitôt que cette vision nous représentait le ravissement de François en sa contemplation , et qu'elle nous montrait la voie pour y parvenir. Car par les six ailes du séraphin on peut entendre six élévations diverses oit l'âme est illuminée successivement , et qui lui sont comme autant de degrés pour arriver, au milieu des ravissements enseignés par la sagesse chrétienne, à la possession de la paix.

 

Or, la voie qui y conduit n'est autre qu'un amour très-ardent pour Jésus crucifié; c'est cet amour qui, après avoir ravi saint Paul jusqu'au troisième ciel, le transformera en son Sauveur , de telle sorte qu'il s'écriait : Je suis attaché à la croix avec Jésus-Christ. Je vis; mais non, ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi (1). C'est cet amour qui absorba tellement l'âme de François que ses trace, se manifestèrent en sa chair lorsque , pendant les deux dernières années de sa vie, il porta en son corps, les stigmates sacrés de la Passion.

 

1 Gal., 2.

 

Ces six ailes du séraphin sont donc six degrés successifs d'illumination , qui partent de la créature pont nous conduire jusqu'à Dieu, à qui l'on ne saurai! arriver que par Jésus crucifié. Car celui qui n'entre pas par la porte en la bergerie, mais y pénètre d'ailleurs, est un voleur et un larron ; mais celui qui s'introduira par la porte, entrera et sortira, et prouvera, des raturages en abondance (1). C'est pour cela que saint Jean nous dit dans l'Apocalypse : Bienheureux ceux qui lavent leurs vêtements dans le sang de l'Agneau, afin d'avoir droit a l'arbre de vie et d'entrer dans la ville sainte par les portes (2). Et par ces paroles, que semble-t-il indiquer autre chose, sinon qu'on ne peut arriver par la contemplation à la céleste Jérusalem à moins d'y entrer par le sang de l'Agneau, qui en est comme la porte?

 

Au reste , on ne saurait être en aucune façon apte à ces saintes contemplations qui conduisent l'âme jusqu'aux, ravissements, si l'on n'est, avec Daniel, un homme de désirs (3). Or, ces désirs s'enflamment en nous de deux manières : d'abord par les cris de la prière, qui nous fait pousser en notre coeur les gémissements les plus profonds ; et ensuite par l'éclat lumineux qui, dans la contemplation elle-même, pénètre notre âme lorsqu'elle s'est tournée directement et avec une vive attention vers le rayon de la céleste lumière.

 

1 Joan., 10. — 2 Apoc., 12. — 3 Dan., 9.

 

Je commence donc par inviter, au nom de Jésus crucifié, dont le sang nous purifie des souillures de nos crimes , celui qui lira cet ouvrage, à s'exercer aux gémissements de la prière, et je le conjure de ne pas croire qu'il suffise de la lecture sans l'onction , de la considération sans la dévotion , de la recherche sans l'admiration , de l'attention profonde sans la joie du cœur, de l'habileté sans la piété, de la science sans la charité, de l'intelligence sans l'humilité, de l'application sans la grâce, et de la lumière sans le souffle de la divine sagesse. C'est à ceux que la grâce céleste a prévenus, à ceux qui sont humbles et pieux , aux cœurs pleins de componction et de dévotion , aux cœurs marqués de l'onction suave d'une sainte joie, épris de l'amour de la sagesse suprême et embrasés du désir de la posséder , à ceux qui veulent sincèrement s'appliquer à glorifier Dieu , à l'aimer et à le goûter, c'est, dis-je , à ceux-là que je propose les considérations renfermés en ce livre, et je les prie de se souvenir que la lumière extérieure est peu de chose, ou même n'est rien, si le miroir de notre âme n'a été d'abord purifié et rendu propre à en réfléchir l'éclat. Commencez donc, ô homme de Dieu, par tourner vos regards vers l'aiguillon de votre conscience et par écouter les reproches qu'elle vous adresse, avant de les élever vers les rayons de la sagesse qui se répandent dans le miroir de votre âme, de peur que leur lumière éclatante ne vous éblouisse et ne vous fasse tomber dans un ultime de ténèbres plus profondes.

Il m'a semblé bon de diviser ce traité en sept chapitres, avec un titre en avant de chacun pour en rendre l'intelligence plus facile. Je vous prie donc de regarder l'intention de celui qui écrit plutôt que son travail , le sens des mots plutôt que la négligence du style , la vérité plutôt que la beauté du discours , le sentiment plutôt que l'éclat du savoir. Mais pour cela ces considérations demandent une méditation sérieuse , et non une lecture rapide et légère.

 

 

Source: Itinéraire de l'Âme à Dieu - Saint Bonaventure - Œuvres spirituelles

 

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12/06/2015

Fête du Sacré-Coeur: Acte de réparation et indulgence plénière

 

Acte de réparation (Actus reparationis)

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus récite publiquement l’acte de réparation Iesu dulcissime ; en d’autres occasions l’indulgence est partielle.

Très doux Jésus, Vous avez répandu sur les hommes les bienfaits de votre charité, et leur ingratitude n’y répond que par l’oubli, le délaissement, le mépris. Nous voici donc prosternés devant votre autel animés du désir de réparer par un hommage spécial, leur coupable indifférence et les outrages dont, de toutes parts, ils accablent votre Cœur très aimant.

Cependant, nous souvenant que nous-mêmes, nous nous sommes dans le passé rendus coupables d’une si indigne conduite, et pénétrés d’une profonde douleur, nous implorons d’abord pour nous-mêmes votre miséricorde. Nous sommes prêts à réparer, par une expiation volontaire, les fautes que nous avons commises ; tout prêts aussi à expier pour ceux qui, égarés hors de la voie du salut, s’obstinent dans leur infidélité, refusant de Vous suivre, Vous leur Pasteur et leur Chef, ou, secouant le joug si doux de votre loi, foulent aux pieds les promesses de leur baptême.

Nous voudrions expier pour tant de fautes lamentables, réparer pour chacune d’elles : désordre de la conduite, indécence des modes, scandales corrupteurs des âmes innocentes, profanation des dimanches et des fêtes, blasphèmes exécrables contre Vous et contre vos Saints, insultes à votre Vicaire et à vos prêtres, abandon et violations odieusement sacrilèges du divin Sacrement de votre amour, péchés publics enfin des nations qui se révoltent contre les droits et l’autorité de votre Église.

Que ne pouvons-nous effacer de notre propre sang tant d’offenses ! Du moins, pour réparer votre honneur outragé, nous Vous présentons cette même satisfaction que Vous avez offerte à votre Père sur la Croix et dont Vous renouvelez l’offrande chaque jour, sur l’autel ; nous Vous la présentons, accompagnée de toutes les satisfactions de la Très Sainte Vierge votre Mère, des Saints, des chrétiens fidèles. Nous vous promettons, de tout notre cœur, autant qu’il dépend de nous et avec le secours de votre grâce, de réparer nos fautes passées, celles de notre prochain, l’indifférence, à l’égard d’un si grand amour, par la fermeté de notre foi, la pureté de notre vie, la docilité parfaite aux préceptes de l’Évangile, à celui surtout de la charité. Nous Vous promettons aussi de faire tous nos efforts pour Vous épargner de nouvelles offenses et pour entraîner à votre suite le plus d’âmes possible.

Agréez, nous Vous en supplions, O très bon Jésus, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie Réparatrice, cet hommage spontané d’expiation ; gardez-nous jusqu’à la mort, inébranlablement fidèles à notre devoir et à votre service, accordez-nous ce don précieux de la persévérance qui nous conduise tous enfin à la patrie où, avec le Père et le Saint-Esprit, Vous régnez, Dieu, dans les siècles des siècles. Amen.

 

Enchiridion des Indulgences, Concessions 3

Pénitencerie Apostolique. Quatrième édition latine, juillet 1999. Troisième édition française, janvier 2000.

 

Actus reparationis 

Plenaria indulgentia conceditur christifideli, qui in sollemnitate Sacr.mi Cordis Iesu, actum reparationis Iesu dulcissime publice recitaverit; in aliis rerum adiunctis indulgentia erit partialis.

Iesu dulcissime, cuius effusa in homines caritas, tanta oblivione, neglegentia, contemptione, ingratissime rependitur, en nos, ante conspectum tuum provoluti, tam nefariam hominum socordiam iniuriasque, quibus undique amantissimum Cor tuum afficitur, peculiari honore resarcire contendimus. 

Attamen, memores tantae nos quoque indignitatis non expertes aliquando fuisse, indeque vehementissimo dolore commoti, tuam in primis misericordiam nobis imploramus, parati, voluntaria expiatione compensare flagitia non modo quae ipsi patravimus, sed etiam illorum, qui, longe a salutis via aberrantes vel te pastorem ducemque sectari detrectant, in sua infidelitate obstinati, vel, baptismatis promissa conculcantes, suavissimum tuae legis iugum excusserunt. 

Quae deploranda crimina, cum universa expiare contendimus, tum nobis singula resarcienda proponimus: vitae cultusque immodestiam atque turpitudines, tot corruptelae pedicas innocentium animis instructas, dies festos violatos, exsecranda in te tuosque Sanctos iactata maledicta atque in tuum Vicarium ordinemque sacerdotalem convicia irrogata, ipsum denique amoris divini Sacramentum vel neglectum vel horrendis sacrilegiis profanatum, publica postremo nationum delicta, quae Ecclesiae a te institutae iuribus magisterioque reluctantur. 

Quae utinam crimina sanguine ipsi nostro eluere possemus! Interea ad violatum divinum honorem resarciendum, quam Tu olim Patri in Cruce satisfactionem obtulisti quamque cotidie in altaribus renovare pergis, hanc eamdem nos tibi praestamus, cum Virginis Matris, omnium Sanctorum, piorum quoque fidelium expiationibus coniunctam, ex animo spondentes, cum praeterita nostra aliorumque peccata ac tanti amoris incuriam firma fide, candidis vitae moribus, perfecta legis evangelicae, caritatis potissimum, observantia, quantum in nobis erit, gratia tua favente, nos esse compensaturos, tum iniurias tibi inferendas pro viribus prohibituros, et quam plurimos potuerimus ad tui sequelam convocaturos. Excipias, quaesumus, benignissime Iesu, beata Virgine Maria Reparatrice intercedente, voluntarium huius expiationis obsequium nosque in officio tuique servitio fidissimos ad mortem usque velis, magno illo perseverantiae munere, continere, ut ad illam tandem patriam perveniamus omnes, ubi Tu cum Patre et Spiritu Sancto vivis et regnas in saecula saeculorum. Amen.

 

Enchiridion Indulgentiarum, Concessiones 3

Paenitentiaria Apostolica. Prima editio, mense iunio 1968 - Secunda editio, mense octobri 1968 - Tertia editio, mense maio 1986 - Quarta editio, mense iulio 1999.

 

> Constitution Apostolique Indulgentiarum Docrtina (français)

> Constitution Apostolica Indulgentiarum Doctrina (latina)

> Conditions pour obtenir une indulgence plénière

11/06/2015

Cardinal Sarah sur le synode: "Il faut plus de courage à l'Église, aux chrétiens, aux évêques"

 

cardinal sarah, robert sarah

 

Famille chrétienne publie dans son dernier numéro un entretien avec le Cardinal Robert Sarah, le prélat guinéen que le Pape François a nommé Préfet de la congrégation romaine en charge de la liturgie et des sacrements. Extraits.

 

"Les évêques africains interviendront pour soutenir ce que Dieu demande à l'homme sur la famille et accueillir ce que l’Église a toujours enseigné."

"Certains se concertent pour être plus forts, croyant que ce sont les pressions qui l'emportent. Comme si la doctrine était une question de pression ! "

"Pensez à toutes ces familles où les enfants sont ballotés entre leurs parents séparés. Et la personne qui est abandonnée, alors qu'elle avait tout donné, quelle souffrance ! Personne ne peut consoler cette cassure-là ! On a seulement ' pitié ' de ceux qui contractent un nouveau ' mariage ' civil et qui veulent communier. Pourquoi une telle myopie ? "

"Entre ceux qui suivent le Christ, il n'y a pas de fracture. Le Christ est leur rocher. Si on s'appuie sur Lui, il n'y a pas de division. Ceux qui s'éloignent de Lui ne causent pas une fracture. Ils se détachent. Mais ils ne cassent pas l'Église. Ils quittent Jésus, son enseignement et son Église."

"L'Afrique, dans sa pauvreté, sa faiblesse, ses maladies... est utilisée par Dieu pour manifester sa puissance. C'est pourquoi nous voulons prendre nos responsabilités. Qu'on nous écoute ou qu'on ne nous écoute pas, nous parlerons et on entendra notre parole. Nous nous exprimerons avec respect, délicatesse, mais aussi avec force, en nous appuyant uniquement sur Dieu, notre force."

"Est-ce que vous êtes intolérant quand vous dites à votre enfant: 'mentir ou tricher ce n'es pas bien'? Si vous laissez faire, vous êtes coupable."

"Il faut aujourd'hui plus de courage à l’Église, aux chrétiens, aux évêques."

"Dans le livre d’Ézéchiel, [Dieu] avertit et explicite la responsabilité du messager divin: quand tu vois le danger venir et que tu n'avertis pas le coupable, s'il meurt, c'est toi qui es responsable. Mais si tu l'avertis et qu'il n'écoute pas, c'est lui le responsable. Notre responsabilité c'est de dire, de parler au nom de Dieu, et de Lui seul ! "

"Le clergé est le moteur. C'est pourquoi la formation du clergé, sa vie intérieure, est fondamentale." "On n'enseigne pas et on ne conduit pas les autres à Jésus sans L'avoir soi-même rencontré."

 

Lire l'entretien complet:

> Le cardinal Robert Sarah : « Qu’on nous écoute ou pas, nous parlerons »

Famille chrétienne n°1952 du 13 au 19 juin 2015, pp. 10-15

> Acheter le numéro 1952 de Famille chrétienne

 

> Divorce et miséricorde: témoignage d'une mère abandonnée

> Jean-Paul II: "Le chrétien authentique a le devoir de rejeter énergiquement le divorce"

 

Un évêque bon catholique fait-il un bon évêque ?

La foi de l'évêque est nécessaire, mais aussi les œuvres d'enseignement, de sanctification et de gouvernement.

> Cardinal Sarah: "Il faut plus de courage à l'Église, aux chrétiens, aux évêques"

 

 

A close friend was telling me the last few days that he had had a chance encounter with a solid bishop (who shall remain nameless), and he was saying to my friend that Church Militant needs to know there are a good number of "good" bishops who just stay silent.

This line of reasoning brings up a question: What does "good" mean exactly when it comes to being applied to a bishop? Or a priest, for that fact? Some people want to give a very broad understanding to the word "good" to include a cleric who simply believes the Church's teaching. So he believes the teachings, says his prayers, has profound thoughts during meditation, maybe even shows up for good causes every now and then. And for many people, that's good enough. What a good bishop have we! they say.

Wrong. Sorry. That is only the beginnings of being a good bishop — all necessary ingredients, but certainly not sufficient.

It isn't enough for a bishop, or priest for that matter, to be a privately orthodox prelate — not in the face of the evil threatening his sheep these days. He must say all that needs to be said. He needs to have the fortitude to stand in front of the sheep and say in no uncertain terms everything they don't want to hear.

He needs to tell them that they have become slaves to the demon of sex, having given up self-control to their animal instincts, no matter how well received they are in polite society. He needs to tell them, thunder at them, that their contraceptive minds are leading them to Hell. He needs to pour himself out, even to the point of his life, to save them from themselves, regardless of what happens.

Many bishops secretly know this. But they are afraid to say the real deal, because when they do, the real state of affairs will become very clear to them. When they say that, they fear — with good reason and good instincts — that huge numbers of the few that are still lingering around the edges will walk out.

And that's true. There's not a reason in the world to suspect that wouldn't happen. And then, of course, what follows from that is yet another mass wave of parish closings and all that — to which the fearless, truly good bishop would say, "So what?" It's very sad, but we have to deal with reality. The people who would leave have already left. They don't accept the Church's teachings. They believe only what they want to believe. The rest they ignore.

So given that having their hand forced by a full-on bishop would make them leave (and the bishop knows that), "good" bishops then enter into a little bishop calculus. It goes like this: If I don't say anything challenging, they will stay. As long as they stay, then the door remains open for them to return to a full life of faith. So my bishop calculus concludes: Stay quiet, don't rock the boat and hopefully something good will happen.

That is a little else than rationalizing cowardice. There are a number of serious flaws in that bishop calculus.

First, people need to be directly challenged on a personal level. If you don't say you need to stop contracepting, apologizing for your child's cohabitation, your nephew's gay lifestyle, then everything remains in the realm of the theoretical, the other guy's sin — not mine.

Secondly, the presumption is totally unfounded that if they hang around "feeling" welcomed, then things will turn out OK in the end. Not a shred of evidence to follow that line of thought. If anything, there is a mountain of evidence to the contrary. Bishops have pretty much kept their mouths shut for decades — as many have openly admitted — and people are still leaving in high numbers.

You don't confront a crisis by not facing it and then hoping it will subside on its own. That's not leadership — and a good bishop is a man, a father who leads his spiritual family to Heaven, as their leader.

When we were in Cleveland last week to ask CRS President Carolyn Woo some questions after a talk at a parish, we asked various Catholics after the talk what they thought of the Church's teaching on contraception — and they all, every one of them, said they didn't give a rip.

How can a bishop let this situation persist? That's not the mark of a good bishop. It's the mark of a weak man, who quietly retires to his room at night, knows he believes, but is too scared to express those beliefs full-throatedly when duty calls him to — which is just about always. Instead he rationalizes and makes up excuses.

So what makes a "good" bishop? Certainly not just faith — because faith without works is dead.

 

Source: The Vortex - "Good" Bishop Calculus - Michael Voris

 

10/06/2015

Bx Edward Joannes Maria Poppe, prêtre « Apôtre de l'Eucharistie et de la Mission »

Beato_Edoardo_Poppe_B.jpgEdward Poppe naît à Moerzeke (Belgique) le 18 décembre 1890 dans une famille de boulangers très pieuse. En mai 1909, il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1916.

Il commença son ministère comme vice-curé de Sainte-Colette, dans un quartier ouvrier de Gandt. C'est là que naquit son amour pour les pauvres, les marginaux et les enfants. Cela l'incita à vivre une vie de grande pauvreté personnelle et à prêter une attention particulière à l'éducation à la foi de ses fidèles à travers la catéchèse et l'Eucharistie.

À la fin de la Première Guerre mondiale, il alla vivre dans la zone rurale de Moerzeke, où il fut aumônier d'une communauté religieuse. Il se consacra à la contemplation et à l'étude, à la prédication et à l'apostolat. Sa maison était ouverte à tous et se transforma en lieu de prière.

Le 15 septembre 1920, il se rendit sur la tombe de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, à Lisieux, ce qui fut un moment fondamental de sa vie spirituelle. Il fut un précurseur de son temps, mobilisant tous les éducateurs pour une campagne de réévangélisation, dont le point de départ et d'arrivée devait être l'Eucharistie.

En octobre 1922, il alla à Leopoldsburg, où il se chargea de la direction spirituelle des prêtres de tout le pays appelés au service militaire. Ce furent ses derniers mois d'activité apostolique. Il y fit passer son message, non seulement auprès des prêtres soldats, mais aussi auprès des fidèles, sensibilisés ainsi à l’Évangile et à leur mission.

Il apprend à « se livrer, mains vides, au feu du brasier de l'amour de Dieu pour la sanctification de ses confrères ».

Il meurt le matin du 10 juin 1924, les yeux fixés sur l'image du Sacré-Cœur,  pleuré par toute la Flandre. Il avait 34 ans.

Édouard Poppe a été béatifié le 3 octobre 1999 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui, durant la cérémonie de béatification, a dit : « Le Père Poppe, qui a connu l'épreuve, adresse un message aux malades, leur rappelant que la prière et l'amour de Marie sont essentiels à l'engagement missionnaire de l'Église ».

Source : L'Evangile au Quotidien

> approfondissement biographique dans la lettre de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval

08/06/2015

Saints époux Priscille et Aquilas : L’importance de l’action des époux chrétiens dans l’Église

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 février 2007

 

Les époux Priscille et Aquilas

 

Chers frères et sœurs,

En faisant un nouveau pas dans cette sorte de galerie de portraits des premiers témoins de la foi chrétienne, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous prenons aujourd'hui en considération un couple d'époux. Il s'agit des conjoints Priscille et Aquilas, qui se trouvent dans le groupe des nombreux collaborateurs qui ont entouré l'apôtre Paul, que j'avais déjà brièvement mentionnés mercredi dernier. Sur la base des informations en notre  possession,  ce  couple d'époux joua un rôle très actif au temps des origines post-pascales de l’Église.

Santi_Aquila_e_Priscilla_C.jpgLes noms d'Aquilas et de Priscille sont latins, mais l'homme et la femme qui les portent étaient d'origine juive. Cependant, au moins Aquilas provenait géographiquement de la diaspora de l'Anatolie septentrionale, qui s'ouvre sur la Mer Noire - dans la Turquie actuelle -, alors que Priscille, dont le nom se trouve parfois abrégé en Prisca, était probablement une juive provenant de Rome (cf. Ac 18, 2). C'est en tout cas de Rome qu'ils étaient parvenus à Corinthe, où Paul les rencontra au début des années 50; c'est là qu'il s'associa à eux car, comme nous le raconte Luc, ils exerçaient le même métier de fabricants de toiles ou de tentes pour un usage  domestique,  et  il  fut   même accueilli dans leur maison (cf. Ac 18, 3). Le motif de leur venue à Corinthe avait été la décision de l'empereur Claude de chasser de Rome les Juifs résidant dans l'Urbs. L'historien Romain Suétone nous dit, à propos de cet événement, qu'il avait expulsé les Juifs car "ils provoquaient des tumultes en raison d'un certain Crestus" (cf. "Les vies des douze Césars, Claude", 25). On voit qu'il ne connaissait pas bien le nom - au lieu du Christ, il écrit "Crestus" - et qu'il n'avait qu'une idée très confuse de ce qui s'était passé. Quoi qu'il en soit, des discordes régnaient à l'intérieur de la communauté juive autour de la question de savoir si Jésus était ou non le Christ. Et ces problèmes constituaient pour l'empereur un motif pour expulser simplement tous les juifs de Rome. On en déduit que les deux époux avaient déjà embrassé la foi chrétienne à Rome dans les années 40, et qu'ils avaient à présent trouvé en Paul quelqu'un non seulement qui partageait cette foi avec eux - que Jésus est le Christ - mais qui était également un apôtre, appelé personnellement par le Seigneur Ressuscité. La première rencontre a donc lieu à Corinthe, où ils l'accueillent dans leur maison et travaillent ensemble à la fabrication de tentes.

Dans un deuxième temps, ils se rendirent en Asie mineure, à Éphèse. Ils jouèrent là un rôle déterminant pour compléter la formation chrétienne du juif alexandrin Apollos, dont nous avons parlé mercredi dernier. Comme il ne connaissait que de façon sommaire la foi chrétienne, "Priscille et Aquilas l'entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus d'exactitude la Voie de Dieu" (Ac 18, 26). Quand, à Éphèse, l'Apôtre Paul écrit sa Première Lettre aux Corinthiens, il envoie aussi explicitement avec ses propres salutations celles d'"Aquilas et Prisca [qui] vous saluent bien dans le Seigneur, avec l’Église qui se rassemble chez eux" (16, 19). Nous apprenons ainsi le rôle très important que ce couple joua dans le milieu de l’Église primitive:  accueillir dans leur maison le groupe des chrétiens locaux, lorsque ceux-ci se rassemblaient pour écouter la Parole de Dieu et pour célébrer l'Eucharistie. C'est précisément ce type de rassemblement qui est appelé en grec "ekklesìa" - le mot latin est "ecclesia", le mot français "église" - qui signifie convocation, assemblée, regroupement. Dans la maison d'Aquilas et de Priscille, se réunit donc l’Église, la convocation du Christ, qui célèbre là les saints Mystères. Et ainsi, nous pouvons précisément voir la naissance de la réalité de l’Église dans les maisons des croyants. Les chrétiens, en effet, jusque vers le III siècle, ne possédaient pas leurs propres lieux de culte:  dans un premier temps, ce furent les synagogues juives, jusqu'à ce que la symbiose originelle entre l'Ancien et le Nouveau Testament ne se défasse et que l’Église des Gentils ne soit obligée de trouver sa propre identité, toujours profondément enracinée dans l'Ancien Testament. Ensuite, après cette "rupture", les chrétiens se réunissent dans les maisons, qui deviennent ainsi "Église". Et enfin, au III siècle, naissent de véritables édifices de culte chrétien. Mais ici, dans la première moitié du I et du II siècle, les maisons des chrétiens deviennent véritablement et à proprement parler des "églises". Comme je l'ai dit, on y lit ensemble les Saintes Écritures et l'on célèbre l'Eucharistie. C'est ce qui se passait, par exemple, à Corinthe, où Paul mentionne un certain "Gaïus vous salue, lui qui m'a ouvert sa maison, à moi et à toute l’Église" (Rm 16, 23), ou à Laodicée, où la communauté se rassemblait dans la maison d'une certaine Nympha (cf. Col 4, 15), ou à Colosse, où le rassemblement avait lieu dans la maison d'un certain Archippe (cf. Phm 1, 2).

tumblr-mi6a7bykiy1qmvtcro1-500.jpg?fx=r_670_928De retour à Rome, Aquilas et Priscille continuèrent à accomplir cette très précieuse fonction également dans la capitale de l'Empire. En effet, Paul, écrivant aux Romains, envoie précisément ce salut:  "Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude:  c'est le cas de toutes les Églises de la gentilité; saluez aussi l’Église qui se réunit chez eux" (Rm 16, 3-5). Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c'est l'apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d'avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d'un de ses emprisonnements, peut-être à Éphèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu'à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Eglises des gentils, tout en considérant peut-être l'expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d'action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l’Évangile.

La tradition hagiographique postérieure a conféré une importance particulière à Priscille, même s'il reste le problème de son identification avec une autre Priscille martyre. Dans tous les cas, ici, à Rome, nous avons aussi bien une église consacrée à Sainte Prisca sur l'Aventin que les catacombes de Priscille sur la Via Salaria. De cette façon se perpétue la mémoire d'une femme, qui a été certainement une personne active et d'une grande valeur dans l'histoire du christianisme romain. Une chose est certaine:  à la gratitude de ces premières Églises, dont parle saint Paul, doit s'unir la nôtre, car c'est grâce à la foi et à l'engagement apostolique de fidèles laïcs, de familles, d'époux comme Priscille et Aquilas, que le christianisme est parvenu à notre génération. Il ne pouvait pas croître uniquement grâce aux Apôtres qui l'annonçaient. Pour s'enraciner dans la terre du peuple, pour se développer de façon vivante, était nécessaire l'engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, et de fidèles laïcs qui ont offert l'"humus" à la croissance de la foi. Et c'est toujours et seulement ainsi que croît l’Église. En particulier, ce couple démontre combien l'action des époux chrétiens est importante. Lorsqu'ils sont soutenus par la foi et par une forte spiritualité, leur engagement courageux pour l’Église et dans l’Église devient naturel. Leur vie commune quotidienne se prolonge et en quelque sorte s'élève en assumant une responsabilité commune en faveur du Corps mystique du Christ, ne fût-ce qu'une petite partie de celui-ci. Il en était ainsi dans la première génération et il en sera souvent ainsi.

Nous pouvons tirer une autre leçon importante de leur exemple:  chaque maison peut se transformer en une petite Église. Non seulement dans le sens où dans celle-ci doit régner le typique amour chrétien fait d'altruisme et d'attention réciproque, mais plus encore dans le sens où toute la vie familiale sur la base de la foi, est appelée à tourner autour de l'unique domination de Jésus Christ. Ce n'est pas par hasard que dans la Lettre aux Éphésiens, Paul compare la relation matrimoniale à la communion sponsale qui existe entre le Christ et l’Église (cf. Eph 5, 25-33). Nous pourrions même considérer que l'Apôtre façonne indirectement la vie de l’Église tout entière sur celle de la famille. Et en réalité, l’Église est la famille de Dieu. Nous honorons donc Aquilas et Priscille comme modèles d'une vie conjugale engagée de façon responsable au service de toute la communauté chrétienne. Et nous trouvons en eux le modèle de l’Église, famille de Dieu pour tous les temps.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes et le groupe de pèlerins corses de la paroisse de Porto-Vecchio. Je vous invite tous à faire de vos familles des petites Églises, où le Christ est honoré et où chacun puise la force d’être témoin de l’Évangile.

Source : Site officiel du Vatican

05/06/2015

Coeur de Jésus, apprenez-nous ...


 

Coeur de Jésus, notre chef, notre frère,
Apprenez-nous à être généreux
Et dédaigneux d'un labeur mercenaire,
A vous servir comme on doit servir Dieu,

Coeur de Jésus, notre chef, notre frère
Apprenez-nous à être généreux.


Apprenez-nous ce qui fait l'âme grande,
La noble horreur de la vulgarité.
Quand à l'amour, honte à qui vous marchande
Apprenez-nous à donner sans compter.

Apprenez-nous ce qui fait l'âme grande…


Apprenez-nous, maître des heures dures,
A travailler sans chercher le repos,
A guerroyer sans souci des blessures
Pour soutenir l'honneur de vos drapeaux.

Apprenez-nous, maître des heures dures…


Apprenez-nous comment on se dépense,
Comment pour vous on s'use de son mieux,
Sans désirer aucune récompense
Que de savoir qu'on fait ce que Dieu veut.

Apprenez-nous comment on se dépense…